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Notre existence a-t-elle un sens? 5) deuxième partie: Au-delà de cette limite, notre vision du monde
Par amourdelapeinture le 22 Août 2012 à 15:13Notre existence a-t-elle un sens? 5) deuxième partie: Au-delà de cette limite, notre vision du monde n'est plus valable.
La non-localité
www.staune.fr -Science et sens
martial-versaux.net -Quoi de neuf à propos de l’homme ?
youtube.com la science peut-elle nous parles de Dieu?
staune.fr -Le Réel voilé et la fin des certitudes, ou la vraie défaite d’Alain Sokal
Cette série d'articles dans la catégorie "notre existence a t-elle un sens"? est l'expression de ce que j'ai écrit dans la présentation de mon blog: "Les merveilles de la nature me fascinent. Mes réflexions: le sens de l'Univers et de l'existence. En moi, il y a deux mondes: le monde extérieur du "faire"et le monde de l'intérieur, non conscient, mais tout autant réel. Ma devise: l'essentiel, c'est l'amour, amour du sacré. Mes modèles: Jésus (l'amour),Phytagore (la mathématique), Einstein (la physique)".
Je voudrais faire partager la lecture du livre de Jean Staune, notre existence a-t-elle en sens, avec mes réflexions et les liens qu'elle m'a permis découvrir à travers internet.
Ma quête est de retrouver (avec Jean Staune), le réanchantement du monde au cours des articles.
Mes articles déjà parus dans cette rubrique:Notre existence a-telle un sens? 1) à propos de la préface du livre par Trinh Xuan Thuan
Notre existence a-t-elle un sens? 2) Le désenchantement du monde (et de l'homme!)
Notre existence a-t-elle un sens? 3) Comment ébaucher un "traité de la condition humaine"?
Notre existence a-t-elle un sens? 4) vers de nouvelles lumières.
Je consulte souvent aussi: astrosurf.com -UNE INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE DES SCIENCES
En préambule, Edgar Morin nous parle du réel...
À l'occasion des représentations de Enter the Ghost, d'après l’essai de Pier Paolo Pasolini Contre la télévision, de la compagnie la Llevantina (au Forum de Blanc-Mesnil du 15 au 17 novembre), Marie-José Malis, metteur en scène, était l’invitée du débat du dimanche 11 novembre aux Phares sur le thème « Qu'est-ce que la réalité ? ». Une fois n’est pas coutume, je vais commencer par la fin : la réalité est ce paradoxe à la fois ineffable et dont on peut parler pendant deux heures. C’est un peu court ? C’est trop long ? À vous de juger.
En guise d’introduction, Marie-José Malis explique que Pasolini fait référence à deux émissions vues à la télévision italienne : un reportage sur saint François d’Assise et une émission littéraire. Il s’indigne de la façon dont la télévision traite la réalité, selon lui avec vulgarité voire avec haine. Pour le metteur en scène, la question devient : « Comment inventer un régime d’images qui puissent rendre compte de la réalité ? » Pour cela, il convient de trouver des outils pour distinguer le réel de la réalité, quelque chose qui résisterait à la domestication de la réalité, et que l’on nomme justement « le réel ». Comment accéder à ce réel de la réalité ?
Le débat engagé, la première intervention fut pour signaler qu’on ne voit le réel qu’à travers un prisme – le nôtre – et qu’en conséquence, on ne pouvait approcher LE réel en soi. En effet, la réalité vécue comme une représentation, et représentée, n’est déjà plus le réel. À chacun sa réalité. La seconde intervention distingua le réel comme « plus objectif que la réalité » qui, elle, serait une notion personnelle. Mais quelle notion n’est pas personnelle ? demanda l’animateur. Un troisième intervenant affirma que la réalité ne se distinguait pas de l’apparence ; un autre, que la réalité est ce qui excède tout ce que l’on peut en dire, ce qui existe indépendamment de soi (le temps, l’espace,…). La représentation ne serait qu’une subjectivité moins englobante que cette transcendance qui, selon Jaspers, embrasserait le morcellement du réel. Bref, autant demander à un poisson rouge de décrire l'eau de son bocal. La réalité s’annonce comme une notion « trop compliquée à définir », et je pensais que c’est peut-être une chance, car ce sont précisément ces notions-là qui font le miel des cafés-philo.
1) Résumé de l'article précédent
Après les réflexions exprimées dans les premiers articles,nous avons commencé par évoquer le cadre conceptuel auquel a abouti l'évolution des connaissances Jusqu'aux années 1900: wikipedia.org -années 1900 en science. Le déroulement de la science était plutôt serein au point qu'en 1900, Lord Kelvin annonçait que la fin de la physique était proche: "Rien de nouveau ne sera désormais découvert en physique. Les seuls progrès consisteront en des mesures de plus en plus précises." Pourtant, il était préoccupé par deux petits "nuages sombres", deux problèmes encore inexpliqués: l'expérience de Michelson et Morley et celle du rayonnement du corps noir.Pour résoudre ce problème, Planck proposa en 1900 l'hypothèse des quanta. Mais les ravages de h ne faisaient que commencer. En 1905, Einstein découvrait l'effet pho-électrique. Newton avait conçu la lumière comme ayant une nature corpusculaire, mais cette conception avait été abandonnée avec le succès de la théorie ondulatoire de Maxwell. L'expérience des fentes d'Young confirmait alors largement cette théorie. Einstein, en montrant que la lumière est composée de particules, jeta un grand trouble chez les physiciens ainsi que le rapporte Banesh Hoffmann qui fut l'élève d'Einstein, dans "Létrange histoire des quantas". Puis ce fut le tour de la matière d'être prise dans le tourmente, en 1913, lorsque Niels Bohr introduit la discontinuité au coeur de l'atome, encore avec l'aide de h, en montrant que les électrons ne peuvent occuper que des orbites particulières autour du noyau. Ainsi, après la lumière, les quanta sont passés dans la matière. Mais ça n'était pas terminé. Là où la certitude régnait, dans les lois newtoniennes sur le mouvement et les trajectoires, Werner Heisenberg établit son fameux "principe d'incertitude" dans lequel h joue un rôle central. Une incertitude fondamentale existe donc dans la nature. On ne peut donc connaître de façon précise tout à la fois la position et la vitesse d'une particule. La réalité est, en fait, bien plus étrange: on ne peut pas dire que les particules aient une position et une vitesse lorsqu'on ne les observe pas.
Nous avons aussi appris dans cet article que l'électron (et la matière en conséquence), interfère avec lui-même. Tout se passe comme si l'électron était une onde lorsqu'on ne l'observe pas, ce qui lui permet de passer par les deux trous en même temps dans l'expérience et d'interférer avec lui-même. Mais dès qu'il est observé, ou qu'il interagit avec quelque chose (un photon par exemple), il montre son visage de particule. Une telle transition est possible car il se produit un phénomène étonnant: la "réduction du paquet d'ondes". Les objets que nous connaissons, les êtres vivants, ne sont pas des assemblages de micro-objets mais des combinaisons d'entités élémentaires qui, elles, ne sont pas des objets. Non seulement la notion d'objet est remise en cause, mais c'est la notion de trajectoire qui disparaît. La physique quantique introduit donc un indéterminisme radical dans notre monde. Mais elle pourra prédire avec précision les figures que formeront des milliers de particules arrivant sur un écran.
lien: wikipedia.org -Postulats de la mécanique quantique
initiationphilo.fr -LE MONDE QUANTIQUE L’INTERPRÉTATION DE COPENHAGUE
larecherche.fr -L'erreur d'Einstein Le monde quantique, une question de perspective
2) Le paradoxe EPR et la découverte de la non-localité, porte ouverte vers une autre réalité.
maths-et-physique.net -une vidéo du congrès de Solvay en 1927
a) La controverse Einstein-Bohr. Nous avons découvert au chapitre 1) et dans l'article précédent les premiers "ravages" de la physique quantique, mais le pire était à venir. Niels Bohr pensait que la physique quantique était complète. Il défendait sa validité et sa portée universelles en estimant qu’elle ne pourrait pas être améliorée et que la représentation de la réalité qui en découlait était la meilleure possible. Mais cette représentation était trop floue pour Einstein qui considérait qu’elle ne pouvait être qu’une théorie approximative, provisoire et vouée à être un jour dépassée. Leurs convictions respectives étaient dictées par des visions différentes de la nature de la réalité et de la manière dont le physicien peut en rendre compte (voir Einstein, Bohr et la mécanique quantique). Einstein réfutait les idées de Bohr en mettant au point des "expériences de pensée" dont le simple énoncé devait démontrer que la physique quantique était incomplète et Bohr démontrait illico que la physique quantique répondait à ces objections et donc gardait son statut de théorie achevée.
La cible prioritaire d'Einstein était le principe d'incertitude ("Dieu ne joue pas au dés" disait-il). Werner Heisenberg a témoigné de l'intensité de ces "joutes intellectuelles" durant le célèbre congrès de Solvay. Ce cinquième Conseil international Solvay, en octobre 1927, dont le thème intitulé « Électrons et Photons » portait principalement sur la mécanique quantique : dix-sept des vingt-neuf personnalités présentes à ce congrès (soit plus de la moitié) étaient ou allaient devenir lauréats du prix Nobel. C'est à cette occasion qu'eurent lieu les échanges entre les représentants de l'« école de Copenhague » (Bohr, Heisenberg, Ehrenfest, etc.) et d'autres physiciens (Einstein, Schrödinger, de Broglie notamment), partisans d'une physique quantique à caractère déterministe. Ce congrès se déroula à l'Institut de physiologie du parc Léopold, aujourd'hui bâtiment principal du Lycée Émile Jacqmain, près du Parlement européen à Bruxelles. Heisenberg raconte: "Nos controverses commençaient en généra tôt le matin, Einstein nous exposant au petit déjeuner une nouvelle expérience idéale susceptible de contredire le principe d'incertitude. Bien entendu, nous commencions immédiatement à analyser cette expérience; et sur le chemin vers la salle de conférences, où j'accompagnais en général Bohr et Einstein, un première clarification de la question posée et de l'affirmation formulée était réalisée. Au cours de la journée, de nombreuses discussions étaient menées sur ce problème, et en général nous arrivions le soir à un point où Bohr prouvait à Einstein, au cours du dîner, que l'expérience envisagée ne pouvait pas aboutir à une réfutation du principe d'incertitude. Einstein était alors quelque peu inquiet, mais déjà le matin suivant, au petit déjeuner, il avait une autre expérience idéale, toute prête, à nous proposer, plus compliquée que la précédente, et à son avis susceptible de démentir définitivement le principe d'incertitude. Celle-ci devait elle aussi échouer le soir même..." Les remarques que lui faisait Paul Ehrenfest sur son attitude vis à vis de la théorie quantique le firent certainement réfléchir. Il mit une sourdine à ses attaques, mais ne renonça pas. Huit ans après, en 1935, il pensa frapper le coup décisif avec le "paradoxe EPR", du nom d'Einstein et de deux de ses collaborateurs, Boris Podolsky et Nathan Rosen.
b) Le paradoxe EPR. Leur article, l'un des plus célèbres de l'histoire de la physique, s'intitule: "Peut-on considérer que la mécanique quantique donne de la réalité physique une description complète?" Au terme de l'article, Einstein a dû savourer cette phrase: "nous nous voyons contraints de conclure que la description de la réalité physique donnée par les fonctions d'onde n'est pas complète".Le paradoxe EPR, abréviation de Einstein-Podolsky-Rosen, est une expérience de pensée, élaborée par Albert Einstein, Boris Podolsky et Nathan Rosen, dont le but premier était de réfuter l'interprétation de Copenhague de la physique quantique. L'argument EPR, tel que présenté en 1935, est fondé sur le raisonnement suivant.
Tout d'abord il faut rappeler que le principe d'indétermination interdit de connaître simultanément la valeur précise de deux quantités physiques dites incompatibles (typiquement, la vitesse et la position d'une particule). Plus on mesure avec précision une quantité, plus la mesure de l'autre est indéterminée.En conséquence de ce principe, EPR en déduit deux affirmations mutuellement exclusives :
- Soit la description de la réalité donnée par la mécanique quantique n'est pas complète.
- Soit les deux quantités physiques incompatibles n'ont pas simultanément une réalité objective.
L'interprétation de Copenhague arrive à la conclusion que 2) est vrai et 1) est faux, alors que EPR entendent démontrer que 1) est vrai et 2) est faux.
Pour cela, ils mettent au point une expérience de pensée qui mène à la détermination simultanée de deux quantités physiques non-commutables, et donc à la conclusion que 2) est faux et par conséquent (les deux affirmations étant mutuellement exclusives) que 1) est vrai. Pour démontrer que 2) est faux, il est indispensable de définir précisément ce qu'est la notion de « réalité » d'une quantité physique (par exemple la « position »). EPR mettent en évidence une condition suffisante de « réalité » :
- Si, sans perturber en aucune manière l'état d'un système, on peut prédire avec certitude (avec une probabilité égale à l'unité) la valeur d'une quantité physique de ce système, alors il existe un élément de réalité correspondant à cette quantité physique.
Le « dispositif expérimental » (de pensée) proposé en 1935 est assez complexe, mais peut être décrit de manière plus simple sans en changer l'esprit. Soient deux photons P1 et P2 intriqués de manière à avoir un moment angulaire total égal à zéro (spins anti-corrélés). Les deux quantités physiques non-commutables utilisées dans le raisonnement sont : 1) Le spin mesuré selon une direction Sx 2) Le spin mesuré selon une autre direction Sz. Si on mesure P1 selon Sx, alors - sans aucunement perturber P2 (on suppose le principe de localité) on connaît nécessairement la mesure de P2 selon cet axe (l'opposé). De même, si on mesure P2 selon Sz, alors - sans aucunement perturber P1, on connaît nécessairement la mesure de P1 selon cet axe (l'opposé également). Donc, la mesure de P1 selon un axe et de P2 selon l'autre permet de prédire avec certitude la valeur des deux quantités physiques. Ces deux quantités possèdent donc une réalité objective, et par conséquent 2) est faux et 1) est vrai.Tel est le paradoxe formulé initialement par EPR.
Afin de prévenir toute critique, Einstein a identifié une faille possible dans sa démonstration: "On pourrait affirmer que la mesure de A ne modifie pas seulement l'état de A mais également celui de B. Dans ce cas, la mesure effectuée de la vitesse de B serait V'(B), vitesse de B après mesure de la position de A. On en déduirait un V'(A) qui serait différent de V(A), valeur de la vitesse de A au moment où on a mesuré la position de A. Dans ce cas, le principe d'incertitude serait toujours valable. Mais c'est impossible car dans notre Univers, on ne peut dépasser la vitesse de la lumière selon la relativité restreinte. Donc il suffit que A et B soient suffisamment éloignés et que les mesures soient effectuées de manière suffisamment rapides, pour qu'aucun signal ne puisse , partant de A, atteindre B avant que la mesure soit effectuée. On peut donc mesurer A sans perturber aucunement la mesure de B".
Niels Bohr répondit immédiatement. Sa réponse est relativement obscure (Jean Staune), même pour des physiciens professionnels: "La question essentielle est celle d'une influence sur les conditions même qui définissent les types possibles de prédiction relatives au comportement futur du système." Il semble affirmer que la mesure sur une particule aura bien un effet sur l'autre, où qu'elle se trouve.Einstein n'accepta jamais cette réponse. En effet, une telle influence doit être supra-lumineuse. "On ne peut échapper à cette conclusion (que la théorie quantique est incomplète), qu'en supposant que la mesure pratiquée sur une particule modifie (télépathiquement?) la situation réelle de l'autre particule, ou qu'en niant l'indépendance de situations réelles relative à des objets qui sont séparés spatialement les uns des autres. L'une et l'autre branche de l'alternative me semblent entièrement inacceptables." En effet, si lors de la mesure, les électrons sont suffisamment éloignés l'un de l'autre, un influence mutuelle doit être supralumineuse. Einstein soutenait le "principe de localité" et raillait cette "action fantôme à distance". En physique, le principe de localité, connu également sous le nom de principe de séparabilité, stipule que des objets distants ne peuvent avoir une influence directe l'un sur l'autre; un objet ne peut être influencé que par son environnement immédiat. Ce principe, issu de la relativité restreinte, a été précisé en ces termes par Albert Einstein.
c) Jonh Bell apporte une réponse.C'est en 1965 que jonh Bell montra qu'un test expérimental était possible, non avec des positions et des vitesses, mais avec les polarisations des photons. La polarisation d'un photon est aléatoirement "+" ou "-" quand elle est mesurée dans une direction donnée. Il est possible d'émettre un couple de photons (photons corrélés) qui donneront des réponses identiques quand on mesure leur polarisation selon une même direction. Mais si on mesure la polarisation des membres d'un couple selon des directions différentes, cette corrélation disparaît. Jean Staune compare cette situation à celle de jumeaux participant à un jeu télévisé. Ils donnent exactement les mêmes réponses aux mêmes questions. Il est possible qu'ils aient les mêmes aptitudes et qu'ils aient acquis les mêmes connaissances durant leur vie. Mais si la corrélation entre leurs réponses continue au fur et à mesure qu'on leur pose de nouvelles questions, alors, une hypothèse peut venir à l'esprit: les jumeaux communiquent entre eux d'une façon ou d'une autre. Lorsqu'on constate ce type de corrélation, soit les réponses au questions préexistaient dans le cerveau des jumeaux avant le début du jeu, soit c'est grâce à une communication au moment où on leur pose la question que la corrélation peut exister.
Dans une première hypothèse, les deux photons possèdent dès le début une polarisation, qui si elle est mesurée dans une direction quelconque X, donnera la réponse "+" par exemple. Mais, comme cela est vrai quelle que soit la direction X, chaque particule devrait porter en elle les caractéristiques de polarisation relatives à toutes les directions à la fois, ce qui est en contradiction avec les principes de base de la physique quantique. Il faut en conclure, et c'est la position d'Einstein, qu'il existe des variables cachées, qui, si elle étaient connues, permettraient de prédire le résultat des mesures. Mais il existe une deuxième possibilité à laquelle Bohr osait à peine faire référence lorsqu'il parlait "d'influence sur les conditions de l'expérience". Les particules ne sont porteuses d'aucune polarisation durant leur parcours vers les instruments de mesure. A l'arrivée, lorsqu'une des particules répond, de façon totalement aléatoire, "+" par exemple, l'autre, de façon totalement coordonnée, répond la même chose. Si la mesure n'avait pas été effectuée sur la première, alors une mesure sur la deuxième particule aurait été totalement aléatoire. Mais si on observe la réponse "+" sur la première particule, on sait avec une certitude absolue que la deuxième particule répondra "+" aussi. Or, les deux particules peuvent être éloignées dans l'espace et les mesures effectuées de façon suffisamment rapprochées pour qu'aucun signa allant à la vitesse de la lumière de puisse "informer" la seconde particule qu'une mesure est effectuée sur la première. Comment savoir quelle est la bonne hypothèse? C'est à jonh Bell qu'on doit d'avoir montré dans son article de 1965 que si on pose la question aux deux photons: "quelle est la valeur de ta polarisation en direction X" pour l'un et "en direction Y" pour l'autre, il existe des relations entre les résultats des mesures sur certains couples de photons, qui doivent être toujours être respectées si la première hypothèse est vraie. Ces relations sont exprimées par les "inégalités de Bell". Elles portent sur les résultats de séries de mesures effectuées sur des couples de photons dont la polarisation de chaque membre du couple a été mesurée dans une direction différente de son "jumeau". Si ces inégalités sont violées, c'est une démonstration de la fausseté de la première hypothèse (les particules portent en elles des propriétés bien déterminées avant la mesure). Il ne reste plus alors qu'à accepter la deuxième hypothèse.
Ces inégalités permettaient de lever un des deux obstacles à la réalisation d'expériences EPR. Mais en 1964, les moyens techniques étaient toujours insuffisants pour mettre en place concrètement ce type d'expérience.
d) Les expériences d'Alain Aspect - www2.cnrs.fr -Alain Aspect. Un éclaireur dans la lumièreLa réalisation d'expériences EPR a commencé à être techniquement envisageable à partir de 1969, un article ayant été publié montrant la faisabilité d'une expérience. Deux universités, Harvard et Berkeley, ont commencé à mettre en œuvre un protocole expérimental sur ces bases, et les expériences ont eu lieu en 1972. Les résultats furent contradictoires. Le problème était notamment une source de particules intriquées peu fiable et à faible débit. En 1976, la même expérience fut répétée à Houston avec une meilleure source de photons intriqués, de débit plus élevé. Mais aussi ces expériences n'étaient pas assez élaborées pour évacuer la possibilité de corrélations qui serait dues à une influence ou à un signal quelconque, classique, de vitesse infra-luminique se propageant entre les deux particules. En 1980, il manquait donc encore une expérience décisive vérifiant la réalité de l'état d'intrication quantique, sur la base de la violation des inégalités de Bell.
Alain Aspect a spécifié son expérience pour qu'elle puisse être la plus décisive possible, c'est-à-dire :
- Elle doit avoir une excellente source de particules intriquées, afin d'avoir un temps d'expérience court, et une violation la plus nette possible des inégalités de Bell.
- Elle doit mettre en évidence non seulement qu'il existe des corrélations de mesure, mais aussi que ces corrélations sont bien dues à un effet quantique (et par conséquent à une influence instantanée), et non à un effet classique qui se propagerait à une vitesse inférieure ou égale à celle de la lumière entre les deux particules.
- Le schéma expérimental doit être le plus proche possible du schéma utilisé par John Bell pour démontrer ses inégalités, afin que l'accord entre les résultats mesurés et prédits soit le plus significatif possible.
Rappel du schéma « idéal » de John Bell (source wikipedia)
Le schéma ci-dessus représente le schéma de principe à partir duquel John Bell a démontré ses inégalités : une source de photons intriqués S émet simultanément deux photons et dont la polarisation est préparée de telle manière que le vecteur d'état de l'ensemble des deux photons soit :
Alain Aspect, philippe Grangier et Gérard Roger ont mis au point une expérience de ce type à l'université Paris XI. En 1982, l'expérience livra un verdict implacable: si l"on choisit d'effectuer ces mesures sur les photons dans certaines directions, les résultats violent les inégalités de Bell. Einstein avait tort, le principe de localité vole en éclats.
Ainsi, la prédiction la plus incroyable de la physique quantique était vérifiée. Un des fondements de la science classique et de toute conception "raisonnable" du monde et du réel (selon la conception d'Einstein), venait de disparaître. [Si, sans perturber en aucune manière l'état d'un système, on peut prédire avec certitude (avec une probabilité égale à l'unité) la valeur d'une quantité physique de ce système, alors il existe un élément de réalité correspondant à cette quantité physique].
liens: La controverse Bohr-Einstein: irsamc.ups-tlse.fr -Einstein, Bohr et la mécanique quantique
yannick.bezin.perso.sfr.fr -Werner HEISENBERG PHYSIQUE ET PHILOSOPHIE (1955 – 1956)
www2.cnrs.fr -le débat bohr-einstein et l'intrication quantique à l'épreuve de l'expérience
linternaute.com -Ce paradoxe avec lequel Einstein rejetait le hasardeanpierrevarlenge.com -Duel au sommet (catégorie poids lourd !) : A. Einstein vs N. Bohr
lalibre.be -Le combat du siècle : Einstein face à Bohr Guy Duplat
en.wikipedia.org -Bohr-Einstein débats wikipedia.org -Congrés de Solvay (1927)
webastro.net/forum -Vidéo émouvante du congrès Solvay de 1927
futura-sciences.com -Atomes et miroir pour une expérience de pensée quantique d'Einstein
wikipedia.org -Principe de localité (physique) (soutenu par Einstein)
Le paradoxe EPR: wikipedia.org -Paradoxe EPR
astronomes.com -Le paradoxe EPR et la non-séparabilité
astrosurf.com/luxorion -Le paradoxe EPR
techno-science.net -Paradoxe EPR
futura-sciences.com -Le paradoxe EPR, ou paradoxe d'Einstein-Podolski-Rosen,
bibnum.education.fr -L’argument de Einstein, Podolsky et Rosen
plato.stanford.edu -L'argument d'Einstein-Podolsky-Rosen dans la théorie quantique
fruitymag.com -La non-localité et enchevêtrement
asmp.fr -3- La non-localité et la théorie de Bohm Jean Bricmont
futura-sciences.com -Paradoxe EPR : des signaux plus rapides que la lumière ?
wikipedia.org -Variable cachéewikipedia.org -Intrication quantique
wikipedia.org -Chat de Schrödinger
wikipedia.org -Inégalités de Bell
cours.espci.fr -LE « PARADOXE » EPR & L’INEGALITE DE BELL
youtube.com -Olivier Costa de Beauregard - EPR - 1998.mov
wikipedia.org -Bell test experiments
les expériences d'Aspect:
youtube.com -questions à Alain Aspect 17 mars 2012
wikipedia.org -Expérience d'Aspect feynman.phy.ulaval.ca -les expériences d'Aspect
ch.hubert.pagesperso-orange.fr -EXPERIENCE D'ASPECT par Charles Hubert
admiroutes.asso.fr -Expériences EPR, interaction d'échange et non localité
gate.free.fr -SOURCESDELUMIEREPOUR L'INFORMATIONQUANTIQUE
feynman.phy.ulaval.ca -LES EXPÉRIENCES D'ASPECT
3) La non-localité.
Suite à ce résultat pourtant inouï, une grande réunion fut organisée et de nombreux ouvrages furent édités et le résultat fur vulgarisé, mais il ne se passa rien ou presque. Pourtant, dorénavant, toute théorie physique relative à la nature du monde se devra d'intégrer la non-localité. Jonh Bell lui-même l'a proclamé à plusieurs reprises dans "speakable and unspeakable in quantum mechanics": "nous ne pouvons que l'intervention sur l'un des côtés ait une influence causale sur l'autre"; "Certaines corrélations particulières sont localement inexplicables. Elles ne peuvent être expliquées sans action à distance"... Même Jean Brickmont, l'un des porte-drapeau des physiciens les plus rationalistes et matérialistes l'a reconnu: "La non-localité est une propriété de la nature établie à partir d'expériences et de raisonnements élémentaires, indépendamment de l'interprétation que l'on donne au formalisme quantique. Par conséquent, toute théorie ultérieure qui pourrait remplacer la mécanique quantique devra également être non-locale".Il y a deux façons de considérer le phénomène: soit il s'agit d'une influence qui ne peut être véhiculée par de la matière ou de l'énergie, car elle ne pourrait pas aller plus vite que la lumière, et qui s'exerce d'une particule sur l'autre (on parle alors de non-localité), soit, comme le pensent une majorité de physiciens actuels, les deux particules forment un seul et même objet, même lorsqu'on les mesure dans des instruments pouvant, en théorie, être séparés par des milliers de km. Dans ce cas on parle plutôt de non-séparabilité, car les particules ne peuvent être séparées (tant qu'on n'a pas fait de mesure sur elles). Les deux descriptions sont équivalentes (selon Bernard d'Espagnat) car dans les deux cas, une violation de la séparabilité einsteinienne nécessite une interaction instantanée à distance, soit entre deux systèmes distincts, soit à l'intérieur d'un seul et même système étendu à tout l'espace. Il n'y a donc pas d'échappatoire possible: "nous sommes conduits à réviser radicalement nos conceptions relatives aux fondements même de la réalité" (Jean Staune).
"C'est la raison pour laquelle ce résultat est d'une telle importance: Il s'agit d'une évolution majeure de nos connaissances. Au-delà de cette expérience, toutes une série de visions du monde ne sont plus valables..." (Jean Staune). Alors pourquoi chacune ne ne parle t-il pas de la non-localité? Sans doute pour les mêmes raisons qu'il a fallu deux siècles pour nommer le VXIè siècle, le "siècle de la révolution copernicienne", d'autant plus que nous sommes dans une période de changement de paradigme, et même les esprits les plus brillants abandonnent avec réticence les concepts sur lesquels reposent leur vision du monde. Pour Jean Staune, aujourd'hui, de nombreux physiciens tendent à diminuer l'importance de la non-séparabilité, voire racontent-ils des choses fausses à son sujet. Ainsi jean Brickmont Peut-il écrire: "La majorité des physiciens n'est pas dérangée par le paradoxe EPR. Mais cette majorité se divise en deux types. Ceux du premier type expliquent pourquoi cela ne les dérange pas. Leurs explications tendent à être entièrement à côté de la question ou à contenir des assertions dont on peut montrer qu'elles sont fausses. Ceux du deuxième type ne sont pas dérangés et refusent de dire pourquoi. Leur position est inattaquable (il existe une variante de ce type qui dit que Bohr a tout expliqué mais refuse de dire comment)."
La désinformation la plus grave consiste à affirmer: "il n'y a aucune action à distance dans les expériences de type EPR" et à ne rien rajouter. On peut dire cela, à condition d'accepter que les deux particules forment un seul et même objet même lorsqu'elles sont dans des instruments de mesure séparés par de très grandes distances. Comment, dans une telle situation, parler d'action d'une particule sur l'autre puisqu'il n'y a plus qu'un seul objet. Il faut donc rajouter dans ce cas, que nos concepts familiers relatifs à l'espace et au temps doivent être remis en cause beaucoup plus profondément que s'il y avait une action fantôme.
Un exemple emblématique d'un scientifique effectuant ce type de démarche est celui du prix Nobel de physique Murray Gell-Man. Dans un ouvrage de vulgarisation, il affirme: "nul signal ne passe d'un photon à l'autre. Il n'y a aucune action à distance", laissant ainsi le lecteur penser que rien ne vient perturber notre vision du monde. Ce qui paraît incroyable, c'est qu'il est l'auteur, avec Jim Hartle d'une interprétation de la mécanique quantique visant à à restaurer l'objectivité forte (La nature possède une réalité objective, indépendante de nos perceptions sensorielles ou de nos moyens d'investigation). Or, dans ce cas, l'action à distance est la seule interprétation possible, comme l'a montré Bernard d'Espagnat!
A l'inverse, Jean Bricmont, tout en pourfendant le rapprochement de la science et de la religion, est d'une lucidité et d'une honnêteté irréprochables: il compare la non-localité à magicien (il ne s'agit que d'une analogie) capable d'agir à distance sur une personne en manipulant son effigie quelle soit la distance qui les sépare. Certes, on ne peut pas transmettre d'information en utilisant la non-localité, "mais les autres aspects sont bien là et ils sont déconcertants: instantanéité, individualité, non-décroissance avec la distance [...] contrairement à toutes les forces connues en physique [...] se propage plus vite que la vitesse de la lumière." Et Brickmont n'hésite pas à parler de propriétés "magiques" de la non-localité.
Pour conclure cet article, rappelons ce que disent Sven Ortoli et Jean Pierre Pharabod: "La physique quantique porte en elle les germes d'une immense révolution culturelle qui, pour le moment, n'a été réalisée qu'à l'intérieur d'un petit cénacle de scientifiques." Alors, la non-localité, porte ouverte vers une autre réalité?
Dans le prochain article, nous continuerons notre quête avec l'aide de Jean staune: vers un réalisme non physique...liens non-localité et intrication quantique:
br -Interventions dans le débat qui a suivi la conférence d'Alain Aspect
wikipedia.org -Principe de localité (physique)
outre-vie.forumactif.com -physique quantique: le principe de non localité
asmp.fr -La non-localité et la théorie de Bohm Jean Bricmont
unige.ch -De la non-localité ou le problème EPR2
forums.futura-sciences.com -non localité/intrication quantique
canal-u.tv/video -LA PHYSIQUE QUANTIQUE (SERGE HAROCHE)
chaouqi.net -La non-séparabilité
avec jonh wheeler: Un tour de magie quantique dans le passé avec des photons intriqués ?
wikipedia.org -Intrication quantique futura-sciences.com -Intrication quantique
it.scribd.com -Bell-John: Speakable And Unspeakable In Quantum Mechanics
cortecs.org -Physique quantique, implications philosophiques et affaire Sokal par Jean Bricmont
scribd.com -Jean-Bricmont: CONTRE LA PHILOSOPHIEDE LA MECANIQUE QUANTIQUE
intelligence -Le quark et le jaguar. Voyage au coeur du simple et du complexe
vincent.devictor.free.fr -L’objectivité,dans,la,recherche,scientifique
cairn.info -Kuhn et le problème de l’objectivité
Mes liens pour les articles "notre existence a-t-elle un sens?"
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Notre existence a-t-elle un sens? 5) première partie: Au-delà de cette limite, notre vision du monde
Par amourdelapeinture le 8 Août 2012 à 10:28Notre existence a-t-elle un sens? 5) première partie: Au-delà de cette limite, notre vision du monde n'est plus valable.
Cette série d'articles dans la catégorie "notre existence a t-elle un sens"? est l'expression de ce que j'ai écrit dans la présentation de mon blog: "Les merveilles de la nature me fascinent. Mes réflexions: le sens de l'Univers et de l'existence. En moi, il y a deux mondes: le monde extérieur du "faire"et le monde de l'intérieur, non conscient, mais tout autant réel. Ma devise: l'essentiel, c'est l'amour, amour du sacré. Mes modèles: Jésus (l'amour),Phytagore (la mathématique), Einstein (la physique)".
Je voudrais faire partager la lecture du livre de Jean Staune, notre existence a-t-elle en sens, avec mes réflexions et les liens qu'elle m'a permis découvrir à travers internet.
Ma quête est de retrouver (avec Jean Staune), le réanchantement du monde au cours des articles.
Mes articles déjà parus dans cette rubrique:Notre existence a-telle un sens? 1) à propos de la préface du livre par Trinh Xuan Thuan
Notre existence a-t-elle un sens? 2) Le désenchantement du monde (et de l'homme!)
Notre existence a-t-elle un sens? 3) Comment ébaucher un "traité de la condition humaine"?
Notre existence a-t-elle un sens? 4) vers de nouvelles lumières.
Je consulte souvent aussi:
astrosurf.com -UNE INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE DES SCIENCES
En exergue: "Quiconque n'est pas choqué par la mécanique quantique quand il la découvre ne l'a certainement pas comprise." Niels Bohr
1) Cadre conceptuel auquel a abouti l'évolution des connaissances Jusqu'aux années 1900: wikipedia.org -années 1900 en science.
a) -Nous vivons dans un univers où le temps, l'espace, l'énergie et la matière forment le cadre de ce qui est.
-Le principe de causalité règne en maître absolu: tout ce qui se produit dans l'univers a une cause physique. Selon ce principe, l'idée qu'une action effectuée à un endroit puisse avoir un effet à un autre endroit sans que le moindre lien existe entre les deux est absurde.
En physique, le principe de causalité affirme que si un phénomène (nommé cause) produit un autre phénomène (nommé effet), alorsl'effet ne peut précéder la cause. À ce jour, il n'a pas été mis en défaut par l’expérience, mais certaines théories envisagent une causalité inversée.
Le principe de causalité est une des contraintes réalistes imposées à toute théorie mathématiquement cohérente afin qu'elle soit physiquement admissible.
-L'Univers repose sur des bases sûres telle que les notions de force, de "trajectoire" et de point matériel, claires et distinctes et qui permettent de comprendre comment il fonctionne.
-Le réductionnisme est une méthode adéquate pour explorer la réalité.
b) Le déroulement de la science était plutôt serein au point qu'en 1900, Lord Kelvin annonçait que la fin de la physique était proche: "Rien de nouveau ne sera désormais découvert en physique. Les seuls progrès consisteront en des mesures de plus en plus précises." Pourtant, il était préoccupé par deux petits "nuages sombres", deux problèmes encore inexpliqués: l'expérience de Michelson et Morley et celle du rayonnement du corps noir. Or ces deux petits nuages deviendront deux tornades qui balayeront les conceptions de la physique de Newton: le relativité et la physique quantique. Dans ce article, nous examinerons d'abord la physique quantique.liens: cpa34.midiblogs.com -Cartes Postales Anciennes de l'Hérault
wikipedia.org -Preuve ontologique de Gödel de l'existence de Dieu
patriceweisz.blogspot.fr -Dieu n'est ps phénoménal (la preuve ontologique de Gödel)
tribunes.com -Une démonstration divine
philoreligion.com -l'existence de Dieu cause première ou éternel retour?
revue-klesis.org -L’argument fantastique La preuve ontologique repose-t-elle sur une ambiguïté ?
sergecar.perso.neuf.fr -causalité et non-causalité
persee.fr/web -Notes sur le principe de causalité
persee.fr -Fin de siècle, fin des sciences
2) Des notions de base étranges.
Préambule. canal-u.tv/video :LA LUMIÈRE La lumière a constitué depuis l'Antiquité un objet central de recherche. Cependant ce n'est qu'au XVIIe siècle que les théories physiques de la lumière, c'est-à-dire l'étude de la lumière et des couleurs au sens où nous l'entendons encore aujourd'hui, connurent leur véritable essor. Nous présenterons donc tout d'abord le cadre historique, conceptuel et expérimental à l'intérieur duquel se sont constituées les théories de la lumière et des couleurs au XVIIe siècle. Nous nous attacherons ensuite à suivre à travers l'analyse des principaux phénomènes (interférence, diffraction, polarisation) les enjeux du débat entre théories ondulatoires et corpusculaires. Nous consacrerons la dernière partie aux aspects contemporains des théories de la lumière dans leur rapport avec la structure atomique et la mécanique quantique.
a) Le problème du rayonnement du corps noir. En physique, un corps noir désigne un objet idéal dont le spectre électromagnétique ne dépend que de sa température. Le nom corps noir a été introduit par le physicien Gustav Kirchhoff en 1862. Le modèle du corps noir permit à Max Planck de découvrir la quantification des interactions électromagnétiques, qui fut un des fondements de la physique quantique. La loi de Planck décrit l'émission d'un corps noir de température : .
A la fin du XIXè siècle, le problème du "rayonnement du corps noir" reposait sur les anomalies du spectre d'un corps noir lorsqu'il est chauffé. Le rayonnement qu'il émet se situe d'abord dans le visible, puis dans l'ultraviolet. Il était alors impossible d'établir une loi rendant compte à la fois des observations dans l'ultra-violet et dans l'infrarouge (deux lois donnaient des approximations Approximations de la loi de Planck : lois de Wien, Loi de Stefan-Boltzmann). Ce problème, qui semblait mineur, déclencha le cataclysme conceptuel qui devait conduire à l'élaboration de la mécanique quantique.
Pour résoudre ce problème, Planck proposa en 1900 l'hypothèse des quanta: le rayonnement du corps se fait par quanta (entités invisibles) contenant chacune une énergie égale à hv, v étant la fréquence de la radiation et h une constante égale à 6,62.10 (puissance-34) joules-secondes. L'énergie est donc émise de façon discontinue. Au départ, Planck lutta contre sa propre théorie en essayant de l'intégrer de force dans la théorie classique. Mais il fallait se rendre à l'évidence, il n'y avait pas d'autre moyen d'expliquer le rayonnement du corps noir. Georges Gamow a imaginé la vie dans un univers où la constante de Planck serait plus élevée dans Mr Tompkins au pays des merveilles."Pour le comportement quantique des particules, Gamow propulse à deux reprises Tompkins dans un monde où la constante de Planck est particulièrement élevée dans une jungle d'Afrique, proche de 1, ce qui amène l'employé à observer des boules de billard taillées dans de l'ivoire d'éléphant quantique ayant un étrange comportement : trajectoire probabiliste jusqu'au choc avec une autre boule de billard, incertitude sur la vitesse et la position... Et une fois la boule enfermée dans le triangle de bois, sa position étant ainsi réduite, sa vitesse explose et elle part dans tous les sens, selon une infinité de trajectoires, avant de traverser cette barrière qui, selon la théorie quantique, empêche de retenir longtemps une particule à un endroit précis.
Lors de son deuxième voyage dans ce monde, Tompkins part avec le professeur dans un safari à la recherche de cette jungle quantique, où ils peuvent observer d'étranges comportements animaliers : une mouche excitée va former un nuage probabiliste autour d'eux, semblable au nuage électronique des atomes, jusqu'à ce que la tapette, placée dans une zone de forte probabilité, finisse par tuer la mouche. Il y a aussi une illustration du phénomène de l'interférence avec une chasse : un groupe d'animaux rabattus (des tigres par des humains dans la version de Gamow, des gazelles par des lions dans celle de Stannard) sur une haie continue présentant deux trous (les fentes de Young), formera, passés cette haie, des zones de plus fortes présences, à l'image des interférences ondulatoires".
b) Mais les ravages de h ne faisaient que commencer. En 1905, Einstein découvrait l'effet pho-électrique (La lumière peut créer un courant électrique en arrachant les électrons du métal), qui implique qu'elle soit constituée de corpuscules qui seront appelés "photons". Un électron est éjecté lors d'un choc avec un photon si celui-ci est porteur d'une énergie suffisante (E=hv), alors qu'aucun électron n'est éjecté, même si le nombre de photons incidents est important, lorsque l'énergie de photons est insuffisante. Ce résultat était encore plus surprenant que le premier car, si Newton avait conçu la lumière comme ayant une nature corpusculaire, cette conception avait été abandonnée avec le succès de la théorie ondulatoire de Maxwell. L'expérience des fentes d'Young confirmait largement cette théorie.
Les fentes de Young (ou interférences de Young) désignent en physique une expérience qui consiste à faire interférer deux faisceaux de lumière issus d'une même source, en les faisant passer par deux petits trous percés dans un plan opaque. Cette expérience fut réalisée pour la première fois par Thomas Young en 1801 et a permis de comprendre le comportement et la nature de la lumière. Sur un écran disposé en face des fentes de Young, on observe un motif de diffraction qui est une zone où s'alternent des franges sombres et illuminées.
Cette expérience permet alors de mettre en évidence la nature ondulatoire de la lumière.
On peut aussi réaliser cette expérience en mettant de l'eau dans un muret percé d'un trou de faible largeur. On observe un phénomène de diffraction: au-delà du trou, les vagues se répandent dans toutes les directions, alors qu'elles progressent en ligne droite si le trou est plus large. Si nous creusons deux trous de petite taille dans le muret, il y aura alors, au-delà du muret, deux phénomènes de diffraction, chacun centré sur un trou. Lorsque les vagues issues de ces deux trous se rencontreront, il se produira un phénomène d'interférence: à certains endroits, les vagues s'annuleront et l'eau sera calme (creux + bosse = plat), lorsqu'à d'autres, elles se renforceront (bosse + bosse = superbosse). Dans les creux, les ondes sont en opposition de phase, alors que dans les bosses, elles sont en phase.
Einstein, en montrant que la lumière est composée de particules, jeta un grand trouble chez les physiciens ainsi que le rapporte Banesh Hoffmann qui fut l'élève d'Einstein, dans "Létrange histoire des quantas": "Il est bon que le lecteur se rende compte par lui-même de la torture endurée par les physiciens de cette époque. Ils ne pouvaient faire autrement que de la supporter bon gré mal gré et erraient, ça et là, la mine sombre, disant d'une voix triste et plaintive que les lundis, mercredis et vendredis, ils considéraient la lumière comme une onde, et les mardis, jeudis, samedis comme une particule. Les dimanches, tout simplement ils priaient."
c) Puis ce fut le tour de la matière d'être prise dans le tourmente, en 1913, lorsque Niels Bohr introduit la discontinuité au coeur de l'atome, encore avec l'aide de h, en montrant que les électrons ne peuvent occuper que des orbites particulières autour du noyau, et qu'ils passent de l'une à l'autre sans passer par des orbites intermédiaires. Ici intervient alors la quantification du moment cinétique : selon l'hypothèse de Bohr : où est un entier positif non nul, et est la constante de Planck "réduite" (d'un facteur 2 ). Seules les orbites ayant ce moment cinétique ne rayonnent pas : les orbites sont donc "quantifiées" par le nombre entier n positif. Cette relation s'écrit :Ainsi, après la lumière, les quanta sont passés dans la matière.
d) Mais ça n'était pas terminé. Là où la certitude régnait, dans les lois newtoniennes sur le mouvement et les trajectoires, Werner Heisenberg établit son fameux "principe d'incertitude" dans lequel h joue un rôle central. Le principe d'incertitude (ou principe d'indétermination) énonce que, pour une particule massive donnée, on ne peut pas connaître simultanément sa position et sa vitesse. La relation mathématique est :
Une incertitude fondamentale existe donc dans la nature. On ne peut donc connaître de façon précise tout à la fois la position et la vitesse d'une particule. Une première interprétation a été: si on veut "voir" un électron, il faut "l'éclairer", donc lui envoyer des photons, ce qui le perturbe et modifie sa vitesse. Heisenberg illustra son point de vue en reprenant l'idée du microscope développée par son ami Burkhard Drude. En relevant la trajectoire d'un électron explique-t-il, je peux anticiper sa position et sa vitesse future. Mais ses dimensions sont tellement petites que je dois l'éclairer avec une "lumière" de très courte longueur d'onde également, par exemple des rayons g[10]. Heisenberg démontra ainsi que plus on essayait de préciser la position d'une particule plus son mouvement devenait incertain. L'énergie du rayonnement frappait l'électron et du même coup modifiait sa trajectoire. L'observateur "perturbait" en fait le système en cherchant à préciser les mesures de position et de vitesse. L'énergie absorbée par l'électron modifiait sa vitesse tandis que son mouvement dépendait maintenant d'un facteur extérieur. Un juste milieu devait être considéré, c'est le "principe de perversité", celui-là même qui imposera à Heisenberg la non-commutativité du produit des paramètres du mouvement.
La réalité est, en fait, bien plus étrange: on ne peut pas dire que les particules aient une position et une vitesse lorsqu'on ne les observe pas. La remarque de Michel Bitbol dans Mécanique quantique ("se représenter l'indétermination quantique autrement"), peut aider à s'en faire une idée. Plutôt que d'incertitude, on devrait parler d'indétermination. Ce principe représente la première différence cruciale qui existe entre la physique classique et la nouvelle physique qui naît ainsi en ce début de XXè siècle, et qu'on appellera "quantique". Elle nous montre que l'observation n'est plus neutre, elle agit sur l'objet observé.Mais un deuxième bouleversement se produisit lorsque, partant de l'idée que la lumière, considérée comme une onde, pouvait être également considérée comme formée de particules, Louis de Broglie montra en 1923 qu'il était possible d'attribuer une fréquence, et donc des ondes, aux particules matérielles. Cette "théorie ondulatoire de la matière" fut accueillie avec scepticisme, sauf par Einstein, mais des expériences la confirmèrent. Clinton Joseph Davisson et Lester Halbert Germer firent en avril 1925 une expérience permettant de prouver cette théorie et reçurent pour cela le prix Nobel en 1937.
liens: astrosurf.com -L'expérience de MICHELSON et MORLEY avec la physique classique
subaru.univ-lemans -le rayonnement du corps noir
media4.obspm.fr -La loi de Planck décrit l'émission d'un corps noir de température T
sciences.univ-nantes.fr -Définitions et lois du rayonnement Thermique
wikipedia.org -Catastrophe ultraviolette
wikipedia.org -Diffraction wikipedia.org -Interférence wikipedia.org -Déphasage
persee.fr -Banesh Hoffmann et Michel Paty, L'étrange histoire des quanta
wikipedia.org -Modèle atomique de Bohr wikipedia.org -Principe d'incertitude
futura-sciences.com -Inégalités de Heisenberg
astrosurf.com/luxorion -Les relations d'incertitudes de Heisenberg
webastro.net/forum -L’interprétation de Copenhague
futura-sciences.com -se représenter l'indétermination quantique autrement (M. Bitbol)
res-nlp.univ-lemans.fr -Relation de L. de Broglie
wikipedia.org -Expérience de Davisson-Germer
3) Lorsqu'un électron se rencontre lui-même. La matière s'évanouit? Onde ou corpuscule?
simulation interférence d'onde quantiqueRemplaçons maintenant la source de lumière par un canon à électrons capable d'envoyer les électrons un par un et donc ne pouvant pas interférer avec d'autres électrons. Ils arrivent un par un sur l'écran, a priori de façon complètement aléatoire. Pourtant, au bout d'un certain temps, les électrons forment eux aussi, comme c'est le cas pour la lumière, des franges d'interférence sur l'écran.
Si on ferme une des deux fentes, alors les électrons se répartissent sur tout l'écran comme le feraient des boules matérielles lancées par un canon. Il serait tout de même stupéfiant que l'électron qui arrive sur une fente se pose la question "tiens l'autre fente est ouverte, donc je vais simuler le comportement d'une onde".
Mais par quelle fente passent les électrons lorsque les deux fentes sont ouvertes? Pour le savoir, un détecteur est installé sur les fentes (il s'agit d'un jet de photons qui interfère avec les électrons). On constate que les électrons passent soit par une fente, soit par l'autre (comme des boules matérielles) et que les figures d'interférence disparaissent. C'est le même résultat que lorsqu'une seule fente est ouverte.
En résumé: -Lorsqu'une seule fente est ouverte, les électrons recouvrent tout l'écran.
-Lorsque les deux fentes sont ouvertes, bien que les électrons aient deux fois plus de possibilités de franchir le mur, ils se concentrent tous dans des zones qui n'occupent que la moitié de l'écran.
-Lorsque les deux fentes sont ouvertes mais que l'on contrôle par quelle fente passe chaque électron, les électrons recouvrent à nouveau tout l'écran.
Tous se passe comme si l'électron était une onde lorsqu'on ne l'observe pas, ce qui lui permet de passer par les deux trous en même temps et d'interférer (se rencontrer) avec lui-même. Mais dès qu'il est observé, ou qu'il interagit avec quelque chose (un photon par exemple), il montre son visage de particule. Une telle transition est possible car il se produit un phénomène étonnant: la "réduction du paquet d'ondes".
La mesure est une réduction du paquet d'onde; obtention d'une valeur unique, projection de l'état quantique.
Si la mesure de la grandeur physique A, à l'instant t, sur un système représenté par le vecteur donne comme résultat la valeur propre , alors l'état du système immédiatement après la mesure est projeté sur le sous-espace propre associé à : Où est la probabilité de trouver comme résultat la valeur propre et est l'opérateur projecteur défini par
Avec le degré de dégénérescence de la valeur propre et les les vecteurs de son sous-espace propre.
Ce postulat est aussi appelé "postulat de réduction du paquet d'onde".
L'électron-onde, "étalé" dans l'espace comme toute onde, devient instantanément un corpuscule très petit. Mais inversement, quand je ne l'observe pas, il "rejette" son masque de particule et revêt son masque d'onde. Pour Jean Staune, le côté irritant de cette situation, c'est que nous ne verrons jamais un électron sous sa forme ondulatoire, car il agit tel des élèves prenant une posture d'enfants sages lorsque le directeur ouvre la porte et ne reprenant le chahut qu'après son départ. Seules des expériences telles celles que nous venons de décrire, nous montrent, de manière indirecte, que l'électron paraît bien être dans un état ondulatoire lorsqu'il n'est pas observé. Steven Ortoli et Jean pierre Pharabod, eux, utilisent l'image du poisson soluble. Un poisson nage dans une mer boueuse: le pêcheur ne le voit pas. Pour la physique quantique, le poisson n'est pas en un point précis, il est "dissous" dans la mare, c'est un poisson soluble. C'est uniquement quand on le pêche qu'on le trouve.De même si on le rejette à l'eau, se re-dissout-il!
Construisons maintenant une représentation de l'expérience:
1) lorsqu'une seule fente est ouverte, les électrons sont ondulatoires dès qu'ils quittent le canon et passent en état ondulatoire par la fente ouverte. Ils diffractent, ce qui leur permet d'aller sur tout l'écran.
2) Lorsque les deux fentes sont ouvertes, "il n'y a pas d'autre issue possible, la dure conclusion est inévitable...que nous le voulions ou non, cet électron isolé est passé par les deux ouvertures en même temps, et à la sortie, il a interféré avec lui-même." Bien sûr, il ne se coupe pas en deux, mais il y passe sous forme ondulatoire.3) Lorsque le contrôle est mis en place sur les fentes, un première réduction du paquet d'ondes a lieu? L'électron se réduit et passe par une fente et une seule sous forme de particule. Dès qu'il a quitté la fente, il redevient sous forme ondulatoire, mais il ne peut plus interférer avec lui-même, étant passé sous une seule fente. il ne peut que diffracter. Le résultat est le même que si une seule fente est ouverte.
Ce qui vient d'être dit est vrai pour toutes les particules. En fait, il s'agit d'une première approche de la mécanique quantique et la réalité est même plus étrange et complexe: selon le principe de complémentarité de Bohr, il faut imaginer que l'électron est à la fois onde et particule (ce que Bohr aurait considéré comme dénué de sens). On ne peut donc même plus se représenter ce que l'électron (ou tout autre particule) est réellement, sa nature est contradictoire avec le sens commun...
Mais qu'en est-il des atomes? Eux aussi permettent d'obtenir, en les projetant sur des cristaux, des phénomènes de diffraction et d'interférence: ce sont des ondes eux aussi quand on ne les observe pas. Ainsi, ce que l'on pouvait croire uniquement du domaine subatomique concerne aussi les atomes. Or les nous et les objets qui nous entourent sont constitués d'atomes. C'est ce qu'on traduit Ortoli et Pharabod dans "Le cantique des Quantiques": Les objets que nous connaissons, les êtres vivants, ne sont pas des assemblages de micro-objets mais des combinaisons d'entités élémentaires qui, elles, ne sont pas des objets." Mais non seulement la notion d'objet est remise en cause, mais c'est la notion de trajectoire qui disparaît. Quand l'électron n'est pas observé, il n'a pas de trajectoire puisqu'il est partout à la fois. Mais si on le place dans un dispositif tel qu'une chambre à bulle, on fera alors apparaître une trajectoire en interagissant avec lui.Autre conclusion: il est impossible de prévoir en quel point de l'écran un électron particulier va arriver, même si on connait avec la plus grande précision les caractéristiques du canon à électrons, car la réduction du paquet d'ondes est un phénomène aléatoire. La physique quantique introduit donc un indéterminisme radical dans notre monde. Mais elle pourra prédire avec précision les figures que formeront des milliers de particules arrivant sur un écran.
liens: sciences.univ-nantes.fr -physique quantique
wikipedia.org -Interférences à un seul électron wikipedia.org -Diffraction
colorado.edu/physics -Interférence électronique
rsta.royalsocietypublishing.org -Electron interference: mystery and reality
futura-sciences.com -Choix retardé : quand la mécanique quantique "agit" sur le passé
forums.futura-sciences.com -onde ou particule?
matierevolution.fr -Qu’est-ce que la dualité onde-corpuscule
res-nlp.univ-lemans.fr -Dualité onde-particule et principe de Heisenberg
cours.espci.fr -« DUALITE ONDE-CORPUSCULE » - LES ONDES DE MATIERE
mon.ftp.a.moi.chez-alice.fr -dualité onde particule
etudes.ecp.fr/physique -Dualité onde-corpuscule
158.64.21.3/physics -Dualité onde - corpuscule
ensta-paristech.fr -Conséquences de la dualité onde-corpuscule
moodle.insa-toulouse.fr -Les Postulats. Le Principe de correspondance
wikipedia.org -la réduction du paquet d'ondes
tourgueniev69.tripod.com -Le principe de réduction du paquet d'ondes réexaminé
wikipedia.org -Postulats de la mécanique quantique
culture-sf.com -Le cantique des quantiques : Le monde existe-t-il ?
Après cette rapide introduction à la physique quantique, nous allons faire connaissance dans le prochain article avec la non-localité, porte ouverte vers une autre réalité...
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Par amourdelapeinture le 2 Août 2012 à 20:58
Notre existence a-t-elle un sens? 4) Vers de nouvelles "lumières"
Cette série d'articles dans la catégorie "notre existence a t-elle un sens"? est l'expression de ce que j'ai écrit dans la présentation de mon blog: "Les merveilles de la nature me fascinent. Mes réflexions: le sens de l'Univers et de l'existence. En moi, il y a deux mondes: le monde extérieur du "faire"et le monde de l'intérieur, non conscient, mais tout autant réel. Ma devise: l'essentiel, c'est l'amour, amour du sacré. Mes modèles: Jésus (l'amour),Phytagore (la mathématique), Einstein (la physique)".
Je voudrais faire partager la lecture du livre de Jean Staune, notre existence a-t-elle en sens, avec mes réflexions et les liens qu'elle m'a permis découvrir à travers internet.
Ma quête est de retrouver (avec Jean Staune), le réanchantement du monde au cours des articles.
Mes articles déjà parus dans cette rubrique:
Notre existence a-telle un sens? 1) à propos de la préface du livre par Trinh Xuan Thuan
Notre existence a-t-elle un sens? 2) Le désenchantement du monde (et de l'homme!)
Notre existence a-t-elle un sens? 3) Comment ébaucher un "traité de la condition humaine"?
Je consulte souvent aussi:
astrosurf.com -UNE INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE DES SCIENCES
En exergue: "Notre science n'est plus ce savoir classique, nous pouvons déchiffrer le récit d'une nouvelle alliance. Loin de l'exclure du monde qu'elle décrit, la science retrouve comme un problème l'appartenance de l'homme à ce monde." Ilya Prigogine
1) Le changement de paradigme.
Le XXè siècle a vécu en science un évènement rare: un changement de paradigme. Un paradigme est une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle cohérent de vision du monde qui repose sur une base définie (matrice disciplinaire, modèle théorique ou courant de pensée). Au xxe siècle, le mot paradigme était employé comme terme épistémologique pour désigner un modèle de pensée dans des disciplines scientifiques.
l'emploi le plus répandu se trouve chez le philosophe et sociologue des sciences Thomas Samuel Kuhn qui l'utilisait pour désigner un ensemble de pratiques en science. Le terme est cependant souvent inapproprié et Kuhn lui-même préférait utiliser les termes de science exemplaire et de science normale qui lui semblaient contenir un sens philosophique plus exact. Cependant, dans son livre La structure des révolutions scientifiques, Kuhn définit un paradigme scientifique comme suit :
- un ensemble d'observations et de faits avérés ;
- un ensemble de questions en relation avec le sujet qui se posent et doivent être résolues ;
- des indications méthodologiques (comment ces questions doivent être posées) ;
- comment les résultats de la recherche scientifique doivent être interprétés.
Sur le plan scientifique, un paradigme est donc l'ensemble des règles et des conceptions, (ou des croyances!), qui constituent les fondements d'une science. Au "paradigme ptoloméen" qui fut en vigueur pendant plus de1500 ans, succédera le "paradigme newtonien" qui lui-même a été remplacé par "le paradigme einsteinien."
Comment un paradigme se substitue-t-il à un autre?
Examinons la thèse de Kunh sur la structure des révolutions scientifiques:
-Kuhn présente l'évolution des idées scientifiques comme le produit d'une dynamique discontinue, dont le cours s'organise en deux grandes phases alternatives : la science normale ("science classique" et la science extraordinaire
-Des crises se produisent du fait que la science classique ne parvient pas à expliquer certains faits.
-Une véritable révolution se produit: des concepts radicalement différents de ceux de la science classique apparaissent pour expliquer ces faits.
-Une bataille (parfois violente) se déroule alors, qui peut durer de quelques années à un siècle entre les tenants de l'ancien et du nouveau paradigme.
-Puis le nouveau paradigme s'impose et sert de fondement à une nouvelle science qui deviendra à son tour classique.
Ainsi, l'évolution des sciences n'est pas " un long fleuve tranquille", mais une suite de crises: "[...] C'est plutôt une reconstruction de tout un secteur sur de nouveaux fondement, reconstruction qui change certaines des généralisations théoriques les plus élémentaires de ce secteur [... ] Quand la transition est complète, les spécialistes ont une tout autre manière de considérer leur domaine, ses méthodes et ses buts."
Scientifiques: Thomas Samuel Kuhn
wikipedia.org -La Nouvelle alliance (essai)
les-etats-d-anne.over-blog.com -le goût du risque par isabelle stengers (belles images)
matierevolution.fr -Les idées d’Ilya Prigogine
philosophie.philisto.fr -Les révolutions scientifiques
linternaute.com/video -Ptolémée et les cartes dailymotion.com/video -Ptolémée et les cartes
phi2080.uqam.ca -L’image du monde de Newton à Einstein
youtube.com -Albert Einstein - Comment je vois le monde (extraits 1-2)
cquantique.com -quantique_Nouvelle science, nouvelle spiritualité
er.uqam.ca -La philosophie des sciences après Kuhn par Robert Nadeau
2) Résistances aux changements de paradigme?
Le passage d'un paradigme à un autre est loin d'être un "fleuve tranquille", processus cumulatif, réalisable à partir de variantes de l'ancien paradigme. C'est plutôt une reconstruction sur de nouveaux fondements, reconstruction qui change des généralisations théoriques les plus élémentaires. Quand la transition est complète, les spécialistes du domaine ont une toute autre façon de considérer leur domaine, ses méthodes et ses buts.
Mais les résistances au changement de paradigme sont nombreuses et empêchent souvent les scientifiques de voir les faits. Ainsi, lorsqu'en juillet 1054, une étoile explosa et devint pendant quelques jours la plus brillante dans le ciel, les astrologues occidentaux qui scrutaient les cieux l'avaient forcément remarquée, pourtant, aucune trace, aucun témoignage n'en subsistent. Car le paradigme dominant à l'époque était le paradigme aristotélicien qui affirmait que les cieux étaient immuables et une telle "anomalie" était impensable et les intellectuels de l'époque se sont dépêchés de l'oublier. C'est grâce aux archives des chinois, ancrés dans un autre paradigme, admettant les changements célestes, que nous connaissons la date exacte de l'explosion de ce qui est aujourd'hui la nébuleuse du crabe.
Certains problèmes peuvent bien être résolus dans le cadre d'un paradigme, alors que d'autres, qui paraissent au premier abord semblables, ne peuvent l'être que grâce à un autre paradigme. Ce fut le cas lorsqu'on détecta des anomalies dans l'orbite de mercure. On chercha une autre planète, comme on l'avait fait après la détection des anomalies dans l'orbite d'Uranus, ce qui avait permis de découvrir neptune. Mais on ne trouva pas d'autre planète. En fait, elle n'existe pas, les anomalies de mercure s'expliquent grâce à un autre paradigme: la relativité générale d'Einstein.
Certains concepts, refusés dans le cadre d'un paradigme, peuvent être à nouveau acceptés, mais d'une nouvelle façon, dans le cadre d'un autre paradigme. Ainsi, les alchimistes affirmaient que les éléments pouvaient se transmuter, que le plomb pouvait se transformer en or. Cette idée semblait totalement discréditée dans le cadre de la science et de la chimie du XIXè siècle. Mais aujourd'hui, les transmutations des éléments sont un phénomène quotidien dans les grands accélérateurs utilisés par la physique nucléaire, ce qui ne cautionne pas pour autant la démarche des alchimistes.
La science apparaît plus objective que la philosophie. Mais ce schéma d'évolution de la science (existence d'un paradigme, crise, déstabilisation du paradigme dominant, élaboration d'un nouveau paradigme, reconnaissance du nouveau paradigme), suppose en fait l'existence de nombreux phénomènes affectifs, voire obscurantistes comme les "excommunications" des hérétiques en science. Doit-on pour autant accepter les idées relativistes, telles celles de Feyerabend pour qui "tout se vaut" ou accepter des spéculations absurdes sous prétexte qu'il s'agit peut-être de nouveaux paradigmes à venir? C'est pour cette raison que je ne présente pas mes articles "au commencement du temps" comme étant scientifiques, ni comme des hypothèses, mais comme ma "lecture" du livre des frères Bogdanov, lecture qui me permet d'approfondir mes connaissances, de partager et de m'exprimer avec jubilation. Pourtant, la théorie de la dérive des continents de Wegener pouvait sembler farfelue avant la découverte des dorsales océaniques, montrant que les continents étaient comme des tapis glissant sur la lave présente sous l'écorce terrestre. L'existence en Afrique et en Amérique du Sud, de fossiles présents dans les mêmes couches géologiques aurait pu en faire réfléchir certains.
liens: jcboulay.free.fr/astro -M1, nébuleuse du Crabe NGC 1952
interpc.fr -Aistote, Descartes, Korzybski: trois visions de l'homme et du monde
wikipedia.org la sémantique générale de Alfred Korzybski
cosmosaf.iap.fr -la relativité générale
wikipedia.org -Feyerabend: Anarchisme épistémologique
3) Nouveaux paradigmes au XXè siècle:
Ce siècle a vu surgir toute une série de nouveaux paradigmes, certains bien établis, d'autres en cours de gestation. Ils sont issus tout d'abord de l'infiniment petit avec la physique quantique et de l'infiniment grand avec l'astrophysique. Ils se sont ensuite étendus en logique, puis dans l'étude de la vis (biologie) et enfin dans celle de la conscience.
Dans les nouveaux concepts, il est question d'incomplétude, d'imprédictibilité, d'incertitude, d'indécidabilité... On pourrait croire qu'il s'agit d'un recul du savoir, d'une abdication de l'homme devant des mystères qui le dépassent. Au contraire, la méthode scientifique permet de savoir les raisons pour lesquelles nous ne savons pas et souvent, les raisons pour lesquelles nous ne saurons jamais certaines choses. C'est un renversement de perspective qui est u progrès un échec de la science. L'ancien paradigme (scientiste à mes yeux), était fondé sur le scientisme (le "nous ne sommes rien d'autre que des paquets de neurones" de certains neurologues) et refermait sur lui-même le réel. Les nouveaux paradigmes permette d'ouvrir d'autres conceptions que les sciences nous donnent de l'homme et de l'Univers. Malgré leur diversité, leur convergence nous permet de parler d'un nouveau paradigme global. Ce phénomène est semblable à celui du passage de la vision du monde du Moyen-Âge à celle des Temps Modernes, dont l'évolution des disciplines sur une longue période (et pas toutes en même temps) a permis l'apparition d'une nouvelle synthèse, la science classique ou moderne. Le passage de cette modernité à l'ensemble des nouveaux paradigmes est souvent appelé la "postmodernité".
Jean Staune décrit l'objectif ainsi son ouvrage: "examiner à la fois les éléments essentiels de cette mutation et dans quelle mesure ils renouvellent les réponses à la question: "notre existence et celle de l'Univers ont-elles un sens, ou sommes-nous là par un pur hasard?"
liens: cquantique.com -Nouvelle science, nouvelle spiritualité
unisson06.org -Pour un Nouveau Paradigme : Introduction
4) Structuration des articles qui vont suivre, principaux chapitres.
edelo.net/chaos -De la s.a. (science absolue) à la s.a.r.l. (science à rationalité limitée)
weblettres.net/blogs -tableau de Gauguin : D'où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Ou allons-nous ?
a) Qu'est-ce que le réel? Cet article traitera des fondements de la matière et de la physique quantique.
b) D'où venons-nous , où allons-nous? C'est à l'astrophysique que nous nous adresserons.
c) Sommes-nous ici par hasard? Nous verrons l'avis des théoriciens de l'évolution.
d) Qu'est-ce que l'homme? Une exploration des sciences du cerveau et de la conscience.
f) Les mathématiques ont-elles un lien avec une forme de transcendance? Sont-elles une simple construction de l'esprit humain ou ou existe-t-il un monde des mathématiques que nous découvrons progressivement et avec lequel l'esprit humain a un lien privilégié?
Quelques remarques sur cette structuration:
-Les théories actuelles en physique et en astrophysique ou en astronomie sont satisfaisantes pour l'ensemble des non-matérialistes, alors que celles qui dominent en biologie et en neurologie sont, elles favorables aux matérialistes. L'objectivité parfaite est impossible, surtout lorsqu'il s'agit d'interprétation, mais dans la démarche, il est important de se garder de toute idéologie pour ne se laisser guider que par les faits.
-Un décalage semble se perpétuer depuis 500 ans entre les progrès réalisés par les sciences de la matière et et ceux obtenus dans les sciences de la vie et de la conscience qui ont près d'un siècle de retard sur les sciences de la matière. La cause en est que les progrès des sciences de la vie dépendent en partie des moyens techniques fournis par les sciences physiques. L'apogée de la période classique en physique et en astronomie se place à la fin du XIXè siècle, alors que le sommet de cette même période classique dans les sciences de la vie et de la conscience ne date que de la fin du XXè siècle et nous y sommes encore.
-Des mutations fondamentales vont (donc?) se produire dans les sciences de la vie, parce qu'elle ont déjà eu lieu dans les sciences de la matière. Les biologistes et les neurologues refusent encore (dans leur majorité) tout nouveau concept dans leur discipline provenant de la révolution ayant eu lieu en physique. Cela confirme la difficulté et la problématique que nous avons évoquée concernant les changements de paradigme. Mais il semble bien probable qu'une révolution conceptuelle traversera les sciences de la vie et de la conscience au XXIè siècle. En effet, les causes de cette révolution existent déjà. C'est comme un tsunami dont la vague se serait déjà formée, mais qui n'aurait pas encore atteint la côte. En effet, l'évolution du savoir, même s'il existe des décalages pouvant atteindre jusqu'à un siècle, est homogène dans le long terme. Et les molécules impliquées dans l'évolution de la vie dans le fonctionnement du cerveau sont des objets dont les modifications reposent sur des phénomènes quantiques.
liens: prismedetete.net -Les révolutions scientifiques : pipettes, équations et barricades
edelo.net -De la s.a. (science absolue) à la s.a.r.l. (science à rationalité limitée)
docteurangelique.forumactif.com -Qu’est-ce que le réel ? PAROLES DU PAPE BENOIT XVI
cafe-philo-des-phares.info -Qu'est-ce que la réalité ? par edgar morin
niarunblogfr.unblog.fr -derrière la théorie du chaos: un ordre strict
mlikahamdi.unblog.fr -mathématiques et discours politique!
sciences.blogs.liberation.fr -DIEU, HAWKING ET LA PHYSIQUE... HÉLAS !
maquerelleduvrai.hautetfort.com -Des miracles sans Dieu (de l'immanence et des mathématiques)
math.ens.fr -culture math Ressources pour les enseignants de mathématiques
igdss.lu/medias/pdf -LES SCIENCES MATHEMATIQUES A L’AUBE DU 21e SIECLE
journal-integral.blogspot.fr -A l'heure d'une crise systémique sans précédent
A bientôt dans mon prochain article qu'est-ce que le réel?
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Par amourdelapeinture le 7 Juillet 2012 à 21:04
Notre existence a-t-elle un sens? 3) Comment ébaucher un "traité de la condition humaine"?Cette série d'articles dans la catégorie "notre existence a t-elle un sens"? est l'expression de ce que j'ai écrit dans la présentation de mon blog: "Les merveilles de la nature me fascinent. Mes réflexions: le sens de l'Univers et de l'existence. En moi, il y a deux mondes: le monde extérieur du "faire"et le monde de l'intérieur, non conscient, mais tout autant réel. Ma devise: l'essentiel, c'est l'amour, amour du sacré. Mes modèles: Jésus (l'amour),Phytagore (la mathématique), Einstein (la physique)".
Je voudrais faire partager la lecture du livre de Jean Staune, notre existence a-t-elle en sens, avec mes réflexions et les liens qu'elle m'a permis découvrir à travers internet.
Ma quête est de retrouver (avec Jean Staune), le réanchantement du monde au cours des articles.
Mes articles déjà parus dans cette rubrique:
Notre existence a-t-elle un sens? 2) Le désenchantement du monde (et de l'homme!)
Notre existence a-telle un sens? 1) à propos de la préface du livre par Trinh Xuan Thuan
Je consulte souvent aussi: astrosurf.com -UNE INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE DES SCIENCES
En exergue: "Quoi! La condition humaine n'était pas le titre d'un grand ouvrage de philosophie? Je me rappelle l'étonnement, l'émotion, presque la colère, qu'un tel titre ait pu être disponible pour un roman, si poignant soit-il." Jean Fourastier
1) La philosophie et la question "comment vivre?."
wikipedia.org -Décalogue de l'église réformée de Gléresse
*Nous l'avons vu dans l'article précédent, une des caractéristiques fondamentales de l'homme est de s'interroger sur la nature et le pourquoi des choses ainsi que sur sa propre destinée. Avec la science, il y a 2 600 ans 2 000 ans, sont nées de nombreuses doctrines, indépendamment les unes des autres, mais répondant toutes à la question "comment vivre?"
Les grandes écoles philosophiques grecques.
Les textes de la Bible et des Evangiles.
Les différentes écoles de l'Hindouisme et les enseignements de Bouddha.
La doctrine de Lao-Tseu et la philosophie de Confucius.
Elles divergent sans doute sur le "pourquoi" des choses, mais, en revanche elles sont en accord sur la façon dont l'humanité doit vivre. On retrouve les Dix commandements sous une forme ou sous une autre dans toutes ces écoles de pensée.
*"Aucune de ces doctrines n'encourage le viol, le mépris de l'autre, mais toutes affirment que l'amour vaut mieux que la haine, la sincérité que le le mensonge, l'altruisme que l'égoïsme...". Cinq milliards d'hommes sur le six milliards vivant actuellement sur terre se rattachent directement ou indirectement aux valeurs propagées par ces textes, ce qui montre que l'humanité a reconnu que le réponse à la question "comment vivre?" se trouve dans cette voie. Mais il faut reconnaître que 2 500 ans d'histoire ont aussi montré qu'elle était incapable de l'appliquer.
*Dans l'article précédent, 2) Le désenchantement du monde (et de l'homme!), nous avons évoqué la montée en puissance de la science et le désenchantement qui en est résulté: C'était en partie pour délivrer leurs contemporains de la peur qui découlait de la croyance selon laquelle leur destin dépendait du bon vouloir des dieux que Démocrite, Leucippe, Epicure ont défendu leur théorie, la première "théorie atomique", qui explique la genèse du monde. Nous avons ainsi progressivement assisté au triomphe du "faire", et à des progrès fulgurants du "vivre" et de la technologie, mais le "comment vivre?" de toutes ces doctrines a plutôt été laissé-pour-compte:
-A la fin du XVIIIè siècle et au XIXè siècle: les ballons, les machines à vapeur, les trains, la compréhension des lois de l'électricité et du magnétisme.
-Au XXè siècle, les automobiles, les avions, le nucléaire, les satellites, l'informatique, les communications planétaires, les manipulations génétiques.
*Il reste donc une question fondamentale: celle de la condition humaine. Sommes nous, comme le pensent Jacques Monod, Francis Crick et Jean-Pierre Changeux, des "paquets de neurones perdus dans l'immensité indifférente de l'Univers"? Ou existe-t-il un autre niveau de réalité que celui dans lequel nous vivons actuellement? Si oui, pouvons-nous entrer en contact avec lui, comment le pensent tours les grandes traditions de l"humanité?
doctrines: sandys.unblog.fr -Les grands courants de la pensée philosophique
philolatresne.free.fr -Philosopher pour s’ouvrir au monde
bible.catholique.org wikipedia.org -Bible bibliotheque.editionsducerf.fr -La bible de Jérusalem
wikipedia.org -Evangiles evangile-et-liberte.net -Les évangiles apocryphes
wikipedia.org -Hindouisme Choklinghindouisme-aum.skyrock -Shiva
wikipedia.org -Bouddha nidish.unblog.fr -Milarépa est un film tibétain, de Neten
wikipedia.org -Lao Tseu poesie-citation.fr -Lao-Tseu wikipedia.org -Tao-Te-King
wikipedia.org -Confucius seeraa.com -china-spirituality confucius ilm.free.fr -Confucius et la sagesse humaniste
wikipedia.org -Le Décalogue bibleetnombres.online.fr -Les 10 commandements selon la parole de DIEU
le comment vivre?
atheisme.free.fr -Quiconque s'agenouille devant Dieu se façonne à se prosterner devant un roi
scienceshumaines.com -Comment vivre sans Dieu ?
web-libre.org -Manipulation génétique : quand, comment et pourquoi?
societe-et-moeurs.oboulo.com -L'utopie de la communication, le mythe du "village planétaire"
2) La question fondamentale: la condition humaine.
internat.martinique.free.fr -La condition humaine - MAGRITTE
Cette question est certainement une des plus importantes qui se pose à nous actuellement. Comme on vient de le voir, le "comment vivre?" a déjà eu des réponses depuis des millénaires, même si je pense qu'il a été tout de même été laissé-pour-compte. Kant nous a rappelé qu'une société dans laquelle tout le monde mentirait, volerait ou mépriserait son prochain serait invivable. Certes, des questions cruciales se posent encore à nous: "comment guérir le cancer?", "comment nourrir tous les hommes"?, "comment remplacer les énergies fossiles?". Mais l'humanité a résolu la plupart des questions portant sur le fonctionnement de la nature et du corps humain.
Cette question a des implications sur la plupart des actes ne notre vie quotidienne. Avec juste raison, Jean Staune nous met en garde: "regardez votre conjoint et imprégnez-vous de l'idée que votre amour ne reposerait que sur la sécrétion de quelques hormones. Regardez vos enfants et admettez, comme vous l'enseignera tout bon sociobiologiste que votre amour pour eux provient uniquement d'un gène choisi par la sélection naturelle". Cela fait frémir. Le grand Erwin Schödinger a écrit (dans l'esprit et la matière): "Cher lecteur, ou mieux encore, chère lectrice, rappelez-vous les yeux brillants et joyeux avec lesquels votre enfant vous éclaire quand vous lui apportez un nouveau jouet, puis laissez le physicien vous dire qu'en réalité rien n'émerge de ces yeux; en réalité, la seule fonction objectivement décelable est d'être continuellement frappés par des quanta de lumière et de les recevoir. En réalité! Etrange réalité! quelque chose semble manquer en elle." En fait, j'ai du mal à me persuader que mes joies, mes peines, mes souvenirs, mon libre arbitre ne sont qu'un "truc de neurones". Je ne peux regarder une fleur, un papillon, un coucher de soleil en pensant que l'Univers est dépourvu de signification. Est-ce la signification de la boutade de Woody Allen: "Si Dieu n'existe pas, j'ai payé ma moquette beaucoup trop cher!"? Pour Saint Exupéry, une telle question sur la condition humaine peut certainement modifier tant notre environnement que notre vision de l'univers: "C'est là un bien grand mystère. Pour vous qui aimez aussi le petit prince comme moi, rien de l'Univers n'est semblable si quelque part, on ne sait où, un mouton que nous ne connaissons pas a, oui ou non, mangé une rose...Regardez le ciel. Demandez-vous: le mouton, oui ou non, a-t-il mangé la fleur? Et vous verrez que tout change... Et aucune grande personne ne comprendra jamais que que ça a tellement d'importance!"
En dernier lieu, la condition humaine est une question fondamentale, car, si les réponses à la question "comment vivre", apportées depuis les millénaires par des conceptions non matérialistes du monde s'avèrent être des illusions, les valeurs minimales à respecter ne vont-elles pas voler en éclat, au profit de conceptions d'apprentis sorciers désireux de modifier l'être humain et d'adeptes de l'intelligence artificielle désireux de nous remplacer par des robots?
3) Sauvegarder les valeurs? Comment?
Seule une transcendance peut servir de fondement. Si elle n'existe pas, il nous faut respecter "une morale sans fondement".
André Comte-Sponville a montré dans "morale sans fondement", que nous ne pouvions fonder nos valeurs et notre morale:
-Ni sur l'homme (comme le pensent les humanistes matérialistes) car il est capable du pire.
-Ni sur la nature (comme le pensent les écologistes) car elle est amorale.
-Ni sur l'histoire (comme le pensent les marxistes) car elle ne possède pas un sens précis.
-Ni sur la science (comme le pensent les scientistes) car, comme la nature, elle ne peut aborder les questions de morale.
Un philosophe comme André Comte-Sponville en est certainement capable, mais on peut douter qu'une société dans son ensemble le soit, si son unique cadre conceptuel est celui du "désenchantement du monde". D'autant plus que Luc Ferry a montré l'extrême difficulté, voire l'incohérence, qu'il y a pour un matérialiste à parler de morale: "Il est incohérent de se dire matérialiste et d'envisager la moralité des actes humains comme si elle pouvait dépendre d'une liberté qu'on déclare par ailleurs tout à fait illusoire. Par où il me semble qu'un matérialisme conséquent devrait toujours se borner à une "éthologie" sans jamais parler de morale autrement que comme d'une illusion plus ou moins nécessaire."
Saint Exupéry nous a déjà dit que l'humanisme matérialiste est sans issue et que le fondement de la liberté, de l'égalité et de la fraternité provient de notre "grande image de l'homme né de Dieu", en fait de la laïcisation d'un concept judéo-chrétien. Donc, si les fondements disparaissaient, toute forme d'humanisme risquerait bien d'être engloutie. Lorsque les religions dominaient les sociétés humaines, celles-ci n'étaient guère brillantes en termes de droits de l'homme, mais c'était bien parce que ceux qui les représentaient faisaient exactement le contraire de ce que disaient les textes sacrés qu'ils devaient enseigner!
Pour mieux en discener les effets, relisons Fédor Dostoïevski et la légende du grand inquisiteur. C'est un des plus profonds écrits sur la condition humaine. C'est l'un des points forts du roman et un conte philosophique remarquable de la littérature moderne traitant de la nature humaine, de la liberté et de la manipulation. L'auteur imagine que Jésus est revenu sur terre pour voir de plus près l'inquisition espagnole, cet épisode historique si peu conforme à son enseignement.
Le Christ apparaît à Séville au Grand Inquisiteur, cardinal de l'Eglise catholique, qui vient de faire brûler une centaine d'hérétiques pour "la plus grande gloire de Dieu". Il s'ensuit un dialogue hallucinant. Le Grand Inquisiteur se charge à la fois des questions et des réponses, car Jésus reste silencieux. Il lui reproche de ne pas avoir cédé aux tentations du diable. Les hommes sont faibles, incapables d'assumer leur propre liberté. C'est pour le bien de l'humanité que les hommes comme lui (tous ceux qui utilisé la religion pour asseoir leur pouvoir temporel), ont dû beaucoup travailler pour réparer la "bêtise" faite par Jésus lorsqu'Il a voulu rendre l'homme libre. Alors, le Grand inquisiteur finit par avouer qu' "ils" sont avec "l'autre" et non avec le Christ au nom duquel ils agissent. Malgré cet écart extraordinaire pouvant exister entre un texte religieux et les actes commis en son nom, la perpétuation de ces textes sacrés fait partie des tâches fondamentales d'une religion, avec l'espoir persistant que des nouvelles générations se rendent compte de la "trahison des clercs" et inversent la tendance.
Heureusement aujourd'hui, l'Eglise catholique est infiniment plus proche du message du Christ qu'elle ne l'était à l'époque des bûchers et de celle où le pape était un Borgia, famille bien connue pour son goût du meurtre et de l'orgie. Quant à l'islam, il semble probable que l'ensemble des musulmans rejette un jour le meurtres commis au nom "d'Allah le tout miséricordieux", tout comme les chrétiens rejettent aujourd'hui les massacres commis au nom de jésus. Je pense que Jean Staune a raison de dire qu'il semble que pour l'humanité dans son ensemble (non pour un individu donné vivant sous le joug d'une inquisition ou d'un fondamentalisme tyrannique), il vaille mieux une civilisation non matérialiste, même dévoyée de manière temporaire par ses responsables, qu'une civilisation matérialiste parlant constamment des droits de l'homme, mais n'ayant rien pour la fonder dans le long terme. Civilisation non matérialiste ne veut pas dire forcément une religion, mais un système fondé sur une transcendance, une réalité plus profonde, dont le notre serait issu et dans lequel une partie des valeurs et du sens n'est pas une création humaine mais un "donné" venant de l'extérieur.
La "légende" du Grand Inquisiteur de Dostoïevski va dans ce sens car elle ne dénonce pas seulement les religieux ayant trahi leur religion, mais ceux qui prétendront faire le bonheur de l'homme sur le plan strictement matériel et qui, pour cela, édifieront une société totalitaire dont Dieu aura été exclu.
C'est en effet saisissant de prophétisme lorsque le Grand Inquisiteur dit à Jésus: "Sais-tu que des siècles s'écouleront et que l'humanité proclamera par la bouche de sa science et de sa sagesse que le crime n'existe pas, et que, par conséquent, il n'y pas de pécheurs mais seulement des affamés. Nourris-les, et alors seulement exige d'eux la vertu! Voilà ce que l'on tracera sur l'étendard que l'on brandira contre Toi et qui détruira Ton temple. A sa place surgira un nouvel édifice: une terrible Tour de Babel [...] Jamais, jamais, les hommes ne parviendront à se nourrir sans nous! Aucune science ne leur donnera du pain aussi longtemps qu'ils resteront libres et ils finiront par déposer leur liberté à nos pieds pour nous dire: "Soumettez-nous à votre joug, mais nourrissez-nous." Ils comprendront enfin que la liberté et le pain terrestre pour tout le monde son incompatibles, car jamais, jamais, ils ne sauront se répartir le pain entre eux." En fait, le Grand Inquisiteur se révèle être un matérialiste et là est son secret, dit Dostoïevski.
liens: wikipedia.org -Jésus-Christ wikipedia.org -Jésus de Nazareth
harunyahya.fr -Au nom d'Allah, le tout miséricordieux, le très miséricordieux
islamfrance.com wikipedia.org -Islam wikipedia.org -Eglise catholique
4) "Notre existence a-t-elle un sens?"
La question "notre existence a-t-elle un sens?" est donc de la plus grande importance, car elle a un effet sur notre vie de tous les jours et peut-être la survie de notre civilisation dans le long terme en dépend-elle?
"Quoi! La condition humaine n'était pas le titre d'un grand ouvrage de philosophie? Je me rappelle l'étonnement, l'émotion, presque la colère, qu'un tel titre ait pu être disponible pour un roman, si poignant soit-il." Jean Fourastier.
Jean Fourastié a ébauché ce que pourrait être un "traité de la condition humaine", "le résumé de ce que l'humanité sait ou croit savoir d'elle-même et du milieu dans lequel elle vit." On peut aussi relire ce que dit Jean Staune, dans "Science et sens" -Rencontre entre les connaissances les plus récentes et des intuitions millénaires.
"Beaucoup des chapitres pourraient être écrits dès maintenant, auraient pu l'être ou même, l'ont été. Ce sont les synthèses qui manquent. Et surtout la conscience des lacunes et le consensus. L'ouvrage serait divisé en deux tomes: le milieu de vie (où sommes-nous?) et l'homme (que sommes-nous?). Dans le premier, on trouverait la description du cosmos, de la Terre, la géologie, la géographie, la flore et la faune; non seulement on nous ferait savoir l'essentiel pour nous de ces choses, mais on nous les ferait comprendre. On nous dirait pourquoi et comment elles sont là; pourquoi, comment, et dans quelle mesure nous formons -ou non - avec elles un même projet, dans un même "plan" rationnel, ou une même aventure. Le second tome traiterait de l'homme et des groupes qu'il forme: familles ethnies, sociétés, nation. On y trouverait les grands résultats de la démographie, de la biologie, de la génétique." Dans cet hypothétique "traité de la condition humaine", Fourastier décrit surtout les sciences exactes. C'est dans l'ouvrage dans lequel il évoque la nécessité d'un tel traité qu'il consacre une grand partie à analyser les religions et leur rôle dans la société humaine. En effet, religion et philosophie ne sont pas à même de donner des réponses argumentées aux questions portant sur la nature de l'homme et de l"Univers. Seule la science peut le faire.
Certes, les théories scientifiques évoluent, une conclusion établie sur la base d'une théorie scientifique peut se révéler fausse lorsqu'une théorie aura été remplacée par une autre qui en prend le contre-pied. Mais une multitude choses sont définitives en science. Par exemple, des conceptions comme la certitude que la Terre est au centre du monde, que le monde a été créé en moins de 10 000 ans, ou que le coeur et non le cerveau est le siège de notre conscience sont définitivement abandonnées. Nous sommes quasiment assurés que l'évolution des sciences ne leur redonnera pas une crédibilité. Si on ne peut pas dire que Platon soit plus proche de la vraie nature de l'Univers qu'Aristote, par contre, on peut dire que Newton est plus proche de la vérité que Ptolémée et qu'Einstein en est plus proche que Newton. C'est ce qui fait la force et l'intérêt de la science, qui peut permettre de répondre à la question fondamentale "notre existence a-t-elle un sens"?
En conclusion de ce chapitre, la condition humaine est certainement la question fondamentale. Si la science est à même d'apporter des réponses à la question Notre existence a-t-elle un sens?, Seule une transcendance peut servir de fondement pour vivre mieux notre condition humaine. Dans le prochain article, nous avancerons dans notre recherche... vers de nouvelles "lumières."
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Par amourdelapeinture le 1 Juillet 2012 à 21:41
Notre existence a-t-elle un sens? 2) Le désenchantement du monde (et de l'homme!)
Cette série d'articles dans la catégorie "notre existence a t-elle un sens"? est l'expression de ce que j'ai écrit dans la présentation de mon blog: "Les merveilles de la nature me fascinent. Mes réflexions: le sens de l'Univers et de l'existence. En moi, il y a deux mondes: le monde extérieur du "faire"et le monde de l'intérieur, non conscient, mais tout autant réel. Ma devise: l'essentiel, c'est l'amour, amour du sacré. Mes modèles: Jésus (l'amour),Phytagore (la mathématique), Einstein (la physique)".
Je voudrais faire partager la lecture du livre de Jean Staune, notre existence a-t-elle en sens, avec mes réflexions et les liens qu'elle m'a permis découvrir à travers internet.
Ma quête est de retrouver (avec Jean Staune), le réanchantement du monde au cours des articles.
Exergue: "Tout ce qui existe dans l'Univers
est le fruit du hasard et de la nécessité." Démocrite.
1) Comment naquirent les dieux?
Pendant des millénaires, l'homme, face aux phénomènes inexpliqués ne pouvait faire autrement que d'en attribuer la cause à l'action de forces invisibles, qui, bien que ne faisant pas partie du monde, avaient un effet sur le monde. C'est ainsi que naquirent les dieux.
On peut le voir à travers deux concepts: l'existence de sépultures où l'on déposait des offrandes de nourriture auquel s'est très vite rajouté celui de la survie de l'homme après la mort. En effet, puisque le monde est agité par les actes d'esprits invisibles, impliquant l'existence d'un autre niveau de réalité que celui que nous percevons et où nous vivons, pourquoi ne pas penser que tout comme nous sommes apparus un jour dans ce monde (et puisque l'on constate l'arrivée d'êtres qui n'étaient pas là auparavant), lorsque nous le quittons, une forme de survie existe.
Dans toutes les grandes traditions religieuses de l'humanité, on retrouve ces deux concepts.
Le monde où nous vivons ne peut-être compris à partir de lui-même. Il est nécessaire de faire appel à un autre niveau de réalité dont on ne sait presque rien...sauf qu'il doit nécessairement exister, et dans ce cas, s'il y a une autre façon d'exister que que celle que nous éprouvons tous les jours, on peut penser que nous rejoignons ce niveau de réalité après notre mort. L'existence d'un autre niveau de réalité et d'un lien particulier entre l'homme et cet autre niveau de réalité apparaissent comme des intuitions majeures de l'humanité, présentes en tout temps et en tout lieu.
liens: wikipedia.org -Religions de la Préhistoire
anthropomada.com -La religion des primitifs par Edward Evan Evans-Pritchard
systerofnight.net -religion/html/préhistoire
journaldumauss.net -La Naissance des Religions par Yves Lambert
sergecar.perso.neuf.fr -L’idée de Dieu
atheisme.free.fr -Tableau chronologique des principales religions de -2000 à nos jours
asmp.fr -Niveaux de Réalité par Basarab Nicolescu
hologique.blogspot.fr -Comprendre la réalité invisible
blog.jeunes-cathos.fr -L’Ascension, l’art de voir l’invisible urantia-gaia- se situer dans la grande histoire
penseurs: Mircea -Eliade André Leroi-Gourhan Yves_Lambert Edward Evan Evans Pritchard
2) Le développement de la pensée rationnelle à partir des penseurs grecs.
C'est il y a environ 2500 ans que les premiers philosophes matérialistes ce sont attaqués à ces deux intuitions. Bernard Pullman a bien analysé leur but (qui était noble sans aucun doute): "La crainte devant les mystères du cosmos et les manifestations impressionnantes de la nature et la peur, plus obsédante, de la mort sont les compagnes inséparables des humains, et aucun bonheur véritable n'est possible aussi longtemps que leurs ombres se projettent sur notre existence. Il faut donc se délivrer de ces craintes. Or, quel meilleur moyen d'y parvenir que de montrer que ces mystères et ces manifestations sont explicables en termes d'une physique résolument et strictement mécaniste, dépourvue de toute finalité, ne mettant en jeu que des principes matériels et leurs interactions? Une telle élucidation des causes des phénomènes naturels, dont la mort n'est qu'un échantillon, doit servir de fondement à la construction d'une morale conduisant à la sagesse et au bien-être."
notre-planete.info Grand appollon sur oeillet de dieux
C'est donc pour délivrer leurs contemporains de la peur qui découlait de la croyance selon laquelle leur destin dépendait du bon vouloir des dieux que Démocrite, Leucippe, Epicure défendent leur théorie, la première "théorie atomique", qui explique la genèse du monde dans lequel nous vivons, par l'interaction aléatoire de composants élémentaires: les atomes. Pour ces penseurs, il n'y a pas lieu de craindre les dieux, parce que le monde suffit pour expliquer le monde. Les dieux existent peut-être, mais ils n'interagissent nullement avec le monde, contrairement à ce que stipulent les conceptions écrites dans les légendes comme l'Iliade et l'Odyssée ou toutes celles qui existaient depuis des millénaires.
Le rejet de la deuxième intuition des traditions religieuses, (la survie après la mort), en découle logiquement: pour Epicure, "les châtiments de l'enfer ne sont pas à craindre parce que les âmes périssent après la mort et que l'enfer n'existe pas du tout". Quant à Lucrèce, il affirme: "Quand nous ne serons plus, quand sera consommée la séparation du corps et de l'âme dont l'union constitue notre être, il est clair que rien absolument ne pourra nous atteindre, nous qui ne serons plus". Ainsi, débarrassé de la peur des dieux et de la mort, l'homme peut mener une vie sage et responsable.
A cette époque, le matérialisme atomiste n'était qu'un hypothèse. Il fut considéré comme une spéculation plus ou moins extravagante au cours des siècles, en particulier au moment où le christianisme s'est développé et a distingué avec force le Créateur de la créature. En suivant la réflexion de ces penseurs grecs, on est amené à dire: "non, le tonnerre n'est pas une colère de Zeus; "non une bonne récolte n'est pas le fruit d'une récompense divine...non, les grandes épidémies ne sont pas dés punitions, mais sont liées à la propagation de microbes ou de virus; non, l'homme n'est pas physiologiquement différent d'un animal...".
Il est extraordinaire de constater comment les siècles qui précèdent le notre ont brillamment confirmé cette intuition, depuis les grandes découvertes effectuées depuis la Renaissance et jusqu'à l'aube du XXè siècle: les évènements se produisant dans le monde physique peuvent être expliqués à partir de causes provenant elles aussi du monde physique. Selon cette intuition, Dieu n'intervient pas dans le monde et dès le XVIIè siècle, redécouvrant Démocrite et le dépassant grâce à l'avalanche des découvertes scientifiques, des philosophes ont pu affirmer que Dieu est une hypothèse inutile.
Il est intéressant de s'arrêter à la façon dont Jean Fourastier décrit la la vision du monde en fut peu à peu affectée: "La science du XIXè siècle et du début du XXè siècle reste ainsi dominée non seulement par l'espoir mais par la certitude d'expliquer par le réel tout le réel [...] Le mouvement de discrédit des surréels (populaires et savants)né des premières découvertes de la science expérimentale s'étendit en effet à la grande majorité de la population. Des académies des sciences, l'esprit nouveau passa dans les académies littéraires, dans les cerveaux des poètes, des artistes, des publicistes, des romanciers, des journalistes; et de là, successivement dans ceux du grand public [...]Tout ce mouvement, ces causes et ces effets peuvent être rattachées directement ou indirectement au progrès des sciences expérimentales; directement par l'exclusion affirmée de Dieu, hypothèse inutile, et du "surnaturel, inobservé, jugé inobservable, attribué donc à l'illusion, à la naïveté primitive de l'âge préscientifique, à la superstition; indirectement par le spectacle permanent de l'efficacité scientifique opposée à celle de la foi, qui, malgré la formule célèbre, n'a jamais (?) transporté les montagnes".
liens: wikipedia.org -Raison
wikipedia.org -les "atomistes" mendeleiev.cyberscol.qc.ca -Temps de l'atome (Démocrite et Aristote)
lesturgeons.blogs.nouvelobs.com -Démocrite et la genèse du monde
fr.wikipedia.org -Sciences grecques
lutecium.org -Le miracle grec: pouvoirs de la pensée anti-symétrique
lelabyrinthe.over-blog.net- de -600à -470: quelques dates
media4.obspm.fr -Histoire de l'Astronomie
remacle.org -Homère ILIADE ulysse31.saitis.net -L'Odyssée d'Homère: la légende d'origine d'Ulysse 31
lepoint.fr -Le philosophe André Comte-Sponville plaide pour une spiritualité sans Dieu
philosophie-et-litterature.oboulo.com -Dieu, hypothèse inutile au savant?
eultreia1.unblog.fr -le rasoir d'ockham ou de l'existence de dieu
zitouna.kazeo.com -le coin de la science l'essentiel c'est dieu
penseurs et scientifiques: wikipedia.org -Les "atomistes"
fr.wikipedia.org -penseurs grecs présocratiques
wikipedia.org -Bernard Pullman
3) Une "fin de l'histoire?".
Les années 1900 marquent l'aboutissement de cette progression de la connaissance depuis les penseurs grecs atomiste: c'est l'époque des certitudes. On grava même "repas à 2 F" sur les vitrines des restaurants,tellement on était sûr que les prix n'augmenteraient pas. Les certitudes intellectuelles firent dire à Lord Kelvin, l'un des plus grands physiciens du XIXè siècle: "La physique a fourni une explication cohérente et à priori complète de l'Univers." ou encore "There is nothing new to be discovered in physics now, All that remains is more and more precise measurement."
"Ces certitudes étaient fondées sur une vision du monde où dans un espace euclidien à 3 dimensions, stable et éternel - ce qui rend donc sans signification la question de son origine -, se meut la Terre qui contient des êtres vivants issus d'une évolution au hasard et à la sélection naturelle, où la conscience de l'homme est secrétée par le cerveau comme la bile par le foie et où tout cela est composé de matière, c'est à dire de petits corpuscules tournant autour de noyaux comme la Terre autour du Soleil."
Dans le prolongement de la pensée grecque, on affirmait que tout ce qui existe est issu des interactions entre ces corpuscules qui, au cours des milliards d'années, se sont lentement agrégés les uns autres sous l'influence des lois physico-chimiques connues (ou qu'on découvrira bientôt). Ce qui reste à découvrir est immense, mais l'essentiel est acquis. La cause de tout ce qui existe dans notre Univers provient de notre Univers lui-même et comment pourrait-il en être autrement, d'où pourrait-elle provenir? Pour la "science classique", il n'y a rien d'autre que cet Univers et ce niveau de réalité dans lequel nous vivons, immergés dans le temps, l'espace et la matière.
Ne sommes-nous pas alors arrivés à la fin de cette grande quête de la compréhension que l'homme poursuit depuis les grottes du Pleistocène jusqu'à nos laboratoires, en passant par les penseurs grecs? Cela est simple et sans mystère. Dans cette conception, l'homme peut concevoir le monde dans sa totalité et il n'y a plus la moindre place pour l'existence d'une dimension transcendante, d'un autre niveau de réalité.
Comme le dit trinh xuan thuan : "le "fantôme de Copernic" n'a pas cessé de nous hanter." La "décentration" qui interdit à l'homme d'être au centre de l'univers se poursuit dans d'autres domaines. Charles Darwin nous montre que l'homme n'est qu'un animal parmi d'autres et qu'il ne peut pas plus revendiquer une place centrale dans le monde de la biologie que dans celui de l'astronomie. Puis, la psychanalyse et la notion d'inconscient conduisent à affirmer que l'homme n'étant pas au centre du monde, n'est pas non plus au centre de lui-même, puisqu'une grande partie de ses actes sont dictés par quelque chose dont il n'est pas conscient.
Freud en arrive à parler de triple "humiliation" infligée à l'homme par Copernic, Darwin et... Freud!
Un tel Univers ne peut avoir de sens! Ernest Renan annonce "l'ére positive", celle où une humanité lucide, débarassée de des superstitions ancestrales telles que les religions, se retrouvera seule face à son destin. Dieu, ou les dieux ou les esprits (que Jacques Monod regroupe sous le terme "d'anismisme) semblent expulsés de l'histoire puisqu'il n'y a aucune raison objective de croire en l'existence d'un autre niveau de réalité. Il y a des scientifiques croyants, mais ceux-ci sont obligés de séparer leur science de leur foi (ils sont appelés des séparationnistes" .
penseurs et scientifiques: Hegel Lord Kelvin Euclide Charles Darwin Freud Auguste Comte
liens: wikipedia.org -Scientisme philosciences.com -Les limites de la science classique
accueil-culture.org -l'astronomie exemple des relations entre sciences et société
wikipedia.org -Espace euclidien phi2080.uqam.ca -Le monde selon Isaac Newton
techno-science.net -La mélodie secrète uip.edu -La Défaite du fantôme de Copernic
quaeredoceri.stools.net -La transcendance, l’hypothèse d’un philosophe (luc ferry)
barbier-rd.nom.fr -Heisenberg et les niveaux de réalité asmp.fr -niveaux de réalité
Cette vision du monde issue de l'évolution des sciences n'aboutit pas exactement au résultat qu'auraient pu espérer le philosophes grecs. Elle a eu, au XIXè siècle, un énorme retentissement artistique, intellectuel, philosophique (on a pu assister au développement des philosophies de l'absurde). Ces domaines ont connu une progression du "non-sens" qui eut une influence en matière d'éthique, comme nous allons le voir.
Les objectifs du projet d'explication du réel par le réel tels qu'ils étaient énoncé par certains philosophes grecs étaient de libérer l'homme de la peur, des dieux et de l'au-delà pour lui permettre de mener une vie sage et responsable. On peut juger du résultat de cette démarche tel qu'il est énoncé 2 500 ans plus tard par l'un des scientifiques matérialistes les plus influents, le "pape de la sociobiologie", Edward Wilson, professeur à Harvard, à la fin de son ouvrage, la sociobiologie: "Quand nous aurons suffisamment progressé pour nous expliquer en ces termes mécanistes, et que les sciences sociales seront totalement épanouies, le résultat auquel nous nous trouverons confrontés risque de ne pas être aisé à accepter. Il semble approprié d'achever ce livre ainsi qu'il a commencé, avec ce sombre pressentiment d'Albert Camus: "Un monde qui peut être expliqué, fut-ce par de mauvaises raisons, est un monde familier. Mais, en revanche, dans un univers privé d'illusions et de lumière, l'homme se sent un étranger. Son exil est sans remède étant donné qu'il est privé du souvenir d'un foyer perdu ou de l'espoir d'une terre promise". C'est malheureusement exact. Mais nous disposons encore d'une centaine d'années."
Il faut dire que notre enseignement et tout notre environnement culturel stipulent que nous sommes héritiers des Lumières qui ont dissipé les "ténèbres de l'obscurantisme." Comment alors percevoir le potentiel "d'antihumanisme" que révèlent les progrès qu'ont acclamé tant d'humanistes. Jacques Monod, lui qui a décrit le "désenchantement du monde" en ces termes: "L'ancienne alliance est rompue, l'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'Univers d'où il a émergé par hasard", militait encore, à la fin de sa vie, dans Le hasard et la nécessité, pour un "humaniste socialiste réellement scientifique", qui avait encore moins de liens avec la vision du monde qu'il avait développée au cours de son ouvrage, qu'il n'en n'existe entre la foi des séparationnistes chrétiens et leur appréhension scientifique du monde. Aller jusqu'au bout de cette démarche ne risque-t-il pas de déboucher sur la fin de toute forme d'humanisme, qu'il s'agisse de l'humanisme chrétien de la Renaissance, ou de l'humanisme matérialiste issu des Lumières?
Pour Michel Foucault, "l'homme n'a pu se constituer en objet de la science qu'en se référent qu'à sa propre destruction". Ici, le désenchantement du monde débouche sur celui de l'homme. Steven Weinberg, prix nobel, l'a exprimé dans une phrase célèbre: "plus nous comprenons le Monde, plus il nous semble dépourvu de signification". Il cite un autre physicien, Jim Peebles, de Princetown: "Je suis porté à croire que nous ne sommes que des débris de bois flottant à la surface de la mer". Doit-on rajouter que si l'Univers n'a pas de sens, l'homme peut-il s'en inventer un lui-même?
Que penser alors de Marvin Minsky, l'un des pionniers de l'intelligence artificielle, quand il nous dit que "les ordinateurs de la prochaine génération seront tellement intelligents que nous aurons de la chance s'ils nous acceptent auprès d'eux comme animaux de compagnie." Dans le même état d'esprit, Hans Moravec, l'un des principaux spécialistes de la robotique spécule sur la façon dont on remplacera les organes du corps (y compris le cerveau!) par des robots. Le biologiste Richard Dawkins nous annonce, après l'ère des êtres vivants, êtres fondés sur les gènes, l'ère des machines, fondée sur les "mêmes" (quantité d'information). Ruiz de Gopegui, élève de Minski, va jusqu'à affirmer: "La liberté est une illusion, on est pas intelligent ou sot, mais on est bien ou mal programmé. Avec les libertés individuelles disparaîtront les libertés civiles et politiques."
Pour Francis Crick, prix Nobel de médecine, "l'hypothèse stupéfiante, c'est que "vous", vos joies et vos peines, vos souvenirs et vos ambitions, le sens que vous avez de votre identité et de votre libre arbitre, ne sont rien de plus que le comportement d'un vaste assemblage de cellules nerveuses qui y sont associées. Comme l'Alice de Lewis Caroll aurait pu le formuler: "Tu n'es rien d'autre qu'un paquet de neurones."." Et Jean-Pierre Changeux de continuer: "L'homme n'a plus rien à faire de l'esprit, il lui suffit d'être un homme neuronal."
Tous ces propos sont-ils seulement des propos excessifs de quelques scientifiques égarés? L'idée que l'on peut façonner l'homme à sa guise n'est-elle pas le résultat de cette déconstruction de l'homme? Au nom de quoi respecterait-on un paquet de neurones? Les massacres qui ont eu lieu dans l'histoire pour des raisons religieuses, comme le renouveau des fondamentalismes nous montrent qu'une vision non matérialiste de l'homme ne préserve pas contre de tels agissements. Mais attention! Avec la vision réductionniste ("nous ne sommes rien d'autre que..."), un garde-fou essentiel vient de disparaître. Rappelons-nous l'eugénisme nazi et la volonté des staliniens de créer un homme nouveau...
Antoine de Saint Exupéry était un ceux qui avaient le mieux perçu ce problème, il y a plus d'un demi-siècle. Il répond par avance à ces scientifiques: "L'homme de ma civilisation ne se définit pas à partir des hommes. Ce sont les hommes qui se définissent par lui. Il est en lui, comme en tout être, quelque chose que n'expliquent pas les matériaux qui le composent. Une cathédrale est bien autre chose qu'une somme de pierres. Elle est géométrie et architecture. Ce ne sont pas les pierres qui la définissent, c'est elle qui enrichit les pierres de sa propre signification." Puis il perçoit le "drame de l'humanisme athée": l'impossibilité de un fondement solide à l'humanisme dans un monde où l'homme ne serait "rien d'autre que...", ce que des philosophes matérialistes contemporains lucides comme André Comte-Sponville ont admis. Saint Exupéry poursuit: "On ne dit rien d'essentiel sur la cathédrale si on na parle que des pierres. On ne dit rien d'essentiel sur l'homme si l'on cherche à le définir par ses qualités d'homme. L'Humanisme a ainsi travaillé dans une direction barrée d'avance [...] Nous avons glissé, faute d'une méthode efficace, de l'Humanité qui reposait sur l'Homme, vers cette termitière qui repose sur la somme des individus. Qu'avions-nous à opposer aux religions de l'Etat ou de la masse? Qu'était devenue notre grande image de l'Homme né de Dieu? [...] Si notre société pouvait encore paraître souhaitable, si l'homme y conservait encore quelque prestige, c'est dans la mesure où la civilisation véritable, que nous trahissons par notre ignorance, prolongeait encore sur nous son rayonnement condamné, et nous sauvait malgré nous-mêmes."
Scientifiques et penseurs: Edward Wilson Albert Camus Michel Foucault Steven Weinberg
Jim Peebles Hans Moravec Richard Dawkins Ruiz de Gopegui Francis Crick
Lewis Caroll Jean-Pierre Changeux Antoine de Saint Exupéry Henri de Lubac
liens: wikipedia.org -Sociobiologie
lechatsurmonepaule.com -henri de lubac: le drame de l'humanisme athée
persee.fr -Henri, Cardinal de Lubac, Le drame de l'humanisme athée
5) Conclusion.
Ce que dit Saint Exupéry est terrible. Ainsi que le dit Jean Staune, ces propos écrits en 1940, au coeur d'une lutte contre la nazisme qui semblait sans espoir, constituent un avertissement essentiel. Le nazisme et le communisme ont été vaincus, mais il semble qu'aujourd'hui nous soyons dans la situation de ces personnages de dessins animés qui courent sur une falaise, puis courent un certain temps au-dessus du vide, s'aperçoivent qu'il n'y a rien et tombent à la verticale. Nous n'avons plus de fondements pour notre humanisme, mais nous ne nous sommes pas encore aperçus. Le "rayonnement condamné" fait penser à celui d'une étoile qui réchauffe encore mais qui est déjà morte, car elle a explosé. Nous sommes condamnés à l'obscurité sauf si nous pouvions trouver une autre source de lumière.
Quelle menace, plus insidieuse, mais aussi aussi redoutable que les totalitarismes, risquent d'engendrer les progrès techniques? La génétique va certainement nous amener des surprises. Michael Rose, qui prolonge de dix fois la durée de vie normale des mouches, s'écrie: "En quoi le génome humain est-il sacré? Nous savons qu'il est le résultat d'assemblages réalisés par hasard au cous des siècles. Il est ce qu'il est aujourd'hui, mais il aurait parfaitement pu être différent. Au nom de quoi nous interdirait-on de le modifier?"
On peut entrevoir, comme le suggère presque Joël de Rosnay, l'hybridation homme-machine et l'émergence d'un nouvel être, avec un saut dans l'évolution, contrairement à ce qu'affirment la plupart des Darwinistes. Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley est à nos portes et face à lui, nous sommes désarmés, car nos "garde-fous éthiques" ont disparu.
Scientifiques et penseurs: Aldous Huxley Joël de Rosnay Saint Exupéry
Dans le prochain article "comment ébaucher "un traité de la condition humaine"?, je poursuivrai ma quête du sens et du réanchantement du monde avec Jean Staune.
Euphorique, narcotique, agréablement hallucinant Si c'est ça le meilleur des mondes, c'est moche!
extrait-livre.skyrock.com -le meilleur des mondes: Euphorique, narcotique, agréablement hallucinant
Alors, réenchantons le monde!
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