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Notre existence a t-elle un sens? 13-2) Dur, dur le problème (la conscience 2ème partie)
martial-versaux.net -Quoi de neuf à propos de l’homme ?
youtube.com la science peut-elle nous parles de Dieu?
staune.fr -Le Réel voilé et la fin des certitudes, ou la vraie défaite d’Alain Sokal
staune.fr/ -L’importance des états virtuels dans l’émergence de l’ordre complexe dans l’univers
staune.fr -le réalisme classique et le réalisme non-physique
isalisea.over-blog.com -Isalisëa, fille de Sûl parle de "notre existence a-t-elle un sens?"
nidhalguessoum.org -Notre existence a-t-elle un sens? :lecture de Nidhal Guessoum
Cette série d'articles dans la catégorie "notre existence a t-elle un sens"? est l'expression de ce que j'ai écrit dans la présentation de mon blog: "Les merveilles de la nature me fascinent. Mes réflexions: le sens de l'Univers et de l'existence. En moi, il y a deux mondes: le monde extérieur du "faire"et le monde de l'intérieur, non conscient, mais tout autant réel. Ma devise: l'essentiel, c'est l'amour, amour du sacré. Mes modèles: Jésus (l'amour),Pythagore (la mathématique), Einstein (la physique)".
Je voudrais faire partager la lecture du livre de Jean Staune, notre existence a-t-elle en sens, avec mes réflexions et les liens qu'elle m'a permis découvrir à travers internet. Ma quête est de retrouver (avec Jean Staune), le réenchantement du monde au cours des articles.
Mes articles déjà parus dans cette rubrique:Notre existence a-telle un sens? 1) à propos de la préface du livre par Trinh Xuan Thuan
Notre existence a-t-elle un sens? 2) Le désenchantement du monde (et de l'homme!)
Notre existence a-t-elle un sens? 3) Comment ébaucher un "traité de la condition humaine"?
Notre existence a-t-elle un sens? 4) vers de nouvelles lumières.
Notre existence a t-elle un sens? 6-1) Vers un réalisme non physique...première partie
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Notre existence a-t-elle un sens? 12-2) Recherchons Einstein de l'évolution (urgent) Partie 2
Notre existence a-t-elle un sens? 13-1) Dur, dur le problème (la conscience 1ère partie)
Je consulte souvent aussi: astrosurf.com -UNE INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE DES SCIENCES
Exergue: "La raison pour laquelle la conscience nous apparaît comme un mystère est que nous n'avons pas une idée claire de la manière dont quoi que ce soit dans le cerveau pourrait les états conscients." John Searle
a) Rappel: Pour l'évolution, nous avons vu dans les articles précédents qu'il y a une théorie hégémonique prétendant tout expliquer: le darwinisme (Notre existence a t-elle un sens? 12-1 et Notre existence a-t-elle un sens? 12-2). Le tour d'horizon que nous venons de faire dans l'article 13-1) montre que pour les neurosciences ce n'est pas le cas. Il n'y a pas de théorie hégémonique mais des hypothèses ne reposant sur aucun mécanisme précis et indubitable. Cela n'a pas empêché Searle de répéter que "le cerveau cause la conscience." Est-ce, comme le dit Jean Staune, pour s'auto-persuader ou pour montrer qu'il ne verse pas dans le spiritualisme malgré son insistance sur l'irréductibilité de la conscience? Il exprime malgré tout l'opinion que partagent malgré leur différences Dennett, Crick, Edelman et beaucoup d'autres et même Sperry.Nous avons conclu l'article 13-1) par: et s'ils se trompaient tous? Nous allons commencer par recourir à une métaphore pour examiner cet aspect de la question. Imaginons des extraterrestres étudiant des objets que nous possédons. En examinant un CD et son lecteur, ils peuvent apprendre rapidement que des sons y sont codés sous forme numérique et que le lecteur effectue un décodage permettant de restituer les sons. L'analyse d'un IPOD les mènera à la même conclusion. Le système de stockage y est technologiquement plus avancé et permet de stocker une plus grande quantité de sons, mais la technique de stockage et de lecture sont aussi compréhensibles. Par contre, la radio plongera certainement ces extraterrestres dans la perplexité. En effet, d'où arrivent les sons et comment sont-ils lus? Sans doute ils tenteront des actions en modifiant ou supprimant des composants de la radio et ils constateront que le son est modifié ou supprimé par de telles actions. Mais ils resteront certainement persuadés que le principe général de la radio n'est pas différent de celui de l'IPOD ou du lecteur de CD:il émet des sons qui sont stockée en son sein. Et ils en seraient si persuadés que s'ils emportaient ces trois objets dans l'espace, en constatant que la radio ne fonctionne plus alors que l'IPOD et le lecteur de CD fonctionnent encore, ils en déduiraient que cela est dû à la sensibilité de la radio, objet plus évolué donc plus fragile. ou au champ magnétique de leur vaisseau ou à l'apesanteur... Sans doute traiteraient-t-ils de magique, de préscientifique, ou de mystique toute théorie envisageant que les sons les sons ne soient pas stockés dans la radio, mais émis par une source mystérieuse.
Vis à vis du cerveau, ne sommes-nous pas dans la situation de ces extra-terrestres? Les faits que nous constatons à ce jour ne prouvent pas que le cerveau soit l'équivalent d'un IPOD ou d'un CD, et ne lui interdisent pas d'être un poste de radio. La conscience est modifiée lorsque certaines zones du cerveau le sont, mais cela ne prouve pas que le cerveau produise la conscience de même que le fait que la musique se modifie quand on modifie les composants de la radio ne prouve que la radio produise la musique.
b) Peu de neurologues n'hésitent pas à franchir le pas et à considérer le cerveau non comme la cause ultime de la conscience, mais seulement comme une de ses conditions.Parmi eux, le neurologue Sir Jonh Eccles et le philosophe Karl Popper développent dans "The self and its brain" développent un modèle où trois mondes sont en interaction:
- le monde 1: c'est le monde des objets physiques (le monde matériel);
- le monde 2: c'est le monde de l'esprit humain (les états de conscience).
- le monde 3: c'est le monde des produits de l'esprit humain (notamment les théories scientifiques et l'art mais aussi les idéologies politiques).
Mais cette conception dualiste est confrontée à la question: comment l'esprit s'il existe peut-il influencer le cerveau sans violer les lois physiques et en particulier celle de la conservation de l'énergie. Eccles a trouvé le solution grâce à Frédérick Beck, physicien quantique et directeur du département de physique théorique de l'université de Darmstadt. Eccles a reçu le prix Nobel pour l'élucidation du fonctionnement de la synapse (que nous avons rencontrée dans l'article 13-1 paragraphe 4), cet élément essentiel pour le transfert de l'influx nerveux d'un neurone à l'autre. Ce transfert dépend de l'exocytose, mécanisme par lequel la cellule libère de larges biomolécules à travers sa membrane. Elle a lieu quand des vésicules de transport ou de sécrétion fusionnent avec la membrane plasmique et que leur contenu (5 à 10 000 molécules) sort dans le milieu extracellulaire (exemple : expulsion des neuromédiateurs des vésicules synaptiques vers le milieu extracellulaire). L'exocytose permettant la transmission du "message" au neurone suivant n'a en général qu'entre 25 et 30 % de chances de se produire.
Beck a montré, en réalisant un traitement quantique de l'exocytose, que la probabilité que celle-ci se produise pouvait être augmentée ou diminuée sans que cela constitue une violation des lois de conservation de l'énergie, car les masses mises en jeu sont suffisamment petites pour rentrer dans les incertitudes existant sur le plan quantique. Le travail de Beck et Eccles a été publié par l'Académie américaine des sciences en 1992: "quantum aspects of brain activity and the role of consciousness". Il ne prouve pas que l'esprit agisse sur le cerveau mais il montre que c'est théoriquement possible. Ainsi, depuis 1992, le dualisme (corps-esprit) est redevenu, sur le plan scientifique, une possibilité. Pour Eccles, «l'esprit serait comme un scanner qui lit l'état d'activation des neurones et qui influence cette activation d'une façon analogue à un champ de probabilité quantique (champ qui n'a ni masse ni énergie, mais qui exerce pourtant une influence causale en modifiant la probabilité que certaines événements se produisent).» Ainsi selon Eccles, «le cerveau est une machine qu'un fantôme peut faire marcher.» En physique quantique, l'existence d'un tel champ déterminant les états de la matière mais ne s'y réduisant pas est reconnue alors pourquoi ne pas l'admettre en neuroscience demande Eccles? Il a proposé que "intention et l'attention constituent des événements ou phénomènes conscients non matériels, et qu’ils exercent une influence activatrice sur le cerveau. Par exemple, lorsqu'’on demande à un sujet humain de fixer son attention sur son doigt, on observe une augmentation du débit sanguin cérébral dans l’aire corticale tactile correspondant à ce doigt, indiquant une intensification de l’activité neuronale dans cette zone. De même, l’intention mentale de produire un mouvement d’un doigt intensifie l’activité neuronale dans l’aire motrice supplémentaire (aire prémotrice), zone qui est également activée lorsque le sujet produit effectivement ce mouvement (mais dans ce dernier cas, d’autres aires, motrices, sont également activées). Libet a montré en 1990 que l’intention efficace d’accomplir le mouvement survient environ 200 millisecondes avant le début du mouvement. L’événement mental d’intention peut donc être considéré comme précédant les événements neuraux qui produisent en particulier dans l’aire motrice supplémentaire.
Dans "comment la conscience contrôle le cerveau" Eccles écrit: "Il a été amplement démontré par la science que la conscience, l'idéation pure, active effectivement certaines régions déterminées du cortex cérébral. La maîtrise mentale de l'activité cérébrale est si vaste que l'on peut présumer une totale domination du cerveau par la conscience. Et voilà que pour la première fois se trouve formulée une hypothèse sur la manière dont le mental influence l'activité cérébrale sans enfreindre les lois de conservation de l'énergie. La critique matérialiste du dualisme par Dennett, changeux, Edelman perd tout son fondement scientifique [...]. Puisque les solutions matérialistes ne parviennent pas à expliquer l'unité dont nous avons conscience, j'en suis réduit à conclure que l'unicité de la conscience ou de l'âme provient d'un autre niveau de réalité [...] rendue nécessaire par la certitude de l'existence d'un noyau de cette individualité. J'avance qu'aucune autre position n'est défendable.."c) La solution de Dominique Laplane,
(la conscience est-elle une composante de l'Univers?)
Dominique Laplane est neurologue, professeur à la Pitié-Salpétrière. Sa solution: la transformation (à voir dans 2.4.2. L’hypothèse de transformation). Selon Laplane, il aurait dans l'Univers, de la matière et de l'énergie d'un côté, et de l'autre, de la pensée et de la conscience. Le couple matière-énergie peut se transformer en pensée et réciproquement, de la même manière que la matière se transforme en énergie (équivalence E=mc2). Mais, de même que la matière-énergie est quantifiable, la pensée doit être quantifiable. Et si la pensée peut créer de l'énergie, cela ne viole-t-il pas la principe de conservation de l'énergie? Laplane décrit ces questions et y répond dans "La mouche dans le bocal, essai sur la liberté de l'homme neuronal." Selon lui, sa position n'est pas plus étrange, quand à l'état de nos connaissances, que celle de certains contemporains de Newton qui ont refusé la notion d'attraction universelle parce qu'elle violait les lois relatives à l'interaction des corps admises à l'époque, ou que le refus d'Einstein d'accepter l'idée de non-séparabilité tant celle-ci lui semblait incompatible avec la relativité.
Laplane pense que son hypothèse doit être prise en compte à cause de son caractère explicatif et des solutions qu'elle apporte à un grand nombre de problèmes qui peuvent ainsi être surmontés, même si elle n'est pas scientifiquement testable pour l'instant. Elle permet par ailleurs de concilier matérialisme et spiritualisme et d'effacer la barrière que le dualisme a introduit entre eux: "Du matérialisme, nous retenons sans réticence l'idée que notre pensée provient effectivement de la matière et nous laissons le champ totalement libre à la connaissance objective qui peut se développer intégralement dans le cadre de l'axiomatique scientifique. Le dualisme est entièrement respecté: il y a bien, comme le constate le sens commun, d'une part la pensée, d'autre part la matière énergie. La grande différence est que l'articulation entre ces deux ensembles est désormais compréhensible."
Comme Eccles, Laplane pense qu'il n'est pas scientifique d'affirmer que notre conscience soit un mécanisme créé par les lois physiques que nous connaissons, alors que l'unité de perception pourrait être obtenue par par des mécanismes de type "physicaliste". Pour lui, il existe une conscience universelle que le cerveau utilise pour pour bâtir une conscience individuelle, un peu comme des artisans distincts utilisent une plaque de métal pour produire des objets différents. Laplane, en affirmant l'existence de consciences individuelles peut ainsi rejeter le panpsychisme, qui considère que tout ce qui existe, toute réalité matérielle, et non pas seulement l'esprit, possède une nature psychique. Ce n'est pas une simple spéculation, il s'appuie sur des observations fascinantes qui montrent l'existence d'une conscience pure (voir "penser c'est-à-dire? enquête neurophilosophique" et la vidéo suivante: uip.edu -La conscience pure et la méditation (Dominique Laplane et le syndrome de l'auto-activation)
Ainsi Laplane établit une distinction fondamentale entre le conscience et les contenus de la conscience avec l'existence d'une "conscience pure" ou d'un état de "conscience vide" pendant lequel le sujet reste conscient bien que rien ne se passe dans son esprit. C'est sans doute un important progrès dans nos connaissances (des spécialistes comme Dennett, Damasio ou Crick ne peuvent même pas imaginer que de tels états existent). Cela se rapproche des témoignages de méditants orientaux et des écrits bouddhistes sur les états de "non-pensée". De même que l'énergie peut exister sans matière et pas l'inverse, la conscience peut exister sans pensée, mais pas l'inverse. Et ces deux constituants fondamentaux de l'Univers peuvent se transformer l'un dans l'autre.Laplane a aussi développé un autre concept révolutionnaire en soignant de nombreux aphasiques, malades qui ne peuvent plus utiliser ni comprendre le langage, voire les écrits. Il démontre qu'ils continuent à pouvoir penser normalement même s'ils n'ont plus les mots pour le faire. Laplane cite le cas, non d'un de ses patients mais celui du Pr Lordat, professeur de médecine à Montpellier au 19è siècle, spécialiste de l'aphasie et qui devint lui-même aphasique puis guérit 15 ans plus tard. Son témoignage montre qu'on peut penser à des choses complexes de façon normale, sans avoir aucun mot à mettre à l'intérieur de soi pour les exprimer. C'est une pensée sans langage, mais une pensée consciente qui ne peut être formulée (sergecar.perso.neuf.fr -intelligence et pensée non verbale
neuropsychiatrie.fr -Dominique Laplane : La pensée d'outre-mots. La pensée sans langage)
d) Jean-François Lambert est psychophysiologiste, enseignant à Paris VIII. Pour lui, le cerveau est la condition de l'existence de la conscience et non pas sa cause. Il utilise des métaphores telles que: "Si [...] vous découvrez que votre frigidaire est en panne et que les fusibles ont sauté, vous n'allez pas dire, après les avoir changés, "les fusibles sont la cause du froid."." De la même façon, le cerveau n'est pas la cause de la conscience même si elle ne peut exister sans lui, tout comme le froid n'existe pas dans les frigidaires si les fusibles ne sont pas en bon état. Cette position n'est pas dualiste car Lambert ne conçoit pas que la conscience puisse exister sans le cerveau. Et si d'autre part cette conception implique l'existence d'une dimension autre que celle physico-chimique de l'activité neuronale qui serait la cause de la conscience (ce qui conduit au dualisme), cette dimension est nécessaire et ineffable sur le plan empirique. En fait Lambert reproche à Eccles de vouloir objectiver ce qui n'est pas objectivable et aux matérialistes leur certitude de pouvoir de pouvoir clore le monde physico-chimique sur lui-même pour ce qui concerne la conscience., ce qui pour lui est impossible.Ceci amène Lambert à proposer une autre alternative à la logique qui préside aux rapports cerveau-pensée, celle de l'absence comme témoin d'une présence, l'incomplétude, un nouveau paradigme. La pensée, l'esprit et le sujet ne peuvent être circonscrits et leur présence n'est pas à rechercher dans, ou à côté des processus, mais dans l'impossibilité pour les processus de s'auto-justifier. Loin de constituer un échec de la raison, l'incomplétude du sujet empirique, évoquée aussi par Erwin Schrödinger dans l'esprit et la matière (l'élision du sujet), désigne ici un espace offert, au coeur de la rationalité, à la révélation d'un sens. Cette démarche est équivalente à celle de Ludwig Wittgenstein montrant l'incomplétude du langage ou celle de Kurt Gödel montrant celle de la logique. Lambert veut ainsi montrer que l'homme ne se contient pas, mais, dit-il, "cette incomplétude, cette radicale impossibilité impossibilité d'exhiber la totalité que je suis, ne permet pas de conclure objectivement ni à la présence certaine, ni à l'absence certaine, d'un opérateur métaphysique. Les données objectives ne sauraient permettre sans contradiction évidente d'attester de manière irréfutable l'existence de ce qui, par nature, leur échappe."
e) Mario de Beauregard .est un spécialiste canadien en neurobiologie né en 1962
Chercheur en neuroscience, agrégé du département de psychologie à l’Université de Montréal et titulaire d’un doctorat en neurobiologie de l’Université du Texas, il a reçu en octobre 2008 une couverture médiatique internationale pour son affirmation que le cerveau ne produit pas l'esprit mais que l'esprit influence le cerveau
En 2006, il participe au documentaire de l'ONF Le cerveau mystique
Les recherches de Mario de Beauregard montrent à quel point les facteurs psychologiques peuvent avoir un impact sur le plan physique. Ils indiquent que la volonté, les croyances, les attentes (variables mentalistes) et leur contenu intentionnel ne sont ni identiques, ni réductibles aux processus cérébraux (propagation d'un influx nerveux, libération de neurotransmetteurs par les vésicules). Mais les processus et événements mentaux exercent une influence causale sur les niveaux de fonctionnement du cerveau (niveaux moléculaire, cellulaire, systémique), et la valeur prédictive et explicative des variables mentalistes soutient la vision dualiste selon laquelle les contenus de l'expérience subjective consciente peuvent influencer causalement les processus électriques et chimiques du cerveau.C'est pourquoi, pour interpréter ces résultats, Mario de Beauregard a proposé l'hypothèse de la traduction "psychoneurale" (HTP). Selon l'HTP, le monde psychologique (la perspective à la première personne, le "je"), et le cerveau (la perspective à la troisième personne qui elle, fait partie du monde) représentent deux domaines distincts sur les plans ontologique et épistémologique. Ces deux domaines peuvent interagir parce qu'ils constituent des aspects complémentaires d'une même réalité sous-jacente; L'activité mentale, qui inclue la conscience, représente un aspect irréductible et fondamental de l'Univers. L'HTP postule aussi que les processus et événements conscients et inconscients sont traduits de manière sélective, par le biais d'un code spécifique, en processus et événements neuronaux dans les divers niveaux d'organisation du cerveau (biophysique, moléculaire, cellulaire, circuits).
Mario de Beauregard et aussi, avec le neuropsychiatre Jeffrey Schwartz et le physicien Henri Stapp, le coauteur d'un article sur les liens existant entre la physique quantique et les neurosciences qui affirme que l'espoir des matérialistes d'expliquer par l'une des différentes hypothèses que nous avons mentionnées dans l'article 13-1), la connexion entre nos sentiments et nos émotions et l'activité cérébrale est condamné d'avance par la physique quantique: "La conception classique suppose que les choix faits par les être humains à propos du comment ils vont agir soient déterminés par des variables microscopiques qui, d'après la théorie quantique sont, par principe, indéterminées. La supposition réductionniste que le cours de l'expérience humaine est déterminé par des processus mécaniques locaux est la chose qui est la plus fortement réfutée par la structure des phénomènes naturels telle que la dévoile la physique contemporaine. Espérer que les connexions entre l'esprit et le cerveau seront comprises dans un cadre conceptuel si contraire aux principes de la physique n'est ni raisonnable ni crédible au plan scientifique."
f) conclusion.Dans ce article et le précédent; Notre existence a-t-elle un sens? 13-1) Dur, dur le problème (la conscience 1ère partie, nous avons vu les positions de scientifiques et de philosophes sur le problème de la conscience. Pour certains, le cerveau produit la conscience alors que d'autres pensent que ce n'est pas le cas. Nous sommes passés de positions les plus réductionnistes et matérialistes à des positions plus nuancées où le cerveau est bien plus qu'un "paquet de neurones". Quelles sont les positions les plus crédibles? C'est ce que nous examinerons dans le prochain article "l'homme non neuronal" par des analyses qui portent non sur la vision, l'audition ou des maladies, mais sur la nature de la conscience et des questions telles que le libre arbitre ou la création de sens.
liens: esswe.org -Les sciences cognitives à l'épreuve de la théologieneur-one.fr -NEUROBIOLOGIE DE LA CONSCIENCE
doublecause.net -Esprit et conscience
syti.net -exploration du cerveau humain
v.i.v.free.fr -Le cerveau est-il un ipod ou une radio ?
leplus.nouvelobs.com -iphone et cerveau
philosophiascientiae.revues.org -Popper et le problème du corps et de l’âme
claudegagnon.net -Karl Popper sur le problème du corps et de l'esprit (body-mind problem)
hal.archives-ouvertes.fr -la théorie de la connaissance de Popper et ses implications (les 3 mondes)
philosophie.philisto.fr -Le mystère de la conscience
outre-vie.com -la conscience hors du cerveau
jeanluc.fr -les champs quantiques sciences.ch -PHYSIQUE QUANTIQUE DES CHAMPS
hal.archives-.lasserre.pagesperso-orange.fr -APPROCHE BIOCHIMIQUE ET QUANTIQUE
jeanzinouvertes.fr -Relations psychisme-cerveau, dualisme interactionniste et gradient de matérialité
jung-neuroscience.com -Benjamin Libet
staune.fr -Comment la conscience contrôle le cerveau - John C. Eccles
ulaval.ca -Une critique du dualisme cartésien
uip.edu -(dominique laplane) Enquête neurologique sur la conscience en général
persee.fr -Dominique Laplane La mouche dans le bocal essai sur la liberté de l'homme neuronal
amazon.fr -Penser, c'est-à-dire? Enquête neurophilosophique
sergecar.perso.neuf.fr -intelligence et pensée non verbale
asmp.fr/travaux -J F Lambert: Cerveau et conscience : bilan et perspectives
uip.edu -L’incomplétude, un nouveau paradigme
chapitre.com -E. Schrödinger, L'esprit et la matière, précédé de L'élision par M. Bitbol
onf-nfb.gc.ca -le cerveau mystique
drmariobeauregardfr.com -Les pouvoirs de la conscience Comment nos pensées influencent la réalité: Plusieurs scientifiques prônent toujours que matérialisme scientifique est synonyme de science. Selon l’idéologie matérialiste scientifique, tout est composé de particules matérielles et tout ce que nous expérimentons—incluant nos pensées, nos émotions, nos croyances, nos intentions, notre sens de soi et nos épiphanies spirituelles—résulte de l’activité des neurones dans nos cerveaux.
Ces scientifiques semblent ignorer le fait que le matérialisme scientifique ne repose que sur des croyances sans preuve. Comme les fondamentalistes, les plus zélés d’entre eux essaient de convertir leurs collègues et les individus sans formation scientifique, propageant leur idéologie dans tous les secteurs de la société. S’accrochant à la croyance que le monde physique est la seule réalité, ces matérialistes rejettent a priori les évidences remettant en question leur doctrine. Dans LES POUVOIRS DE LA CONSCIENCE, le neuroscientifique Mario Beauregard examine méticuleusement ces évidences. Il présente des études montrant que nos pensées, croyances et émotions influencent ce qui se passe dans nos cerveaux et nos corps et jouent un rôle clé dans notre santé et notre bien-être. Le Dr Beauregard présente aussi des études démontrant que nos esprits peuvent parfois affecter des événements à l’extérieur des limites de nos corps et recevoir des informations sans l’usage des sens ordinaires, au-delà de l’espace et du temps. De plus, il examine d’autres études suggérant que nous pouvons avoir des perceptions véridiques durant des expériences hors du corps déclenchées par un arrêt cardiaque et que nous pouvons aussi avoir accès consciemment à d’autres niveaux de réalité, même lorsque le cerveau ne semble plus fonctionner.
En se basant sur l’ensemble des évidences présentées dans LES POUVOIRS DE LA CONSCIENCE, le Dr Mario Beauregard démontre de façon convaincante que le matérialisme scientifique est erroné et que l’esprit et la conscience ne sont pas simplement le produit de processus électrochimiques prenant place dans le cerveau. Le Dr Beauregard annonce aussi un changement majeur de paradigme en science.
Éloges pour LES POUVOIRS DE LA CONSCIENCE
« Le dogme actuel postulant que le cerveau fabrique la conscience comme le foie sécrète la bile et que la conscience humaine est confinée au cerveau et au corps ne peut être qualifié que de neuromythologie. Le futur montrera que cette croyance était l’un des concepts les plus malencontreux dans l’histoire de l’humanité, comme celui de la terre plate. Cette croyance ne pourra pas durer car elle n’est pas scientifique et elle ne peut expliquer comment la conscience se manifeste dans le monde. Dans ce livre important, le Dr Mario Beauregard nous montre pourquoi. »
enaud-bray.com -Du cerveau à Dieu: Pour tenter de répondre à cette épineuse question, le neuroscientifique Mario Beauregard a demandé à quinze Sours carmélite de prêter leur concours à une expérience scientifique.
En examinant l'activité cérébrale de ces religieuses au cours de leur expérience mystique, il a découvert que les pratiques spirituelles ne sont pas reliées à une zone spécifique du cerveau, mais à plusieurs "régions et systèmes cérébraux " habituellement destinés à des fonctions telles que la perception, les émotions ou la conscience de soi. Il n'existe donc pas un unique "point de Dieu " dans notre cerveau, pas plus qu'il n'existe un "gène de Dieu " dans nos cellules.
Par ailleurs, l'étroite corrélation des activités spirituelles et neurologiques ne signifie pas qu'il faille réduire l'expérience spirituelle à un simple phénomène cérébral ou à une illusion, voire une hallucination, dont l'unique socle serait de nature neuronale. Loin s'en faut : les expériences mystiques révèlent la capacité des individus à entrer en contact avec une force objectivement réelle, transcendantale, un au-delà d'eux-mêmes, du temps et de l'espace.
D'où les nombreux phénomènes psychiques qui demeurent inexpliqués par la science, tels que les guérisons "miraculeuses ", l'effet placebo, les prémonitions, les expériences de mort imminente (EMI ou NDE), le sentiment d'union lors de la prière ou la méditation . Salutaire, édifiant, ce livre s'écarte de la tendance générale des travaux de neurosciences en remettant en question l'idéologie matérialiste dominante.
Il nous montre que si la science est incapable de prouver ou d'infirmer l'existence de l'âme, elle ne saurait pour autant persister à la nier.
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agoravox.fr -Neurosciences : quelle conscience après la mort ?
1) Le problème de la conscience.
Jusqu'à présent dans cette série d'articles, nous n'avons abordé que des questions afférentes au monde et à l'objectivité, depuis l'infiniment petit jusqu'à l'infiniment grand. Nous avons évoqué au départ le désenchantement du monde. Nous nous sommes posés la question qu'est-ce que le réel? Puis nous avons examiné l'Univers et son origine (d'où venons-nous où allons nous?). Les derniers articles ont été consacrés à la question "sommes-nous ici par hasard?", avec un regard sur l'évolution et ses explications. Maintenant nous allons aborder la question: "qui sommes-nous?". De toutes les grandes questions que nous nous posons, c'est peut-être la plus importante car elle nous concerne directement et c'est celle pour laquelle nous avons encore le moins d'éléments de réponse, quoique les progrès sont de plus en plus fulgurants.
La conscience est peut-être le problème le plus difficile à appréhender. Dès l'enfance nous éprouvons la sensation d'être une entité unique, un « soi » conscient de sa propre existence, avec une mémoire, des pensées, des sentiments. Nous faisons l'expérience de sensations subjectives de douleur, de joie, de contentement, de perceptions.
Pour l'expliquer, la plupart des civilisations ont fait intervenir deux entités, un esprit, siège unique de notre moi et de nos émotions et un corps contrôlé par cet esprit. Descartes a théorisé cela en séparant la "chose pensante" ("res cogitans") du corps (la "res extensa", ce qui est étendue). IL a même émis l'hypothèse que les deux interagissaient via la glande pinéale ou l'épiphyse (structure unique dans le cerveau alors que les que les autres sont doubles car elles existent dans les deux hémisphères).
Depuis 250 ans environ, la recherche a pris une autre direction avec l'observation des malades atteints de lésions cérébrales et récemment grâce aux progrès fulgurants de l'imagerie cérébrale. Grâce à l'observation des patients, une carte du cerveau a pu être établie. Il existe une spécialisation des deux hémisphères. Par exemple chez 95% des droitiers (et 70% des gauchers), les aires du langage se trouvent dans l'hémisphère gauche. Par ailleurs, les lésions cérébrales ont des conséquences sur les caractères les plus évolués des êtres humains (le sens moral, la capacité à se projeter dans l'avenir, à se comporter en société...)
C'est ce que montre le cas de Phinéas Gage: " Le 13 septembre 1848, Phineas Gage travaille dans la périphérie de Cavendish dans le Vermont aux États-Unis à la construction d'une ligne de chemin de fer.
Alors qu'il est en train de bourrer la poudre dans la faille d'un rocher, Phineas oublie d'ajouter une couche de sable par dessus la poudre noire. Par malchance, la barre à mine en heurtant le rocher met le feu aux poudres. Suite à cette explosion, cette barre de fer (plus probablement un bourroir) lui perfore le crâne, en le traversant complètement, et provoque des dommages aux lobe frontal gauche de son cerveau. Malgré la gravité apparente de la blessure, la victime survécut.
Phineas Gage était jusque-là considéré comme sérieux, attentionné, sociable, fiable et ayant un bon jugement, mais cette blessure semble avoir eu des effets négatifs sur son comportement émotionnel, social et personnel, le laissant dans un état instable et asocial, constate le Dr Harlow (1819-1907) qui le soigne pendant de longs mois. S'il perd l'usage de l'œil gauche, son état physique semble ne pas avoir changé. Il ne souffre d’aucune paralysie.
Son humeur changeante, son tempérament devenu grossier et capricieux lui font changer souvent de travail. Il essaye d'élever des chevaux mais sans succès, et devient ensuite conducteur dediligence au Chili entre Santiago et Valparaíso de 1852 à 1859. Il passe même comme attraction au cirque Barnum à New York vers fin 1849. De retour aux États-Unis auprès de sa famille près de San Francisco en 1859, sa santé se dégrade et il change encore sans cesse d'employeur. Il meurt douze ans après son accident, le soir du 21 mai 1860 (et non 1861 comme l'a rapporté Harlow), dans une grande crise d'épilepsie.
En 1867, le docteur Harlow fait exhumer le crâne de Gage au nom de la science pour pouvoir l'étudier, mais il ne peut à l'époque en tirer d'informations concluantes."
130 ans après, Hanna Damasio, à partir du crâne de Cage et de la barre de fer (l'histoire est décrite par Antonio Damasio le mari d'Hanna, dans "l'erreur de Descartes"), a pu reconstituer les dommages subis par le cerveau de Cage qui se trouvent dans la région ventro-médiane des lobes frontaux. Les patients ayant des lésions dans cette zone présentent les mêmes déficits pour décider, pour contrôler leurs émotions, et se comporter en société. On peut maintenant montrer que des modifications du cerveau entraînent des comportements anormaux contre la volonté d'une personne. Ainsi un père de famille attentionné se mit à collectionner des images pédophiles puis à commettre des actes pédophiles. Il déclara ne pas comprendre ce qui se passait, il se sentait "obligé" de se comporter ainsi. alors qu'il n'avait jamais eu de pulsions de cette sorte. Un scanner du cerveau révéla l'existence d'une tumeur qui comprimait certaines zones. Une fois opéré, il put reprendre une vie normale.
Une autre source d'information provient maintenant, non plus des malades, mais d'images de sujets sains obtenues grâce aux nouvelles techniques de résonance magnétique nucléaire. L'appareil IRM est devenu un outil de prédilection pour la recherche biomédicale, et notamment en neurosciences cognitives. À partir des années 1990, la technique d'IRM fonctionnelle, qui permet de mesurer l'activité des différentes zones du cerveau, a en effet permis des progrès importants dans l'étude des fondements neurobiologiques de la pensée. Ainsi, tous ces progrès ont généré un paradigme dans lequel il est indiscutable que la conscience soit, d'une façon ou d'une autre, produite par le cerveau.
Mais il reste au moins deux gros problèmes: en premier lieu, pour qui le monde existe-t-il? Quand nous voyons quelqu'un habillé en rouge courir, où cette unité de vision se réalise-t-elle alors que nous savons que des groupes différents de neurones traitent les couleurs, les formes le mouvement? Et, en second lieu, comment les phénomènes faisant partie de notre expérience subjective (être un "moi" unique, éprouver la beauté, être heureux...) peuvent-t-ils être produits à partir de l'activité physique des neurones de notre cerveau? D'où provient la conscience, c'est à dire le fait d'éprouver quelque chose? C'est ce que le philosophe David Chalmer a appelé le "hard problem" (le dur problème).
A l'heure actuelle, quasiment tous les spécialistes s'accordent pour dire que dans le cerveau il n'y a aucun "lieu de la conscience", endroit unique où seraient projetées les sensations et où un "soi" en prendrait conscience (Il existe deux grandes catégories de chercheurs ou philosophes qui travaillent sur la conscience: les "identitaires" et les "émergentistes").
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wikipedia.org -Imagerie cérébrale mon.univ-montp2.fr -Imagerie cérébrale
futura-sciences.com -L'imagerie cérébrale permettra-t-elle de lire dans les pensées ?
psychotheque.ch -Antonio Damasio analyse du cas de phinéas gage
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uip.edu -Enquête neurologique sur la conscience en général
asmp.fr -Cerveau et conscience : bilan et perspectives
reflecritiques.com -Le problème de la relation du corps et de l'esprit
2) Les identitaires: "rien d'autre que les neurones".Pour eux, le mental est identique au cérébral. Douglas Hofstadter et Daniel Dennett peuvent dire, dans "vues de l'esprit" que "l'esprit humain est un objet physique". Les identitaires pensent que seules les connections neuronales sont responsables des états mentaux produit par la perception des sens ou de la pensée. La théorie identitaire se base uniquement sur les phénomènes physiques, ce qui élimine en grande partie le problème de l’origine de la conscience. Pour eux, le "problème difficile" de David Chalmer est un faux problème, il n'y a rien à expliquer, juste des processus physiques.
Parmi les identitaires, il y a les "forts" et les "faibles, comme il y a les darwiniens "forts" et "faibles." Les identitaires forts, sont appelés parfois "éliminationnistes" car ils éliminent totalement le problème de la conscience. Pour les identitaires faibles parfois appelés "fonctionnalistes", les rapports entre les états neuronaux et les états mentaux peuvent être moins stricts.
liens: uip.edu -Esprit es-tu là? la conscience n’est rien d’autre qu’une activité neuronale?
uip.edu -L’incomplétude, un nouveau paradigme
uip.edu -Enquête neurologique sur la conscience en général
ted.com -A propos de notre conscience" par Dan Dennett
automatesintelligents.com -A propos de Daniel Dennett
cvm.qc.ca -l'identité de l'esprit et du cerveau
max.kistler.free.fr -Matérialisme et réduction de l’esprit
edouard-lopez.com -Le fonctionnalisme dans les sciences cognitives
labyrinthe.revues.org -Introduction cognitivisme et sciences cognitives
rancoisloth.wordpress.com -Une solution ontologique: le fonctionnalisme d’Armstrong et de Lewis
suite101.fr -D'où provient la conscience? les identitaires et les émergentistes.
3) Les émergentistes: le tout est plus que la somme des parties.
Pour les émergentistes, "les sensations conscientes subjectives ne peuvent pas être réduites à des états physiques, même si elles sont produites par eux. Ils proposent alors la théorie de l’émergence, qui se résume par : le tout est plus que la somme des parties.
Par exemple, l’eau a de nombreuses propriétés que l’on ne peut deviner si l’on ne connaît que les atomes d’oxygène et les molécules d’hydrogène. L’eau n’est rien d’autre que H2O mais c’est un tout. La molécule d’eau est bien plus qu’une simple association d’atomes puisqu’elle manifeste des propriétés qui ont «émergé» et qui n’existaient pas dans ses seuls composants.
Les émergentistes pensent qu’il en est de même pour la conscience et des sensations subjectives qui l’accompagnent : les neurones seuls ne sont que peu de choses, mais associés, ils auraient la faculté de produire la conscience."
Comme pour le identitaires faibles, il y a les émergentistes faibles qui pensent qu'il en est ainsi de la conscience et de toutes nos sensations subjectives. Pour les émergentistes "forts", l'émergence peut produire des niveaux ontologiquement distincts des niveaux de départ. Ils contiendront des forces ou des entités capables d'exercer une influence causale sur les niveaux inférieurs qui les ont créés (causalité descendante), ce que nient les émergentistes faibles.
laviedesidees.fr -La boîte à idées L’esprit humain est-il soluble dans la science ?
automatesintelligents.com -De l'évolution de l'émergence
4) Les neurones.Un neurone, ou cellule nerveuse, est une cellule excitable constituant l'unité fonctionnelle de base du système nerveux spécialisée dans la communication et le traitement d'informations. Le neurone est composé d'un corps appelé péricaryon ou corps cellulaire ou encore soma, et de deux types de prolongements : l'axone, unique, qui conduit le potentiel d'action de manière centrifuge, et les dendrites, qui sont en moyennes 7 000 par neurone.Les signaux vont soit le pousser à se déclencher, soit inhiber son déclenchement. S'il se déclenche, il envoie une impulsion électrique qui se propage dans l'axone. En général, les neurones produisent toujours le même type d'effets sur leurs voisins. Certains neurones contribuent à exciter d'autres neurones alors que d'autres ont toujours une action inhibitrice.
L'axone se termine par un bouton terminal qui permet au signal de passer d'un neurone à l'autre (ou d'un neurone à une cellule musculaire si ce dernier contrôle un muscle). Une synapse, espace très fin de l'ordre de 2 à 300 angströms, sépare le bouton terminal de la surface d'une dendrite. L'influx nerveux, en arrivant dans le bouton, va exciter des vésicules qui vont s'ouvrir relâchant des molécules appelées "neurotransmetteurs" qui vont influencer la dendrite située de l'autre côté de la synapse en y créant un courant électrique. Ainsi, l'espace séparant les deux neurones est franchi par ce médiateur chimique qui sert de relais pour des impulsions électriques. .De nombreuses autres choses se produisent dans les neurones, mais l'essentiel de ce que nous sommes se réduit à l'activité de l'immense réseau que forment les 86 à 100 milliards () de neurones de notre cerveau, chacun étant connecté en moyenne à 10 000 autres neurones.
liens: neur-one.fr -neurosciences comportements: le neurone
braincampaign.org -neurones et potentiel d'actioncours-pharmacie.com -Le système nerveux
5) Les positions de quelques personnalités.a) Francis Crick, prix Nobel de médecine pour la découverte de la structure hélicoïdale de l'ADN appelle ceci "l'hypothèse stupéfiante (voir 2)": "nous ne sommes rien d'autre que qu'un paquet de neurones.". Crick se concentre sur la vision et dit seulement chercher des "corrélats" de la conscience visuelle (mais une corrélation n'est pas une cause). Il suppose qu'une "agrégation" des informations éparses obtenues à propos d'un objet doit être faite, mais que le processus est inconnu. Il est possible que cette unité soit obtenue avec le concours du mécanisme rapide de l'attention, dont la nature reste méconnue. Crick suppose que que c'est grâce à une fréquence commune qui pourrait être de 40 Hz que s'établit une unité entre les différents neurones. Puis le thalamus joue un rôle central ainsi que les cellules pyramidales de la couche 5. Ce qu'un de ces neurones devrait envoyer aux autres parties du cerveau, ce sont les résultats des traitements de l'information par ces neurones. Selon Crick, il serait possible que la conscience corresponde à un sous-ensemble de ces résultats.
Ainsi, la conscience serait un sous-ensemble accessoire de l'activité neuronale (position "locationniste") qui est testable, puisqu'une anesthésie de ces seuls neurones devrait priver une personne de conscience. mais Crick n'a pas l'air de vraiment y croire car il écrit: "si qui que ce soit me soumettait cette théorie, je la condamnerais à l'instant et la traiterais de château de cartes. Touchez-la, elle s'écroule." Il représente la tendance "éliminationniste" dont le réductionnisme est plutôt extrême. Il considère comme "mystique" une définition de la conscience correspondant non seulement à l'émergence forte, mais déjà à l'émergence faible: "le comportement émergent ne peut absolument pas être compris comme une combinaison du fonctionnement de ses différentes parties." Et encore: "Si le tout peut ne pas être que la simple somme de ses parties, son fonctionnement peut, en principe, être compris à partir de la nature et au comportement de ses parties et de leur interaction.", ce que peu d'émergentistes même faibles accepteront.
b) Gérald Edelman, prix Nobel de médecine, eut l'idée de la "théorie de la sélection des groupes neuronaux." La structure du cerveau n'est pas totalement déterminée à la naissance . Des groupes de neurones sont en compétition pour accomplir les mêmes tâches (ceux qui arrivent mieux que d'autres se trouvent renforcés alors que les autres dépérissent). cela ressemble à un processus de sélection naturelle qu'Edelman appelle le "darwinisme neuronal". C'est possible pour le développement pour l'organe qu'est le cerveau, mais comment passer de ce phénomène à la conscience?Pour comprendre la possibilité des capacités cognitives du cerveau, il faut
comprendre le phénomène de catégorisation, et le concept sous-jacent de “valeur
interne” proposé par Edelman. Il expose ainsi le “problème fondamental” (de la
catégorisation): Le phénomène essentiel est celui de la réentrance ou de la rétroaction, avec des interactions des groupes de neurones. La vision globale d'un objet émerge ainsi au niveau du cerveau sans être localisée nulle part. Les catégories ainsi obtenues sont ensuite mémorisées.
Puis, dans un premier temps, Edelman distingue la conscience primaire, et la conscience d’ordre supérieur. La conscience primaire est l’état qui permet de se rendre compte de la présence des choses dans le monde, d’avoir des images mentales dans le présent. Mais elle ne s’accompagne pas d’un sens de la personne, avec son passé, et son présent. Les quatre bases de la conscience primaire sont la catégorisation perceptive (l’aptitude à découper le monde en catégories utiles (comme reconnaître ses proies), un processus fondamental du système nerveux des vertébrés, avec le contrôle du mouvement), le développement des concepts (capacité à combiner différentes catégories perceptives), la mémoire (capacité à répéter ou supprimer un acte mental ou physique), et le réglage des contraintes de valeur. La conscience supérieure, la nôtre, va naître à partir de la conscience primaire grâce l'ajout du langage, qui sera à l'origine de nouvelles boucles dans le circuit allant de la mémoire aux perceptions.
Mais, comme le souligne Jonh Searle, Edelman ne dit pas comment tous ces mécanismes de réentrées causent les états conscients. On peut imaginer un cerveau (un ordinateur?) ayant les mêmes mécanismes sans avoir de conscience. On pourrait résumer son raisonnement par: 1) nous savons que la conscience existe; 2) Il faut qu'elle émerge des processus cérébraux; 3) De nombreux processus complexes interagissent eux; 4) La conscience doit donc émerger de ces interactions.L'approche d'Edelman est un exemple d'émergence faible. Il s'oppose au réductionnisme au fonctionnalisme, aux "identitaires" et à tous ceux qui assimilent l'esprit à un programme d'ordinateur, même s'il pense qu'une machine possédant une conscience supérieure puisse un jour être construite. Il attache une grande importance au corps et à la structure du cerveau pour l'apparition de la conscience. Il croit en l'existence d'une certaine forme de libre-arbitre et rejette le déterminisme psychologique de Freud. Il pense aussi que sa théorie implique une certaine incomplétude de la connaissance.
c) Roger Sperry, prix Nobel de médecine, représente l'émergence forte. Il se dit mentaliste tout en rejetant le dualisme: "Quand je me prétends mentaliste, je soutiens que les phénomènes mentaux subjectifs, tels qu'on en fait l'expérience subjective, représentent une réalité primordiale exerçant un effet causal et qu'ils sont distincts de leurs éléments physico-chimiques, auxquels ils ne peuvent être ramenés". Il affirme (ce que Crick qualifierait certainement de super-mystique) qu'il y a une réalité non physico-chimique qui précède et détermine nos pensées et nos actions, quand bien même celles-ci laissent des traces détectables par divers moyens dans notre cerveau. Ainsi, Exit l'homme neuronal et le paquet de neurones de Jean-Pierre CHANGEUX, fini le hasard et la nécessité de Jacques MONOD.
Cet "esprit conscient", qui n'est pas physico-chimique est replacé "dans une position de commandement suprême." Il impose son mouvement global aux molécules sans directement interagir avec elles, comme la roue impose une direction de déplacement à toutes les molécules qui la composent sans interagir directement avec elles.
Mais SPERRY va encore plus loin : "Il me paraît indispensable de contester avec la dernière rigueur la conception matérialiste et réductionniste de la nature et de l'esprit humain, conception issue semble-t-il de l'attitude objective et analytique aujourd'hui prédominante dans les sciences du cerveau et du comportement [...]. Je soupçonne que nous avons été dupés, qu'à la société et à elle-même la science n'a fourgué que de la camelote."
d) le philosophe Philip Clayton a développé des conceptions à l'image de celles de Sperry, et qui aboutissent à une théorie de l'émergence forte. L'être humain est constitué de toute une série de niveaux et chaque niveau doit être expliqué par une science adaptée à ce niveau. Il écrit:"Je parie qu'aucune explication faisant l'économie d'un niveau psychologique irréductible ne pourra rendre compte de la personne humaine. Comme je l'ai dit, cela implique que la dimension consciente ou mentale de la personne humaine existe réellement et puisse exercer des effets causaux."
e) Pour Antonio Damasio, les émotions sont essentielles. Dans "l'erreur de Descartes", il écrit que "la passion fonde la raison". Il se fonde pour cela sur le cas de patients ayant subi des lésions dans la même zone que celle de Phinéas Cage. L’émotion donnerait du poids aux différentes solutions d’avenir en termes de survie et d’intérêt propre, ceci en s’appuyant sur le marquage émotionnel factuel acquis par la personne et sur le marquage émotionnel inné de son espèce. Dans son deuxième livre, intitulé «le sentiment même de soi», Damasio "se propose de comprendre comment les individus s’avancent dans la pleine lumière de la conscience, en examinant les circonstances biologiques et émotionnelles qui permettent la transition cruciale de l’état d’insu à l’état de connaissance, et ceci en prenant pour toile de fond le sentiment même de soi, partie indispensable de l’esprit conscient". Il semble être ici "localiste" et ce qu'il appelle le moi et qui génère la subjectivité nécessaire à la conscience est pour lui localisé dans les aires somato-sensorielles de l'hémisphère droit. Les patients ayant des lésions à cet endroit perdent la mobilité de la partie gauche de leur corps.et ne sont pas capables de s'en apercevoir! Damasio en déduit que "les lésions dont ils sont atteints détruisent partiellement la base neurale de leur moi...". Il semble pourtant que les patients souffrant de ce mal n'aient aucun trouble d'identité et continuent parfaitement de savoir qui ils sont. Dans son troisième ouvrage intitulé «Spinoza avait raison», Damasio reprend sa théorie évolutionniste et homéostatique de l’émotion pour affiner la compréhension des sentiments et leur signification universelle.et il établit un lien original avec la philosophie de Spinoza.f) Jean-Pierre Changeux représente le courant "identitaire fort": "l'identité entre les états mentaux et les états physico-chimiques du cerveau s'impose en toute légitimité". Comme Crick il est réductionniste sans être "localiste" et, comme Edelman, utilise l'idée de "réentrée". "les opérations sur les objets mentaux et surtout sur leurs résultats seront "perçus" par un système de surveillance , composé de neurones très divergents et de leurs réentrées. les enchaînements et emboîtements, ces "toiles d'araignée", ce système de régulation fonctionnera comme un tout. Doit-on dire que la conscience "émerge" de tout cela? Oui si l'on prend le mot émerger au pied de la lettre comme l'on dit que l'iceberg émerge de l'eau. Mais il suffit de dire que la conscience est ce système de régulation en fonctionnement. L'homme n'a dès lors plus rien à faire de "l'esprit", il lui suffit d'être un homme neuronal." Ce type de position qui repose sur l'équivalence neuronal-mental a pu faire dire à Changeux: "Je ne sais pas ce que vous êtes en train de penser, mais lorsque nous connaîtrons toutes les interactions neuronales ayant lieu dans votre cerveau, je saurai non seulement ce que vous pensez, mais aussi ce que vous allez penser dans deux minutes et que vous ne savez pas encore." Ce déterminisme est fondé une vision du monde proche de celle de Laplace. Comment évoluera t-il?
Dans Matière à pensée (Odile Jacob), écrit avec le mathématicien Alain Connes, J. Pierre Changeux s'interroge sur les mathématiques comme reflet de la structure cérébrale.
g) Voyons maintenant la position de quelques philosophes?
g1) Danniel Dennett. Dans son oeuvre majeure, la conscience expliquée, on constate qu'il élimine tout simplement la conscience plutôt que de l'expliquer comme le montre son dernier sous-titre "la conscience expliquée ou éliminée?". "Lorsque la physique vous dit que la seule différence qui existe entre l'or et l'argent est le nombre de protons et d'électrons de leurs atomes, les notions "d'argenté".ou de "doré" sont éliminées". C'est pareil pour la conscience qui doit être totalement réductible: "seule une théorie qui expliquerait les événements conscients en termes d'événements inconscients pourrait expliquer la conscience. Si notre modèle de la façon dont la douleur est un produit de l'activité cérébrale contient toujours une boite appelée "douleur", vous n'avez pas encore commencé à expliquer ce qu'est la douleur.". La subjectivité de l'expérience (les "qualias") doit donc être éliminée pour "l'identifier avec la somme totale de toutes les dispositions relatives idiosyncrasiques inhérentes à mon système nerveux qui résultent de ma confrontation avec un certain schéma de simulation." Remarques: pour Dennett une terrible rage de dents n'est-elle que la "somme de toutes..." (et comment y réagit-il)? Notre conscience est peut-être assimilable à un programme d'ordinateur et nos sentiments réductibles à de tels programmes, mais ça n'est pas résoudre le problème de la conscience que de nier son existence.
g2) C'est David Chalmers qui a posé le problème de la conscience sous forme de "dur problème". Ce problème s'oppose aux « problèmes faciles » relatifs aux explications de la capacité de discerner, d'assimiler des informations, de rendre compte d'états mentaux, de l'attention, etc. Ces problèmes sont faciles, non parce qu'ils auraient reçu des solutions définitives et simples, mais parce que leurs solutions requièrent seulement de spécifier des mécanismes qui peuvent réaliser les différentes fonctions de la conscience. Les problèmes difficiles s'en distinguent du fait qu'ils «persistent même quand toutes les fonctions en question sont expliquées», c'est-à-dire que personne, selon le constat de Ned Block, n'est parvenu à en fournir la moindre explication.
La position de Chalmer est un mélange de fonctionnalisme (en fait une position identitaire) et de dualisme. Si on prend l'exemple de la douleur, il y a deux significations: une signification physique telle celle de Dennett et une signification qui dépend de la conscience. Il y aurait un accord ou un parallélisme entre l'organisation fonctionnelle du cerveau et la conscience. La conscience existe, elle accompagne le fonctionnement de notre corps mais ne sert à rien pour expliquer notre comportement. Pour Chalmers, elle serait présente partout dans l'Univers où de l'information est présente. Cela l'amène à se demander: "Quel effet cela fait-il d'être un thermostat?". On peut dire que c'est une vision panspshychique du monde.
g3) Jonh Searle: La thèse de Chalmers est "le symptôme" d'un certain désespoir qui se manifeste aujourd'hui dans les sciences cognitives." Searle est un "émergentiste faible". En philosophie de l'esprit, Searle se distingue par son naturalisme biologique. Qualifier ainsi le naturalisme de "biologique", c'est mettre l'accent sur le fait que le niveau propre de compréhension du phénomène de la conscience est le niveau biologique. Searle défend ainsi une position «émergentiste». L'émergentisme développe l'idée qu'il y a continuité et non dualité entre le corps et l'esprit. L'esprit naîtrait d'une complexification croissante du corps et plus particulièrement du système neuronal. Searle s'oppose ainsi aussi bien aux conceptions dualistes et à l'héritage cartésien qu'aux conceptions réductionnistes des relations entre l'esprit et le corps. Pour lui, les états mentaux qui caractérisent notre vie subjective sont aussi réels que les autres phénomènes biologiques, aussi réels que des phénomènes comme la photosynthèse ou la digestion. Mais ils ne sont pas réductibles aux processus neurobiologiques tels que les neurosciences les conçoivent. Il écrit: "toutes ces tentatives réductionnistes pour éliminer la conscience sont aussi désespérées que le dualisme qu'elles étaient censées supplanter. En un sens, elles sont pires, parce qu'elles nient l'existence réelle des états conscients qu'elles étaient supposées supplanter." Searle rejette aussi le matérialisme au sens classique du terme: "Les matérialistes veulent aussi, en règle générale, nier que la conscience soit une partie réelle et irréductible du monde réel. Ils veulent soutenir que ce n'est "rien que...", puis ils choisissent leur candidat favori pour remplir le blanc: le comportement, les états neuro-chimiques du cerveau, les programmes d'ordinateur, etc. Pour ma part, je nie le matérialisme ainsi entendu." Le deni de l'existence de la conscience par Dennett est pour Searle "non pas une découverte sérieuse [...], mais plutôt une forme de pathologie intellectuelle."
Mais comment expliquer l'émergence de la conscience? Searle écrit: "Il nous faut franchement avouer notre ignorance. Ni moi, ni qui que ce soit d'autre ne sait à ce jour à quoi ressemblerait une telle théorie. [ ...]. Nous ne disposons pas jusqu'ici de principe théorique unificateur des neurosciences [...] nous n'avons pas une théorie du fonctionnement du cerveau. "
liens: lexpress.fr -l'homme neuronal
perso.limsi.fr -SCIENCES COGNITIVES ET CONSCIENCE Gérard Sabah Groupe Langage et Cognition LIMSI -- CNRS
asmp.fr -Cerveau et conscience : bilan et perspectivesv.i.v.free.fr -Le cerveau est-il un ipod ou une radio ?
larecherche.fr -Crick, Deux biologistes et un physicien en quête de l'âme
automatesintelligents.com -Gerald Edelman, Giulio Tononi (la sélection des groupes neuronaux)
revue3emillenaire.com -Roger Sperry: L’hémisphère gauche parle, l’hémisphère droit pense
informationphilosopher.com -Roger Sperry
larsdisputandi.org -Mind & Emergence: From Quantum to Consciousness By Philip Clayton
automatesintelligents.com -Antonio Damasio: Spinoza avait raison
osp.revues.org -A. Damasio. L’erreur de Descartes
cnam.fr -Jean-Pierre Changeux, Paul Ricoeur "Ce qui nous fait penser. La nature et la règle"
matierevolution.fr -Qu’est-ce que le déterminisme pour la science actuelle ?
automatesintelligents.com -Daniel C Dennett et "la conscience expliquée"
ted.com -A propos de notre conscience" par Dan Dennett
persee.fr -La conscience imaginée. Sur l'éliminativisme de Daniel Dennett
philopsis.fr -Le fonctionnalisme selon Daniel Dennett ou: Dennett a-t-il perdu l'esprit?
francoisloth.wordpress.com -L’esprit conscient ou la fausseté du matérialisme selon David Chalmers
blog.ithaque-editions.com -vidéo: David Chalmers, à propos de la conscience
yanko.lib.ru -livre de David J. Chalmers the Conscious Mind in search of a fundalental theory
6) En guise de conclusion.
Pour l'évolution, nous avons vu dans les articles précédents qu'il y a une théorie hégémonique prétendant tout expliquer: le darwinisme (Notre existence a t-elle un sens? 12-1 et Notre existence a-t-elle un sens? 12-2)
Ce tour d'horizon que nous venons de faire montre que pour les neurosciences ce n'est pas le cas. Il n'y a pas de théorie hégémonique mais des hypothèses ne reposant sur aucun mécanisme précis et indubitable. Cela n'empêche Searle de répéter que "le cerveau cause la conscience." Est-ce, comme le dit Jean Staune, pour s'autopersuader ou pour montrer qu'il ne verse pas dans le spiritualisme malgré son insistance sur l'irréductibilité de la conscience? Il exprime malgré tout l'opinion que partagent malgré leur différences Dennett, Crick, Edelman et beaucoup d'autres, même Sperry.
Et s'ils se trompaient tous? C'est que nous allons voir dans le prochain article...
liens: uip.edu -La biologie non Darwinienne : essai de typologie et analyse des implications philosophiquesautomatesintelligents.com -La conscience vue par les neurosciences
croissanceetconscience.blogspot.fr -LE PROCHAIN NIVEAU DE CONSCIENCE SPIRITUELLE
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