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Par amourdelapeinture le 26 Octobre 2012 à 20:51
Notre existence a t-elle un sens? 8 partie 1) le murmure du big bang...La deuxième fissure dans les théories classiques
Entendez-vous le murmure du big bang le soir au fond des radiotélescopes?
www.staune.fr -Science et sens
martial-versaux.net -Quoi de neuf à propos de l’homme ?
youtube.com la science peut-elle nous parles de Dieu?
staune.fr -Le Réel voilé et la fin des certitudes, ou la vraie défaite d’Alain Sokal
staune.fr/ -L’importance des états virtuels dans l’émergence de l’ordre complexe dans l’univers
staune.fr -le réalisme classique et le réalisme non-physique
Cette série d'articles dans la catégorie "notre existence a t-elle un sens"? est l'expression de ce que j'ai écrit dans la présentation de mon blog: "Les merveilles de la nature me fascinent. Mes réflexions: le sens de l'Univers et de l'existence. En moi, il y a deux mondes: le monde extérieur du "faire"et le monde de l'intérieur, non conscient, mais tout autant réel. Ma devise: l'essentiel, c'est l'amour, amour du sacré. Mes modèles: Jésus (l'amour),Pythagore (la mathématique), Einstein (la physique)".
Je voudrais faire partager la lecture du livre de Jean Staune, notre existence a-t-elle en sens, avec mes réflexions et les liens qu'elle m'a permis découvrir à travers internet. Ma quête est de retrouver (avec Jean Staune), le réanchantement du monde au cours des articles.
Mes articles déjà parus dans cette rubrique:Notre existence a-telle un sens? 1) à propos de la préface du livre par Trinh Xuan Thuan
Notre existence a-t-elle un sens? 2) Le désenchantement du monde (et de l'homme!)
Notre existence a-t-elle un sens? 3) Comment ébaucher un "traité de la condition humaine"?
Notre existence a-t-elle un sens? 4) vers de nouvelles lumières.
Notre existence a-t-elle un sens? 6) première partie) Vers un réalisme non physique...
Notre existence a t-elle un sens? 6 deuxième partie) Vers un réalisme non physique...
Notre existence a t-elle un sens? 7 partie 1) vous qui entrez ici perdez toute espérance ...
Notre existence a t-elle un sens? 7 partie 2) vous qui entrez ici perdez toute espérance...
Je consulte souvent aussi: astrosurf.com -UNE INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE DES SCIENCES
Exergue: "au commencement était le verbe,et le verbe était auprès de Dieu,et le verbe était Dieu [...]. En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes;et la lumière brille dan les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas arrêtée" Prologue de l'évangile de Saint Jean
aprocure.com -Evangile selon saint Jean texte intégral commenté et illustré
1) La deuxième fissure.
La relativité restreinte 1/3
La relativité restreinte 2/3
La relativité restreinte 3/3
Pour avancer dans la connaissance du sens de l'Univers et de l'existence, nous avons jusqu'à maintenant voyagé dans l'infiniment petit et ses mystères. Nous allons maintenant nous envoler à partir de... l'origine vers l'infiniment grand. Mais auparavant, un petit rappel: mon article 5-1) au-delà de cette limite, notre vision du monde n'est plus valable ----> Dans la connaissance de l'infiniment petit, dans le cadre conceptuel auquel a abouti l'évolution des connaissances Jusqu'aux années 1900, le déroulement de la science était plutôt serein au point qu'en 1900, Lord Kelvin annonçait que la fin de la physique était proche: "Rien de nouveau ne sera désormais découvert en physique. Les seuls progrès consisteront en des mesures de plus en plus précises." Pourtant, il était préoccupé par deux petits "nuages sombres", deux problèmes encore inexpliqués: l'expérience de Michelson et Morley et celle du rayonnement du corps noir. Or ces deux petits nuages vont créer une fissure qui deviendront deux tornades qui balayeront les conceptions de la physique de Newton: la relativité et la physique quantique.
Dans les articles précédents, nous avons examiné la fissure qui a suivi le premier nuage (le rayonnement du corps noir), celle qui a donné naissance à la physique quantique. L'autre fissure va, elle aussi, avoir des conséquences qui vont transformer le faille en gouffre, ce qui va achever de jeter à bas la belle muraille que formait la science classique. Il s'agit de l'expérience faite par Albert Michelson en 1881 puis refaite de façon plus précise par Edward Morley en 1887.
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Il faut dire que les conceptions de Newton avaient remporté des succès ininterrompus durant près de deux siècles. Elles avaient été érigées en principes absolus et admises d'autant plus facilement qu'elles correspondaient au sens commun (à l'exception de la gravitation, force invisible qui exerce une attraction instantanée). Cette force mystérieuse avait perturbé les contemporains de Newton, mais il était postulé qu'elle était transmise par un "éther" qui avait permis de faire accepter ce concept. Les mouvements des corps se déroulaient dans l'espace, qui servait de référentiel absolu. Un observateur (dans le vide stellaire) y est un observateur "absolu" s'il est à l'arrêt, il peut connaître la "vraie" vitesse de tous les mouvements. De même le temps est "absolu". Quelle que soit notre position et notre vitesse, un évènement aura le même durée. Mais pour les corps en mouvement, celui-ci est relatif. Si je suis dans un train, la vitesse (apparente pour moi), des voitures qui roulent dans le même sens que le train est très inférieure à celles qui roulent en sens opposé (formule de composition des vitesses). Ainsi, la Terre tourne autour du soleil et il devrait être possible de mettre en évidence cette rotation par des mesures. Albert Michelson eut l'idée de mesurer la vitesse de la lumière dans deux directions orthogonales, exactement comme le ferait un observateur qui mesurerait depuis le train la vitesse des voitures qui roulent parallèlement au train, et celle qui s'en éloignent sur une route orientée perpendiculairement à le voie. Mais, contrairement à ce qu'on observe dans la vie courante où les vitesses s'ajoutent vectoriellement, toutes les mesures donnaient le même résultat, quelle que fût la direction: vitesse de la lumière +/- vitesse de la Terre = vitesse de la lumière. Ce résultat ne sera compris qu'en juin 1905, lorsqu'un "expert technique de troisième classe" de l'office fédéral des brevets de Berne publiera dans les Annales de la physique un article au titre anodin ("sur l'électrodynamique des corps en mouvement" par Albert Einstein) mais au contenu révolutionnaire". C'était la naissance de la théorie de la relativité restreinte. Einstein y affirmait les deux principes suivants:
-"Toutes les lois de la physique traitent les différents mouvements de la même façon. C'est le "principe de relativité". Le temps, l'espace, le mouvement sont ainsi relatifs. ils dépendent du référentiel dans lequel se trouve l'observateur."
-"La vitesse de la lumière (300 000 km/s) est une constante universelle." Cette constance de la vitesse de la lumière explique en premier lieu l'échec de l'expérience de Michelson et Morley et elle permet surtout de comprendre que l'espace et le temps "conspirent" pour que cette vitesse soit toujours la même.
Et cela implique
-qu'il n'y a pas d'espace absolu: on ne peut mesurer le mouvement d'un corps par rapport à un espace absolu, il n'y a donc pas d'.éther, tout mouvement est relatif.
-Qu'il n'y a pas de temps absolu: le temps s'écoule différemment pour des observateurs qui ne voyagent pas à la même vitesse.
liens: techno-science.net -Principe de relativitéhal.archives-ouvertes.fr -Einstein et la pensée de Newton MICHEL PATY
wikipedia.org -Mécanique newtonienne
s2.e-monsite.com -MÉCANIQUE NEWTONIENNE
emm.univ-lille1.fr -Cours de Mécanique céleste classique Luc Duriez
soaziglebihan.org -l'espace absolu de newton
ac-nancy-metz.fr -le mouvement relatif et le mouvement absolu (Pierre duhem)
astrosurf.com -L'EXPÉRIENCE DE MICHELSON ET MORLEY AVEC LA PHYSIQUE CLASSIQUE
wikipedia.org -Relativité restreinte astronomes.com -La relativité restreinte
phys.ens.fr -cours/notes de cours: la relativité restreinte sciences.ch -la relativité restreinte (j'aime bien)
spoirier.lautre.net -La relativité restreinte rendue intuitive
centre-dalembert.u-psud.fr -Les constantes universelles de la physique Gilles Cohen-Tannoudji
wikipedia.org -les autres constantes de la physique
images.math.cnrs.fr -Henri Poincaré, Le mouvement relatif et le mouvement absolu (voir ses livres)
ebooksgratuits.com -Henri Poincaré LA SCIENCE ET L’HYPOTHÈSE
ac-nancy-metz.fr -henri poincaré: la VALEUR DE LA SCIENCE
ac-nancy-metz.fr -henri poincaré: SCIENCE ET METHODE
eveilphilosophie.canalblog.com -Le mystère du temps avec Brian Greene
www.asmp.fr -Relativité et mesure du temps par Gérard Petit
2) Le paradoxe des jumeaux.
2-1) L'histoire du voyageur de Langevin a immortalisé ce paradoxe de la relativité restreinte qui heurte toujours le bons sens. Description et analyse dans techno-science.net:
"Le paradoxe des jumeaux est une expérience de pensée en relativité restreinte imaginée par Paul Langevin en 1911. Langevin n'imagina pas cette expérience pour mettre en défaut la relativité restreinte mais plutôt pour en expliquer certains aspects. Il n'y voyait aucun paradoxe et cette appellation est apocryphe. Cette vision paradoxale n'est apparue que plus tardivement à travers les discussions et interprétations parfois erronées de la relativité restreinte [...] Ce paradoxe a fait couler beaucoup d'encre et reste sans doute un des sujets favoris des amateurs de relativité, bien qu'il ne pose plus aucun problème de contradiction logique, juste un aspect des choses surprenant. On continue cependant, par habitude, à le nommer "paradoxe" encore de nos jours.
a) Le point de vue de Langevin
Voyons tout d'abord la situation expérimentale qui est envisagée.
Considérons deux frères jumeaux, appelons les Alain et Bernard. Alain reste sur Terre tandis que son frère entame un voyage dans l'espace avec une très grande vitesse, proche de celle de la lumière. Lorsque Bernard revient sur Terre, Alain est maintenant un homme âgé alors que Bernard est resté jeune[...] la dilatation du temps était mentionnée par la relativité restreinte depuis déjà 1905. Bernard se déplaçant à grande vitesse, Alain constate que l'horloge de Bernard fonctionne plus lentement que la sienne et donc Bernard vieillit moins vite.
Langevin, dans son article, parle de l'évolution des concepts de l'espace et du temps en physique et présente les principaux aspects de la relativité restreinte. Il présente en particulier la dilatation du temps. Celle-ci s'applique de manière réciproque à deux observateurs en mouvement relatif uniforme (vitesse relative constante). Toutefois ce raisonnement peut aussi s'appliquer si un des observateurs est accéléré. Pendant un intervalle de temps infinitésimal, la vitesse peut être considérée comme constante et la dilatation du temps peut être utilisée. À l'aide de ce raisonnement il montre que le temps propre est toujours plus court pour un objet accéléré que pour un objet inertiel. Langevin utilise l'expérience avec les jumeaux pour illustrer ce phénomène. Un des jumeaux étant accéléré, son temps propre sera plus court que celui de son frère resté sur Terre. L'analyse de Langevin peut laisser croire que l'absence de vieillissement est due à l'accélération proprement dite. Mais ce n'est pas le cas. Il raisonne, pour appliquer la dilatation du temps, sur des intervalles infinitésimaux et l'accélération est seulement responsable de la trajectoire "fermée" du jumeau voyageur, lui permettant de revenir auprès de son frère. L'accélération est donc seulement une cause de dissymétrie. Elle implique que les deux jumeaux sont dans une situation différente. Langevin explique la différence entre le mouvement uniforme, qui est relatif, et le mouvement accéléré, qui a un caractère absolu comme le montre l'existence d'effets physiques (par exemple, les charges électriques accélérées émettent un rayonnement électromagnétique). [...]
b) Le "paradoxe moderne" [...] La relativité restreinte affirme qu'il n'y a pas de repère absolu. Deux repères en mouvement relatif à vitesse constante sont totalement équivalents. Qu'est-ce qui nous autorise à affirmer que c'est Bernard qui s'éloigne d'Alain et pas l'inverse?[...] Du point de vue de Bernard, la situation est différente. C'est Alain qui se déplace à grande vitesse et qui parcourt un long chemin avant de le retrouver. La dilatation du temps est parfaitement réciproque en relativité restreinte. Ainsi Bernard doit lui aussi constater que l'horloge d'Alain fonctionne plus lentement. Et lors de leurs retrouvailles, c'est donc, de son point de vue, Alain qui devrait être resté jeune. Pourtant, une fois qu'ils sont à nouveau ensemble ils doivent être d'accord dans la comparaison de leur âge. La comparaison de deux horloges situées au même point est même une des clefs de la synchronisation en relativité restreinte. Ce n'est que lorsque deux évènements se produisent au même point et au même moment qu'on peut être certain sans équivoque de leur simultanéité. Or Alain ne peut être à la fois plus jeune et plus vieux que Bernard.
Nous avons là un paradoxe. Lorsque Einstein a posé le principe de relativité, il a eu une des intuitions certainement parmi les plus remarquables de la physique moderne. Et la symétrie invoquée ci-dessus en est une des conséquences. Aurait-il commis une erreur ?[...] Le point de vue de Langevin que nous avons évoqué plus haut apporte déjà des éléments de réponse. Mais il reste que l'on a du mal à voir comment une accélération se produisant pendant un temps aussi bref pourrait avoir une telle influence[...] d'où vient ce caractère absolu des accélérations ? Einstein évoque cette question dans son article de 1918 où il admet que la relativité restreinte évite ce problème en postulant sans autre explication l'existence de ces repères inertiels. Il pensait que seule la relativité générale apportait une réponse satisfaisante au paradoxe; puis a abandonné cette idée.
Il n'est nullement besoin de faire intervenir la relativité générale pour résoudre le paradoxe de Langevin[...].
c) Contexte Le paradoxe utilise la dilatation du temps prévue par la relativité restreinte pour un système en mouvement. Celle-ci s'est toujours vérifiée expérimentalement :
-
*De nos jours, les particules instables se désintègrent plus lentement du point de vue de l'observateur lorsqu'elles se meuvent à grande vitesse par rapport à celui-ci, notamment dans les accélérateurs de particules.
*Cet effet est également observé pour les muons atmosphériques produits par la des rayons cosmiques (particules très énergétiques émises en particulier par le soleil) et les molécules de l'. Ces muons, animés de grandes vitesses, atteignent le sol où ils sont observés et ce malgré leur courte durée de vie, la dilatation du temps leur donnant le temps nécessaire pour atteindre les détecteurs.
*Un autre cas observé de dilatation temporelle est le décalage entre horloges atomiques au sol et en vol ; mais il se complique dans ce dernier cas de considérations gravitationnelles, et nous sortons alors du cadre de la relativité restreinte. Il est remarquable que l'expérience réelle des horloges atomiques embarquées en (ou en , ou en voiture...) ou qui restent fixées au sol est une version réalisable, et souvent réalisée de l'expérience des jumeaux [...]-
*Signalons également que l'on observe aussi cette dilatation du temps sur la durée des courbes de luminosités des supernovae lointaines. Cette dilatation du temps correspondant à la vitesse de récession également observée grâce à l'effet Doppler.
d) Résolution Il existe plusieurs manières d'expliquer le paradoxe des jumeaux. Ces explications ne sont pas toujours mutuellement exclusives et ne correspondent pas nécessairement à différentes théories. Ce sont simplement des manières différentes d'expliquer le même phénomène et elles apportent plusieurs éclairages sur divers aspects important de la relativité restreinte. Pour bien appréhender ce qui se passe, il est donc utile de voir le problème sous différentes facettes. Et en tout premier lieu de voir ce qui est erroné dans le raisonnement ci-dessus entraînant le paradoxe.
-Dilatation du temps et erreur de raisonnement. [...] la dilatation du temps ou les transformations de Lorentz (dont la dilatation du temps est une conséquence) sont établies en supposant que la vitesse relative des repères est uniforme. C'est-à-dire constante en grandeur et en direction ou encore en l'absence d'accélération relative. Or dans la situation concernée, Bernard est amené à un moment ou un autre à faire demi-tour. Lors de ce demi-tour il doit subir une accélération[...]. La relativité restreinte est construite sur le principe de relativité restreint qui affirme l'équivalence de tous les repères inertiels (ou galiléens). Deux repères inertiels ne différant que par leur vitesse relative uniforme (et éventuellement par l'orientation des axes des repères). Alors que le principe de relativité généralisé, l'équivalence de tous les repères, sans exception, y compris accéléré, nécessite de généraliser la relativité et en particulier les transformations de Lorentz ne sont plus, dans ce cas, valables que localement (dans un voisinage d'espace-temps infinitésimal des événements). Notons que cela n'implique pas que la relativité restreinte ne puisse pas être appliquée ici. Il convient juste d'être prudent. La restriction porte sur le mouvement relatif de deux repères. Rien n'interdit d'étudier le mouvement d'un corps accéléré (Bernard) dans un repère inertiel (considéré comme étant celui d'Alain).
On ne peut donc considérer les transformations de Lorentz entre les deux repères d'Alain et Bernard ni considérer la dilatation du temps du point de vue du repère non inertiel de Bernard. Nous avons trouvé l'erreur de raisonnement qui induit le paradoxe.
-La solution en relativité restreinte Pour résoudre le problème, il suffit donc de se placer dans le repère inertiel d'Alain (celui qui est resté sur terre) et d'appliquer ce que l'on sait de la relativité restreinte. On peut par exemple tracer les trajectoires :
L'axe vertical représente le temps et l'axe horizontal, spatial, représente la distance parcourue par Bernard dans le repère d'Alain. Pour connaître le temps écoulé pour chacun des protagonistes, c’est-à-dire leur âge, il suffit de considérer leur temps propre.
Pour Alain, c'est très facile car il est immobile dans son repère. Sa trajectoire est donc une droite verticale (en rouge) dans le diagramme et le temps écoulé pour lui est égal à T.
Pour Bernard, qui effectue un voyage lointain, sa trajectoire est une ligne brisée (en bleu). Quel est son temps propre ? Ce n'est évidemment pas T comme pourrait le laisser croire le diagramme. N'oublions pas que l'espace-temps en relativité restreinte n'est pas euclidien (comme la feuille de papier sur laquelle serait tracé ce diagramme) mais de Minkowski. On voit que sa trajectoire est proche de celle des rayons lumineux (en jaune) et l'on sait que sur des trajectoires de type lumière, le temps propre y est nul. Bernard mesure son temps propre avec son horloge embarquée et il doit être calculé en utilisant les relations de la relativité restreinte. Ici c'est simple car sa vitesse est constante (en grandeur) et on peut donc appliquer sans crainte la dilatation du temps dans le repère inertiel d'Alain. Le temps écoulé pour Bernard est donc donné par la relation bien connue : : où γ est le facteur relativiste dépendant de la vitesse de Bernard. Dans le cas où la trajectoire de Bernard serait quelconque, le calcul se généralise facilement en intégrant le temps propre. Où est la vitesse de Bernard en fonction du temps. Cette façon de procéder est cohérente avec l'affirmation plus haut que les transformations de Lorentz ne peuvent être considérées comme correctes en présence d'accélérations que pendant une durée infinitésimale et une intégration sur des durées finies est donc inévitable.
-Les autre manières de voir le paradoxes sont très techniques et sont explicitées dans l'article cité au début: techno-science.net (il est question de -
L'explication Doppler -
Simultanéité et synchronisation, -
Le choix du repère inertiel, -
Explication de la relativité générale, -Autres situations -Restriction la plus fréquente du paradoxe).
e) Apport épistémologique: Les contresens eux-mêmes sont instructifs quand on les aborde dans le cadre de l'épistémologie ou des sciences cognitives. Ceux relatifs au paradoxe de Langevin nous apprennent ainsi à éviter plusieurs erreurs :
-utiliser des résultats théoriques (dilatation du temps, transformations de Lorentz) dans des situations où ils sont invalides (repères accélérés).
-attribuer à la relativité de simples effets apparents (comme dans le cas de l'effet Doppler), qui auraient aussi bien lieu en utilisant d'autres signaux comme des signaux sonores, oubliant ainsi le caractère symétrique des effets relativistes. En effet, la synchronisation d'horloges distantes par envoi de signaux sonores ne permet pas, à elle seule, de mimer la symétrie des effets relativistes. Pour que l'analogie formelle onde sonore/onde lumineuse respecte la symétrie des effets relativistes, il faudrait considérer des "objets" formés d'ondes sonores stationnaires subissant la contraction de Lorentz (quand ces ondes sont stationnaires dans un référentiel en mouvement à vitesse constante par rapport au milieu où ces ondes sonores se propagent).
-attribuer à la synchronisation relativiste, le caractère de procédure arbitraire pour synchroniser la position initiale des aiguilles d'horloges distantes, alors que ce choix exprime au contraire le caractère objectivement privilégié des systèmes de coordonnées inertiels (les systèmes de coordonnées orthonormés vis à vis de la métrique de Minkowski), seuls systèmes de coordonnées permettant une expression covariante des lois de la physique lors d'un changement de référentiel inertiel (exprimant ainsi naturellement l'invariance des lois de la physique vis à vis des actions du groupe de Poincaré).
-croire que la relativité générale est absolument indispensable en présence d'accélérations de particules ponctuelles et en l'absence de gravitation.
-attribuer aux accélérations un effet physique direct sur l'écoulement du temps alors qu'elles ne sont responsables que d'une rupture de symétrie, l'effet réel résultant plus de considérations géométriques (la relativité du mouvement contenue dans l'invariance des lois de la physique vis à vis des actions du groupe de Poincaré, se limite aux mouvements de translation à vitesse constante) et du choix du repère inertiel.
-qualifier de paradoxal un effet qui n'est que surprenant.2-2) Conclusion.
Les conséquences de l'expérience de Michelson et Morley ont ainsi abouti à la théorie de la "relativité restreinte", ainsi appelée car elle n'intègre pas la gravitation. Le "paradoxe des jumeaux" reste un des aspects qui pose moins de problèmes de nos jours, mais qui heurte encore le sens commun. L'article de techno-science.net apporte des éléments de réponse, mais je reste sur ma faim, car je pense qu'on ne sait pas vraiment ce qui se passerait pour deux jumeaux réels qui vivraient cette expérience, la technologie ne le permettant pas encore à cette échelle. On observe des particules vues dans le référentiel d'un laboratoire, mais pas vues d'elles-mêmes, dans leur temps propre. Jean Charon, dans "l'esprit et la relativité complexe", affirme que les deux jumeaux auraient exactement le même âge... Alors, je relirai les réponses à l'article, je n'en n'ai pas encore vraiment intégré le substance!
On ne parle plus maintenant que "d'espace-temps" à la suite d'Herman Minkowski, qui fut avec Einstein et Poincaré un des pionniers dans ce domaine: "désormais, l'espace en tant que tel et le temps en tant que tel sont voués à disparaître comme des ombres, et seule une certaine union des deux conservera une certaine réalité". Après avoir énoncé les bases de cette théorie en 1905, Einstein consacra les dix années suivantes à cette intégration, parvenant à élaborer la théorie de la "relativité générale", certainement le sommet de son oeuvre.
liens: techno-science.net -le paradoxe des jumeaux de langevin
hachel.chez-alice.fr -Le voyageur de Langevin wikipedia.org -Paradoxe des jumeaux
astrosurf.com -Le rayonnement synchrotron cosmosaf.iap.fr -Paradoxe de Langevineveilphilosophie.canalblog.com -Le mystère du temps
wikipedia.org -Temps proprereaderv4.numilog.com -l'esprit et la relativité complexe numérisé
numilog.com -L'esprit et la relativité complexe
3) Un monde dans lequel les masses ont la propriété de déformer le vide.
a) La relativité générale est encore bien plus étrange: elle postule que les masses déforment l'espace et le temps. l'image qui est souvent prise est celle d'un drap que deux personnes tiennent de façon qu'il soit tendu. Si on pose dessus une boule de billard, elle va s'enfoncer dans le drap. L'espace à deux dimensions qu'est le drap va se "courber". Si on jette ensuite une bille sur le drap, elle va tomber dans l'entonnoir creusé par la boule de billard et tourner autour d'elle, en s'enfonçant aussi, mais beaucoup moins car elle est plus légère.
Pour les corps célestes, c'est la même chose. Pour Newton, la lune tourne autour de la Terre parce que la Terre l'attire grâce une mystérieuse force gravitationnelle, ce qui avait beaucoup perturbé les contemporains de Newton car elle s'exerçait de manière instantanée à distance, ce qui paraissait irrationnel. Mais les sceptiques s'étaient inclinés devant les remarquables prévisions permises par la théorie.
Pour Einstein La Lune tourne autour de la Terre car elle est en quelque sorte "piégée par le trou que la Terre a creusé dans l'espace-temps. Elle avance en ligne droite mais comme l'espace autour d'elle est courbé par la présence de la Terre, elle ne peut que tourner autour de cette dernière le long dune ellipse sur les parois du puits (En termes plus scientifiques, La relativité générale est fondée sur des concepts radicalement différents de ceux de la gravitation newtonienne. Elle énonce notamment que la gravitation n'est pas une force, mais la manifestation de la courbure de l'espace (en fait de l'espace-temps), courbure elle-même produite par la distribution de l'énergie, sous forme de masse ou d'énergie cinétique, qui diffère suivant le référentiel de l'observateurnote 1.)
Dans l'image que nous avons prise, il est facile d'imaginer un drap courbé par la poids des objets dans un espace à deux dimensions, mais il nous est presque impossible d'imaginer un espace courbe à trois dimensions. C'est un peu de la même façon que, si nous étions des êtres à deux dimensions vivant à l'intérieur d'un drap, nous ne pouvions imaginer qu'il soit courbé, ni le sentir quand ça se produirait.
b) Les preuves de la relativité générale. Comment prétendre que les masses courbent l'espace? Pour cela il faut faire une prédiction différente de celle de la théorie de Newton. L'occasion en fut donnée lors de l'éclipse de soleil de 1919. On sait que dans un espace plat (euclidien),la lumière utilise toujours le chemin le plus court pour aller d'un point à un autre. Mais dans un espace courbé, c'est une ligne courbée qu'on appelle géodésique. Lors de l'éclipse, on compara la photo d'une partie du ciel au moment où l'éclipse se produisait, avec une photo de la même partie du ciel prise la nuit. Grâce à l'éclipse, on a pu voir des étoiles situées "derrière" le soleil, c'est à dire dont les rayons lumineux doivent, pour nous parvenir, passer à proximité du soleil. On constata alors que la position de ces étoiles par rapport aux autres étoiles avait varié, comparativement à la position qu'elles occupaient toutes les nuits avant l'éclipse. Il fallut se rendre à l'évidence, le soleil avait bel et bien déformé l'espace autour de lui, permettant ce saut de la position apparente de l'étoile lors de son passage à proximité du soleil. Einstein avait prédit la courbure de l'espace, ce qui, connaissant la masse du soleil déterminait le déplacement de l'image des étoiles, qui correspond à ce qui a été observé lors de l'éclipse.
Un autre victoire de la relativité concerne l'explication d'un des rares phénomènes que n'expliquait pas la théorie de Newton: l'avance du périhélie de Mercure. Le périhélie est le point de l'orbite d'un corps céleste (planète, comète, etc.) qui est le plus rapproché du Soleil (grec : helios) autour duquel il tourne. Ce point se décale sur l'orbite de Mercure d'une façon que, contrairement aux autres planètes, les lois de Newton ne permettent pas d'expliquer. Rappelons-nous la façon dont fut découverte Neptune : Dans les années 1820 on se rend compte que l'orbite d'Uranus présente des anomalies. Celles ci restent inexpliquées, même en prenant en compte les perturbation exercées par les autres planètes connues à l'époque, sur Uranus. Pour expliquer ces anomalies ,en 1845 et 1846 un anglais et le français Le Verrier, postulent l'existence d'une autre planète: le 23/05/1846 on découvre bel et bien cette nouvelle planète qui est baptisée Neptune. La même méthode, utilisée pour expliquer les anomalies de mercure, est restée vaine. La bonne explication est donnée par la relativité générale, dont c'est ainsi une deuxième victoire: cette anomalie est due à la proximité du soleil, Mercure se trouvant très près du fond du puits creusé par le Soleil dans l'espace-temps.Depuis lors; les succès ont été en s'accélérant, le GPS étant une des réalisations rendues possibles par la relativité générale. Mais n'anticipons pas! nous allons assister dans le prochain article à une des conséquences qu'a engendrées la théorie d'Einstein: La genèse du big bang.
liens: wikipedia.org -Gravitation wikipedia.org -Relativivité généralecosmosaf.iap.fr -Présentation de la théorie de la Relativité Générale
hal.archives-ouvertes.fr -RELATIVITE GENERALE POUR DEBUTANTS Michel Le Bellac
canal-u.tv/video -la relativité générale
dimensions-math.org -vidéo étonnante sur les dimensions sesamath.net/blog -vidéo sur les dimensions
dimensions-math.org -quatrième dimension
ac-nancy-metz.fr -l'espace et la géométrie par henri poincaré
futura-sciences.com/fr -Énergie noire et dimensions supplémentaires
mayiloubrialy.over-blog.com -comment se représenter la 4è dimension dans l'espace géométrique?wikipedia.org -espace: une variété est un espace topologique abstrait
math.jussieu.fr -Géométrie affine et euclidienne
gravityquantum.com -Géométrie Quantique de l'espace-temps (Modèle de Rel. Gén. Quantique)
cddp95.ac-versailles.fr -Espace et Géométrie astrosurf.com -la géométrie de l'espace-temps
astrosurf.com -la courbure et le tenseur de Riemann-Christoffel
lacosmo.com -Précession de l'orbite de Mercure en relativité générale
wikipedia.org -Avance du périhélie de Mercure poisson.ens.fr -Pr´ecession du p´erih´elie de Mercure
cosmosaf.iap.fr -géométrie du big bang
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Par amourdelapeinture le 19 Octobre 2012 à 21:06
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Notre existence a-t-elle un sens? 6) première partie) Vers un réalisme non physique...
Notre existence a -t-elle un sens? -6) Vers un réalisme non physique...deuxième partie
Notre existence a t-elle une sens? 7-1) vous qui entrez ici perdez toute espérance ...(partie 1)
Je consulte souvent aussi: astrosurf.com -UNE INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE DES SCIENCES
1) Résumé de la première partie.
Après avoir évoqué le désenchantement du monde, nous sommes partis du cadre conceptuel auquel a abouti l'évolution des connaissances Jusqu'aux années 1900, puis de la naissance de la physique quantique et de son interprétation orthodoxe. Nous avons été amenés à nous poser la question: et... si la science n'avait rien à dire sur la réalité? Nous avons alors examiné diverses interprétations et théories qui veulent aller plus loin que l'interprétation orthodoxe pour expliquer l'apparence de notre monde et donner une chance de survie au réalisme classique, depuis Le réalisme non physique jusqu'à la théorie des mondes parallèles.
Pascual Jordan écrit: "La situation née des paradoxes de la physique quantique peut être considérée comme la fin des espérances nourries par les générations passées de physiciens: on peut dire qu'une renonciation à la représentation classique de la réalité a été introduite." Plus de 70 ans après ces propos, la situation est pire pour les tenants d'une vision classique du monde que ce qu'ils auraient pu imaginer. Des années 1930 aux années 1980, Les progrès ont été réduits dans le domaine fondamental de la physique malgré les extraordinaires progrès techniques. Mais depuis les expériences de non-localité d'Alain Aspect de 1982, les énergies et les imaginations se sont libérées. Des concepts nouveaux ont été développés et toute une série d'expériences dignes de la science-fiction a été réalisée.
Dans l'article 7-1) vous qui entrez ici perdez toute espérance ..., nous avons traité les chapitres suivants:
* La non-localité s'échappe des laboratoires
* La non-localité dans la panoplie des agents secrets? * Le temps n'existe pas.
* La téléportation... ça marche! canal-u.tv/video -LA PHYSIQUE QUANTIQUE et la boite à photons (SERGE HAROCHE) prix nobel de physique 2012.* Un virus peut-il être quantique?
Et maintenant...2) Quand la lumière va plus vite que la lumière.
Cette formule aurait sans doute plu à Dali et lui aurait peut-être une oeuvre à mettre à ôté de ses "montres molles" qui s'écoulent avec le temps. On sait depuis Einstein que rien ne va plus vite que la lumière. (si on excepte le cas douteux de ces neutrinos). Raymond Chiao, professeur dans la prestigieuse université de Berkeley, a réussi cet exploit, démonstration de l'étrangeté radicale de du monde quantique.
Mais avant cette expérience de Chiao, il faut évoquer l'effet tunnel. Dans le monde classique, si on lâche (sans impulsion) une bille dans un bol, son élan lui permettra de remonter à la même hauteur le long de l'autre paroi, mais jamais elle ne passera par dessus bord. Puis, elle s'immobilisera au fond du bol au bout de quelques allers et retours. Mais, dans la monde quantique, pour une particule qui n'est pas mesurée, il existe une incertitude permanente sur la position. La plupart des particules qui arrivent au sommet de l'autre côté de la paroi se comportent comme dans la cas classique et retombent au fond. Mais, à cause de l'incertitude, une fluctuation sur la position de la particule quand elle arrive au sommet, un pourcentage de particules (fonction des conditions expérimentales), montera plus haut que le sommet de la paroi, basculera de l'autre côté, et donc sortira du bol. En langage plus scientifique: L'effet tunnel désigne la propriété que possède un objet quantique de franchir une barrière de potentiel même si son énergie est inférieure à l'énergie minimale requise pour franchir cette barrière. C'est un effet purement quantique, qui ne peut pas s'expliquer par la mécanique classique. Pour une telle particule, la fonction d'onde, dont le carré du module représente la densité de probabilité de présence, ne s'annule pas au niveau de la barrière, mais s'atténue à l'intérieur de la barrière, pratiquement exponentiellement pour une barrière assez large. Si, à la sortie de la barrière de potentiel, la particule possède une probabilité de présence non nulle, elle peut traverser cette barrière. Cette probabilité dépend des états accessibles de part et d'autre de la barrière ainsi que de son extension spatiale.Dans l'expérience montée par Raymond Chiao, des électrons ou des photons sont lancés contre un mur (miroir constitué de silice et de titane). La grande majorité rebondit sur le mur et repart en arrière. Mais comme il y a une incertitude sur la position de la particule quand elle aborde le mur, il est possible qu'elle soit en fait située de l'autre côté du mur. C'est comme si un tunnel s'était ouvert devant elle à travers le mur. En pratique c'est bien ce qui se passe puisque l'on récupère quelques particules dur l'écran de l'autre côté du mur!
Description de l'expérience: Une paire de photons quitte en même temps une source de photons. "Le premier photon P1 parcourt un chemin "A" de l'émetteur au détecteur, et le deuxième photon P2 parcourt un chemin "B" qui va également de l'émetteur au récepteur. Le dispositif est calibré pour que la longueur des deux chemins soit égale. Le détecteur enregistre alors que les deux photons ont interféré ensemble, ce qui est la preuve de l'égalité des deux chemins. Ajoutons maintenant un mur d'épaisseur L en travers du chemin "B". On ne s'intéresse qu'aux couples (P1,P2) dans lesquels P2 a réussi la traversée du mur. Il est alors constaté que les deux photons n'interfèrent plus et que le photon P2 arrive avant le photon P1. Or P1 va à la vitesse de la lumière. Mais comment P2 peut-il aller plus vite que P1 alors qu'il a le handicap de traverser le mur? L'interprétation du phénomène est que le photon P2 n'a pas traversé le mur, mais qu'il l'a "effacé". En effet, si on augmente L, l'avance de P2 sur P1 augmente dans les mêmes proportions.
Ce phénomène échappe complètement au sens commun et à la façon dont nous pouvons le représenter. Si on veut en donner une image, on pourrait dire que le photon disparaît quand il touche le mur et réapparaît immédiatement de l'autre côté. On peut ainsi parler des "propriétés magiques" de la mécanique quantique, même si les physiciens disent que cela est très rationnel puisqu'on peut parfaitement décrire le phénomène avec les équations du formalisme quantique. Mais peut-on dire que le photon va plus vite que la lumière (comme dans le cas de la téléportation ou des expériences EPR)? Dans tous ces cas, on ne peut pas s'en servir pour transporter de l'énergie, donc la relativité d'Einstein n'est pas violée.
liens: futura-sciences.com/fr -effet tunnel
larecherche.fr -Dépasser la vitesse de la lumière (vitesses de phase et de groupe)
fontaine-jouvence.over-blog.com -l'univers est un-tout
gate.free.fr -Photons indiscernables : qui se ressemble s’assembleadmiroutes.asso.fr -Expériences EPR, interaction d'échange et non localité
3) La métamorphose de l'électron: l'expérience du choix retardé.Dans un variante de L'expérience des fentes de Young, plutôt que de passer par les deux fentes, les électrons peuvent suivre deux chemins, allant d'une même source à un point de croisement, sauf que cette fois-ci, il n'y a qu'un électron dans le dispositif et non deux. Sur l'un des deux chemins, on place, non pas un mur, mais un détecteur capable d'enregistrer le passage de l'électron. Si on active le détecteur, on trouvera toujours l'électron l'électron sous sa forme corpusculaire (dans le détecteur). Mais s'il n'est pas activé, l'électron arrive sur l'écran et on peut observer une figure d'interférence (pour l'ensemble des électrons). C'est une preuve que chaque électron a voyagé par les deux chemins à la fois en étant dans une forme de superposition quantique: "électron passant par le chemin A + électron passant par le chemin B).
Mais, il est possible d'activer ou de ne pas activer le détecteur alors que l'électron a déjà quitté la source et franchi le séparateur (il est alors à l'intérieur du dispositif). Comme on peut montrer que lorsque le détecteur n'est pas activé, l'électron (unique), emprunte les deux chemins à la fois, cela signifie que lorsqu'on active le détecteur sur le chemin B et que l'électron s'y matérialise, "quelque chose" était sur le chemin A et en a disparu instantanément lors de la détection (réduction du paquet d'ondes). Cela confirme bien le fait que l'électron est indivisible (il est "partout" lorsqu'il n'est pas observé). On assiste donc ici aux "métamorphoses de l'électron"!
C'est sur ce choix retardé qu'est basé la principe de la gomme quantique décrit dans la figure de ce chapitre 3: wikipedia.org -fentes de young, choix retardé
liens: wikipedia.org -Expérience de la gomme quantique à choix retardéconspirovniscience.com -superposition quantique
strangepaths.com -l'expérience de la gomme quantique
4) Requiem pour la chat de Schrödinger.Le chat est mort! Une équipe de l'Ecole normale supérieure, dirigée par Serge Haroche (le prix Nobel de physique 2012), a observé en direct la mort du chat. Le chat est ici un groupe de photons introduit dans une cavité qui réduisent au maximum l'interaction des particules avec leur environnement. Faisons passer dans ce "champ" de photons un atome en état double (comme l'électron de l'expérience précédente). Le champ de photons se met alors dans un état double, comme le "chat mort et vivant". Ici il s'agit de deux phases 1 et 2 du champ. Mais comment tester l'état d'un chat (ou du champ)? Réponse: en lui envoyant une souris pour voir comment il réagit. La "souris" qui va traverser le champ est ici un un second atome envoyé alors que le premier est déjà sorti du champ. On fait des mesures sur cet atome lorsqu'il sort de la cavité pour savoir si le champ est retourné à un état normal (phase 1 ou phase 2), ou s'il est dans un état superposé (s'il est à la fois en phase 1 et en phase 2). C'est ainsi que Serge Haroche a permis d'observer la décohérence elle-même, le passage du monde quantique au monde classique. La décohérence prend environ 40 microsecondes pour un champ constitué de 3 particules. Comme le dit Serge Haroche, "la décohérence protège farouchement le caractère classique du monde macroscopique." La vitesse de la décohérence augmente avec la taille du système: un chat, qui compte quelques 1027 "décohérence" en 10-23 seconde, ce qui explique pourquoi on n'a jamais vu de chats mort-vivants ! Et pourquoi la décohérence est difficile à observer.
La théorie de le décohérence est donc confirmée, mais cela ne signifie pas un retour à l'objectivité forte du monde macroscopique. Pour la théorie de la relativité, les effets relativistes ne se manifestent que pour des vitesses proches de celle de la lumière. De la même façon, pour le monde classique dans lequel nous vivons, l'étrangeté des effets quantiques ne se manifestent avec évidence qu'à des échelles qui ne sont pas les nôtres. Le monde classique n'est qu'une approximation de ce qui existe vraiment, ce réel fondamental étant mieux décrit par la physique quantique. Mais cela ne veut pas dire que nous devons considérer notre monde classique comme ayant une réalité intrinsèque, de même que nous ne devons pas considérer que la physique newtonienne décrive correctement notre univers, même si cela paraît être le cas à notre échelle.
cqed.org -temps de décohérence? utinam.cnrs.fr -Décohérence induite par l’environnementcqed.org -(Cours 2002-2003) Décohérence et limite classique-quantique
larecherche.fr -Le chat de schrödinger se prête à l'expérience
5) Requiem pour les supporters du monde classique.
hwikipedia.org -Théisme -Les 72 noms de Dieu de Kircher
Peut-on être certains qu'on ne restaurera jamais l'objectivité forte et qu'on ne connaîtra jamais la position et le vitesse d'une particule, qu'on ne reviendra pas à des positions classiques grâce auxquelles le sens commun pourrait être à nouveau utilisé pour décrire ce qui existe? On peut affirmer que la science ne reviendra pas à des conceptions selon lesquelles l'Univers aurait été créé par Dieu il y a 6000 ans que la terre serait le centre du monde. De la même manière, toutes les expériences que que la physique quantique vient de nous décrire montrent qu'il est vain d'espérer un retour sous quelque forme que ce soit à un monde classique que le sens commun pourrait décrire si on cherche à comprendre le monde qui nous environne.Cela permet de donner une conclusion (provisoire?) à la question "qu'est-ce que le réel"? "Ce n'est nullement de savoir si la matière est dure, molle ou al dente, mais de savoir si elle peut avoir une existence objective (au sens fort), c'est à dire ontologiquement suffisante, avoir des caractéristiques dont l'existence ne dépend de rien d'autre qu'elle même .Que la réponse (a priori définitive...) soit négative et que la réalité échappe en partie à l'espace et au temps, et se situe hors du niveau dans lequel nous évoluons, porte un coup mortel à toute une série de conceptions classiques, parmi lesquelles le matérialisme classique (sauf à imaginer un "matérialisme platonicien" [...]"." Cependant il ne faut pas oublier que:
-La chute du matérialisme n'entraîne pas celle de l'athéisme (rien dans dans la physique quantique ne soutient une conception déiste ou théiste). -Si la matière n'a pas d'existence propre, cela n'implique pas que le monde soit une illusion, au contraire.
-Le monde n'est pas une création de notre esprit il y a bien une réalité extérieure qui nous résiste, même si elle n'est pas d'ordre physique. C'est ce que montre le fait que tous les physiciens peuvent être d'accord pour affirmer la validité d'une théorie et que celle-ci puisse être réfutée.
staune.fr/Science-et-foi -Science et foi
6) Conclusion de cet article "qu'est-ce que le réel"?LA VERITABLE NATURE DU REEL. Qu'est-ce que la... par GanymedeTV
Je reproduis in extenso le texte de jean staune qui conclue ce chapitre "qu'est-ce que le réel - vous qui entrez ici perdez toute espérance!".
-Le principe d'incertitude de Heisenberg nous enseigne qu'une incertitude fondamentale existe dans l'Univers au niveau des particules élémentaires. Le déterminisme n'est pas universel.
-L'expérience des fentes de Young nous montre que les fondements de la matière ne sont pas des objets matériels.
-L'existence d'une dimension non locale ou holistique dans l'Univers a été démontrée expérimentalement. Toute future théorie relative à la réalité devra tenir compte du fait que, dans certaines situations, deux particules doivent être considérées comme un unique objet quelle que soit la distance qui les sépare.
-Nos concepts traditionnels concernant le temps, l'espace, les objets, les trajectoires, la causalité ne s'appliquent plus au niveau microphysique.
- ,Le monde qui nous entoure, celui des phénomènes, ne peut être décrit sans tenir compte de la façon dont nous le mesurons. On dit qu'il a une "objectivité faible".
-La réalité véritable est, par définition à "objectivité forte": elle ne dépend pas de la façon dont nous l'observons. Si une telle réalité existe, elle ne peut être identifiée à la réalité phénoménale, celle où nous vivons. (noumène de Kant, opposé au phénomène?)
-Si l'on veut rester réaliste, il faut donc postuler un "réalisme non physique" dans lequel la réalité véritable ne correspond pas à ce l'on peut voir, mesurer, toucher. Elle est en grande partie voilée.
-A moins d'adopter des modèles cohérents en terme de formalisme mais ayant des conséquences absurdes (univers parallèles...), ou des modèles dont le formalisme pose des problèmes (potentiel quantique), il semble bien que cette réalité indépendante ne puisse être conçue comme immergée dans l'espace-temps. Et qu'il en est de même pour les particules élémentaires qui constituent le fondement de tout ce que nous pouvons observer.
-Toutes les recherches actuelles semblent montrer que loin de revenir aux conceptions classiques, la physique se dirige vers des visions encore plus éloignées de nos concepts familiers.
staune.fr -A la recherche du réel - Entretien avec Bernard d’Espagnat
sciences-complexite.eu -Qu'est-ce que le réel ? Marc Halévy - Septembre 2007
cafe-philo-des-phares.info -Qu'est-ce que la réalité ? (avec la vidéo d'Edgar Morin)
nao-org.com -vers un monde holistiquecrea.polytechnique.fr -OBJECTIVITÉ FAIBLE ET PHILOSOPHIE TRANSCENDANTALE
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Par amourdelapeinture le 10 Octobre 2012 à 20:06
Notre existence a t-elle un sens? 7-1) vous qui entrez ici perdez toute espérance
...de revenir au monde classique (partie 1)
www.staune.fr -Science et sens
martial-versaux.net -Quoi de neuf à propos de l’homme ?
youtube.com la science peut-elle nous parles de Dieu?
staune.fr -Le Réel voilé et la fin des certitudes, ou la vraie défaite d’Alain Sokal
staune.fr/ -L’importance des états virtuels dans l’émergence de l’ordre complexe dans l’univers
staune.fr -le réalisme classique et le réalisme non-physique
Cette série d'articles dans la catégorie "notre existence a t-elle un sens"? est l'expression de ce que j'ai écrit dans la présentation de mon blog: "Les merveilles de la nature me fascinent. Mes réflexions: le sens de l'Univers et de l'existence. En moi, il y a deux mondes: le monde extérieur du "faire"et le monde de l'intérieur, non conscient, mais tout autant réel. Ma devise: l'essentiel, c'est l'amour, amour du sacré. Mes modèles: Jésus (l'amour),Phytagore (la mathématique), Einstein (la physique)".
Je voudrais faire partager la lecture du livre de Jean Staune, notre existence a-t-elle en sens, avec mes réflexions et les liens qu'elle m'a permis découvrir à travers internet.
Ma quête est de retrouver (avec Jean Staune), le réanchantement du monde au cours des articles.
Mes articles déjà parus dans cette rubrique:Notre existence a-telle un sens? 1) à propos de la préface du livre par Trinh Xuan Thuan
Notre existence a-t-elle un sens? 2) Le désenchantement du monde (et de l'homme!)
Notre existence a-t-elle un sens? 3) Comment ébaucher un "traité de la condition humaine"?
Notre existence a-t-elle un sens? 4) vers de nouvelles lumières.
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En exergue: "Théorie sauvage, subversive et dévastatrice, la physique quantique a jeté à bas l'édifice policé échafaudé au cours des siècles par la science traditionnelle. Elle nous fait entrer de plain-pied dans le monde de la science fiction. Les révolutions républicaines, marxistes, islamistes et autres risquent d'apparaître un jour insignifiantes face à la révolution quantique. Notre organisation sociopolitique et nos modes pensée ont été ou vont être bouleversés, davantage peut-être que par tout autre évènement." Steven Ortoli et Jean-Pierre Pharabod
1) Où en sommes nous?Après avoir évoqué le désenchantement du monde, nous sommes partis du cadre conceptuel auquel a abouti l'évolution des connaissances Jusqu'aux années 1900, puis de la naissance de la physique quantique et de son interprétation orthodoxe. Nous avons été amenés à nous poser la question: et... si la science n'avait rien à dire sur la réalité? Nous avons alors examiné diverses interprétations et théories qui veulent aller plus loin que l'interprétation orthodoxe pour expliquer l'apparence de notre monde et donner une chance de survie au réalisme classique, depuis Le réalisme non physique jusqu'à la théorie des mondes parallèles.
Pascual Jordan écrit: "La situation née des paradoxes de la physique quantique peut être considérée comme la fin des espérances nourries par les générations passées de physiciens: on peut dire qu'une renonciation à la représentation classique de la réalité a été introduite." Plus de 70 ans après ces propos, la situation est pire pour les tenants d'une vision classique du monde que ce qu'ils auraient pu imaginer. Des années 1930 aux années 1980, Les progrès ont été réduits dans le domaine fondamental de la physique malgré les extraordinaires progrès techniques. Mais depuis les expériences de non-localité d'Alain Aspect de 1982, les énergies et les imaginations se sont libérées. Des concepts nouveaux ont été développés et toute une série d'expériences dignes de la science-fiction a été réalisée.
2) La non-localité s'échappe des laboratoires.Dans l'expérience initiale de 1982, les deux particules étaient séparées de 12 m lors de mesures qui étaient faites dans un intervalle de un milliardième de seconde. Cela impliquait que la mystérieuse influence aille au moins quarante fois plus vite que la lumière. Mais la mécanique quantique prédit que l'influence est instantanée quelle que soit la distance qui sépare les deux particules. En effet, on peut considérer qu'il s'agit d'un seul et même objet, même si les deux particules se trouvent dans deux galaxies différentes. Mais on ne peut mesurer un temps nul, par contre, rien n'empêche d'éloigner les deux détecteurs. Nicolas Gisin a réussi, en 1998, à l'université de Genève, l'expérience sur une distance de 10 km avec un résultat de mesures faites dans le même milliardième de seconde. Pour le grand public (et aussi des physiciens non spécialistes), la non-localité était devenue vraiment un phénomène macroscopique qui "sortait du laboratoire". L'influence à distance était dans cette expérience, non plus 40 fois, mais au moins 6 millions de fois supérieure pals rapide que la lumière.
3) La non-localité dans la panoplie des agents secrets?
Abner Shimony a un jour écrit que le test du paradoxe EPR est une "expérience de métaphysique pure". Des physiciens théoriciens comme lui ou Bernard d'Espagnat affirmaient dans les années 1980 "qu'il n'y aurait aucune application pratique à la non-localité". Mais rappelons nous qu'en 1960, lors de son invention, le laser était considéré comme une "solution en quête de problème" puisque personne ne semblait pouvoir imaginer d'application à cette invention. Pour la non-localité, il semble maintenant que des applications pratiques pourraient voir le jour dans un avenir proche.
La plus immédiate concerne la cryptographie. On a beaucoup écrit sur la cryptographie: voir Simon Singh (Histoire des codes secrets: de l'Egypte des pharaons à l'ordinateur quantique) ou David Kahn (The Code Breakers: The Compréhensive History of Secret Communication from Ancient Times to the Internet). La question du chiffrement des messages secrets a joué un grand rôle dans l'histoire. Depuis toujours, l'homme cherche à mettre au point des méthodes de communication qui puissent résister aux oreilles indiscrètes. La cryptographie est l'une des disciplines de la cryptologie s'attachant à protéger des messages (assurant confidentialité, authenticité et intégrité) en s'aidant souvent de secrets ou clés. Elle est utilisée depuis l'Antiquité, mais certaines de ses méthodes les plus importantes, comme la cryptographie asymétrique, datent de la fin du XXè siécle. Alan Turing, l'un des fondateurs de l'informatique, décrypta le système Enigma par les allemands lors de la Deuxième Guerre Mondiale, ce qui fut l'un des tournants
de cette guerre. La mécanique quantique joue maintenant un rôle fondamental dans la bataille entre celui qui cherche à crypter et la camp adverse qui cherche à comprendre malgré tout la teneur des messages chiffrés. L'informaticien Peter Shor a démontré en 1994 qu'une application judicieuse de la mécanique quantique, "cousine" de la non-localité, permettrait en principe de casser les méthodes cryptographiques actuellement utilisées sur internet pour protéger des informations confidentielles telles que les N° de cartes de crédit. Mais, heureusement(?), nous ne disposons pas encore de la technologie qui serait nécessaire pour réaliser l'ordinateur quantique qui serait en mesure de réaliser en pratique "l'algorithme de Shor". Se pourrait-il que la mécanique quantique marque un jour la victoire définitive du camp des briseurs de code? En fait, c'est exactement l'inverse qui s'est produit. En effet, dix ans avant la découverte de Shor, le physicien américain Charles H. Bennet (IBM) et l'informaticien Gilles Brassard (université de Montréal) ont présenté une utilisation de la mécanique quantique qui permet d'établir une communication dont on peut démontrer qu'elle est inviolable (voir "cryptographie quantique" et "l'art du secret"). Contrairement à l'ordinateur quantique qui demeure encore aujourd'hui de l'ordre du rêve conceptuel, la cryptographie quantique elle, est réelle et disponible commercialement (Sociétés commerciales: hitech.bfh.ch/fr -id_quantique_sa magictech.com.pk). Ce sont donc bien les faiseurs de code qui gagnent, et ce, pour l'éternité!
La cryptographie quantique réalise un objectif dont le mathématicien Claude Shannon, père de la théorie de l'information avait démontré l'impossibilité: "permettre à deux individus de communiquer de façon strictement confidentielle même s'ils ne disposent pas au préalable d'un code secret aussi long que le message qu'ils désirent échanger." Shannon ne s'était pas trompé, il avait pris pour acquis que le moyen de communication devait obéir aux lois de la physique classique.Charles H. Bennet et Gilles Brassard utilisaient en fait, dans leur principe mis au point originellement en 1984, non le principe de non-localité, mais le principe d'incertitude de Heisenberg. C'est le physicien anglais Artur Eckert qui a découvert en 1991 une façon de mettre en oeuvre la principe de non-localité à des fins cryptographiques. La cryptographie, tant classique que quantique, se base sur la notion de clé.
Qu'est-ce que la clé? Commençons par vouloir transmettre un seul bit d'information confidentielle (le message "oui" ou le message "non". Si les participants partagent en secret un bit aléatoire (0 ou 1), une façon de procéder consiste à envoyer le message tel quel si le bit est 0, mais à l'inverser si le bit est 1. Le receveur légitime, qui connait le bit utilisé par l'envoyeur, sera en mesure de déchiffrer le message correctement. Mais un espion qui ne prend connaissance que du "oui" ou du "non", ne saura pas s'il convient d'en inverser le sens. C'est ce bit secret qui est appelé la "clé". On peut généraliser le processus à un message de longueur arbitraire si l'envoyeur et le receveur disposent au préalable d'une clé secrète aléatoire qui soit aussi longue que le message à transmettre. Ce que Claude Shannon a démontré, c'est qu'il n'y a pas de façon plus économique ... dans un monde classique! Mais on peut se demander de quelle façon une telle clé pourra être échangée sans être comprise par l'ennemi. Par la valise diplomatique? Mais comment s'assurer que le diplomate est incorruptible? De plus, un tel système n'est pas utilisable à l'ère d'internet, vu le très grand nombre de personnes ayant besoin d'échanger des données confidentielles.
C'est l'expérience EPR qui va fournir le moyen de transmette une telle clé. Supposons que je partage une suite de particules EPR avec un correspondant, et que je mesure les miennes, avec ce résultat +--+-+++--+-+--+----. Alors, je sais que mon correspondant, s'il mesure le résultat de son côté, obtiendra lui aussi: +--+-+++--+-+--+----. Alors, nous disposerons d'une clé commune qui peut être utilisée de façon classique pour envoyer un message confidentiel (tout comme si on était sur le téléphone rouge). En effet, ces 0 (- = 0) et ces 1 (+ = 1) sont totalement aléatoires, puisque fournies par la nature elle-même. Comme ils changent tout le temps, notre message est indéchiffrable. Mais d'où vienne ces particules? Je les produis chez moi et je transmets une particule de chaque paire à mon correspondant grâce à une fibre optique si j'utilise des photons pour transmettre l'information quantique. Mais le point faible pourrait être que l'ennemi se branche sur la ligne sur laquelle circulent ces particules quantiques afin d'en soutirer de l'information. C'est là que la loi de la nature nous protège et c'est la meilleure garantie: il est impossible de se brancher sur ma fibre sans détruire la non-séparabilité. Alors, plutôt que d'être gourmand et utiliser toutes les particules pour générer la clé, il faut en sacrifier quelques unes pour vérifier qu'elle donnent lieu aux corrélations prévues dont Jonh Bell a démontré l'impossibilité dans un monde classique. Si elles ne sont pas maintenues, nous j'aurai la preuve d'une tentative de piratage. Dans le cas contraire, je saurai que je peux utiliser la clé obtenue en mesurant les particules qui n'ont pas été sacrifiées au test de Bell. Un espion pourra certes empêcher le piratage en continu, mais il ne pourra pas apprendre le contenu de mon message confidentiel car je n'essaierai pas de le transmettre tant que je n'aurai pas été certain de l'absence de piratage de ma clé secrète.
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Il s'agit d'une autre expérience de Nicolas Gisin dans le même laboratoire à l'université de Genève d'après une idée de Antoine Suarez. Il s'agit d'une expérience de non-localité avec des appareils en mouvement. Le choix de la valeur de la polarisation d'un photon ("+" ou "-"), se fait dans ce cas dans l'appareil de mesure, au moment de cette dernière (on vu que cette valeur ne préexiste pas). Mais pour établir le moment de l'arrivée du photon, il faut déterminer l'horloge avec laquelle on mesure le temps (Il est naturel d'utiliser l'horloge associée aux appareils où le choix se fait).Si les appareils sont en repos l'un par rapport à l'autre, il n'y a qu'une horloge et le choix d'un côté se fait quelques picosecondes avant le choix de l'autre côté (les fibres qui amènent les photons de la source aux appareils de mesure sont coupées avec une erreur de l'ordre du mm). On peut dire alors que l'évènement ayant eu lieu avant dans le temps est la cause de l'autre. On reste fixé sur un modèle de causalité dans le temps.
mais si en revanche, les appareils de mesure sont en mouvement relatif l'un par rapport à l'autre, alors le temps est mesuré par deux horloges différentes. En choisissant convenablement le mouvement des appareils et les distances, on peut créer une situation où chaque choix se fait avant l'autre, car le temps du choix est mesuré par l'horloge de l'appareil correspondant. Si les corrélations pouvaient être expliquées en termes d'avant et d'après pour un observateur qui accompagnerait l'appareil avec son mouvement, les corrélations devraient disparaître, car chaque choix ayant lieu en premier, ne devrait pas tenir compte de l'autre. Pour chaque appareil, l'autre mesure n'a pas encore eu lieu. Il ne peut être renseigné, même de façon instantanée sur un évènement qui n'existe pas encore. Mais, même dans cette situation, la non-localité existe toujours. Jusqu'à maintenant, les expériences que nous avons citées prouvaient que l'interaction EPR se jouait de l'espace. Dans celle-ci, elle se joue également du temps. Ce n'est pas surprenant, puisque espace et temps sont liés.Mais ce qui est une surprise, c'est que cette expérience rend impossible toute interprétation en termes de causalité temporelle. Il est maintenant difficile de décrire cette expérience de la façon neutre que nous avons employée jusqu'ici, en parlant d'influence comme le faisait Bell. Quel est l'évènement cause? l'évènement effet? En suivant Jean Staune, "il faut plutôt penser aux corrélations comme un effet dont la cause est un principe ou agent non matériel au-delà de l'espace-temps. Pour ce agent, les particules, bien que localisées à l'intérieur des détecteurs, forment un seul objet au-delà de l'espace. La "non-séparabilité" paraît l'emportes sur le "non-localité". Comme le dit Antoine Suarez, "dans le monde quantique, il y a des choses qui passent, mais le temps, lui, ne passe pas".
liens: wikipedia.org -Histoire des codes secrets. De l'Égypte des pharaons à l'ordinateur quantique
esarchivesdusavoirperdu.over-blog.comwikipedia.org Machine de Turing
wikipedia.org -Algorithme_de_Shor
video.google.fr Intrication quantique : la distance n'existe pas, rien n'est séparé !
apprendre-en-ligne.net -Prototype de Bennett et Brassard construit en 1989 au laboratoire de IBM
unige.ch -la seconde révolution quantique
bibmath.net -La cryptographie quantique wikipedia.org -Cryptographie_quantique
iml.univ-mrs.fr -Cryptographie quantique : des concepts aux applications
physique.quantique.free.fr -L'ordinateur et la cryptographie quantique
techno-science.net -Cryptographie quantique cnrs.fr -Photons uniques et cryptographie quantique
physique.ens-cachan.fr -Cryptographie quantique Réalisations expérimentales (cadres images)
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5) La téléportation... ça marche!Lorsque je voyais les épisodes de la série Star Trek, je n'imaginais pas qu'un jour la téléportation soit réalisable. Bien sûr on n'en n'est pas encore à téléporter des objets de taille macroscopique. Mais en 1993, lorsqu'un groupe de scientifiques, parmi lesquels les canadiens Gilles Brassard et Claude Crépeau publie, dans la prestigieuse Physical Rewiew Letters un article intitulé "Téléportation quantique utilisant les Canaux Einstein-Podolsky-Rosen", il s'avéra que ce qui semblait impossible devint possible. Ils démontrèrent que la connexion non séparable qui relie deux particules peut être utilisée pour téléporter, non pas des particules, mais les propriétés des particules.
Résumé de l'expérience:
"-On met deux particules reliées par la non-séparabilité dans deux "boites magiques" (effectué par exemple dans le laboratoire de Jeff Kimble à Caltech): à l'intérieur, un champ retient prisonnière la particule, l'empêchant de rencontrer tout atome pendant plusieurs jours. Cette absence d'interaction préserve la connexion entre les deux deux particules.
-Vous envoyez l'une des boites sur Mars.
-Vous ouvrez la boite et vous y faites entrer une seule et unique particule de Mars que vous avez sélectionnée au préalable.
-Vous faites une mesure sur le couple "particule de Mars + particules non séparable venant de le Terre".
-Le résultat de la mesure est communiqué à la Terre (par un signal normal allant à la vitesse de la lumière.
-On peut alors utiliser sur Terre ce résultat pour faire une opération qui va transformer la particule restée sur Terre en une copie de celle que sa jumelle a rencontrée sur Mars.
-Vous avez maintenant dans votre laboratoire une particule qui a les mêmes propriétés que qu'une particule de Mars et vous pouvez faire des expériences sur elle comme si elle venait de Mars."
Dès 1997, Anton Zeillinger, à Innsbruck et Francesco De Martini à Rome, effectuèrent les premières téléportations quantiques, et en 2004, la téléportation est elle aussi sortie du laboratoire: Anton Zeillinger, désormais à Vienne, a réalisé une téléportation de 600 m. de distance entre des appareils situés sur les deux rives du Danube. Maintenant, (mai 2012), "l’équipe d’Anton Zeilinger (Institut d’optique et d’information quantique à l’université de Vienne) vient de présenter une étude affirmant qu’ils ont démontré une "téléportation quantique" sur une distance de 143 km dans les îles Canaries. Si elle est confirmée, ce record de distance fixe un nouveau palier dans l’univers de la téléportation quantique et ouvre également la voie pour un futur réseau quantique globale destinée aux communications sécurisées par satellite".
La téléportation existe, mais que peut-on faire avec? On ne peut pas l'utiliser pour téléporter des objets, car on ne peut téléporter que les propriétés des objets. Pour le moment, on ne peut donc envisager de l'utiliser pour le voyage dans les étoiles. Mais les applications sont possibles dans le domaine de la sécurisation de l'information.
6) Un virus peut-il être quantique?La décohérence donne une limite supérieure à la taille des objets pouvant se comporter comme le chat de Schrödinger. Un électron, un atome, sous leur forme ondulatoire, le peuvent comme le montre l'expérience des fentes de Young. En 2001, Anton Zeilinger venait de réussir l'expérience des fentes de Young avec des molécules de fullerène C60. Cela veut dire qu'une molécule de 60 atomes était passée par les deux fentes à la fois. Puis en 2004, il a réussi avec une molécule de 256 atomes. Plus la taille des objets qu'il s'agit de faire passer par les deux fentes à la fois augmente, plus les difficultés paraissent insurmontables à cause de la décohrérence. Le rêve de Zeilinger serait de réussir l'expérience avec... un virus. S'il y parvenait, cela aurait une portée symbolique et théorique énorme. Symbolique, car il serait démontré qu'une entité quasi-vivante, le virus, peut connaitre un état quantique. Théorique, car la preuve serait faite que la physique quantique a son mot à dire dans le domaine de la biologie. C'est en tout cas une affaire à suivre: futura-sciences.com -Après le chat, voici le virus de Schrödinger !
liens: wikipedia.org -Téléportation quantique neocobalt.free.fr -Téléportation, science-fiction ou réalité
zerna.free.fr -la téléportation quantique, une révolution physique
reynal.ensea.fr -la téléportation quantique (anton zeilinger)
college-de-france.fr -serge haroche COURS techno-science.net -la boite à photons (serge haroche)
fourier.ujf-grenoble.fr-STAGE DE MASTER 2 Décohérence et Intrication quantique
futura-sciences.com -Après le chat, voici le virus de Schrödinger !Faisons maintenant une pause dans le cours de cet article avant d'aller encore plus loin: quand la lumière va plus vite que la lumière!
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Par amourdelapeinture le 26 Septembre 2012 à 17:52
Notre existence a-t-elle un sens? 6) Vers un réalisme non physique...deuxième partie
www.staune.fr -Science et sens
martial-versaux.net -Quoi de neuf à propos de l’homme ?
youtube.com la science peut-elle nous parles de Dieu?
staune.fr -Le Réel voilé et la fin des certitudes, ou la vraie défaite d’Alain Sokal
staune.fr/ -L’importance des états virtuels dans l’émergence de l’ordre complexe dans l’univer
staune.fr -le réalisme classique et le réalisme non-physique
Cette série d'articles dans la catégorie "notre existence a t-elle un sens"? est l'expression de ce que j'ai écrit dans la présentation de mon blog: "Les merveilles de la nature me fascinent. Mes réflexions: le sens de l'Univers et de l'existence. En moi, il y a deux mondes: le monde extérieur du "faire"et le monde de l'intérieur, non conscient, mais tout autant réel. Ma devise: l'essentiel, c'est l'amour, amour du sacré. Mes modèles: Jésus (l'amour),Phytagore (la mathématique), Einstein (la physique)".
Je voudrais faire partager la lecture du livre de Jean Staune, notre existence a-t-elle en sens, avec mes réflexions et les liens qu'elle m'a permis découvrir à travers internet.
Ma quête est de retrouver (avec Jean Staune), le réanchantement du monde au cours des articles.
Mes articles déjà parus dans cette rubrique:Notre existence a-telle un sens? 1) à propos de la préface du livre par Trinh Xuan Thuan
Notre existence a-t-elle un sens? 2) Le désenchantement du monde (et de l'homme!)
Notre existence a-t-elle un sens? 3) Comment ébaucher un "traité de la condition humaine"?
Notre existence a-t-elle un sens? 4) vers de nouvelles lumières.
Notre existence a-t-elle un sens 6) première partie) Vers un réalisme non physique...
Je consulte souvent aussi: astrosurf.com -UNE INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE DES SCIENCES
Exergue: "Très vite, on se prend à penser que l'espace et le temps n'ont pas de véritable réalité." Richard Bach, Jonathan Livingston, Le Goéland
1) Résumé de la première partie de cet article 6).
Nous sommes partis du cadre conceptuel auquel a abouti l'évolution des connaissances Jusqu'aux années 1900, puis de la naissance de la physique quantique et de son interprétation orthodoxe. Nous avons été amenés à nous poser la question: et... si la science n'avait rien à dire sur la réalité? Nous avons alors examiné diverses interprétations et théories qui veulent aller plus loin que l'interprétation orthodoxe pour expliquer l'apparence de notre monde et donner une chance de survie au réalisme classique, depuis Le réalisme non physique jusqu'à la théorie des mondes parallèles.Mais puisqu'il y a plusieurs façons d'interpréter la physique quantique, chacune se divisant en plusieurs sous-interprétations, toutes reposant sur le même formalisme, pourquoi en choisir une plutôt qu'une autre?
2) Nouvelle physique et apparence du monde qui nous entoure.
On peut se satisfaire de l'interprétation de Copenhague et affirmer que la science ne nous dit rien sur la réalité et le réel, mais seulement sur la connaissance que nous pouvons en avoir, mais dans ce cas, il faut en assumer les conséquences. Revenons donc sur les hypothèses vues dans l'article précédent: Notre existence t-elle un sens 6) première partie (vers un réalisme non physique)
a) L'interprétation 4) (Notre conscience individuelle est-elle la cause de l'apparence de notre monde?) devient difficile à accepter, depuis que l'importance du phénomène de décohérence est mieux perçue et explique la disparation de la superposition des états.
En une vingtaine d'années, sous l'impulsion du physi-cien américain d'origine polonaise Wojciech Zurek, la compré-hension de ce phénomène s'est considérablement améliorée. La décohérence, responsable de la transition quantique/classique, peut être expliquée par la mécanique quantique. La réalité classique que nous percevons émergerait naturellement d'une description fondamentalement quantique, réconciliant ces deux visions d'un même monde.
La théorie de la décohérence "s'attaque donc au problème de la disparition des états quantiques superposés au niveau macroscopique. Son objectif est de démontrer que le postulat de réduction du paquet d'onde est une conséquence de l'équation de Schrödinger, et n'est pas en contradiction avec celle-ci. L'idée de base de la décohérence est qu'un système quantique ne doit pas être considéré comme isolé, mais en interaction avec un environnement possédant un grand nombre de degrés de liberté. Ce sont ces interactions qui provoquent la disparition rapide des états superposés. En effet, selon cette théorie, chaque éventualité d'un état superposé interagit avec son environnement ; mais la complexité des interactions est telle que les différentes possibilités deviennent rapidement incohérentes (d'où le nom de la théorie). On peut démontrer mathématiquement que chaque interaction « déphase » les fonctions d'onde des états les unes par rapport aux autres, jusqu’à devenir orthogonales et de produit scalaire nul. En conséquence, la probabilité d'observer un état superposé tend rapidement vers zéro. Seuls restent observables les états correspondant aux états observables macroscopiquement, par exemple - dans le cas du Chat de Schrödinger - mort ou bien vivant.
Autrement dit, les objets macroscopiques, comme les chats ou les instruments de mesure, ne sont jamais totalement isolés de leur environnement". Jean Staune nous explique que "Le calcul montre que les déplacements d'une masse de quelques kg dans l'atmosphère d'une étoile comme Sirius, située à 8 années-lumière de la Terre, suffit à perturber la mouvement des molécules de l'atmosphère de la Terre. Toutefois, lorsqu'on les mesure, on ne s'en rend pas compte. Mais la théorie nous apprend que si on pouvait le faire, le monde n'aurait pas l'apparence du monde classique: il serait quantique. C'est uniquement parce que nos mesures ou nos perceptions sont obligées de se limiter à une seule partie des mesures possibles sur un système macroscopique, en négligeant l'essentiel des interactions qui existent avec son environnement, que que ce système macroscopique nous apparaît sous forme classique "solide" et non pas sous la forme quantique."
Ce résultat nous montre que les lois classiques sont une approximation des lois quantiques, un peu comme les lois de Newton sont une approximation des lois d'Einstein. Ainsi on peut avoir une vision du monde plus rationnelle que celle selon le monde macroscopique et le monde microscopique obéissent à deux sortes de physique radicalement différentes.b) Mais cela ne permet pas d'affirmer que les propriétés des objets quantiques sont des propriété objectives. Ces propriétés restent dépendantes de la façon dont nous les mesurons, tout comme dans l'image de l'arc en ciel (vu dans la première de cet article), la vitesse et la position de l'arc en ciel dépendent de notre propre comportement. Si on peut éliminer la nécessité de recourir à la conscience individuelle dans l'interprétation de la mécanique quantique, cela n'élimine pas la nécessité de faire référence à la conscience collective, celle de l'ensemble des observateurs humains. Les caractéristiques de la réalité sont encore "ce que nous pouvons connaître et elles dépendent de la façon dont nous les mesurons". La conscience collective ne rétablit pas "l'objectivité forte", mais joue un rôle de filtre par lequel nous voyons non la réalité en soi mais une projection de celle-ci
.
c) Le solipsisme convivial est aussi une interprétation permettant de résoudre les problèmes soulevés par la superposition des états quantiques qui s'intègre dans le cadre de la théorie de la décohérence. Cette position, présentée par Hervé Zwirn s'intègre dans le cadre de la théorie de la décohérence. Elle suppose qu'on refuse de se placer dans le cadre du réalisme empirique pragmatique. Hervé Zwirn se place dans le cadre du réalisme métaphysique. Pour Hervé Zwirn (en résumé): "La décohérence est alors le mécanisme qui explique l'apparence classique pour nous d'une réalité qui demeure essentiellement quantique, c'est-à-dire enchevêtrée. Le solipsisme convivial fait entrer l'observateur lui-même dans le grand système S. Le raisonnement conduit alors à considérer que l'observateur est aussi dans un état enchevêtré avec le système, l'appareil et l'environnement. Du point de vue de la réalité profonde (et non de l'apparence de cette réalité pour nous), seule une fonction d'ondes globale superposée « existe ». Dans cette fonction d'ondes, les différents résultats possibles de mesure sont présents et sont corrélés ainsi que tous les états correspondants de l'observateur. La décohérence intervient et permet de régler un certain nombre de problèmes que nous n'avons pas eu la possibilité d'évoquer: quelle est la grandeur mesurée par exemple, ce qui a pour effet de résoudre la difficulté que nous avons signalée à propos de l'interprétation d'Everett. Le solipsisme convivial consiste alors à considérer que la conscience de l'observateur est « accrochée » à l'une des branches de la fonction d'ondes ne lui permettant d'observer que la partie classique correspondante. La conscience joue en quelque sorte le rôle d'un filtre ne permettant de voir qu'une partie de la fonction d'ondes globale [...] chaque observateur vit dans son monde qui peut être totalement différent de celui des autres, mais il n'existe aucun moyen de se rendre compte des désaccords et les observateurs sont en parfait accord. Ceci fournit une nouvelle explication de l'intersubjectivité : il n'y a aucun moyen de constater un désaccord [...].
d) La réduction de la place accordée à la conscience. Elle permet de supprimer toute nécessité de faire appel à la parapsychologie. En effet, un physicien aussi éminent que Eugène Wigner fixait pour objectif à la physique la mise au point d'un détecteur "psychoélectrique" destiné à enregistrer l'action de la conscience sur les électrons. De même, pour d'autre physiciens comme Olivier Costa de Beauregard, la parapsychologie, l'action de l'esprit sur la matière, n'est pas une curiosité mais un élément central du modèle. Mais rien dans la physique quantique ne prouve la réalité de la parapsychologie ni que des recherches dans ce domaine pourraient aider à résoudre les problèmes posés par les théories actuelles, même si elle n'interdit pas de croire à la parapsychologie et contient même des analogies (Einstein lui-même disait que si la non-localité existait, elle serait comme de la télépathie entre électrons).e) Que pouvons nous en conclure? A l'heure actuelle le mot quantique est mis à toutes les sauces: "corps quantique", astrologie quantique", médecine quantique". Mais quelques résultats ne doivent pas être oubliés:
-"Nulle nécessité de faire appel à la parapsychologie".
-"Nulle nécessité de d'adopter une position dualiste dans laquelle matière et conscience seraient deux réalités en soi existant indépendamment l'une de l'autre et où la conscience individuelle [...] serait susceptible d'agir à distance, par télépathie sur la matière."
-"pas de possibilité de communiquer plus vite que la lumière et de créer des paradoxes temporels."
-"Un pont existe entre le monde classique et le monde quantique".
-"Il est parfaitement possible d'adopter une vision réaliste selon laquelle il existerait une réalité indépendante de nous (les observateurs humains ... ou tous les autres)."
liens: (compléments à ceux de l'article 6 première partie) staune.fr -Par Lothar Schäfer: L’importance des états virtuels dans l’émergence de l’ordre complexe dans l’universgroupebena.org -Le réel quantique (Lothar Schäfer)
entropie métrique ou entropie de kolmogorov Shannon entropy
fourier.ujf-grenoble.fr -Décohérence et Intrication quantique Sylvain Vogelsberger (stage de master)
cnrs.fr -Du monde quantique au monde macroscopique : la décohérence prise sur le fait
larecherche.fr -La décohérence, espoir du calcul quantique
asmp.fr -hervé zwirn et Le solipsisme convivial
metapsychique.org -Parapsychologie wikipedia.org -Parapsychologie
3) Au coeur de l'inconnaissable.a) la non-localité (ou non séparabilité).
Avec Henri Stapp, nous pouvons dire que "tout ce que nous savons de la nature s'accorde avec l'idée que son processus fondamental s'établit hors du temps et de l'espace, mais engendre des évènements qui peuvent être situés dans le temps et dans l"espace." Banesh Hoffmann le présente en disant qu'il "n'existe tout simplement aucun moyen satisfaisant de décrire les processus atomiques fondamentaux de la nature en termes d'espace, de temps et de causalité." La modernité avait déconstruit toutes les approches pré-scientifiques et avait refermé notre monde sur lui-même (Képler, n'ayant pas à sa disposition les lois de Newton pour expliquer la rotation des planètes, faisait appel à la "poussée des anges)." Mais voilà que nous assistons à nouveau à une "réouverture" du monde sur un ou plusieurs autres niveaux de réalité, non par la mystique ou la philosophie, mais par la science elle-même. Il paraît y avoir un niveau de réalité situé hors de notre monde qui, dans certains cas, peut exercer une sorte d'influence causale sur notre monde. Niels Bohr parle de "la nécessité de renoncer définitivement à l'idéal classique de causalité et de modifier de fond en comble notre attitude à l'égard de la réalité physique." Pour Banesh Hoffmann, "les paradoxes quantiques, c'est nous qui les avons fabriqués, car nous avons essayé de suivre le mouvement des particules individuelles à travers l'espace et le temps alors que ces particules n'ont pas d'existence dans l'espace et le temps. Ce sont l'espace et le temps qui existent en fonction d'elles. Une particule individuelle ne se trouve pas simultanément en deux endroits, elle n'est nulle part."
On ne peut donc se représenter les particules comme des objets, quels qu'ils soient. Comment imaginer des entités qui soient à la fois des ondes et des particules? C'est pourtant ce qui correspond à la notion de complémentarité de Niels Bohr. C'est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas nous représenter les particules comme évoluant dans le temps et l'espace et avec des positions et des trajectoires bien définies hors de l'observation. C'est un peu vertigineux quand on pense qu'il s'agit de ce qui nous constitue. La "couleuvre" de l'indéterminisme est bien plus facile à avaler.
b) "L'objectivité faible".
C'est une dernière couleuvre de taille respectable à avaler. La décohérence permet de réduire le rôle de la conscience individuelle dans le monde qui nous environne, mais pas la nécessité de faire référence à la conscience collective pour mesurer les caractéristiques de la réalité empirique. Nous ne pouvons prétendre connaître les caractéristiques "en soi" des particules (dans une réalité indépendante de nous), mais uniquement celles des particules que nous mesurons. Avec, Bernard d'Espagnat, il faut admettre que la réalité est et restera voilée. Elle n'est cependant pas totalement inconnaissable, car nous pouvons avoir des lueurs sur elle, entre autres par le biais de la connaissance scientifique.
4) La physique quantique et la vision des philosophes matérialistes.
a) Beaucoup de personnes semblent ne pas avoir encore intégré ces progrès. C'est le cas de Yvon Quiniou qui affirme "la vérité du matérialisme". Pour lui, le matérialisme, refusant toute métaphysique, doit s'interdire toute affirmation transcendant les limites de ce qui est démontrable scientifiquement (il ne peut pas affirmer que "Dieu n'existe pas"). Il ajoute: "Mais du coup, le matérialisme, rendu à sa modestie, peut être d'autant plus assuré de son droit à se déclarer scientifique. En effet, il constitue un monisme ontologique dont la thèse est simple: toutes les réalités (connues ou connaissables par l'homme) ne sont, par-delà leur diversité, que des formes diverses d'une même réalité matérielle dont elles sont issues." Cela revient à admettre une réalité matérielle objective extérieure à la pensée humaine et lui préexistant ou comme l'affirmais Engels: "l'unité réelle du monde consiste en sa matérialité". Or dit Quiniou, "quelle est l'instance qui nous le prouve désormais, même si on a pu le supposer spéculativement bien avant dans le cadre des divers matérialismes spéculatifs, et même si l'on estime que la preuve complète, circonstancielle et technique, n'en n'a pas été complètement été apportée dans tous les domaines? La science".
Ainsi donc, pour Quiniou, la science prouverait la matérialité du monde, une réalité matérielle objective, extérieure à la pensée humaine. Toutes les réalités proviendraient d'une même réalité matérielle. Pourtant il ajoute avec prudence que ce n'est pas la science physique qui apporte cette preuve car "elle ne porte que sur la matière inanimée et n'impose qu'un réalisme de la nature physique", mais "la théorie de l'évolution qui se prononce, elle, sur l'origine de la vie et de ses diverses formes, et donc sur le rapport de la pensée humaine à la réalité matérielle." Or, comme nous l'avons vu, tout ce que la physique peut imposer, c'est "un réalisme de nature non physique" que Hervé Zwirn appelle un "réalisme métaphysique" (si on veut rester dans un cadre réaliste. Non seulement, comme l'a dit Quiniou, la preuve "la preuve complète que la matérialité du monde n'a pas été apportée", mais il a plus de 75 ans qu'une preuve quasiment complète du contraire a été avancée!Pour ce qui est de la conscience, on ne peut dire que la pensée est un sous-produit de la matière. En effet, les neurones sont faits de molécules, elles-mêmes constituées d'atomes dont les caractéristiques dépendent... de la façon dont on les observe. Comme le dit Bernard d'Espagnat, "les idées que ce matérialisme prend pour assises conceptuelles, celles d'atomes, de particules, etc, ne peuvent être, nous l'avons vu, que les composantes d'une description de la réalité empirique, voir épistémologique, c'est à dire d'un découpage du réel que nous effectuons par la pensée afin de rendre compte de notre expérience communicable. Il est clair qu'alors la thèse de la pensée comme simple épiphénomène (celle d'une pensée émanant d'un cerveau purement composé d'atomes), est logiquement incohérente puisque les objets qui y sont censés expliquer la pensée n'ont eux-mêmes que d'existence relative à la pensée." Avec Jean Staune, on peut dire que ce "matérialisme scientifique" est clairement antiscientifique, il nie une importante partie du progrès de nos connaissances.
b) Le "néo-matérialisme".
C'est ainsi que Bernard d'Espagnat appelle ceux qui ont accepté la mécanique quantique et qui ont renoncé à certains concepts qui étaient les piliers du matérialisme classique. Le principal représentant français de cette position est André Comte-Sponville: "Un courant d'air n'est pas moins matériel qu'un caillou, ni une onde ou un flux d'énergie moins matériels qu'une "chose" ou qu'une particule. La vraie question n'est pas de savoir quelle est la consistance de la matière [...], ni même quelle est sa structure intime [...] mais si elle est de nature spirituelle, idéelle (autrement dit comparable à l'expérience intérieure [...] ou bien de nature physique (comparable mais pas, bien sûr, identique à l'expérience que nous avons, au niveau macroscopique, des corps ou des forces que nous appelons matérielles).Cette approche part de la définition la plus large qui soit du matérialisme (le Petit Robert): "Théorie qui affirme qu'il n'existe qu'une seule substance, la matière). On appelle alors "matière" ce qui existe vraiment (la réalité indépendante) sans se soucier de savoir ce qu'elle est. L'unique chose qui lui est demandée c'est de ne pas avoir les caractéristiques de ce l'on sait être celles d'un esprit. Car, dit Comte Sponville, le matérialisme est avant tout une théorie de l'esprit, une théorie qui qui affirme que l'esprit est subordonné à quelque chose n'ayant pas les propriétés de l'esprit et qu'on appelle "matière", quelles que soient ses caractéristiques (voir "la sagesse des modernes selon A. Comte-Sponville et Luc Ferry ).
Ainsi défini, il semble que le matérialisme soit inattaquable. Il se retranche derrière des murailles a priori infranchissables, mais il n'occupe qu'une toute petite partie de l'immense territoire du matérialisme classique. Comme si ça na suffisait pas, Comte Sponville ajoute une barrière supplémentaire en affirmant que que la physique ne peut pas répondre à la question relative à la nature de cette substance primordiale qu'est la matière, tout en bâtissant un "pont-levis en disant: "nous pouvons opter pour l'une ou l'autre solution en s'appuyant sur la science et non par un choix arbitraire."
Ainsi que le dit Jean Staune, la forteresse semble inexpugnable, mais quatre fissures de taille apparaissent dans les murailles.*"Aucune interprétation de la physique ne repose sur des concepts "comparables à l'expérience que nous avons au niveau macroscopique des corps et des forces que nous appelons matérielles" évoquées par André Comte Sponville.
*Si on ne sait pas ce qu'est la matière, comment être sûr qu'elle n'a pas les caractéristiques de l'esprit?
*Pour la physique, la matière et la conscience peuvent toutes deux provenir de quelque chose d'autre, aucune n'engendrant l'autre. C'est une hypothèse soutenue par David Bohm, un dissident de la physique quantique orthodoxe dans la dernière partie de son ouvrage fondamental "la matière, la conscience et leur base commune". De la même manière, Hervé Zwirn, loin d'être un spiritualiste, écrit: "La conscience n'est pas un objet physique si l'on considère qu'elle est dans le même rapport aux neurones que l'est un calcul aux puces aux puces d'un ordinateur [...]. Ne peut-on alors pas postuler que la conscience n'a pas à être soumise aux lois de la physique? On pourrait alors déplacer le problème et nommer "matière" cette nouvelle entité qui serait à l'origine de la matière et de la conscience. Mais la physique ne nous indique pas que ses caractéristiques se rapprochent de celles d'un esprit, ce qui empêcherait de lui donner cette appellation (alors que Comte Sponville dit que "le matérialisme est avant tout une théorie de l'esprit").
*Alors apparaît la dernière fissure: peut-on être à la fois platonicien et matérialiste? Si on écarte à la fois l'interprétation de Copenhague (parce qu'elle interdit d'affirmer quoi que ce soit sur le réalité), l'interprétation qui donne la primauté de la conscience individuelle sue la matière, les univers parallèles (parce qu'on veut que le néo-matérialisme ne soit pas un matérialisme de science fiction) ou les particules fantômes de Bohm (parce qu'on ne veut pas qu'il dépende d'une interprétation dissidente de la mécanique quantique), il ne reste a priori que le réalisme non physique. Or celui-ci repose sur une ontologie de type platonicien comme le dit Bernard d'Espagnat: "Les Idées de Platon ne sont pas dans l'espace-temps mais elles existent indépendamment de l'esprit humain et sont les causes des phénomènes." C'est pourquoi, le réalisme non physique du physicien (une réalité indépendante lointaine probablement non située dans l'espace-temps), peut difficilement na pas être un peu platonicien. Même Bohm, jadis porte-drapeau des physiciens "matérialistes", en est venu à dire que "les objets perçus que les objets perçus sont seulement les projections de ce qui est" (D'Espagnat dans un atome de sagesse).
Reste à savoir si le matérialiste peut avaler cette dernière "couleuvre": être obligé de se prétendre au moins un peu platonicien. Si la réponse est oui, ce serait une évolution radicale, car le matérialisme s'est toujours tenu éloigné du platonisme comme de la peste. Si la réponse est non, il ne reste plus qu'à renoncer au matérialisme ou à adopter des modèles tels que les univers parallèles ou les variables cachées non locales...
liens: wikipedia.org -esprit quantique
admiroutes.asso.fr -A quoi sert la conscience humaine? La question de l'observateur en physique.
wikipedia.org -Principe de complémentarité rmitte.free.fr -complémentarité
persee.fr -Einstein et la complémentarité au sens de Bohr : du retrait dans le tumulte aux arguments d'incomplétude
persee.fr -L'évolution de la complémentarité dans les textes de Bohr (1927-1939)
crea.polytechnique.fr -Objectivité faible et philosophie transcendantale par Jean Petitot
uip.edu -Science et réalité, la physique quantique ou la fin de la vision mécaniste de l’univers
francoisloth.wordpress.com -réalisme métaphysique (métaphysique), ontologie, esprit)
asmp.fr -Physique quantique et réalité la réalité c'est quoi ?
pseudo-sciences.org -Qu’est-ce que le matérialisme scientifique ?
regard.blogspirit.com -LA SAGESSE DES MODERNES selon A. COMTE-SPONVILLE et L. FERRY
onelittleangel.com -platonisme définition, histoire, origine
5) Conclusion de cette synthèse des conséquences de la physique quantique.a) Méditons d'abord cette citation de Sven Ortoli et Jean-Pierre Pharabod, tous deux parfaitement agnostiques et les plus neutre possibles: "quant à la déliquescence de ce qu'on appelle [...] "rationalisme", elle ne gêne guère l'homme de la rue mais perturbe profondément bien des penseurs traditionnels. Mai un autre bouleversement devrait être considéré comme positif: c'est l'abolition du carcan matérialiste et l'émergence de nouvelles possibilités philosophiques. En effet, la science du XVIIIè siècle avait abouti au triomphe du matérialisme mécanique qui expliquait tout par l'agencement de morceaux de matière minuscules et invisibles, agencement réglé par diverses forces d'interaction qu'ils exerçaient entre eux. Cette vision assez primitive à laquelle se tiennent encore la plupart des biologistes avait pour conséquence l'inutilité des religions et des philosophies qui font appel à l'existence d'entités non matérielles. Le fait que ces morceaux de matière se soient révélés n'être en réalité que des abstractions mathématiques non locales, c'est à dire pouvant s'étendre sur tout l'espace et de plus n'obéissant pas au déterminisme, a porté un coup fatal à ce matérialisme classique."
Le matérialisme est encore possible, mais ce serait un matérialisme quantique qu'il faudrait appeler "matérialisme fantastique" ou "matérialisme de science-fiction" (comme la théorie des univers parallèles), ce qui fait qu'il est devenu plus difficile à penser ce qui n'est pas le cas de l'athéisme. En effet, Yvon Quiniou place le matérialisme dans le champ de la science en affirmant que celui-ci peut être prouvé par la science, contrairement à l'athéisme. Rien en physique quantique ne parle en faveur du déisme, mais en balayant les systèmes de pensée qui avaient pour conséquence "l'inutilité des religions", elle a ouvert de nouvelles possibilités philosophiques et religieuses comme le disent Sven Ortoli et Jean-Pierre Pharabod: "une chose est certaine, la situation philosophique (et religieuse) n'est plus bouchée comme il y a quelques décennies. Tout devient possible, et la vision assez noire, selon laquelle nous serions le résultat éphémère et sans signification de chocs et de recombinaisons de "petites billes" errant dans l'espace, n'est plus la vision scientifique". Cela redonne une certaine crédibilité à l'idée de l'existence de comme l'a énonce Sir Athur Eddington dans une phrase célèbre: "La conclusion à tirer de ces arguments de la science moderne est que la religion redevint possible, pour un scientifique raisonnable, autour de l'année 1927."
b) Nous vivons un changement complet de notre vision du monde, mais un siècle après son origine, elle a aussi peu pénétré les consciences que le firent les idées de Copernic et Galilée, un siècle après qu'elles furent émises. Pour Jean Staune, nous vivons aujourd'hui une situation identique à celle qui existait lorsque les idée de la modernité émergèrent, quand l'inquisition tenta de s'opposer à leur diffusion. Aujourd'hui, ceux qui se trouvent en position dominante sont les matérialistes et les scientistes. L'obscurantisme (s'opposer à la diffusion de la connaissance ou de la culture) n'est plus religieux, il est matérialiste et scientiste (même s'il ne concerne pas les matérialistes dans leur ensemble, de même que l'obscurantisme religieux ne concernait pas tous les clercs pendant l'inquisition). C'est la raison pour laquelle il est important d'informer le plus grand nombre des progrès de nos connaissance qui contredisent la vision classique, mécaniste et désenchantée du monde. Sven Ortoli et Jean-Pierre Pharabod concluent ainsi leur ouvrage: "La philosophie de base de notre civilisation reste le matérialisme mécaniste: les idées simples (voire simplistes) ont une force redoutable, et leurs échecs n'impressionnent que les spécialistes. Il a fallu des décennies pour que l'hypothèse de Galilée sur le rotation de la Terre soit acceptée et des siècles pour que sa condamnation par l'Eglise soit annulée. Combien de temps faudra-t-il pour ébranler les croyances actuelles?" Là est toute la question...
harmatheque.com -rationalisme classique: quand le théologien éclaire l'économiste
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Par amourdelapeinture le 31 Août 2012 à 09:38
Notre existence a-t-elle un sens? 6 première partie) Vers un réalisme non physique...
www.staune.fr -Science et sens
martial-versaux.net -Quoi de neuf à propos de l’homme ?
youtube.com la science peut-elle nous parles de Dieu?
staune.fr -Le Réel voilé et la fin des certitudes, ou la vraie défaite d’Alain Sokal
Cette série d'articles dans la catégorie "notre existence a t-elle un sens"? est l'expression de ce que j'ai écrit dans la présentation de mon blog: "Les merveilles de la nature me fascinent. Mes réflexions: le sens de l'Univers et de l'existence. En moi, il y a deux mondes: le monde extérieur du "faire"et le monde de l'intérieur, non conscient, mais tout autant réel. Ma devise: l'essentiel, c'est l'amour, amour du sacré. Mes modèles: Jésus (l'amour),Phytagore (la mathématique), Einstein (la physique)".
Je voudrais faire partager la lecture du livre de Jean Staune, notre existence a-t-elle en sens, avec mes réflexions et les liens qu'elle m'a permis découvrir à travers internet.
Ma quête est de retrouver (avec Jean Staune), le réanchantement du monde au cours des articles.
Mes articles déjà parus dans cette rubrique:Notre existence a-telle un sens? 1) à propos de la préface du livre par Trinh Xuan Thuan
Notre existence a-t-elle un sens? 2) Le désenchantement du monde (et de l'homme!)
Notre existence a-t-elle un sens? 3) Comment ébaucher un "traité de la condition humaine"?
Notre existence a-t-elle un sens? 4) vers de nouvelles lumières.
Je consulte souvent aussi: astrosurf.com -UNE INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE DES SCIENCES
Exergue: "Très vite, on se prend à penser que l'espace et le temps n'ont pas de véritable réalité." Richard Bach, Jonathan Livingston, Le Goéland
1) Introduction: résumé des articles précédents.
Après les réflexions exprimées dans les premiers articles,nous avons commencé par évoquer le cadre conceptuel auquel a abouti l'évolution des connaissances Jusqu'aux années 1900: wikipedia.org -années 1900 en science. Le déroulement de la science était plutôt serein au point qu'en 1900, Lord Kelvin annonçait que la fin de la physique était proche: "Rien de nouveau ne sera désormais découvert en physique. Les seuls progrès consisteront en des mesures de plus en plus précises." Pourtant, il était préoccupé par deux petits "nuages sombres", deux problèmes encore inexpliqués: l'expérience de Michelson et Morley et celle du rayonnement du corps noir.
Pour résoudre ce problème, Planck proposa en 1900 l'hypothèse des quanta. Mais les ravages de h ne faisaient que commencer. En 1905, Einstein découvrait l'effet pho-électrique. Newton avait conçu la lumière comme ayant une nature corpusculaire, mais cette conception avait été abandonnée avec le succès de la théorie ondulatoire de Maxwell. L'expérience des fentes d'Young confirmait alors largement cette théorie. Einstein, en montrant que la lumière est composée de particules, jeta un grand trouble chez les physiciens ainsi que le rapporte Banesh Hoffmann qui fut l'élève d'Einstein, dans "Létrange histoire des quantas". Puis ce fut le tour de la matière d'être prise dans le tourmente, en 1913, lorsque Niels Bohr introduit la discontinuité au coeur de l'atome, encore avec l'aide de h, en montrant que les électrons ne peuvent occuper que des orbites particulières autour du noyau. Ainsi, après la lumière, les quanta sont passés dans la matière. Mais ça n'était pas terminé. Là où la certitude régnait, dans les lois newtoniennes sur le mouvement et les trajectoires, Werner Heisenberg établit son fameux "principe d'incertitude" dans lequel h joue un rôle central. Une incertitude fondamentale existe donc dans la nature. On ne peut donc connaître de façon précise tout à la fois la position et la vitesse d'une particule. La réalité est, en fait, bien plus étrange: on ne peut pas dire que les particules aient une position et une vitesse lorsqu'on ne les observe pas.
Nous avons aussi appris dans cet article que l'électron (et la matière en conséquence), interfère avec lui-même. Tout se passe comme si l'électron était une onde lorsqu'on ne l'observe pas, ce qui lui permet de passer par les deux trous en même temps dans l'expérience et d'interférer avec lui-même. Mais dès qu'il est observé, ou qu'il interagit avec quelque chose (un photon par exemple), il montre son visage de particule. Une telle transition est possible car il se produit un phénomène étonnant: la "réduction du paquet d'ondes". Les objets que nous connaissons, les êtres vivants, ne sont pas des assemblages de micro-objets mais des combinaisons d'entités élémentaires qui, elles, ne sont pas des objets. Non seulement la notion d'objet est remise en cause, mais c'est la notion de trajectoire qui disparaît. La physique quantique introduit donc un indéterminisme radical dans notre monde. Mais elle pourra prédire avec précision les figures que formeront des milliers de particules arrivant sur un écran.
Par la suite (article précédent), Jonh Bell a mis un terme au questionnement suscité par l'expérience de pensée EPR en énonçant ses fameuses inégalités de Bell. Alain Aspect, par ses expériences, a lui, mis en évidence la réalité de la non-localité.
Pour conclure cette introduction, rappelons ce que disent Sven Ortoli et Jean Pierre Pharabod: "La physique quantique porte en elle les germes d'une immense révolution culturelle qui, pour le moment, n'a été réalisée qu'à l'intérieur d'un petit cénacle de scientifiques." Alors, la non-localité est-elle une porte ouverte vers une autre réalité?
2) Et si la science n'avait rien à dire sur la réalité?La chat de Schrödinger
a) Rappelons les faits que nous avons relevés (Qu’est-ce que le Réel ?)
• Le Principe d’incertitude de Heisenberg nous enseigne qu’une incertitude fondamentale existe dans l’Univers au niveau des particules élémentaires. Le déterminisme n’est pas universel.<o:p></o:p><o:p></o:p>
• L’expérience des fentes de Young nous montre que les fondements de la matière ne sont pas des objets matériels.<o:p></o:p><o:p></o:p>
• L’existence d’une dimension non-locale ou holistique dans l’Univers a été démontrée expérimentalement. Toute future théorie relative à la réalité devra tenir compte du fait que, dans certaines situations, deux particules doivent être considérées comme un unique objet quelle que soit la distance qui les sépare.<o:p></o:p><o:p></o:p>
• Nos concepts traditionnels concernant le temps, l’espace, les objets, les trajectoires, la causalité ne s’appliquent plus au niveau microphysique.<o:p></o:p><o:p></o:p>
• Le monde qui nous entoure, celui des phénomènes, ne peut être décrit sans tenir compte de la façon dont nous le mesurons. On dit qu’il a une objectivité faible.<o:p></o:p><o:p></o:p>
• La réalité véritable est, par définition, à objectivité forte : elle ne dépend pas de la façon dont nous l’observons. Si une telle réalité existe, elle ne peut être identifiée à la réalité phénoménale, celle où nous vivons.<o:p></o:p><o:p></o:p>
• Si l’on veut rester réaliste, il faut donc postuler un réalisme non-physique dans lequel la réalité véritable ne correspond pas à ce que l’on peut voir, mesurer, toucher. Elle est en grande partie voilée.<o:p></o:p><o:p></o:p>
• A moins d’adopter des modèles cohérents en terme de formalisme mais ayant des conséquences absurdes (univers parallèles…) ou des modèles dont le formalisme pose des problèmes (potentiel quantique), il semble bien que cette réalité indépendante ne puisse être conçue comme étant immergée dans l’espace-temps. Et qu’il en est de même pour les particules élémentaires qui constituent le fondement de tout ce que nous pouvons observer.<o:p></o:p><o:p></o:p>
• Toutes les recherches actuelles semblent montrer que loin de revenir aux conceptions classiques, la physique se dirige vers des visions encore plus éloignées de nos concepts familiers.
b) Et si la science n'avait rien à dire sur la réalité? La majorité des physiciens adoptent l'interprétation la plus classique de la physique quantique dite "interprétation de Copenhague" (à cause de Niels Bohr). Pour Bohr, "La physique quantique porte non pas sur la réalité, mais sur la connaissance que nous en avons"; donc "la physique quantique permet simplement à des observateurs disposant d'appareils de mesure de représenter correctement les observations. Il est vain et sans signification de chercher à expliquer pourquoi elle marche. Il suffit de constater qu'elle marche et d'appliquer son formalisme." En d'autres termes, elle prévoit les résultats des expériences, mais il est vain de chercher à se représenter la réalité qui pourrait exister (ou ne pas exister) derrière les phénomènes observés. Mais pour ceux qui voudraient comprendre la nature du monde, l'interprétation de Copenhague est, selon l'expression d'Etienne Klein, une "machine à fabriquer des frustrés". Certains, tels Pascual Jordan, plongent dans l'idéalisme et vont jusqu'à ôter toute signification à la question de l'existence d'une réalité: "Une méprise commune est celle selon laquelle , du point de vue positiviste, l'existence du monde extérieur sera niée; La négation d'une proposition dénuée de sens est une proposition dénuée de sens; l'idée de la non-existence d'un monde extérieur réel n'a pas plus des sens que son existence. L'un et l'autre ne sont ni vrais ni faux: ils sont dénués de sens."
L'interprétation de Copenhague ne permet pas de parler de l'existence de l'électron ni de ses propriétés lorsqu'il n'est as observé. Cela est très proche de l'idéalisme. Il y a une ambiguïté dans la position de bien des physiciens, comme le dit Bernard d'Espagnat: "[;..] les physiciens font usage de la mécanique quantique plus qu'ils ne cherchent à en étudier les fondements. Même les physiciens qui se disent réalistes adoptent volontiers une telle attitude. Savent-ils tous à quel point ils s'écartent de tout réalisme - ou matérialisme! [...] Heisenberg -à une variante près - se range sous la bannière de Kant. De sorte que le réalisme de tous les physiciens [...] ( qui ) font confiance à leurs aînés, ce réalisme c'est c'est celui [...] de la philosophie connue sous le nom d'idéalisme kantien...Cette position ("Tais-toi et calcule!" a été illustrée par le prix Nobel de physique Richard Feynmann dans son allégorie portant sur les mayas: ils savaient prévoir les éclipses, mais n'avaient pas la moindre idée de la nature réelle de la Terre et du soleil. Supposons qu'un étudiant maya dise à son directeur de thèse que la Terre, la Lune et le Soleil puissent être envisagées comme trois boules flottant dans l'espace, ce qui expliquerait les éclipses. "pourriez-vous prévoir autre chose que nous prévoyons déjà? lui demande le directeur?
-Non.
-Alors votre théorie ne sert à rien car seule compte l'expérience, soccuper de la nature des choses est une attitude pré-scientifique, c'est une question qui relève de la métaphysique.
liens: fr.wikipedia.org -L’école de Copenhague ou interprétation de Copenhague
futura-sciences.com -Interprétation de Copenhague
webastro.net/forum -l'interprétation de Copenhaguedenis-collin.viabloga.com -le positivisme logique et l'interprétation de Copenhague
persee.fr -Complémentarité et langage dans l'interprétation de Copenhague
hilliontchernobyl.com -photos de Niels Bohr et l'interprétation de Copenhague
phys.ens.fr -comprenons-nous vraiment la mécanique quantique?
iap.fr/ -COMPRENONS-NOUS VRAIMENT LA MECANIQUE QUANTIQUE?
scribd.com -INTERPRETATION-DE-COPENHAGUE
sceptiques.qc.ca -Mécanique quantique Animations et interprétations philosophiques par Daniel Fortier
wikipedia.org -Dualité onde-corpusculeastrosurf.com -L'interprétation de la physique quantique
persee.fr -Franco Selleri, Le grand débat de la théorie quantique
La question du réalisme en science physique, c'est-à-dire celle qui postule l'existence d'une réalité indépendante des observateurs a été remise en cause par l'interprétation de Copenhague. Alors, que reste-t-il pour ceux qui veulent aller au-delà de l'idéalisme?
Il existe une position de type réaliste, mais elle est aux aux antipodes de la pensée réaliste classique (souvent associée au matérialisme), c'est un "réalisme non physique" étudié de façon approfondie par Bernard d'Espagnat dans "à la recherche du réel."
Pour l'introduire, Jean Staune prend l'exemple d'un arc en ciel. Quelqu'un qui le voit pour la première fois pourrait croire qu'il s'agit d'un objet solide dont les deux extrémités reposent sur le sol. Puis il constate que lorsqu'il bouge, l'arc en ciel bouge avec lui. Est-ce à dire que l'arc en ciel est une illusion, une création de notre esprit? Non, son existence dépend de la présence de gouttes d'eau dans l'atmosphère et de la réfraction des rayons lumineux. Mais certaines de ses caractéristiques, telles sa position et la vitesse, dépendent de nous et de notre déplacement. Dans le réalisme non physique, la situation est identique pour les particules élémentaires ou les atomes. Ce ne sont pas des créations de notre esprit, mais certaines de leurs caractéristiques essentielles dépendent de la façon dont nous allons les observer.
C'est une différence radicale avec le but habituel de la science tel qu'on le trouve chez Albert Messiah: "Au départ de toute entreprise scientifique, on pose comme postulat fondamental que la nature possède une réalité objective, indépendante de nos perceptions sensorielles ou de nos moyens d'investigation; l'objet de la théorie physique est de faire un compte-rendu intelligible de cette réalité objective." Dans la science classique, j'ai appris que "la gravitation ne dépend que des masses et du carré de la distance." Il s'agit d'un "énoncé à objectivité forte", car les masses et les positions des objets macroscopiques ne varient pas quand on les mesure. Mais les énoncés de la théorie quantique font référence à nos perceptions ou à nos instruments. Ils sont objectifs seulement parce qu'ils sont vrais pour n'importe quel observateur. Donc on ne peut pas dire qu'ils sont vrais dans l'absolu puisque leur vérité nécessite une référence à la communauté des observateurs humains. Ce sont des énoncés à objectivité faible.
La physique quantique ne peut donc décrire le réel en termes d'objectivité forte. Le réalisme physique (réalisme classique), même s'il abandonne la prétention matérialiste à décrire le fondement de ce qui est constitué d'objets, ne peut donc être compatible avec la physique quantique. Cette nouvelle forme de réalisme se caractérise par son caractère "conceptuellement lointain" où nos concepts familiers, ceux qui sont proches de nos sens, ne s'appliquent plus. On pourrait parler d'un "réalisme étrange" comme on peut le voir dans le paradoxe de de Broglie: On met un seul électron dans une boite contenant un vide absolu (à l'intérieur d'un champ magnétique) sans qu'il interagisse avec d'autres corps; on coupe alors la boite en deux, une partie est transportée à Paris, l'autre à Tokyo. On ouvre celle de Paris et on y trouve l'électron. L'attitude de la majorité des physiciens selon Franco Selleri (l'un des rares physiciens qui n'accepte pas la synthèse de la mécanique quantique actuelle), sera de dire que "...l'électron y était déjà avant l'ouverture" et que donc la demi-boite de Tokyo était vide depuis le départ. Mais (voir Steven Ortoli et Jean pierre Pharabod qui utilisent l'image du poisson soluble. Un poisson nage dans une mer boueuse: le pêcheur ne le voit pas. Pour la physique quantique, le poisson n'est pas en un point précis, il est "dissous" dans la mare, c'est un poisson soluble. C'est uniquement quand on le pêche qu'on le trouve.De même si on le rejette à l'eau, se re-dissout-il!) , on ne peut représenter l'électron que comme étendu dans toute la boite et lorsque celle-ci est coupée en deux, nous devons considérer l'électron comme étendu dans les deux demi-boites. Lorsque l'électron est observé à Paris, il y a réduction du paquet d'ondes, et la probabilité d'observer l'électron à Tokyo ne s'annule qu'à ce moment-là.
Le réalisme tel que celui décrit par Messiah postule l'existence d'une réalité indépendante de nos perceptions et de nos moyens d'observation. S'il existe une telle réalité, il ne s'agit donc pas de la réalité physique que nous pouvons voir, toucher, mesurer! Car justement, cette réalité-là (comme l'arc en ciel), n'est pas indépendante de nos moyens d'observation. Mais les expériences que nous avons évoquées montrent dans les phénomènes, qui ont trait au monde qui nous entoure, quelque chose, dont la physique montre l"existence (sans pouvoir le décrire), échappe au temps, à l'espace et même à la matière et à l'énergie. Est-ce cette réalité indépendante évoquée par Messiah? C'est un bon candidat, cependant, elle doit être non physique, lointaine. Elle ne peut être décrite par la science, mais elle peut, au mieux, être approchée par une science à objectivité faible (non descriptive d'objets) et non à objectivité forte.
Cette conception d'un réalisme non physique, qui souligne le caractère non ontologique du monde dans lequel nous vivons, est bien exprimé dans un passage de Bernard d'Espagnat: "Un des enseignements des sciences modernes dites "de la matière" est celui-ci: la "chose", s'il en est une, qui se conserve n'est pas le concret mais l'abstrait, non pas ce qui est proche des sens mais au contraire le nombre pur dans toute son abstraction mathématique telle que nous la révèle la physique théorique. En d'autre termes, par rapport à nos sens et à nos concepts familiers, le réel, le réel, indéniablement, est lointain. Et cette découverte, une des manières les plus pertinentes de l'évoquer est, selon moi, de reconnaître que le mot matière est mauvais et de réintroduire le beau mot d'Être."
Cette position et ces vues ont été soutenues par de nombreux physiciens: Raymond Chiao, Olivier Costa de Beauregard, Paul Davies, Amit Goswami, Andreï Grib, Basarab Nicolescu, Lothar Schäfer, Henry Stapp..."Quel saut conceptuel de voir que ce ce qui peut être considéré comme réel est abstrait et non concret, plus proche de le formule mathématique que du grain de sable."
liens: wikipedia.org -Ontologie_(philosophie)
staune.fr réalisme non physique par jean staune et bernard d'espagnat
uip.edu -Science et réalité, la physique quantique ou la fin de la vision mécaniste de l’univers
asmp.fr -5- Mécanique quantique et connaissance du réel Hervé Zwirn
staune.fr -Commentaires sur le livre de B. d’Espagnat : "A la recherche du Réel"
ungraindesable.blogspot.fr -la physique quantique ou l'échec du réalisme scientifique
pauljorion.com -physique quantique et réalisme scientifique par Quentin Ruyant
pacherie.free.fr -Perception, cognition (réalisme, phénoménisme, idéalisme)
hal.archives-ouvertes.fr -A propos de "à la recherche du réel (réalisme non physique)
lemediateur.net -Qu’est-ce que le Réel ?
persee.fr -Le réalisme scientifique face à la microphysique
asmp.fr -Physique quantique et réalité la réalité c'est quoi ?
automatesintelligent.blog.lemonde.fr -A la recherche d’un éventuel Réel quantique
doublecause.net -étrange physique: la double causalité
wikipedia.org- Paradoxe de de Broglie
teilhard.org -« Importance de la physique quantique pour la pensée de Teilhard de Chardin et pour une nouvelle vue de l’évolution biologique par Lothar SCHÄFER4) Notre conscience individuelle est-elle la cause de l'apparence de notre monde?
Une autre interprétation de la physique quantique est que la vérité ultime serait...notre conscience. La réduction du paquet d'onde est un concept de la mécanique quantique selon lequel, après une mesure, un système physique voit son état entièrement réduit à celui qui a été mesuré. Mais qu'est-ce qui la provoque? C'est un des grands problèmes de la physique quantique. Pour le formaliser, Erwin Schrödinger construisit une expérience de pensée en 1935: L'expérience du chat de Schrödinger. "un chat est enfermé dans une boîte fermée avec un dispositif qui tue l'animal dès qu'il détecte la désintégration d'un atome d'un corps radioactif ; par exemple : un détecteur de radioactivité type Geiger, relié à un interrupteur provoquant la chute d'un marteau cassant une fiole de poison. Si les probabilités indiquent qu'une désintégration a une chance sur deux d'avoir eu lieu au bout d'une minute, la mécanique quantique indique que, tant que l'observation n'est pas faite, l'atome est simultanément dans deux états (intact/désintégré). Or le mécanisme imaginé par Erwin Schrödinger lie l'état du chat (mort ou vivant) à l'état des particules radioactives, de sorte que le chat serait simultanément dans deux états (l'état mort et l'état vivant), jusqu'à ce que l'ouverture de la boîte (l'observation) déclenche le choix entre les deux états. Du coup, on ne peut absolument pas dire si le chat est mort ou non au bout d'une minute."
Or, le marteau, la fiole et le chat sont constitués de particules quantiques. Pourtant, ils ne sont jamais dans des états superposés, mais dans des états normaux du type "chat mort" ou "chat vivant". La superposition des états a disparu. Aucune frontière nette n'a jamais pu être définie entre le monde quantique et notre monde ordinaire tel que nous le voyons malgré les apports de la notion de décohérence. Alors, pourquoi notre monde a-t-il cette apparence de matérialité?
Pour certains physiciens comme Eugene Wigner, la réponse est que la disparition de la superposition est dûe à l'action de notre conscience qui altère le fonction d'onde. C'est aussi l'avis de Edmond Bauer, Fritz London, Jonh Von Neuman, Olivier Costa de Beauregard et Andreï Grib qui ont soutenu cette interprétation. Wigner écrit: "puisque les lois de la physique n'expliquent pas la réduction du paquet d'ondes, il faut faire intervenir une entité qui n'obéit pas aux lois de la physique: notre conscience individuelle. C'est elle qui est responsable des caractéristiques du monde qui nous entoure [...] le contenu de la conscience est la réalité ultime." Cependant, cette interprétation ne semble plus vraiment en vogue.
liens: wikipedia.org -Décohérence_quantique
5) Une particule qui remonte le temps?Le monde de la mécanique quantique diffère du nôtre par ce point: les équations sont temporellement réversibles et la flèche du temps n'y existe pas. Ainsi, selon Olivier Costa de Beauregard le temps est réversible "de fait" et non "de droit". Par ailleurs, des outils de la mécanique quantique, les diagrammes de Feynman montrent que des observations peuvent être interprétées comme des antiparticules allant dans le sens normal du temps, mais aussi comme des particules remontant le temps.
Cela pourrait permettre de donner une explication à a non-localité et à l'expérience EPR. C'est ce qu'affirme Olivier Costa de Beauregard en disant qu'une hypothèse de ce type est la meilleure explication possible.6) Le potentiel quantique.
blog-chaman-esoterisme.com -le chamanisme expliqué par la physique quantique
a) la théorie de De Broglie-Bohm . Il s'agit d'une autre hypothèse qui ne repose pas, contrairement à celles que nous avons examinées précédemment, sur la physique quantique orthodoxe. Elle repose sur un formalisme différent qui permet de restaurer l'objectivité forte et devrait a priori combler d'aise les matérialistes. On y parle des choses en soi, telles qu'elles sont et non telles qu'on les perçoit; le particules y ont une trajectoire déterminée et dans l'expérience des fentes de Young, elles passent par une seule et unique fente.
Cela part d'une idée de De Broglie en 1926 développée par Bohm en 1951 selon laquelle il existerait un "potentiel quantique." C'est une espèce de champ indétectable, qui ne transporte pas d'énergie et qui est non local: un impact à un endroit du champ peut produire un effet en en lieu très éloigné. Dans la théorie de Bohm, les particules sont accompagnées d'une onde qui guide leur chemin, d'où le terme d'onde pilote. Mathématiquement, l'onde pilote est définie de la même façon que la fonction d'onde de la mécanique quantique. L'influence de l'onde pilote se caractérise sous la forme du potentiel quantique, dérivé de la fonction d'onde, agissant sur la particule de la même façon qu'un champ électrique. Par conséquent, l'onde pilote gouverne le mouvement de la particule en suivant l'équation de Schrödinger. Cette théorie stipule que l'évolution du comportement des particules s'effectue de façon régulière au cours du temps, il n'y a donc pas d'écroulement de la fonction d'onde. Elle s'accorde avec la critique d'Albert Einstein à l'effet que la mécanique quantique telle qu'interprétée par l'école de Copenhague n'est pas complète.
Les particules auraient le pouvoir d'interagir avec le potentiel quantique et s'en serviraient pour recevoir de l'information. Le potentiel quantique permettrait à l'action à distance du paradoxe EPR de se produire et c'est lui qui, lorsque la particule passe par une seule et unique fente, l'informe que l'autre fente est ouverte ou non dans l'expérience des fentes de Young, ce qui permet à la particule "d'adapter" son comportement en conséquence. Malgré son côté quelque peu magique, un certain nombre de physiciens matérialistes soutiennent ce modèle dit "à variables cachées non locales" (ici, la variable cachée est le potentiel quantique) parmi lesquels on peut citer, Jean Bricmont, Franco Selleri, Jean-Pierre Vigier...Le prix à payer pour restaurer cette vision réaliste du monde qui ne soit pas celle du réalisme non physique que nos avons décrit au chapitre 3 est la non-localité.
b) Problèmes posés par la théorie et évolution.
La théorie de De Broglie-Bohm pose de nombreux problèmes.-Lorsque des particules s'approchent de la vitesse de la lumière, des résultats opposés devraient être observés pour le même évènement dans des repères différents, car la théorie n'est pas compatible avec la relativité restreinte, elle nécessite l'existence d'un référentiel absolu.
-Elle implique que dans certains cas les détecteurs soient "trompés" et détectent des particules alors qu'il n'y en a pas.
-Certaines particules, dont les photons sont des abstractions au lieu d'être réelles.
Conscient de l'insuffisance de son modèle, Bohm en développa un second, dans lequel les particules ne sont plus ponctuelles et réelles au sens commun, mais elles sont la manifestation d'un ordre fondamental: "l'ordre impliqué". En se déployant, cet ordre fait émerger le monde dans lequel nous vivons. Cet ordre n'est pas dans notre espace-temps: "ce que nous savons désormais, c'est que les particules élémentaires n'obéissent que partiellement aux lois de notre espace-temps. Toute une partie de leur comportement semble régie par des lois d'un autre ordre. Un ordre sous-jacent au nôtre, dont nous ne savons que fort peu de choses. Un ordre mouvant dont l'Univers tel que nous le connaissons serait seulement l'une des expressions, ou des explications, un ordre que, pour cette raison, je me suis permis de baptiser "ordre impliqué" [...] Nous ne pourrions apparemment le reconnaître que par le fait qu'il s'exprime. On pourrait alors dire qu'il s'ouvre comme une fleur".
Cette théorie rejette la fragmentation de la physique Newtonnienne et se fonde sur le holisme également présent dans la théorie de la relativité et la physique quantique. Trois analogies sont utilisées par Bohm pour illustrer l'ordre implicite : l'hologramme, la goutte insoluble d'encre diluée dans la glycérine, le poisson d'aquarium filmé par deux objectifs sous deux angles différents et projetés sur deux écrans. Nous avons ainsi un cadre conceptuel pour comprendre les influences à distance si intrigantes. Pour le spectateur qui ne voit que les écrans, tout ce qui arrive à l'image du premier écran semble avoir une répercussion immédiate sur sur celle du second écran. Il se fourvoiera sans doute dans ses hypothèses en imaginant toutes sortes de communications entre les deux images du poisson, jusqu'au jour où il comprendra que c'est derrière l'écran qu'il fallait chercher.
La théorie rejette aussi le dualisme, la séparation entre la conscience et la matière : l'ordre implicite expliquerait la relation entre matière et conscience. Dans ce modèle, l'esprit et la matière sont perçus comme des projections dans notre ordre explicite de la réalité sous-jacente, l'ordre implicite.
En fait, si je lis bien Jean Staune, David Bohm, en voulant combler les failles de son modèle, arriva, bien des années après, à retrouver, purement et simplement... le réalisme non physique de notre chapitre 3: l'idée que ce qui est n'est pas dans l'espace et dans le temps et n'est pas constitué d'énergie et de matière! Il en arrive à penser que, loin d'être issue de la matière (l'horreur suprême pour un matérialiste), la conscience provient de ce réel primaire qui est voilé pour nous (comme celui de Bernard d'Espagnat): "L'ordre impliqué de l'Univers est sans doute ce qui touche notre conscience en premier, car elle-même semble fondamentalement appartenir à cet ordre. Pourtant, notre intelligence sensorielle s'interpose aussitôt entre le réel primaire et nous pour nous le rendre différencié, mais aussi, du même coup, étranger. Terrible illusion du "bon sens" commun."
Nous revenons ainsi au point de départ, mais il reste une branche à explorer: la théorie des univers parallèles.liens: lpm.u-nancy.fr -Les diagrammes de Feynman, la partition du modèle standard
feynman.phy.ulaval.ca -Les diagrammes de Feynmanwikipedia.org -Théorie de De Broglie-Bohm wikipedia.org -Potentiel quantique
asmp.fr -3- La non-localité et la théorie de Bohm Jean Bricmont
astrosurf.com -L'ordre implicite de David Bohm
chaouqi.net -David Bohm, ordre implié et holomouvement
sergecar.perso.neuf.fr -Rupert Sheldrake l'ordre implié selon David Bohm
7) La Théorie des univers parallèles
Ici, nous revenons dans le formalisme de la physique quantique orthodoxe. Hugh Everett a proposé en 1957 une interprétation de la fonction d'onde en mécanique quantique : pour lui, cette fonction décrit la réalité, et toute la réalité. Simplement, chaque fois qu'un choix doit être fait, l'Univers... se duplique pour permettre à tous les états possibles d'exister simultanément.
(Il convient de noter que cette interprétation ne se prononce pas sur la question de savoir s'il y a duplication de la réalité (many-worlds) ou duplication au contraire des observateurs de cette même réalité (many-minds), puisqu'elles ne présentent pas de différence fonctionnelle). Fini le problème de la mesure, ou celui de savoir par quelle fente passe l'électron, mais la non-localité est toujours présente dans chacun des Univers.
Cela paraît incroyable, mais certains physiciens (de plus en plus?) croient croient vraiment à cette théorie (besoindesavoir.com -L’hypothèse des univers parallèles gagne du terrain chez les scientifiques). Il s'agit bien de la duplication de tout l'Univers et de ses galaxies et non d'une petite portion. Est-ce un besoin irrépressible de se débarrasser des problèmes philosophiques posés par la mécanique quantique?
Liens: wikipedia.org -Univers parallèle astronomes.com -Les univers parallèlesfbon.free.fr -les univers parallèles et les voyages temporels
science-et-magie.com -Les Univers parallèles multiples, divergents ou supérieursovnisant.com -la théorie des univers parallèles ou multiples et leurs différents niveaux
pearltrees.com -univers parallèles spirituellotus.xooit.com -Les mondes multiples divergents
besoindesavoir.com -L’hypothèse des univers parallèles gagne du terrain chez les scientifiques
8) Faisons le point sur cet article.
Nous sommes partis du cadre conceptuel auquel a abouti l'évolution des connaissances Jusqu'aux années 1900, puis de la naissance de la physique quantique et de son interprétation orthodoxe. Nous avons été amenés à nous poser la question: et... si la science n'avait rien à dire sur la réalité? Nous avons alors examiné diverses interprétations et théories qui veulent aller plus loin que l'interprétation orthodoxe pour expliquer l'apparence de notre monde et donner une chance de survie au réalisme classique, depuis Le réalisme non physique jusqu'à la théorie des mondes parallèles.
Mais puisqu'il y a plusieurs façons d'interpréter la physique quantique, chacune se divisant en plusieurs sous-interprétations, toutes reposant sur le même formalisme, pourquoi en choisir une plutôt qu'une autre? Nous examinerons cet aspect de la question dans la deuxième partie de l'article qui traitera de cette nouvelle physique et ses rapports avec l'apparence du monde qui nous entoure et nous nous demanderons aussi pourquoi faut-il la faire connaître pour faire reculer l'obscurantisme?
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