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    Elle est vraiment vivante et magnifique notre Terre, la Mère.

     

     

     

     

     

     

    La naissance de la terre (2) par Brownsugar18

     

     

     

     

    Au commencement du temps 3-6) Paris au fond de l'océan 

    (-530 millions à -3,5 milliards d'années)

     

     

    Dans ces articles, je voudrais approfondir ma réflexion sur "le visage de Dieu" écrit par les frère Bogdanov et celle de mon article dans mon blog de reflexions à travers le livre de Igor et Grichka Bogdanov: "Au commencement du temps".

    Ils me permettent de faire un saut dans l'histoire via les blogs et le articles que je déniche sur la toile, d'affiner mes connaissance sur la science et la recherche de l'Origine. Je trouve plaisir et jubilation à partager.

     

     

    Mes articles déjà parus dans cette rubrique:

     

     

     

    Au commencement du temps 3-6) Paris au fond de l'océan 

    (-530 millions à -3,5 milliards d'années)

     

     

    Maintenant, nous pouvons nous projeter vers Paris au fond de l'océan et vers la première lumière pendant l'explosion du cambrien (mythe ou réalité).

     

     

     

     

     

    C'était bien avant la prolifération des organismes évolués du carbonifère., scolopendres, libellules et autres araignées.

    Cependant, comme à l'ère primaire le niveau d'informations sur terre, est négligeable par rapport à la quantité inimaginable d'informations qui "codent" l'Univers tout entier et ce, quelles que soient les époques. Les informations liées à "l'intelligence artificielle du vivant" (capacité des êtres vivants de modifier leur environnement) avait déjà diminué de façon extraordinaire au carbonifère, mais cette différence intervient à peine dans le bilan global. Le niveau d'information est à peine plus faible à cette époque que celui d'aujourd'hui, tout juste d'un ordre de grandeur différent. En effet, la jauge décrivant toutes les informations possibles de l'Univers en 2009 ("artificielles" et "naturelles") est comme on l'a vu dans les premiers articles d'environ 10 120 bits. Or il y a 500 millions d'années elle indiquait un chiffre autour de 10 119, soit seulement dix fois moins d'informations à l'échelle de l'Univers. La quantité d'informations "naturelles" qui "codent" la physique, la chimie, les systèmes qui caractérisent le cosmos est donc extrêmement élevée. Une explication sera donnée ultérieurement.

     

    les continents au cambrien

    Nous voici donc face à cette extraordinaire explosion du cambrien, mais l'origine de la vie est sans doute bien antérieure.  Au fond des mers, on assiste à une formidable diversification de la bio-diversité et de la vie, alors qu'elle n'est représentée sur terre que par des micro-organismes d'origine marine, certainement des lichens nés de la symbiose d'un champignon et d'une algue. Les clients des cafés du Trocadéro sont à cette époque les trilobites, êtres étonnants ressemblant un peu à des punaises géantes. Ce sont les premiers maîtres de la Terre. Leur règne va durer presque 300 millions d'années. 

    (trilobite1        trilobite 2     trilobite 3).

    Il est à noter que "tous les phylums du règne animal connus à ce jour, sont apparus en même temps à la surface du globe, pendant une période de temps géologique connu sous le nom de Cambrien. Ce Cambrien est une période géologique datée entre 570 et 505 millions d’années, ayant duré 65 millions d’années. La période où apparut si brusquement la majorité des espèces animales se limite à une phase très brève du Cambrien souvent appelée l’explosion cambrienne. Stephen C. Meyer, P. A. Nelson et Paul Chien, dans un article écrit en 2001, s’appuyant sur une enquête, remarquent que "l’explosion cambrienne est survenue pendant une période très courte à l’échelle géologique, qui a duré pas plus de 5 à 6 millions d’années".". Cela conduit certains auteurs à remettre en cause  la théorie de l'évolution et à être favorables au "créationnisme".

    Les continents forment alors un bloc de quatre masses séparées par des mers peu profondes, qui correspondent à l'Europe, à l'Amérique du Nord, à l'Asie et un ensemble de terres constitué de l'Antarctique, l'Amérique du Sud, l'Australie, l'Afrique et l'Inde. Cependant, contrairement aux schémas actuellement admis qui situent le début de la tectonique des plaques (telle que nous la connaissons aujourd’hui) vers 900 millions d’années, une équipe internationale dirigée par un chercheur du laboratoire Géoscience-Environnement Toulouse (CNRS, IRD, Université Paul Sabatier /OMP), démontre que des roches des bassins aurifères de l’Afrique de l’Ouest, vieilles d’environ 2 milliards d’années, sont issues de processus de subduction identiques à la subduction moderne. Ces résultats sont publiés dans la revue Nature Geoscience.

     

    "Maintenant nous nous mettons peu à peu à ressentir que nous nos rapprochons du commencement du temps. Car tout autour de nous tout est si nu, dépouillé, simple, que nous constatons à quel point le monde a perdu sa complexité. Nous avons atterri sur un rocher, face à la mer. Immense et vide. Nous ne savons pas pourquoi, mais nous avons l'impression que cette roche sous nos pieds est la même que celle que nous découvrirons sur la colline du Trocadéro. En tout cas cette encoche profonde tailladée dans la pierre sur plus de 20 cm ressemble à s'y méprendre à celle que nous connaissons! Si c'était donc vrai?...Il est certain que c'est le même endroit, au milieu de la place du Trocadéro, à quelques de mètres de la terrasse du grand café qui fera le coin de l'avenue d'Eylau qui a subi les remaniements de la croûte terrestre et les multiples dérives continentales.

     

    Remontons encore plus loin dans le passé, vers l'océan primitif qui s'étendait sur le Terre il y a un milliard d'années

    Le paysage est totalement silencieux. Les cyanobactéries viennent de convertir l'azote en oxygène par photosynthèse (Déjà présent il y a 2,8 milliards d'années, l'oxygène  a fluctué de façon non négligeable avant l'explosion cambrienne). Le ciel est devenu bleu tandis que la température de l'eau est tombée à environ 30 degrés. Les vagues devaient ressembler à celles des océans et mers chaudes qui recouvrent de nos jours l'hémisphère sud. La terre est là, le soleil aussi, mais cette mer indifférente qui roule ses flots à l'infini dit toute l'étrangeté de ce monde qui pourrait bien abriter un jour, les cafés de la place du Trocadéro. 

     

    Continuons plus loin, bond inconcevable de deux millions et demi de siècles, trois milliards d'années en arrière.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le température de l'eau est maintenant de bien plus élevée, entre 60 et 80 degrés. Cela a peut-être favorisé les réactions chimiques à l'origine de la vie  avec l'influence conjuguée de l'énergie libérée par le coeur des volcans, des ondes de choc générées par les impacts météoritiques, des décharges électriques des orages, des rayons cosmiques émanant du jeune soleil, de la radioactivité naturelle de l'écorce terrestre, des composés organiques provenant des comètes et dissous dans les océans, et de la chaleur des sources hydrothermales. Les formes complexes de vie datées jusqu'à présent de 600 millions d'années, pourraient être bien antérieures et datées de plus de deux milliards d'années, voire de de trois milliards d'années.

     

    En ce moment, c'est la nuit. Le ciel est d'une étonnante pureté, traversé par l'immense bande de la voie lactée. Est-ce une illusion? Les constellations semblent briller d'un éclat plus vif. Une sorte de halo phosphorescent baigne les premiers déserts des premiers âges. Comme si la nuit n'était plus tout à fait noire. On ne reconnait aucune des constellations qui nous sont familières, ni la Grande Ourse, ni sa soeur, la Petite Ourse. Mais la nuit est courte. Le lever du soleil découvre ce paysage du début des temps. Nous sommes quelque part sur une immense lame rocheuse de couleur grisâtre, sans un brin d'herbe, ni même un mousse. La vie n'a pas encore pris possession de la matière minérale à l'air libre. De temps en temps, un aérolithe troue les nuages et laisse son sillage incandescent dans le ciel, puis dans un sifflement aigu, il percute la roche en y creusant un profond sillage. Les contours fumants de l'entaille rappellent celle qui nous a guidé depuis le départ, sur le rocher de Chaillot. Les premiers "Parisiens", ballottés par les vagues, sont totalement indifférents à ce qui vient de se passer. Cellules insignifiantes à ce moment, elles ne cherchent qu'à échapper au courant qui les entraîne vers vers le fantôme à venir de la Tour Eiffel.

     

     

     

    Un nouveau saut dans le temps de 400 millions d'années nous entraîne 4,4 milliards d'années en arrière dans le passé.

    la naissance de la lune (blog skyrock)

     

     

     

     

    la naissance de la lune

    "La terre vient tout juste de naîtrepresque en même temps que le soleil. Le sol est encore tiède et la lave jaillit parfois de crevasses qui se creusent soudain sous nos pas. D'immenses colonnes de fumée noirâtre recrachées par les volcans montent en panaches vers les hauteurs béantes".

    Le monde qui nous entoure a beaucoup changé. Les constellations sont maintenant presque méconnaissables et la voie lactée est nettement plus brillante. 

    -4,5 milliards d'années, on assiste à la naissance de la lune. 

    Peut-être, sans elle, la vie ne serait jamais apparue sur Terre, alors que cette dernière, encore très jeune, est un magma en fusion dont la température atteint plusieurs milliers de degrés. Comment alors imaginer que la vie puisse un jour surgir de cet enfer? "Soudain, un corps céleste de la taille de Mars frappe notre jeune planète qui est à peine âgée de 42 millions d'années. Le choc est d'une violence indescriptible. En quelques instants, des milliards de tonnes de matière en fusion résultant de cette collision titanesque sont projetées dans l'espace avant de dériver sur une orbite lointaine. Progressivement, au fil des millions d'années, ces débris vont se rassembler jusqu'à former le visage actuel de la lune".

     

    Ce scénario repose sur les données minéralogiques et chimiques analysées lors des missions appolo, notamment en ce qui concerne certains isotopes du fer et les simulations informatiques de la naissance du système solaire et son cortège de planètes.

     

     

     

     

    Il y a environ 4,5 milliards d'années, un corps céleste (nommé Théia) serait entré en collision avec la Terre. Son noyau ferreux s'y serait incorporé en grande partie. Les fragments du manteau terrestre, arrachés par la collision se seraient mélangés au débris de la planète. L'anneau de roches et de gaz résultant se serait condensé pour former la lune, ce qui expliquerait les parentés de composition anormales qui existent entre les roches du manteau terrestre et celles de la lune, ainsi que son déficit en fer.

    Si la lune n'avait pas existé, l'axe de rotation terrestre aurait présenté des instabilités variant de 0 à plus de 60°qui auraient rendu presque impossible la chimie prébiotique et donc sans doute l'apparition de la vie. Cela a eu pour effet de régler la vitesse de rotation du globe terrestre: la durée de l'alternance entre le jour et la nuit aurait été très différente et la vie aurait eu beaucoup de mal à se développer car des périodes régulières et assez longues d'ensoleillement sont indispensables à la photosynthèse et par conséquent à la dynamique du vivant.

     

    Maintenant, nous atteignons la dernière étape dans le passé au cours de laquelle ni la Terre, ni les planètes du système solaire n'existent encore. Qu'y a-t-il à leur place? C'est ce que nous verrons lors de notre prochaine exploration: Vers la toute première lumière (5 milliards d'années à -13,7 milliards d'années).

     

     

     

    périodes (ères)   le phanérozoïque (ère primaire)   ère primaire      jcboulay.free.fr/astro -ère primaire     http://www.fossiliraptor.be/paleozoique.htm       

    l'histoire de la vie et de la terre

    géographie au crétacé

    monde au jurassique     jurassique océan thétys

    le monde à la fin du crétacé   mésozoïque

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    échelle des temps géologiques

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    Les origines de la vie -(pythacli) le jurassique

    le climat -voyage-dans-les-eres.php

    trias -la faune et la flore

    l'évolution de la vie -gigadino.pagestriasfaune

    wikipedia -Histoire évolutive_du_vivant

    alpha-centaure.com -fossiles: animations

    évolution vers l'intelligence

    histoire de l'océan alpin

    futura-sciences -une-toile-daraignee-vieille-de-140-millions-dannees_

    650 millions d'années en 1 mn 20

    chronologie de la terre -pythacli

    orum.hardware.fr -araignée géante.

    l'histoire de la terre     la naissance de la terre       périodes de la terre (ères)

    youtube. l'univers dans un milliard d'années     

    l'histoire de la terre et de la viel'univers jusqu'à un milliard d'années

     

    il y a deux milliards d'années l'oxygène atmosphérique s'écroulait

    il-y-a-2-milliards-dannees-des-organismes-grouillaient-dans-leau

    il-a-deux-milliards d'années, la vie

    il y a 2 milliards d'années: les débuts de la tectonique moderne

    la-vie-il-y-a-2-1-milliards-d-039-annees.html

    dailymotion.com une-vie-quelque-part-au-gabon il y a 2,1 milliards d'années

    il-a-deux-milliards d'années: la vie

    de-la-photosynthese-il-y-a-plus-de-3-milliards-dannees/

    des gènes vieux de plus de 3 milliards d'années

    il-y-a-3,5-milliards-dannees-des-aurores-polaires-geantes-a-new-york

    il-y-4-milliards-dannees. les planètes ont le même adn

    il-y-4-milliards-dannees. la terre aurait eu deux lunes

    les variations de co2 depuis 4,5 milliards d'années

    Il-y-a-six-milliards-d-annees crash...

    il-y-10-milliards-dannees-les-supernovae-explosaient-cinq-fois-plus-souvent-quaujourdhui

    13,2-milliards-d-annees-lumiere la plus ancienne galaxie connue

     

    .futura-sciences.com: 13,7-milliards-dannees-en-3-minutes-30

    comment-notre-galaxie-est-nee-apres-le-big-bang

    juste-apres-le-big-bang

    la mémoire du big bang -franceculture.fr/blog-en-quete-de-science

    point zéro.

     

     

    Quelques blogs notés dans les articles précédents que je revisite de temps en temps:

    astronoo- telescopesSpatiaux                                     cnrs.fr les mystères de l'univers 

    lycees.ac-rouen -le big bang                                      you tube- la mort du bing bang (théorie des cordes) pourquoi le LHC?

    user.web.cern- le boson manquant                                

    la relativité générale.

    La relativité restreinte.

    *blogs  Groupes quantiques.

    *blogs sur le principe holographique

    *blogs sur l'entropie

    *Blogs sur la complexité.

    *Autres blogs.

     

     

     
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    Au commencement du temps 

    3-5) Des araignées géantes sur la colline de Chaillot 

    (80 millions à - 500 millions d'années).

     

     

     

    Dinos par leebil

     

     

    A l'ère paléozoïque

     

     

    Dans ces articles, je voudrais approfondir ma réflexion sur "le visage de Dieu" écrit par les frère Bogdanov et celle de mon article dans mon blog de reflexions à travers le livre de Igor et Grichka Bogdanov: "Au commencement du temps".

    Ils me permettent de faire un saut dans l'histoire via les blogs et le articles que je déniche sur la toile, d'affiner mes connaissance sur la science et la recherche de l'Origine. Je trouve plaisir et jubilation à partager.

     

     

    Mes articles déjà parus dans cette rubrique:

    a) A la fin de l'article précédent:

     

    ...Soudain, très haut dans le ciel, une boule de feu vient d'apparaître. (catastrophe du crétacé-tertiaire)

    Les animaux qui lèvent la tête prennent-ils conscience de  cet incroyable qui va suivreUn énorme astéroïde de 10 km de diamètre, plus grand qu'une montagne, calcine autour de lui le bleu du ciel. 

    La catastrophe a eu lieu à l'équateur, l'immense nuage, qui a plongé le monde dans lune nuit suffocante, s'est étendu sur les deux hémisphères.L'air est devenu irrespirable, saturé de vapeurs de soufre, d'acide sulfurique et d'oxyde de carbone. Le soleil a été progressivement masqué et la température est tombée à - 20 degrés. Cette nuit glaciaire, qui durera des dizaines d'années, a été suivi par un terrible effet de serre qui a sévi durant 10 000 

     

    Est ce qu'une preuve de ce qui s'est passé se trouve dans cette  couche sédimentaire  anormalement riche en irridium, métal rare, qui n'existe pratiquement pas sur notre planète, mais qu'on trouve en abondance dans les couches géologiques qui correspondent à l'époque du choc? Cette trace est repérable partout sur notre monde, même sur le place du Trocadéro ou sous les fondations des bâtiments. Les océans ont mis 5 000 siècles avant de se remettre du cataclysme. Que se serait-il passé si cette catastrophe n'avait pas eu lieu? L'homme ne pouvait pas apparaître. Étrangement, le chemin vers l'intelligence est passé par la route des étoiles.... 

     

     

     

    b) nouveau bond dans le temps: J. -C. - 80 millions d'années (des-plumes-de-dinosaures-datant-de-80-millions-d-annees), "très longtemps avant le cataclysme du crétacé. Un grand ciel sans nuage, un ciel bleu jusqu'à l'infini pèse sur le grand silence du monde. 

     

     

     

     

     

     


     

     

    Dinos par leebil

     

     

     

     

    tyrannosaurus

    Nous nous retrouvons au milieu d'un massif de fougères à triple rang d'épines. Des créatures colossales, masses de chair grisâtres, fendent la végétation. L'une d'elles, un carnassier géant tourne sa tête hérissée de dents avant que son cerveau minuscule lui commande de se jeter sur la proie facile que des êtres humains représentent. Il s'ébranle lourdement en secouant la tête dans notre direction. Le sol tremble, éventré sous ses griffes qui projettent en tous sens des mottes de terre fraîche. L'air, riche en oxygène, est soudain saturé par les vapeurs acides que dégage le monstre. D'un bond, nous nous jetons dans un fossé profond. Presque aveugle, la chose passe sans nous voir, déchirant les broussailles de sa queue affreusement mobile. Puis elle disparaît, engloutie par les lianes qui se referment derrière elle...". 

    Les sauriens géants sont partout dans les profondeurs des océans, dans les forêts chaudes et humides ou planent dans les airs. Mais dans cette halte 80 millions d'années avant notre ère,  on peut rencontrer une miniscule créature de la taille d'un rat ou d'un écureuil appelée purgatorius. Qu'a-t-il de spécial? Contrairement aux dinosaures qui l'entourent, il s'agit d'un mammifère, peut-être même l'ancêtre commun de tous les primates. Les paléontologues n'en sont pas certains; il n'est pas impossible que cette créature ait été dotée dès cette époque, d'une caractéristique décisive: un pouce opposable aux autres doigts. Cela aura sans doute suffi à le placer sur la longue route de l'évolution vers l'intelligence.

     

    Où en est notre colline de Chaillot?

    On devine sa silhouette escarpée qui dépasse de quelques mètres au ras de l'eau. Le Bassin Parisien se trouve presque entièrement recouvert par la mer Boréale. Rejoignant au sud l'Océan Thétys, elle inonde la plus grande partie de la France. (voir mer Boréale: ...le rift océanique qui se forme dans cet océan alpin va entraîner une transgression importante sur le continent, en raison de la subsidence thermique des marges. Mais comme la dorsale est de type rapide l'eau se retire rapidement mais le bassin de Paris persiste. Il est donc alimenté, au Trias, par la Téthys au sud, mer chaude donnant une faune mésogéenne, et par la mer boréale au nord, mer froide).  Face à la mer, on a beaucoup de mal à croire que sur la plaine en contrebas sera un jour érigée la Tour Eiffel et plus loin, l'Ecole Militaire et que des millions d'hommes vivront en ce lieu.

     

    Replongeons vers le passé à -130 millions d'années.

    la terre il y a 130 millions d' années

    Notre colline a émergé en bord de mer, mais l'emplacement de la Tour Eiffel a disparu sous une dizaine de mètres d'eau. Encore 20 millions d'années en arrière et la colline de Chaillot est une fois de plus engloutie sous les vagues. 

     

    Changeons d'ère géologique: le trias, il y a 200 millions d'années

     

    "Là où se tenaient la colline de Chaillot et son rocher, se dresse un massif émergé, formé de couches de grès. Ce promontoire silencieux surplombe de quelques mètres une mer vide à perte de vue.Une chaleur tropicale se déverse sur les eaux peu profondes et transparentes. Des courants chauds se forment sur les fonds sablonneux visibles sous le soleil, d'un seul tenant jusqu'à la  mer germanique  à l'est et Thétys au sud

     

    Mais un autre cataclysme nous attend, il y a 250 millions d'années

    C'est sans doute le plus dramatique (vidéo triasic parc) que notre monde ait jamais connu. Il est à la frontière entre le permien et le trias. A cette époque, tous les continents se trouvaient réunis en un seul bloc: la Pangée dans lequel la vie s'était déjà diversifiée en de multiples espèces. Cataclysme inimaginable90% des espèces vivant sur la terre ont disparu (70% sur terre et plus de 90% sous les mers. Comme pour les dinosaures l'hypothèse d'un astéroïde venu de l'espace est une des plus souvent envisagée. "Un bloc gigantesque dépassant les 15 km de diamètre (une montagne trois fois plus grande que le Mont-Blanc), est sans doute entré en collision avec la terre, dans une région qui correspondrait au nord de l'Australie. Des centaines de milliards de tonnes de roche ont sans doute été catapultées dans l'atmosphère. Les entrailles de notre planète ont été déchirées sous le choc d'une violence inouïe: Des éruptions volcaniques monstrueuses, un effet de plasma suivi de l'empoisonnement de l'air et d'un très long hiver nucléaire ont sans doute causé la disparition de presque toutes les espèces..." Certains chercheurs affirment avoir mis en évidence, au large de l'Australie, l'existence d'un immense cratère de 193 km de diamètre. Mais une autre autre solution à l'extinction du permien a été envisagée. En effet, on ne retrouve pas les traces d'iridium comme pour la catastrophe qui a provoqué la disparition des dinosaures. Il y aurait non pas un, mais deux tueurs. L'extinction aurait été progressive en trois phases étalées sur 80 000 ans. Des éjections grandioses de laves sous formes de coulées réchauffant les eaux des mers et la présence d'importantes quantités d'hydrate de méthane (un très puissant gaz à effet de serre stocké dans les couches de roche et résultant en grande partie de l'activité biologique, plantes et animaux).

     

    Quittons cette époque de bouleversements pour remonter vers la vie au  carbonifère, il y a 300 millions d'années, ère qui doit son nom aux accumulations ce charbon dans ses couches géologiques (video carbonifère):.

     

     

     

     

    forêt carbonifère

    Brutalement, le Bassin Parisien s'est soulevé une fois de plus, sorte de haut plateau comparable au Tibet et ce qui deviendra la colline de Chaillot est au sec. Des montagnes  (chaines hercyniennes) colossales recouvrent toute le France et une grande partie de l'Europe. Un mont impressionnant s'élève à l'emplacement (si ce mot à encore un sens) de la colline de Chaillot d'où nous pouvons contempler deux énormes chaînes de montagne dont les pics se perdent dans les hauteurs béantes, à plus de 8000 m d'altitude. La végétation a envahi les vallées, les dépressions, les failles. La forêt est  partout : maigres arbustes enserrés de fougères et de lianes. Les dinosaures ne sont pas encore là. Les "Parisiens" de cette époque sont des créatures inconnues. Un Dimétrodon reptile mammalien  long de 1 m se dandine sur ses pattes très plates. On dirait un croisement entre une grosse loutre et une salamandre. C'est en fait l'un de nos ancêtres directs les plus primitifs. Cet animal qui bondit hors de l'eau est un Crassiriginus Scoticus, une sorte de têtard géant de plus de 2 m de long. Il vaut mieux se cacher derrière les feuilles d'un Palaeo-Weichselia, plante subarborescente à tige dressée portant à son sommet un bouquet de frondes de grande taille. Les insectes géants dans le voisinage ne sont pas non plus rassurants. Ce dont on est sûr, c'est que la distance génétique qui sépare toutes ces créatures se réduit à mesure que nous remontons dans le temps: les différentes formes de vie se ressemblent de plus en plus, la complexité diminue quand on se rapproche du point zéro

    C'est peut-être ici, sur cette zone plate, face cette rivière qui se trouve en contrebas, que sera édifié le futur palais du Trocadéro. Il semble que le rocher que nous apercevons soit le même que celui que nous avons quitté sur la colline voilà 300 millions d'années. Même forme, même encoche sur la face supérieure. C'est peut-être dû à l'étourdissement devant tant d'étrangeté!

     

    Nous sommes alors entraînés de plus en plus loin: -350 millions d'années

    forêt dévonienne

     

    L'Europe et l'Amérique se trouvent à hauteur de l'équateur, réunis dans le continent de la Pangée. Dans l'épaisse forêt dévonienne essentiellement constituée de fougères géantes, de lianes enchevêtrées et de bambous qui pourrissent dans les marais. il n'y a encore ni mammifères ni oiseaux. Dans l'air lourd et humide, on peut entendre le bourdonnement continu et incessant d'innombrables arthropodes et insectes. Ces insectes géants sont alors les maîtres du monde: araignées mesurant jusqu'à plus de 2 m de haut, libellules dépassant la taille d'un aigle royal, monstrueux mille-pattes herbivores atteignant les 5 m de longueur...Comment imaginer que cet espace plongé dans l'ombre des fougères qui atteignent 40 m de haut au-dessus du sol marécageux, et dans lequel on peut voir deux énormes araignées noires entrer chez Carette (ou plutôt dans la clairière herbue qui, en descendant la ligne d'Univers nous amènera un jour chez Carette), pourra être celui de Paris, 350 millions d'années plus tard. Mais voilà, un peu plus loin, un sauropsideanimal qui ressemble un peu à un lézard dont les descendants sont les groupes de reptiles (?) et les oiseaux (ou oiseaux -ancetres). Cette question étant controversée, arêtons-nous un instant aux plumes des oiseaux. C'est alors qu'un synapside tente à grand bruit de gagner un sol plus ferme. chacune de ses pattes arrache une forte odeur de pourriture du fond du marécage. Il vient d'échapper de peu à l'attaque conjuguée de libellules démesurées dont les ailes vibrent non loin de là. Qualifié par les spécialistes de "mammalien", on suppose que cette étrange créature aurait joué un rôle essentiel dans notre existence:c'est sans doute l'ancêtre commun de tous les mammifères.

    Pour quelle raison ces animaux de cauchemar étaient-ils si grands? C'est sans doute parce que l'atmosphère de l'époque était beaucoup plus riche, et saturée en oxygène. Les passants actuels du Trocadéro en seraient bien incommodés, mais si un de ces "mille-pattes" venait s'échouer un matin au pied de la Tour Eiffel, l'effrayante créature serait bien incapable de survivre très longtemps dans notre atmosphère.

     

     

    C'est alors qu'eut lieu une autre catastrophe, un de ces cataclysmes qui ont décimé la vie sur terre. Il y a 377 millions d'années, un volcan en éruption a entraîné la seconde destruction de masse de l'histoire terrestre. Pourtant, certains poissons ont trouvé un moyen de survivre au manque d'eau en devenant amphibiens : ils ont quitté la mer pour la terre.

     

     

     

     

    Animal Armageddon La Terre en enfer 2 par tetranychus

     

     

     

     

    Animal Armageddon La Terre en enfer 3 par tetranychus

     

     

     

    Avant de quitter cette ère phanérozoïque, antérieurement appelée ère primaire, faisons le point sur ce qui se passait il y a 430 millions d'années, tout au début de cette ére..

    la terre au silurien

     

     

    Nous nous étions précédemment arrêtés il y a 377 millions d'années. 60 millions d'années plus tôt, nos sommes au silurienles paysages sont vides, il n'y a plus un seul animal sur la terre ferme. La vie est alors dans l'eau.(vidéo). Parmi cette vie sous-marine, les  poissons, tous plus insolites les uns que les autres, entament la conquête de la terre en donnant naissance aux insectes que nous venons de voir au dévonien avant que ceux-ci engendrent les dinosaures. Le Bassin Parisien se détache de de l'Eura-mérique, gigantesque continent résultant de la rencontre entre l'Amérique du Nord et l'Europe. Commence alors pour le Bassin Parisien  et la future colline de Chaillot une dérive qui va le mener jusqu'au Gondwana, disque continental qui comprenant l'Amérique du Sud, l'Afrique et l'inde.

    En jetant un coup d'oeil à notre jauge d'information, nous constatons qu'elle ne contient plus un seul Byte "d'information artificielle", pas même l'équivalent d'une page de livre. C'est la grande différence avec toutes les époques antérieures. La Terre ne contient plus aucune information résultant d'une transformation volontaire de l'environnement. C'est parce que la vie est sous-marine et les animaux aquatiques ne fabriquent plus aucun artefact, aucun objet. Les formes de vie sont alors totalement passives et n'agissent plus sur l'environnement.



    Quant au niveau d'informations sur terre, il est négligeable par rapport à la quantité inimaginable d'informations qui "codent" l'Univers tout entier et ce, quelles que soient les époques. Les informations liées à "l'intelligence artificielle du vivant" (capacité des êtres vivants de modifier leur environnement) a diminué de façon extraordinaire au carbonifère, mais cette différence intervient à peine dans le bilan global. Le niveau d'information est à peine plus faible à l'époque de silurien que celui d'aujourd'hui, tout juste d'un ordre de grandeur différent. En effet, la jauge décrivant toutes les informations possibles de l'Univers en 2009 ("artificielles" et "naturelles") est comme on l'a vu dans les premiers articles d'environ 10 120 bits. Or il y a 500 millions d'années elle indiquait un chiffre autour de 10 119, soit seulement dix fois moins d'informations à l'échelle de l'Univers. La quantité d'informations "naturelles" qui "codent" la physique, la chimie, les systèmes qui caractérisent le cosmos est donc extrêmement élevée. Une explication sera donnée ultérieurement.

    Maintenant, nous pouvons nous projeter vers Paris au fond de l'océan et vers la première lumière.

     

    la première image de l'ensemble de l'Univers

     

     

     

     

     

     

    Quelques autre blogs.

    périodes (ères)   le phanérozoïque (ère primaire)   ère primaire      jcboulay.free.fr/astro -ère primaire     http://www.fossiliraptor.be/paleozoique.htm       

    l'histoire de la vie et de la terre

    géographie au crétacé

    monde au jurassique     jurassique océan thétys

    le monde à la fin du crétacé   mésozoïque

    fossiles du permien   

    échelle des temps géologiques

    l'évolution vers les primates

    Les origines de la vie -(pythacli) le jurassique

    le climat -voyage-dans-les-eres.php

    trias -la faune et la flore

    l'évolution de la vie -gigadino.pagestriasfaune

    wikipedia -Histoire évolutive_du_vivant

    alpha-centaure.com -fossiles: animations

    évolution vers l'intelligence

    histoire de l'océan alpin

    futura-sciences -une-toile-daraignee-vieille-de-140-millions-dannees_

    650 millions d'années en 1 mn 20

    chronologie de la terre -pythacli

    orum.hardware.fr -araignée géante.

    l'histoire de la terre     la naissance de la terre       périodes de la terre (ères)   

    .futura-sciences.com: 13,7-milliards-dannees-en-3-minutes-30

    point zéro.

     

     

    Quelques blogs notés dans les articles précédents que je revisite de temps en temps:

    astronoo- telescopesSpatiaux                                     cnrs.fr les mystères de l'univers 

    lycees.ac-rouen -le big bang                                      you tube- la mort du bing bang (théorie des cordes) pourquoi le LHC?

    user.web.cern- le boson manquant                                

    la relativité générale.

    La relativité restreinte.

    *blogs  Groupes quantiques.

    *blogs sur le principe holographique

    *blogs sur l'entropie

    *Blogs sur la complexité.

    *Autres blogs.

     

     

     

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    Après Annecy, ma nouvelle ville devient Aix les Bains, en  Savoie , pas très loin d'Annecy. 

     

     

    Je découvre ici les bienfaits du thermalisme et la beauté d'un lac qu'a chanté Lamartine à qui est dédiée "la colline des poètes."

     

     

     

     

     

    lac du bourget - rive est

    Le lac du Bourget

     

    Lac du Bourget (lake of Bourget):C'est le plus grand lac naturel de France, chacune de ses berges a sa propre atmosphère : avec Aix-les-Bains la rive orientale est davantage balnéaire, plus construite, la route longeant les berges.

     

    La rive ouest est plus sauvage, avec des pentes raides qui plongent vers le lac, des bois et des routes sinueuses.

     

    Le tour du lac est très riche en panorama et édifices. Du mont du Chat au sud-ouest et au sommet du Molard Noir, on profite d'un très beau panorama.Dans un cadre naturel très reposant, l'abbaye royale de Hautecombe sur la rive occidentale abrite la plupart des souverains de la maison de Savoie ainsi que le dernier Roi d'Italie Umberto II.

     

    L'origine du bâtiment remonte au XIIe siècle. 

     

     

    Dans cet article je voudrais partager les photos anciennes d'Aix les Bains et du Revard en 1900 que j'ai découvert en musardant sur internet. 

     

    a) Les blogs à consulter:

    Le chemin du Revard et les cartes postales anciennes

     

    b) Aix les Bains, La reine des villes d'eaux et la ville d'eaux des reines

    C'était le temps des baigneurs, des mondanités et de toutes les excentricités... Au tournant du xxe siècle, la cité abandonne son identité savoyarde aux plaisirs de la modernité. Geneviève Frieh-Giraud, historienne, retrace le patrimoine d'Aix-les-Bains depuis une trentaine d'années à travers de nombreux ouvrages, dont Les Thermes d'Aix-Les-Bains (éd. Figep'partner), et la création du circuit culturel le Fil de l'eau. Elle nous emmène sur les traces du thermalisme aixois à sa plus « Belle Epoque ». 

    voir la suite dans La reine des villes d'eaux et la ville d'eaux des reines

     

     

     

    c) Les cartes postales, 19 pages avec les légendesgenealogie.com/aix-les-bains-73100/savoie-73/cartes-postales

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Après Annecy, ma nouvelle ville devient Aix les Bains, en  Savoie , pas très loin d'Annecy.

     

    Je découvre ici les bienfaits du thermalisme et la beauté d'un lac qu'a chanté Lamartine à qui est dédiée "la colline des poètes."

     

     

     

     

     

    lac du bourget - rive est

    Le lac du Bourget

     

    Lac du Bourget (lake of Bourget):C'est le plus grand lac naturel de France, chacune de ses berges a sa propre atmosphère : avec Aix-les-Bains la rive orientale est davantage balnéaire, plus construite, la route longeant les berges.

     

    La rive ouest est plus sauvage, avec des pentes raides qui plongent vers le lac, des bois et des routes sinueuses.

     

    Le tour du lac est très riche en panorama et édifices. Du mont du Chat au sud-ouest et au sommet du Molard Noir, on profite d'un très beau panorama.Dans un cadre naturel très reposant, l'abbaye royale de Hautecombe sur la rive occidentale abrite la plupart des souverains de la maison de Savoie ainsi que le dernier Roi d'Italie Umberto II.

     

    L'origine du bâtiment remonte au XIIe siècle. 

     

     

    Dans cet article je voudrais partager les photos anciennes d'Aix les Bains et du Revard en 1900 que j'ai découvert en musardant sur internet. 

     

    a) Les blogs à consulter:

    Le chemin du Revard et les cartes postales anciennes

     

    b) Aix les Bains, La reine des villes d'eaux et la ville d'eaux des reines

    C'était le temps des baigneurs, des mondanités et de toutes les excentricités... Au tournant du xxe siècle, la cité abandonne son identité savoyarde aux plaisirs de la modernité. Geneviève Frieh-Giraud, historienne, retrace le patrimoine d'Aix-les-Bains depuis une trentaine d'années à travers de nombreux ouvrages, dont Les Thermes d'Aix-Les-Bains (éd. Figep'partner), et la création du circuit culturel le Fil de l'eau. Elle nous emmène sur les traces du thermalisme aixois à sa plus « Belle Epoque ». 

    voir la suite dans La reine des villes d'eaux et la ville d'eaux des reines

     

     

     

    c) Les cartes postales, 19 pages avec les légendesgenealogie.com/aix-les-bains-73100/savoie-73/cartes-postales

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Au commencement du temps 3-4) Dans l'abîme du temps 

    (-15000 à -65 millions d'années)

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dans ces articles, je voudrais approfondir ma réflexion sur "le visage de Dieu" écrit par les frère Bogdanov et celle de mon article dans mon blog de reflexions à travers le livre de Igor et Grichka Bogdanov: "Au commencement du temps".

    Ils me permettent de faire un saut dans l'histoire via les blogs et le articles que je déniche sur la toile, d'affiner mes connaissance sur la science et la recherche de l'Origine. Je trouve plaisir et jubilation à partager.

     

     

    Mes articles déjà parus dans cette rubrique:

     

    Contenu de cet article: Dans l'abîme du temps.

    Le film de l'Univers remonté à l'envers vu par les frères Bogdanov (et moi dans ce blog, par ma lecture).

     

     

    a) A la fin de notre étape 3, nous étions vers 420 avant Jésus-christ"Sur les lieux de le future rue du Général Lepic, en plein bois. Un orage se prépare. Un grondement lointain monte, à peine perceptible, mais qui tient toute la place dans les profondeurs d'un nuage menaçant. Une nuée blanche remue jusqu'au sommet, presque vivante, coulant une ombre violette à l'horizon, là où le ciel prend appui sur la terre. A cet instant, nous avons réellement le sentiment que nous sommes perdus dans le temps".  Nous nous souvenons alors que c'est Platon a écrit "le temps est l'image mobile de l'éternité immobile". C'est bien là une définition du temps imaginaire

     

    Avant de reprendre le voyage dans les profondeurs insondables du temps, nous pouvons mesurer que "l'information artificielle" (les écrits et les "inventions techniques" créés par l'homme) émerge à peine. Elle se réduit à quelques centaines de gigabytes, une quantité d'informations inférieure à celle qui se trouve stockée, en 2009, sur le plus banal des ordinateurs portables. Et pourtant les penseurs de cette époque, Socrate, Platon, Aristote... ont traversé les siècles. Étranger au temps et à l'oubli, leur esprit éclaire l'avenir et a inspiré toute une civilisation. 

     

    b) Nouvelle plongée dans le passé: - 15 000 ans!.

    village néolithique reconstitué

    Cette fois le saut commence à être impressionnant, nous émergeons lentement de la brume temporelle. Les contours du monde se mettent en place. Nous sommes toujours sur notre colline, près de notre rocher... au néolithique, environ 15 000 ans dans le passé. Mais notre vision imaginaire du passé ne nous permet pas de confirmer s'il y a eu, comme semblent l'indiquer les grands mythes de l'humanité, le récit de l'Atlantide de Platon et de nombreux écrits ou blogs, une catastrophe planétaire environ 10 000 ans avant J. - C

     

     

     

     

    Écoutons en résumé ce que disent les frères Bogdanov: C'est l'été. Pourtant, il règne un froid polaire et le ciel est alourdi par des nuages cristallisés. D'énormes glaciers recouvrent la majeure partie du Bassin Parisien, la Seine est devenue un fleuve incroyablement puissant. Notre capitale se réduit à quelques rares huttes en rondins blotties contre des talus, à l'abri du vent. Des hordes de mammouths et de tigres blancs à dents de sabre foulent le sol enneigé de ce qui deviendra la la place du Trocadéro. Celle-ci est maintenant entièrement recouverte par une immense forêt où rôdent quelques tribus d'hommes préhistoriques

    bisons -magdalénien tardif

    Ces hommes ne produisent, à eux tous que quelques centaines de Mégabytes d'information, l'équivalent d'environ 300 livres de taille moyenne. Cette information, (fabriquée par l'homme à cette époque) est, si l'on excepte celle, incontrôlable à l'heure actuelle, de civilisations avancées  qui ont disparu, faite de gourdins, de flèches, de silex taillée, de fourrures rapiécées... L'art existe sous une forme rudimentaire: des  peintures symboliques recouvrent les parois des grottes, des encoches sont gravées sur des pierres et des ossements.  L'écriture, quant à elle, est presque inexistante, à l'exception de quelques milliers de signes éparpillés ici ou là à l'entrée des grottes ou sur des cailloux. Elaborée sur des années, elle est sédentaire, comme "gelée" et ne circule pratiquement plus.

    Notre rocher de chaillot est toujours là mais bien plus gros. Sur sa face, l'entaille est dèjà là! A son pied s'est ouverte une grotte peu profonde où des hommes ont trouvé refuge. La population mondiale est tombée à un million d'individus à peine. Ce monde est si différent du nôtre! A l'entrée de la grotte, sous notre rocher, surgit maintenant un spécimen de Canis familiaris, le tout premier chien de l'histoire (?), ancêtre du chien-loup. L'infosphère due à l'homme s'est rapetissée à quelques centaines de mégabytes d'information alors que l'information initiale, à l'oeuvre depuis le big-bang, s'est ramifiée au sein de créatures totalement différentes les unes des autres. Du moins en apparence. Car l'analyse de leur code génétique montre que certaines d'entres elles sont très proches, comme c'est le cas pour l'homme et le chien. Son génome sera décodé en 2005: 90% des instructions qu'il contient sont semblables aux nôtres. De même, pour le poisson (ancêtre du poisson zèbre), qui nage près d'ici dans l'eau de la Seine, 85% du capital génétique est semblable à celui de l'homme. Quant à la mouche qui vient de s'envoler dans un crépitement d'ailes, plus du tiers de ses gênes sont semblables aux nôtres. Et à mesure que nous allons remonter dans le temps, cet écart va se resserrer... jusqu'où?

     

    c) Le voyage s'accélère: -100 000 ans!

    "La Seine est de plus en plus puissante, charriant de hautes vagues qui viennent se fracasser en écume sur les rochers où prendra appui un jour le pont d'Iéna. La colline de Chaillot est toujours là, mais elle monte à pic, tranchée de lames pierreuses à angles vifs. Sur le plateau, le terrain est maintenant accidenté, rehaussé de petites collines recouvertes d'arbustes. Parmi les lames de pierre affleure notre repère rocheux (que nous avions remarqué au départ) avec, toujours, la même forme effilée. Et la même entaille". 

    C'est alors qu'apparaissent des hommes de Neandertal. Avec leur crâne massif (au moins 1600  cm3) étrangement plus gros que le nôtre, ils sont impressionnants. Cet endroit protégé (le futur Trocadéro avec sa place et ses cafés), plaît aussi à ces "Parisiens" du passé lointain. 

    Apparemment leur niveau de civilisation est inférieur à celui que certains ont décrit. celle-ci a vécu pendant plus de 300 000 ans pour disparaître il y a environ 30 à  40 000 ans: elle aurait été anéantie par l'homme actuel, l'homo sapiens?. Dans l'antre d'une grotte où coule une source d'eau claire en fine cascade, nos étranges promeneurs viennent d'y faire une halte pour s'y abreuver. L'un d'eux ramasse quelques châtaignes à fleur d'herbe (ancêtres impensables des macarons, spécialité de Carette) et les déguste dans un claquement de mâchoires. Leur nombre est estimé à quelques centaines en région parisienne et environ 180 000 sur terre, un petit peu moins que les homo sapiens, plus tard appelés hommes de Cro-Magnon, dont le patrimoine génétique diffère de celui des hommes de Neandertal. En cette période glaciaire, tapis dans la nuit épouvantable, ils sont en perpétuelle lutte contre le froid. Ils utilisent des  armes de jet  et des parures et ils inventent la sépulture. Ils sont en route vers une civilisation qu'ils n'atteindront jamais (même si elle est plus évoluée que les restes que nous en connaissons). Ce sont leurs squelettes, leurs silhouettes larges et trapues que nous retrouvons au XXè siècle au musée de l'homme, près de notre grotte de Chaillot.

     

    d)Nouvelle halte: Il y a un million d'années.

     

     

     

     

    La population mondiale compte moins de 100 000 individus. Maintenant la jauge d'information "artificielle" est très basse, tout au plus une vingtaine de Mégabytes. Les premiers hommes de cette époque ne fabriquent presque pas d'outils, tout juste quelques armes rudimentaires (gourdins, éclats d'os, lames de bois). Cachés dans des fourrés, on peut les apercevoir, le front fuyant, couverts de poils drus: des Homo-erectus. Difficile de les distinguer de leurs cousins les gorilles (les premiers hommes). Les lointains descendants de ces hommes s'installeront, c'est sûr, à la terrasse des cafés du Trocadéro. La grotte de Carette, elle, est toujours là. Ses clients? Des créatures de toutes sortes. Les Homo-erectus, bien sûr. "Ils se tiennent sur le seuil (en terrasse), mâchonnant des pommes naines cueillies sur l'arbre à l'emplacement du trottoir d'aujourd'hui. Mais aussitôt ont-ils détalé du côté de cette longue trouée au coeur de la forêt primaire (la future Avenue Kléber), que des animaux plus insolites les uns que les autres s'installent à leur tour: l'eau y semble plus douce qu'ailleurs". 

     

    Une étude vient de montrer qu'il y a 1,25 million d'années un accroissement du dépôt de particules de fer dans l'Océan Antarctique, a intensifié les glaciations

     

    e) Vers -10 millions d'années

    dryopithèque

    Un Dryopithèque bondit d'un arbuste à l'autre vers le mont de Chaillot.  Ce très lointain ancêtre de l'homme est venu vivre ici, après avoir quitté son pays natal situé dans le sud de la France, dans ce qui, bien plus tard deviendra Saint-Gaudens. Cette créature au poil hirsute, marchant le plus souvent à quatre pattes, a élu domicile au pied de notre rocher. Il est à peine différent d'un animal, mais il fait ses premiers pas dans la nuit des temps, en route vers l'humanité. La terre désormais presque vide  n'abrite désormais qu'une poignée de préhominiens. (Un de nos ancêtres plus récent (-7 millions d'années), serait, selon Yves Coppens, serait le Toumaï dont le crâne a été trouvé le 11 juillet 2002.

    Et le niveau d'information de cette première tentative de civilisation? Il atteint à peine quelques centaines de milliers de caractères, moins que la moindre des calculettes de poche. 

     

     

     

     

     

     

     

     

    f) -40 millions d'années (Asnieres sous la mer).

    Nous sommes en pleine époque "paléogene". Les glaces ont fondu, le climat est devenu tropical. Nous ne reconnaissons plus rien, les eaux ont déferlé dans le Bassin parisien. Le champ de Mars, Chaillot, ainsi que notre rocher et toute l'Île de France sont engloutis à des dizaines de mètres de profondeur, sous la mer (E)stampienne d'où émergera la ville d'Etampes, 40 millions d'années plus tard.Cette mer s'étend de la Manche à l'Atlantique, avec ça et là, de petites îles. De nos jours, seul le sommet de le Tour Eiffel pourrait encore échapper à l'engloutissement. Pour trouver le terre ferme, il faut aller jusqu'aux sommets des Vosges où, dans la moiteur de cet été perpétuel, nous pouvons rencontrer des créatures de plus en plus insolites: Le Cynodictdis, chien très primitif ressemblant à une mangouste géante, les inquiétants Gastorniséchassiers carnivores géants à plumage rouge vif, hauts de près de 3 m et armés d'un bec redoutable.

    Puis, il y a moins de 65 millions d'années, la mer s'est retirée de l'île de France et la colline de Chaillot tout comme la Champ de Mars sont à nouveau à sec. Notre rocher est redevenu visible. La disposition du paysage rappelle ce qui deviendra la place du Trocadéro. Mais la végétation n'est plus la même, ce sont de hauts palmiers qui se dressent là, avec autour de leurs troncs, des fleurs multicolores. La grotte de Carette, fait incroyable, est toujours là, nettement reconnaissable. Elle aura traversé les millions d'années, résistant aux remaniements du terrain et à l'engloutissement sous les mers. Le silence, immobile dans ce jour si lointain monte jusqu'au ciel, rayonnant d'une lumière aussi calme que les ombres de la grotte. Dans les herbes, à demi cachée, sommeille une sorte de loutre géante. Dans l'eau argentée au creux de la roche viennent s'abreuver des oiseaux inconnus par ce bel après-midi d'été, il y a 65 millions d'années. Un peu plus loin, dans les fourrés, un gigantesque nipah (voir page 3), sorte de palmier dont le tronc pousse à l'horizontale est à demi enfoui sous terre. Ses grandes feuilles presque bleues sortant directement du sol sont-elles une préfiguration de la statue du Général Foch? Aucun homme n'est encore là pour pour remuer les fougères de ses cris. Seuls les animaux font entendre leur étrangeté dans cette jungle. L'information est désormais uniquement définie par le travail physique, chimique, biologique ou génétique d'une nature qui continue à être projetée dans la très longue histoire de son évolution. 

     

    g) La couleur tombée du ciel: -65 millions d'années.

     

     

    C'est sans doute la période la plus  chaude à la surface de la terre. Il n'y a plus de neige ou de glace à la surface du globe, même aux pôles. Les palmiers et arbres tropicaux florissent partout à la surface du globe. 

    "La "sphère d'informations" ne correspond plus à aucune de nos intuitions et ne tient presque plus à des artefacts (des objets fabriqués par des êtres vivants). Cette terre des dinosaures obéit à des "opérateurs d'informations" physiques, biologiques et génétiques dont on peut assez facilement mesurer la complexité". Ils correspondent à des lois mesurables et quantifiables en information, comme l'est la loi de la gravitation. Ils "codent" chaque espèce et font qu'un brontosaure est différent d'un archéoptéryx ou d'un Volaticotherium  antiquus, sorte de petit mammifère qui ressemblait à un écureuil volant. iIs ont permis la différentiation entre les 1500 espèces de dinosaures, les millions de types d'insectes, de poissons, de plantes qui ont peuplé la terre pendant cette ère secondaire. Mais déjà une information "culturelle" représente quelques centaines de bytes. Ce sont des premiers artefacts fabriquées par les créatures pour assurer leur survie: galeries souterraines et autres terriers des petits rongeurs,  nids  assez sophistiqués des dinosaures...Cette transformation par les être vivants de leur environnement représente les premiers signes d'une intelligence rudimentaire au travail dans la nature, signes qui peuvent être déjà traduits sous le forme d'une information. Ce sont des "signes de vie", qui, même de manière infinitésimale, informent le monde: une empreinte de diplodocus dans le sable, les restes du festin aérien d'un ptérodactyle, un arbre déraciné au hasard par un brontosaure...Ce sont peut-être quelques 50 000 caractères dans le monde entier, tout juste quelques dizaines pages d'un livre. 

    Mais comment est le monde en l'une de ces ultimes journées paisible que vivront les habitants de la terre il y a 65 millions d'années? C'est la fin du crétacé, l'hémisphère nord est occupé par deux blocs continentaux: l'un comprend l'Asie et la partie ouest de l'Amérique du Nord, tandis que le second regroupe l'Europe et la partie Est de l'Amérique du Nord. Le nord du Bassin Parisien émerge au dessus d'une mer tropicale qui s'étend vers le sud-est, à partir de la région appelée actuellement le "massif de Fontainebleau", ses grès, ses sables. Alors que vers le sud, les terres subissent régulièrement des transgressions marines, ici le sol est recouvert d'une épaisse couche de sable blanc. La place du Trocadéro est méconnaissable. Ne ferait-t-il pas bon vivre dans ce monde encore vide de toute civilisation et s'allonger sur le sable tiède, écouter le silence à peine remué par les grandes feuilles de palmiers et de fougères et respirer à pleine poitrine l'air pur, transparent presque lumineux de cette jungle multicolore qui s'étend à perte de vue et touche à une immense plage vers le sud? Mais, l'espèce dominante ne cette fin du crétacé est celle des grands sauriens qui règnent sans partage depuis presque 160 millions d'années, avec à leur tête le légendaire tyrannosaure. Son crâne est gigantesque, mais à l'intérieur, il n'y a presque rien. Dans le vide d'une petite caverne osseuse, son cerveau est minuscule, à peine une dizaine de cm. On peut penser qu'il n'a pas d'émotions, pas de pitié, pas de regrets, à peine quinze secondes de mémoire. Il possède tout juste 10 000 neurones, 100 fois moins qu'une abeille. Cela n'empêche qu'un quart de notre patrimoine génétique serait identique au sien, même si on n'a encore jamais pu analyser complètement son  adn . 

     

    Soudain, très haut dans le ciel, une boule de feu vient d'apparaître. (catastrophe du crétacé-tertiaire)

    Les animaux qui lèvent la tête prennent-ils conscience de  cet incroyable qui va suivre? Suivons les frères Bogdanov: Un énorme astéroïde de 10 km de diamètre, plus grand qu'une montagne, calcine autour de lui le bleu du ciel. Son poids? Effarant: 2 500 milliards de tonnes! La montagne de roche et de métal fondu chute en tournoyant sur elle-même à la vitesse d'environ 10 000 km/h (25 km/s), dans un grondement effroyable, à demi engloutie dans une longue traînée noire. Le sinistre bolide a traversé l'atmosphère en moins de trente secondes, en la volatilisant sur des centaines de km. A son impact, il percute l'océan dans ce qui va devenir la presqu'île du Yucatàn, à Chicxulub, au Mexique. A cet instant, les dinosaures qui broutent tranquillement sur l'emplacement du Trocadéro n'ont encore rien entendu. Mais tout à coup, une secousse brutale éventre le sol sous leurs griffes. Au même moment, leurs yeux sont frappés par un éclair aveuglant qui dégage instantanément une énergie équivalente à 5 milliards de bombes d'Hiroshima. Quelques secondes plus tard, cette chute provoque dans l'océan la formation d'une vague monstrueuse, immense barrière liquide de plus de 10 km de haut. Le cratère, quant à lui, se propage à ras de terre sur plus de 200 km de diamètre et atteint 3000 m de profondeur. 

    Sept minutes après la catastrophe, la montagne liquide s'abat en écumant sur les terres, écrasant d'un seul coup les dinosaures, les forêts et la plupart des créatures de cette époque. 

    Une heure vient de s'écouler, le visage de la Terre est complètement bouleversé. Les continents ont été envahis par les eaux, le choc a provoqué un jaillissement de matière pulvérulente jusqu'à 80 km de hauteur: gigantesque colonne de cendre et de cristaux de quartz qui s'élève dans le ciel empli de nuées. Le panache atteint plus de 1000 km de diamètre, recrachant des morceaux de lave et de matière en fusion. Ces blocs en feu ont illuminé le ciel noir, brûlant l'atmosphère à plus de 400 degrés.  Le méthane enfoui dans les couches internes de la Terre a été éjecté dans le ciel avant de s'enflammer brutalement, créant des incendies d'une ampleur inimaginable. Les dinosaures qui n'ont pas été emportés par le raz de marée ont été calcinés dans cette fournaise à ciel ouvert.

    La première vague de la catastrophe n'a duré que quelques heures, mais la plupart des habitants de cette Terre primitive ont été balayés, seuls ont pu survivre quelques petits mammifères.réfugiés dans les profondeurs des grottes souterraines ou sur les hautes montagnes. La catastrophe ayant eu lieu à l'équateur, l'immense nuage, qui a plongé le monde dans lune nuit suffocante, s'est étendu sur les deux hémisphères.L'air est devenu irrespirable, saturé de vapeurs de soufre, d'acide sulfurique et d'oxyde de carbone. Le soleil a été progressivement masqué et la température est tombée à - 20 degrés. Cette nuit glaciaire, qui durera des dizaines d'années, a été suivi par un terrible effet de serre qui a sévi durant 10 000 ans.

    Est ce qu'une preuve de ce qui s'est passé se trouve dans cette  couche sédimentaire  anormalement riche en irridium, métal rare, qui n'existe pratiquement pas sur notre planète, mais qu'on trouve en abondance dans les couches géologiques qui correspondent à l'époque du choc? Cette trace est repérable partout sur notre monde, même sur le place du Trocadéro ou sous les fondations des bâtiments. Les océans ont mis 5 000 siècles avant de se remettre du cataclysme. Que se serait-il passé si cette catastrophe n'avait pas eu lieu? L'homme ne pouvait pas apparaître. Étrangement, le chemin vers l'intelligence est passé par la route des étoiles.... (plus tard... -40 millions d'années, un changement d'ère, seuls(?) les oiseaux ont traversé la crise.)

     

    Pour finir ce chapitre et ce récit des frère Bogdanov (que j'ai résumé selon ma lecture), voici quelques blogs que j'ai retenus pour illustres cette période:

     

     

    Autres blogs relevés en rédigeant l'article. 

    http://www.chronologie-encyclopedique.fr/           index chronologique

    http://pythacli.chez-alice.fr/geologie2.htm

    échelle des temps géologiques                               ères géologiques   ère tertiaire

    dérive des continents animation                             dérive des continents II

    animaux cénozoïque                                              jurassic-world- presentation-dinosaures.html

    Flore-et-faune-de-l-Eocene                                   la vie des hommes de la préhistoire

    mythe de l'Atlantide                                                civilisations avancées 10 000 ans avant J. C.

    art rupestre: allposters                                            art néolithique -musée barbier-mueller

     

    Et maintenant, en route vers le chapitre suivant, encore plus loin dans la nuit des temps: "Des araignées géantes sur la colline de Chaillot".

    araignée géante palézoïque, reconstitution

     

     

    Quelques blogs notés dans les articles précédents que je revisite de temps en temps:

    astronoo- telescopesSpatiaux                                     cnrs.fr les mystères de l'univers 

    lycees.ac-rouen -le big bang                                      you tube- la mort du bing bang (théorie des cordes) pourquoi le LHC?

    user.web.cern- le boson manquant                                

    la relativité générale.

    La relativité restreinte.

    *blogs  Groupes quantiques.

    *blogs sur le principe holographique

    *blogs sur l'entropie

    *Blogs sur la complexité.

    *Autres blogs.

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    Au commencement du temps 3-4) Dans l'abîme du temps 

    (-15000 à -65 millions d'années)

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dans ces articles, je voudrais approfondir ma réflexion sur "le visage de Dieu" écrit par les frère Bogdanov et celle de mon article dans mon blog de reflexions à travers le livre de Igor et Grichka Bogdanov: "Au commencement du temps".

    Ils me permettent de faire un saut dans l'histoire via les blogs et le articles que je déniche sur la toile, d'affiner mes connaissance sur la science et la recherche de l'Origine. Je trouve plaisir et jubilation à partager.

     

     

    Mes articles déjà parus dans cette rubrique:

     

    Contenu de cet article: Dans l'abîme du temps.

    Le film de l'Univers remonté à l'envers vu par les frères Bogdanov (et moi dans ce blog, par ma lecture).

     

     

    a) A la fin de notre étape 3, nous étions vers 420 avant Jésus-christ"Sur les lieux de le future rue du Général Lepic, en plein bois. Un orage se prépare. Un grondement lointain monte, à peine perceptible, mais qui tient toute la place dans les profondeurs d'un nuage menaçant. Une nuée blanche remue jusqu'au sommet, presque vivante, coulant une ombre violette à l'horizon, là où le ciel prend appui sur la terre. A cet instant, nous avons réellement le sentiment que nous sommes perdus dans le temps".  Nous nous souvenons alors que c'est Platon a écrit "le temps est l'image mobile de l'éternité immobile". C'est bien là une définition du temps imaginaire

     

    Avant de reprendre le voyage dans les profondeurs insondables du temps, nous pouvons mesurer que "l'information artificielle" (les écrits et les "inventions techniques" créés par l'homme) émerge à peine. Elle se réduit à quelques centaines de gigabytes, une quantité d'informations inférieure à celle qui se trouve stockée, en 2009, sur le plus banal des ordinateurs portables. Et pourtant les penseurs de cette époque, Socrate, Platon, Aristote... ont traversé les siècles. Étranger au temps et à l'oubli, leur esprit éclaire l'avenir et a inspiré toute une civilisation. 

     

    b) Nouvelle plongée dans le passé: - 15 000 ans!.

    village néolithique reconstitué

    Cette fois le saut commence à être impressionnant, nous émergeons lentement de la brume temporelle. Les contours du monde se mettent en place. Nous sommes toujours sur notre colline, près de notre rocher... au néolithique, environ 15 000 ans dans le passé. Mais notre vision imaginaire du passé ne nous permet pas de confirmer s'il y a eu, comme semblent l'indiquer les grands mythes de l'humanité, le récit de l'Atlantide de Platon et de nombreux écrits ou blogs, une catastrophe planétaire environ 10 000 ans avant J. - C

     

     

     

     

    Écoutons en résumé ce que disent les frères Bogdanov: C'est l'été. Pourtant, il règne un froid polaire et le ciel est alourdi par des nuages cristallisés. D'énormes glaciers recouvrent la majeure partie du Bassin Parisien, la Seine est devenue un fleuve incroyablement puissant. Notre capitale se réduit à quelques rares huttes en rondins blotties contre des talus, à l'abri du vent. Des hordes de mammouths et de tigres blancs à dents de sabre foulent le sol enneigé de ce qui deviendra la la place du Trocadéro. Celle-ci est maintenant entièrement recouverte par une immense forêt où rôdent quelques tribus d'hommes préhistoriques

    bisons -magdalénien tardif

    Ces hommes ne produisent, à eux tous que quelques centaines de Mégabytes d'information, l'équivalent d'environ 300 livres de taille moyenne. Cette information, (fabriquée par l'homme à cette époque) est, si l'on excepte celle, incontrôlable à l'heure actuelle, de civilisations avancées  qui ont disparu, faite de gourdins, de flèches, de silex taillée, de fourrures rapiécées... L'art existe sous une forme rudimentaire: des  peintures symboliques recouvrent les parois des grottes, des encoches sont gravées sur des pierres et des ossements.  L'écriture, quant à elle, est presque inexistante, à l'exception de quelques milliers de signes éparpillés ici ou là à l'entrée des grottes ou sur des cailloux. Elaborée sur des années, elle est sédentaire, comme "gelée" et ne circule pratiquement plus.

    Notre rocher de chaillot est toujours là mais bien plus gros. Sur sa face, l'entaille est dèjà là! A son pied s'est ouverte une grotte peu profonde où des hommes ont trouvé refuge. La population mondiale est tombée à un million d'individus à peine. Ce monde est si différent du nôtre! A l'entrée de la grotte, sous notre rocher, surgit maintenant un spécimen de Canis familiaris, le tout premier chien de l'histoire (?), ancêtre du chien-loup. L'infosphère due à l'homme s'est rapetissée à quelques centaines de mégabytes d'information alors que l'information initiale, à l'oeuvre depuis le big-bang, s'est ramifiée au sein de créatures totalement différentes les unes des autres. Du moins en apparence. Car l'analyse de leur code génétique montre que certaines d'entres elles sont très proches, comme c'est le cas pour l'homme et le chien. Son génome sera décodé en 2005: 90% des instructions qu'il contient sont semblables aux nôtres. De même, pour le poisson (ancêtre du poisson zèbre), qui nage près d'ici dans l'eau de la Seine, 85% du capital génétique est semblable à celui de l'homme. Quant à la mouche qui vient de s'envoler dans un crépitement d'ailes, plus du tiers de ses gênes sont semblables aux nôtres. Et à mesure que nous allons remonter dans le temps, cet écart va se resserrer... jusqu'où?

     

    c) Le voyage s'accélère: -100 000 ans!

    "La Seine est de plus en plus puissante, charriant de hautes vagues qui viennent se fracasser en écume sur les rochers où prendra appui un jour le pont d'Iéna. La colline de Chaillot est toujours là, mais elle monte à pic, tranchée de lames pierreuses à angles vifs. Sur le plateau, le terrain est maintenant accidenté, rehaussé de petites collines recouvertes d'arbustes. Parmi les lames de pierre affleure notre repère rocheux (que nous avions remarqué au départ) avec, toujours, la même forme effilée. Et la même entaille". 

    C'est alors qu'apparaissent des hommes de Neandertal. Avec leur crâne massif (au moins 1600  cm3) étrangement plus gros que le nôtre, ils sont impressionnants. Cet endroit protégé (le futur Trocadéro avec sa place et ses cafés), plaît aussi à ces "Parisiens" du passé lointain. 

    Apparemment leur niveau de civilisation est inférieur à celui que certains ont décrit. celle-ci a vécu pendant plus de 300 000 ans pour disparaître il y a environ 30 à  40 000 ans: elle aurait été anéantie par l'homme actuel, l'homo sapiens?. Dans l'antre d'une grotte où coule une source d'eau claire en fine cascade, nos étranges promeneurs viennent d'y faire une halte pour s'y abreuver. L'un d'eux ramasse quelques châtaignes à fleur d'herbe (ancêtres impensables des macarons, spécialité de Carette) et les déguste dans un claquement de mâchoires. Leur nombre est estimé à quelques centaines en région parisienne et environ 180 000 sur terre, un petit peu moins que les homo sapiens, plus tard appelés hommes de Cro-Magnon, dont le patrimoine génétique diffère de celui des hommes de Neandertal. En cette période glaciaire, tapis dans la nuit épouvantable, ils sont en perpétuelle lutte contre le froid. Ils utilisent des  armes de jet  et des parures et ils inventent la sépulture. Ils sont en route vers une civilisation qu'ils n'atteindront jamais (même si elle est plus évoluée que les restes que nous en connaissons). Ce sont leurs squelettes, leurs silhouettes larges et trapues que nous retrouvons au XXè siècle au musée de l'homme, près de notre grotte de Chaillot.

     

    d)Nouvelle halte: Il y a un million d'années.

     

     

     

     

    La population mondiale compte moins de 100 000 individus. Maintenant la jauge d'information "artificielle" est très basse, tout au plus une vingtaine de Mégabytes. Les premiers hommes de cette époque ne fabriquent presque pas d'outils, tout juste quelques armes rudimentaires (gourdins, éclats d'os, lames de bois). Cachés dans des fourrés, on peut les apercevoir, le front fuyant, couverts de poils drus: des Homo-erectus. Difficile de les distinguer de leurs cousins les gorilles (les premiers hommes). Les lointains descendants de ces hommes s'installeront, c'est sûr, à la terrasse des cafés du Trocadéro. La grotte de Carette, elle, est toujours là. Ses clients? Des créatures de toutes sortes. Les Homo-erectus, bien sûr. "Ils se tiennent sur le seuil (en terrasse), mâchonnant des pommes naines cueillies sur l'arbre à l'emplacement du trottoir d'aujourd'hui. Mais aussitôt ont-ils détalé du côté de cette longue trouée au coeur de la forêt primaire (la future Avenue Kléber), que des animaux plus insolites les uns que les autres s'installent à leur tour: l'eau y semble plus douce qu'ailleurs". 

     

    Une étude vient de montrer qu'il y a 1,25 million d'années un accroissement du dépôt de particules de fer dans l'Océan Antarctique, a intensifié les glaciations

     

    e) Vers -10 millions d'années

    dryopithèque

    Un Dryopithèque bondit d'un arbuste à l'autre vers le mont de Chaillot.  Ce très lointain ancêtre de l'homme est venu vivre ici, après avoir quitté son pays natal situé dans le sud de la France, dans ce qui, bien plus tard deviendra Saint-Gaudens. Cette créature au poil hirsute, marchant le plus souvent à quatre pattes, a élu domicile au pied de notre rocher. Il est à peine différent d'un animal, mais il fait ses premiers pas dans la nuit des temps, en route vers l'humanité. La terre désormais presque vide  n'abrite désormais qu'une poignée de préhominiens. (Un de nos ancêtres plus récent (-7 millions d'années), serait, selon Yves Coppens, serait le Toumaï dont le crâne a été trouvé le 11 juillet 2002.

    Et le niveau d'information de cette première tentative de civilisation? Il atteint à peine quelques centaines de milliers de caractères, moins que la moindre des calculettes de poche. 

     

     

     

     

     

     

     

     

    f) -40 millions d'années (Asnieres sous la mer).

    Nous sommes en pleine époque "paléogene". Les glaces ont fondu, le climat est devenu tropical. Nous ne reconnaissons plus rien, les eaux ont déferlé dans le Bassin parisien. Le champ de Mars, Chaillot, ainsi que notre rocher et toute l'Île de France sont engloutis à des dizaines de mètres de profondeur, sous la mer (E)stampienne d'où émergera la ville d'Etampes, 40 millions d'années plus tard.Cette mer s'étend de la Manche à l'Atlantique, avec ça et là, de petites îles. De nos jours, seul le sommet de le Tour Eiffel pourrait encore échapper à l'engloutissement. Pour trouver le terre ferme, il faut aller jusqu'aux sommets des Vosges où, dans la moiteur de cet été perpétuel, nous pouvons rencontrer des créatures de plus en plus insolites: Le Cynodictdis, chien très primitif ressemblant à une mangouste géante, les inquiétants Gastorniséchassiers carnivores géants à plumage rouge vif, hauts de près de 3 m et armés d'un bec redoutable.

    Puis, il y a moins de 65 millions d'années, la mer s'est retirée de l'île de France et la colline de Chaillot tout comme la Champ de Mars sont à nouveau à sec. Notre rocher est redevenu visible. La disposition du paysage rappelle ce qui deviendra la place du Trocadéro. Mais la végétation n'est plus la même, ce sont de hauts palmiers qui se dressent là, avec autour de leurs troncs, des fleurs multicolores. La grotte de Carette, fait incroyable, est toujours là, nettement reconnaissable. Elle aura traversé les millions d'années, résistant aux remaniements du terrain et à l'engloutissement sous les mers. Le silence, immobile dans ce jour si lointain monte jusqu'au ciel, rayonnant d'une lumière aussi calme que les ombres de la grotte. Dans les herbes, à demi cachée, sommeille une sorte de loutre géante. Dans l'eau argentée au creux de la roche viennent s'abreuver des oiseaux inconnus par ce bel après-midi d'été, il y a 65 millions d'années. Un peu plus loin, dans les fourrés, un gigantesque nipah (voir page 3), sorte de palmier dont le tronc pousse à l'horizontale est à demi enfoui sous terre. Ses grandes feuilles presque bleues sortant directement du sol sont-elles une préfiguration de la statue du Général Foch? Aucun homme n'est encore là pour pour remuer les fougères de ses cris. Seuls les animaux font entendre leur étrangeté dans cette jungle. L'information est désormais uniquement définie par le travail physique, chimique, biologique ou génétique d'une nature qui continue à être projetée dans la très longue histoire de son évolution. 

     

    g) La couleur tombée du ciel: -65 millions d'années.

     

     

    C'est sans doute la période la plus  chaude à la surface de la terre. Il n'y a plus de neige ou de glace à la surface du globe, même aux pôles. Les palmiers et arbres tropicaux florissent partout à la surface du globe. 

    "La "sphère d'informations" ne correspond plus à aucune de nos intuitions et ne tient presque plus à des artefacts (des objets fabriqués par des êtres vivants). Cette terre des dinosaures obéit à des "opérateurs d'informations" physiques, biologiques et génétiques dont on peut assez facilement mesurer la complexité". Ils correspondent à des lois mesurables et quantifiables en information, comme l'est la loi de la gravitation. Ils "codent" chaque espèce et font qu'un brontosaure est différent d'un archéoptéryx ou d'un Volaticotherium  antiquus, sorte de petit mammifère qui ressemblait à un écureuil volant. iIs ont permis la différentiation entre les 1500 espèces de dinosaures, les millions de types d'insectes, de poissons, de plantes qui ont peuplé la terre pendant cette ère secondaire. Mais déjà une information "culturelle" représente quelques centaines de bytes. Ce sont des premiers artefacts fabriquées par les créatures pour assurer leur survie: galeries souterraines et autres terriers des petits rongeurs,  nids  assez sophistiqués des dinosaures...Cette transformation par les être vivants de leur environnement représente les premiers signes d'une intelligence rudimentaire au travail dans la nature, signes qui peuvent être déjà traduits sous le forme d'une information. Ce sont des "signes de vie", qui, même de manière infinitésimale, informent le monde: une empreinte de diplodocus dans le sable, les restes du festin aérien d'un ptérodactyle, un arbre déraciné au hasard par un brontosaure...Ce sont peut-être quelques 50 000 caractères dans le monde entier, tout juste quelques dizaines pages d'un livre. 

    Mais comment est le monde en l'une de ces ultimes journées paisible que vivront les habitants de la terre il y a 65 millions d'années? C'est la fin du crétacé, l'hémisphère nord est occupé par deux blocs continentaux: l'un comprend l'Asie et la partie ouest de l'Amérique du Nord, tandis que le second regroupe l'Europe et la partie Est de l'Amérique du Nord. Le nord du Bassin Parisien émerge au dessus d'une mer tropicale qui s'étend vers le sud-est, à partir de la région appelée actuellement le "massif de Fontainebleau", ses grès, ses sables. Alors que vers le sud, les terres subissent régulièrement des transgressions marines, ici le sol est recouvert d'une épaisse couche de sable blanc. La place du Trocadéro est méconnaissable. Ne ferait-t-il pas bon vivre dans ce monde encore vide de toute civilisation et s'allonger sur le sable tiède, écouter le silence à peine remué par les grandes feuilles de palmiers et de fougères et respirer à pleine poitrine l'air pur, transparent presque lumineux de cette jungle multicolore qui s'étend à perte de vue et touche à une immense plage vers le sud? Mais, l'espèce dominante ne cette fin du crétacé est celle des grands sauriens qui règnent sans partage depuis presque 160 millions d'années, avec à leur tête le légendaire tyrannosaure. Son crâne est gigantesque, mais à l'intérieur, il n'y a presque rien. Dans le vide d'une petite caverne osseuse, son cerveau est minuscule, à peine une dizaine de cm. On peut penser qu'il n'a pas d'émotions, pas de pitié, pas de regrets, à peine quinze secondes de mémoire. Il possède tout juste 10 000 neurones, 100 fois moins qu'une abeille. Cela n'empêche qu'un quart de notre patrimoine génétique serait identique au sien, même si on n'a encore jamais pu analyser complètement son  adn . 

     

    Soudain, très haut dans le ciel, une boule de feu vient d'apparaître. (catastrophe du crétacé-tertiaire)

    Les animaux qui lèvent la tête prennent-ils conscience de  cet incroyable qui va suivre? Suivons les frères Bogdanov: Un énorme astéroïde de 10 km de diamètre, plus grand qu'une montagne, calcine autour de lui le bleu du ciel. Son poids? Effarant: 2 500 milliards de tonnes! La montagne de roche et de métal fondu chute en tournoyant sur elle-même à la vitesse d'environ 10 000 km/h (25 km/s), dans un grondement effroyable, à demi engloutie dans une longue traînée noire. Le sinistre bolide a traversé l'atmosphère en moins de trente secondes, en la volatilisant sur des centaines de km. A son impact, il percute l'océan dans ce qui va devenir la presqu'île du Yucatàn, à Chicxulub, au Mexique. A cet instant, les dinosaures qui broutent tranquillement sur l'emplacement du Trocadéro n'ont encore rien entendu. Mais tout à coup, une secousse brutale éventre le sol sous leurs griffes. Au même moment, leurs yeux sont frappés par un éclair aveuglant qui dégage instantanément une énergie équivalente à 5 milliards de bombes d'Hiroshima. Quelques secondes plus tard, cette chute provoque dans l'océan la formation d'une vague monstrueuse, immense barrière liquide de plus de 10 km de haut. Le cratère, quant à lui, se propage à ras de terre sur plus de 200 km de diamètre et atteint 3000 m de profondeur. 

    Sept minutes après la catastrophe, la montagne liquide s'abat en écumant sur les terres, écrasant d'un seul coup les dinosaures, les forêts et la plupart des créatures de cette époque. 

    Une heure vient de s'écouler, le visage de la Terre est complètement bouleversé. Les continents ont été envahis par les eaux, le choc a provoqué un jaillissement de matière pulvérulente jusqu'à 80 km de hauteur: gigantesque colonne de cendre et de cristaux de quartz qui s'élève dans le ciel empli de nuées. Le panache atteint plus de 1000 km de diamètre, recrachant des morceaux de lave et de matière en fusion. Ces blocs en feu ont illuminé le ciel noir, brûlant l'atmosphère à plus de 400 degrés.  Le méthane enfoui dans les couches internes de la Terre a été éjecté dans le ciel avant de s'enflammer brutalement, créant des incendies d'une ampleur inimaginable. Les dinosaures qui n'ont pas été emportés par le raz de marée ont été calcinés dans cette fournaise à ciel ouvert.

    La première vague de la catastrophe n'a duré que quelques heures, mais la plupart des habitants de cette Terre primitive ont été balayés, seuls ont pu survivre quelques petits mammifères.réfugiés dans les profondeurs des grottes souterraines ou sur les hautes montagnes. La catastrophe ayant eu lieu à l'équateur, l'immense nuage, qui a plongé le monde dans lune nuit suffocante, s'est étendu sur les deux hémisphères.L'air est devenu irrespirable, saturé de vapeurs de soufre, d'acide sulfurique et d'oxyde de carbone. Le soleil a été progressivement masqué et la température est tombée à - 20 degrés. Cette nuit glaciaire, qui durera des dizaines d'années, a été suivi par un terrible effet de serre qui a sévi durant 10 000 ans.

    Est ce qu'une preuve de ce qui s'est passé se trouve dans cette  couche sédimentaire  anormalement riche en irridium, métal rare, qui n'existe pratiquement pas sur notre planète, mais qu'on trouve en abondance dans les couches géologiques qui correspondent à l'époque du choc? Cette trace est repérable partout sur notre monde, même sur le place du Trocadéro ou sous les fondations des bâtiments. Les océans ont mis 5 000 siècles avant de se remettre du cataclysme. Que se serait-il passé si cette catastrophe n'avait pas eu lieu? L'homme ne pouvait pas apparaître. Étrangement, le chemin vers l'intelligence est passé par la route des étoiles.... (plus tard... -40 millions d'années, un changement d'ère, seuls(?) les oiseaux ont traversé la crise.)

     

    Pour finir ce chapitre et ce récit des frère Bogdanov (que j'ai résumé selon ma lecture), voici quelques blogs que j'ai retenus pour illustres cette période:

     

     

    Autres blogs relevés en rédigeant l'article. 

    http://www.chronologie-encyclopedique.fr/           index chronologique

    http://pythacli.chez-alice.fr/geologie2.htm

    échelle des temps géologiques                               ères géologiques   ère tertiaire

    dérive des continents animation                             dérive des continents II

    animaux cénozoïque                                              jurassic-world- presentation-dinosaures.html

    Flore-et-faune-de-l-Eocene                                   la vie des hommes de la préhistoire

    mythe de l'Atlantide                                                civilisations avancées 10 000 ans avant J. C.

    art rupestre: allposters                                            art néolithique -musée barbier-mueller

     

    Et maintenant, en route vers le chapitre suivant, encore plus loin dans la nuit des temps: "Des araignées géantes sur la colline de Chaillot".

    araignée géante palézoïque, reconstitution

     

     

    Quelques blogs notés dans les articles précédents que je revisite de temps en temps:

    astronoo- telescopesSpatiaux                                     cnrs.fr les mystères de l'univers 

    lycees.ac-rouen -le big bang                                      you tube- la mort du bing bang (théorie des cordes) pourquoi le LHC?

    user.web.cern- le boson manquant                                

    la relativité générale.

    La relativité restreinte.

    *blogs  Groupes quantiques.

    *blogs sur le principe holographique

    *blogs sur l'entropie

    *Blogs sur la complexité.

    *Autres blogs.

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    Au commencement du temps 3-3) Des figuiers romains au Trocadéro

    Le film de l'Univers vu à l'envers,  troixième étape

     

    Autrefois, la forêt à Paris

     

     

     

    Dans ces articles, je voudrais approfondir ma réflexion sur "le visage de Dieu" écrit par les frère Bogdanov et celle de mon article dans mon blog de reflexions à travers le livre de Igor et Grichka Bogdanov: "Au commencement du temps".

    Ils me permettent de faire un saut dans l'histoire via les blogs et le articles que je déniche sur la toile, d'affiner mes connaissance sur la science et la recherche de l'Origine. Je trouve plaisir et jubilation à partager.

     

     

    Mes articles déjà parus dans cette rubrique:

    Voir aussi à la fin de cet article les blogs trouvés en faisant des recherches sur internet. 

     

     

    Le film de l'Univers remonté à l'envers vu par les frères Bogdanov (et moi dans ce blog, par ma lecture).

     

     

     

    3) Etape 3: Des figuiers romains au Trocadéro (1793 au Vè siècle avant J. -C.)

     

    la prise de la bastille

     

    a) 1793.

    "Nous voici maintenant au XVIIIè siècle, en 1793, quelques années seulement après la prise de la Bastille. Nous sommes accueillis par des cris de joie: un petit groupe de sans-culotte applaudit à gorge rauque au discours d'un commissaire de la République.: la Grande rue devient rue Marat! - hommage à "l'ami du peuple" assassiné par les "ennemis du peuple" le 13 juillet de cette même année. Mais la Restauration n'acceptera pas l'affront. Depuis, la rue Marat s'appelle rue de Passy."

     

     

    b) Mais les campagnes avaient souvent du retard   et certaines révoltes eurent lieu plus tard. 

    J'ai été bercé par l'histoire de Jacquou le Croquant qui a marqué les souvenirs et les mentalités dans le petit village de mon enfanceJumilhac le Grand sur les bords de l'Isle verdoyante, où les poissons étaient encore nombreux, ainsi que les écrevisses que je ramenais avec fierté quand mon oncle venait nous voir. En allant à l'école, je passais tous les jours devant la maison où Eugène le Roy était percepteur entre 1872 et 1873: Eugène Le Roy (périgourdin célèbre), est le fils d'un couple de domestiques du baron Ange Hyacinthe Maxence, baron de Damas, ancien ministre, propriétaire du château d'Hautefort. Leur emploi force ses parents à le placer en nourrice chez une paysanne des environs. Ses souvenirs d'enfance marqueront fortement son œuvre future, dans laquelle abondent les enfants abandonnés, comme dans beaucoup d'autres romans contemporains. 

    Le hasard des nominations dans l'administration des Contributions a amené Eugène Le Roy à Jumilhac-le-Grand, où il a séjourné et exercé ses fonctions entre 1872 et 1873. Il a habité une fort belle maison, au coin de la place du Château, maison qu'on peut toujours voir, et sur laquelle fut apposée une plaque commémorative lors de la Félibrée de 1933. C'est à Jumilhac que notre percepteur rencontra celle qui deviendra son épouse : la postière de la commune, descendante d'une vieille famille locale, les Peyronnet. Outre cet événement heureux, on peut penser, sans grande audace, que c'est aussi sur place qu'il trouva une partie de l'inspiration de son premier roman, Le Moulin du Frau 1.

     

    Mais on le connait plus pour son roman Jacqou le croquant dont a été tiré un film qui a eu beaucoup de succès succès. Mais j'ai été un peu déçu et je ne m'y suis pas retrouvé par rapport à mon ressenti depuis mon enfance.

     

    Le Roman : « Jacquou le Croquant » raconte l'histoire d'un enfant imaginé par Eugène Le Roy et basée sur des faits et des lieux réels. Publié en 1899, l'action se passe en 1830 dans la forêt Barade et décrit la lutte d'un jeune paysan en révolte contre la misère due à l'oppression du seigneur de l'Herm : le comte de Nansac.

    Commencé en mars 1896, le roman est achevé en mai 1897et publié en 1899. C'est un récit sur la forêt Barade mais il évoluera peu à peu vers la révolte d'un petit paysan orphelin contre les nobles qui accaparent toutes les richesses.
     L' Histoire : L'histoire commence en 1815 (Napoléon 1er est alors exilé à Ste Hélène), à Combenègre, pauvre métairie dépendant des terres de l'Herm, où les Ferral sont métayers du comte de Nansac. Suite au meurtre de Laborie, régisseur du château, Martissou, son père, est condamné aux galères où il meurt peu après.
    Marie, obligée de quitter Combenègre se réfugie dans une masure à Bars, où minée par les trajets et le peu de travail trouvé, meurt à son tour.
    Jacquou est seul au monde, orphelin; il a 9 ans. Désormais seul au monde, il s'en va par les chemins glaner un peu de travail çà ou là ; affamé le plus souvent, dormant dans les fossés, il échoue à Fanlac et s'endort au pied du vieux puits sur la place, épuisé. [ Parcours de Jacquou ]
    Le curé du village, Bonal, le recueille et entreprend son éducation ; peu à peu Jacquou se remet mais il n'oubliera jamais l'injustice qui ont fait mourir ses parents. A la mort du bon curé Bonal, Jacquou qui fréquente Lina, prend le métier de charbonnier avec son ami Jean, il braconne aussi quelque fois dans les bois du comte. Un soir il se fait prendre par les gardes du comte qui l'enferment dans les oubliettes du château ; ne voyant plus son ami et le croyant mort, Lina se jette dans le Gour (gouffre prés de Thenon) ; pendant ce temps le chevalier de Galibert, ami de Bonal, délivre Jacquou en menaçant le comte de représailles avec la justice. Jacquou est libéré mais, en apprenant la mort de sa belle, il rassemble autour de lui tous ceux qui ont eu à se plaindre du comte, et Dieu sait s'ils sont nombreux ; un soir ils incendient le château : Nansac est ruiné, Jacquou jugé et libéré. Il revient à l'Herm où il se marie et reprend son métier tranquille de paysan.
    (Plus de détails sur Jacquou dans le blog "diogene.ch")

     

     

    c) 21 novembre 1783. Un ballon à air chaud glisse au-dessus du jardin de la Muette (une partie du futur 16è arrondissement). Dans cette étrange véhicule inventé par Messieurs de Montgolfier, ont pris place deux aéronautes de haut lignage: Pilâtre de Rozier et le marquis d'Arlandes. Il passe au-dessus du château de la Muette où l'on voit parfois se promener la reine Marie-Antoinette et la marquise de Pompadour.

    Mais, qu'est devenue la cuisinière qui habitera un jour rue du Général Lepic (voir articles précédents), ainsi que sa famille, sa fille et sa petite fille? "En lieu et place de la rue, un petit sentier serpente au milieu des broussailles et des bois. Deux ou trois chaumières à demi écroulées bordent le chemin qui mène vers la cour de la ferme Magu, déjà célèbre pour la qualité de son lait". Chaussée d'une paire de sabots, une jeune femme vient de sortir de l'ombre profonde de l'étable. Elle est vêtue d'une robe longue surmontée d'un tablier de toile grise. Son visage paraît familier: elle ressemble étrangement à la jeune marchande de journaux. Serait-ce une aïeule de celle qui habitera un jour rue du général Lepic, à quelques centaines de mètres seulement de la ferme Magu? Mêmes cheveux blonds, même front un peu bombé...Un souffle d'air incertain passe à ce moment dans les arbres où une petite construction attire le regard. A mi-hauteur du gros chêne qui garde l'entrée du sentier, les habitants de la ferme ont construit une cabane à pigeons. Un oiseau vient de se poser sur la barre d'appui à l'avant de l'abri. Un petit rouleau de papier est attaché par une bague entre ses pattes...". Dans ce monde-là, les pigeons voyageurs représentent le moyen de communication le plus rapide. Ancêtres vivants de la lettre, du fax et d'internet, ils transportent de l'information à tire-d'aile. La technologie qui permet ces transmissions repose sur l'animal, uns simple boite en bois et une petite bague accrochée à l'une des pattes du pigeon. Combien de "bits " d'information pour décrire un tel système? (Et combien pour décrire le réseau d'ordinateurs qui permet d'envoyer et de recevoir 200 milliards de courriels en 2009)? A la manière dont les vaches regardent fixement, leurs sabots enfoncés dans la boue, on peut avoir la certitude que l'information de ce monde, son infosphère, a encore diminué.

     

    Newton secret.

    d) Nouvelle halte sur la colline de Chaillot, en 1687.

    "Nous nous asseyons dans un verger juste au-dessus d'un champ qui descend par vagues jusqu'à la Seine. L'horizon est vaste, léger, presque irréel. Nous ramassons quelques pommes tombées à terre. Goût vif et sucré, chair ferme, parfumée: fruits d'un autre âge. Nous avons la nostalgie d'un temps que nos n'avons pas connu. Des bâtiments aux toits d'un jaune un peu beige, poudreux entre les bois du futur Champ de mars sont visibles à l'horizon".

    Le vieux laboureur qui peine sur les mancherons de sa charrue dont le soc en bois s'enfonce difficilement dans le sol avant de verser la terre fraîche et d'y ouvrir un sillon, sait-il que le poids de sa charrue, qu'il a tellement de mal à tenir droite, dépend d'une loi découverte par un savant anglais du nom d'Issac Newton? Il vient de publier ses travaux dans son énorme ouvrage intitulé Philosophiae Naturalis Principia Mathematica, où il expose en détail sa "théorie de l'attraction universelle". La connaissance de cette loi ne l'aurait probablement pas aidé pour déplacer la grosse pierre levée par le soc, ni à se sentir plus léger. En tout cas, quelques "bits" d'information suffisent à décrire l'araire qu'il guide entre ses bras (combien en faut-il pour caractériser les charrues hydrauliques des années 2000 ou la faux moderne du moissonneur, cette moissonneuse-batteuse moderne, monstre de technologie et d'électronique?). 

     

    "En 1651, le Champ de Mars a disparu, remplacé par la plaine de Grenelle, une campagne semée de broussailles, des pâtures et des champs; A la place de l'Ecole militaire, s'épanouit un bosquet giboyeux où l'on va chasser lièvres et perdrix le dimanche. Sur la colline de Chaillot, on trouve désormais un couvent, celui de la visitation, lieu de prière et de retraite. En face, sur ce que va devenir la place du Trocadéro avec ses fameux cafés, se dresse un petit groupe de maisons en pierres. A l'angle d'un chemin en terre, (la future Avenue Kléber), une auberge où, le dimanche, La Fontaine vient composer ses fables. Il lui arrive de cheminer jusqu'au fond du bois pour y retrouver Boileau à le fameuse ferme Magu (au coin des futures rues Descamps et de Longchamp, à l'actuelle place de Mexico), pour y boire du lait. Mais les habitants ne sortent jamais le soir, les lieux sont mal famés. La guilde des voleurs vient d'y élire domicile, dans un cul de basse fosse, près de l'église de Chaillot(?). Dès le coucher de soleil, on se cloître, de peur d'être détroussé par les coupe-jarrets, les escarpes et autres vide-goussets".

     

    le modèle géocentrique.

    En 1618, loin de la terre de France, un certain Johannes Kepler publie son ouvrage commencé en 1609, Astronomia nova dans lequel il a consigné deux de ses célèbres lois sur le mouvement et les orbites des planètes et cette troisième loi découverte en cette année 1618. Il mettra ainsi un terme définitif à l'ancien modèle astronomique selon lequel le soleil tournait autour de la terre.

     

    e) Continuons la plongée dans le passé: an 1400. Le monde se transforme sous nos yeux. C'est un éblouissement immobile, un vertige fixe! Des racines de lierre s'enroulent maintenant au chapiteau de la porte d'une poterne au pied de laquelle nous venons d'atterrir. On peut voir d'énormes murailles dessiner la silhouette d'un palais de la Renaissance. Cette vision d'un mur en lieu et place du musée de Chaillot a quelque chose d'incroyable. D'où vient cet édifice et qui l'a fait bâtir? ..C'est Catherine de Médicis qui a fait construire une villa à l'hippodrome par Etienne Dupérac et qui deviendra le château de Chaillot (voir "un projet de villa à l'antique pour Catherine de Médicis). Quantité de personnages y ont résidé mais qui s'en souvient en 2009? Leur souvenir flotte en silence près des cafés du coin et tous sont venus goûter sur la colline l'ombre fraîche des figuiers par les longs après-midi d'été: Mme de CastillePhilippe de Commynes, le maréchal de BassompierreHenriette de France (veuve de Charles Ier d'Angleterre), Mlle de La Fayette, la soeur de Colbert, la duchesse de Nemours, Mlle de La Vallière...Nous restons là, méditatifs puis nous replongeons à nouveau vers l'obscur couloir du temps. 

    1543: "...Belle nuit claire, mince couche d'étoiles dans le ciel. D'un bon pas, pour éviter les voleurs et autres malandrins, nous marchons vers la ferme Magu. Le chêne qui garde le sentier est déjà là mais pas la cabane à pigeons. Elle sera "inventée " plus tard..."

    Qui vit dans cette ferme perdue au fond de la campagne? La même famille, peut-être que celle de notre lointaine marchande de journaux. En cette année 1543, un astronome du nom de Nicolas Copernic  (voir: wirtualnafrancja.compublie enfin son ouvrage "savant" De Revolutionibus Orbium Caelestium, où il affirme pour la première fois depuis Aristarque de Samos, que le terre et les autre planètes tournent bel et bien autour du soleil...Autour de nous, des ombres incertaines montent de la Seine. Des voleurs? Avant de replonger dans le passé, nous pouvons voir que le rocher qui nos sert de repère n'a pas bougé d'un millimètre, pas plus que l'énigmatique entaille creusée sur sa face. Nul doute, elle n'est pas naturelle. Mais par qui a-t-elle été faite?...

     

    Vers l'an 1400... Nous sommes à la fin du moyen-âge, au milieu d'une forêt profonde. L'air est vif. On a du mal à croire que c'est à la place de ces arbres noueux et de ces ronces que sera un jour édifiée la tour Eiffel. Derrière nous, se dresse une colline escarpée, qui n'a pas encore de nom. La aussi, une forêt épaisse a pris possession des lieux, à l'exception de trois petites fermes formant un hameau sur le plateau, qui bien plus tard, deviendra la place du Trocadéro. Sur la plaine du Champ de Mars, qui mène vers la ville lointaine de Paris enfermée derrière ses murailles, on ne rencontre plus que des blanchisseurs, des avitailleurs, des bouilleurs de cru, des chevillards, des rémouleurs ou des charcutiers. Les volayeux, les mastroquets, les panetiers ou les gargots vont et viennent à grands cris, avec un fort accent et avec des mots pour la plupart inconnus. Un meunier pousse un âne chargé de sacs vers le grand moulin à vent construit sur le versant ouest de la colline de Chaillot, ancêtre des grandes minoteries entièrement automatisées et gérées par l'électronique. Quelques "bits" suffisent à représenter le moulin, sa structure, ses grandes ailes et le bois dont il est construit. Vers la gauche, en direction de la Seine, non loin de l'ancienne demeure de Catherine de Médicis, se trouve une bâtisse à murs forts où sont commis de nombreux vols. C'est un atelier de basse lisse qui va devenir une manufacture de tapisseries, les célèbres savonneries du XVIIIème siècle et en fin, aujourd'hui, le musée d'art moderne. Sur la droite, encore des bois, jusqu'au couvent des minimes qui vient d'être construit face à la rivière, à l'angle de la future rue Albinoni.  Un peu plus loin, protégée par l'église Saint Pierre de Chaillot, c'est la fière demeure de Philippe de Commynes, seigneur de Chaillot et conseiller du roi Louis XI. Plus loin encore, se dresse la seigneurie de Passy dont le dernier seigneur sera le sire de Boulainvilliers. Courue par les renards et les malandrins de tout poil, la forêt de Passy fait peur et rares ceux qui osent s'y aventurer la nuit venue.

    Dans la plaine, d'un bout à l'autre, la forêt de Garnelles (devenue Granelle puis Grenaille dans l'insondable ailleurs du temps) est déserte, hantée seulement par quelques brigands et par des hordes de loups. Un jour lointain, Poilâne y bâtira sa boulangerie. 

     

    Terreur de l'an mil

    Notre course devient de plus en plus folle. Avant l'an 1000, il n'y a plus que quelques cabanes en bois au coeur de l'immense forêt qui a envahi même les chemins de terre du Champ-de Mars et les dernières fermes de Garmelles. Seul subsiste, sur la colline, de l'autre côté de la Seine, le petit village de Chaillot, à l'entrée de ce qui va devenir la future avenue Kléber. Le moulin à vent a disparu mais il reste une dizaine de fermes et une église, protégées plus tard par Philippe de Commynes, le seigneur de Chaillot (La colline a porté le nom de Chaillot vers l'an 800). Les quelques habitants de l'époque échangent des paroles incompréhensibles. Ils sont vêtus d'une chemise en toile de bure et d'un scapulaire à capuchon. Ces vêtements sont tellement simples qu'on peut les réduire à une dizaine de "bits" d'informations, témoignage de la réduction continue des données sur lesquelles repose le monde. En nous croisant, l'un de ces hommes se signe rapidement comme s'il tenait à conjurer un mauvais sort. Sur la façade d'une maison à colombages sur torchis, avec croisées de bois, en partie masquée par un massif d'épines blanches, un croissant de lune noire est suspendu à l'une de ses branches. C'est le symbole des lieux maudits. La porte est barrée par le signe de la peste, elle est habitée par une sorcière. On murmure qu'elle se nourrit des oeufs de serpent qui sont enterrés au pied du figuier  et qu'elle sera la seule à survivre à la fin des temps qui approche. A la veille de l'an mille, hommes et femmes sont convaincus que le monde va s'éteindre.

     

    Au VIe siècle, c'est un petit village du nom de Nijeon qui se dresse à l'emplacement du futur Trocadéro. Quelques villageois se déplaceront vers l'occident pour fonder à quelques km d'ici le village d'Aulheuil qui deviendra Auteuil.

     

    An 400. "Un vent sauvage souffle sur la bourgade qu'est Paris. Il fait particulièrement froid. Loin de là, en Italie, Saint Augustin est en train de réfléchir sur le temps. Il affirme dans ses Confessions que l'ensemble des instants de l'Univers doit être, selon le point de vue de Dieu, "omnia simul": l'ensemble des phénomènes de l'Univers est présent à la fois, simultané, sans succession, éternel". Cet homme de l'antiquité tardive voit en fait le temps imaginaire qui sera décrit 16 siècles plus tard.

     

    f) Reprenons notre voyage...nous atterrissons à l'époque des Romains.

    Il ne subsiste que quelques chaumières perdues ça et là au fond de la petite clairière, future place du Trocadéro. Sur la pente ensoleillée, il y a des plants de vigne qui donnent le fameux vin de Chaillot, très apprécié des Romains. A la demande pressante de Jules César, les champs de Grenelle sont maintenant plantés de figuiers. Paris n'existe plus, c'est alors Lutétia (voir lutèceluteciaavec ses palais et ses villas édifiés entre les deux grandes voies parallèles qui deviendront bien plus tard la rue Saint Jacques et le Boulevard Saint Michel. Partout ailleurs, sauf sur le mont de Mars (Montmartre actuel), c'est la forêt profonde, où plus personne  ne vient s'aventurer, sauf quelques chasseurs ou des guerriers romains. 

     

    47 avant J.-C. Les légionnaires de Jules César vont incendier la fameuse bibliothèque d'Alexandrie: quelques 500 000 volumes disparaîtront en fumée. En quelques instants, le monde perd un térabyte d'informations (10¹² bytes). En comptant tous les manuscrits préservés sur la terre à cette époque, y compris ceux des civilisations indiennes et chinoises, on atteint à peine le chiffre de 12 térabytes. 

     

    distance terre-lune

    Encore un saut de deux siècles dans le passé:

    An 150 avant Jésus-Christ. Lutèce n'est qu'une cité modeste de bois et de chaume frileusement serrée sur l'Île de la Cité. La population mondiale atteint tout juste les 100 millions de personnes, avec près de 10 millions de gaulois en France (environ 10% de la population mondiale).

    Du haut de la colline qui surplombe la Seine, l'air est chargé d'odeurs de bois et de marais. Le silence est partout, seulement troublé par un essaim d'abeilles qui bourdonne dans les couleurs verticales du soleil. Ce silence est fait de mille bruits, du crissement des sauterelles au passage du vent et de grenouilles près de la Seine. Il est difficile alors de s'imaginer l'avenir avec ses milliers de rues, d'avenues, de bâtiments, d'immeubles, de voitures, de bus, qui recouvriront un jour ces collines et ces plaines...

    280 avant Jésus-Christ. Un philosophe, Aristarque de Samos a terminé un ouvrage auquel il donne ce titre: "Sur les dimensions et les distances du Soleil et de la Lune". Un demi siècle plus tard, Archimède écrit : « Vous n'êtes pas sans savoir que par l'Univers, la plupart des Astronomes signifient une sphère ayant son centre au centre de la Terre (...). Toutefois, Aristarque de Samos a publié des écrits sur les hypothèses astronomiques. Les présuppositions qu'on trouve dans ses écrits suggèrent un univers beaucoup plus grand que celui mentionné plus haut. Il commence en fait avec l'hypothèse que les étoiles fixes et le Soleil sont immobiles. Quant à la Terre, elle se déplace autour du Soleil sur la circonférence d'un cercle ayant son centre dans le Soleil. »

    — Archimède, Préface du traité L’arénaire.

    Vers 420 avant Jésus-christ"Sur les lieux de le future rue du Général Lepic, nous sommes en plein bois. Un orage se prépare. Un grondement lointain monte, à peine perceptible, mais qui tient toute la place dans les profondeurs d'un nuage menaçant. Une nuée blanche remue jusqu'au sommet, presque vivante, coulant une ombre violette à l'horizon, là où le ciel prend appui sur la terre. A cet instant, nous avons réellement le sentiment que nous sommes perdus dans le temps".  Nous nous souvenons alors que c'est Platon a écrit "le temps est l'image mobile de l'éternité immobile". C'est bien là une définition du temps imaginaire. 

     

    Avant de reprendre le voyage dans les profondeurs insondables du temps, nous pouvons mesurer que "l'information artificielle" (les écrits et les "inventions techniques" créés par l'homme) émerge à peine. Elle se réduit à quelques centaines de gigabytes, une quantité d'informations inférieure à celle qui se trouve stockée, en 2009, sur le plus banal des ordinateurs portables. Et pourtant les penseurs de cette époque, Socrate, Platon, aristote... ont traversé les siècles. Etranger au temps et à l'oubli, leur esprit éclaire l'avenir et a inspiré toute une civilisation. 

    La suite du voyage, prochain article:  "l'abîme du temps" (- 15 000 à - 65 millions d'années)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Compléments à cet article: sites trouvés en faisant des recherches sur internet pour ces articles.

     

    Recherche pour cet article:

    mythes contes et légendes

    le temps imaginaire

    Recherches pour l'article "la plus haute tour du monde":

    l'armée française l'été 14

    Guernica    Le bombardement de Guernica.    Guernica-peinture de Picasso

    les chansons françaises: du temps des cerises aux feuilles mortes

    palais de chaillot 1935 -course de porteurs de journaux        construction du palais de chaillot 1935

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    1929: la crise économique et ses causes          le crash de1929         l'histoire de la crise de 1929

    la belle epoque vue par -eugene-atget

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    La relativité restreinte.

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    Les limites de la connaissance 6-8) Conclusion

    la cécité empirique.

     

    aveugle né

     

    le procès Galilée.

     

     

    "La science nous permettra-t-elle un jour de tout savoir? Ne rêve-t-elle pas d'une formule qui explique tout? N'y aurait-il rien qui entrave sa marche triomphale? Le monde deviendra-t-il transparent à l'intelligence humaine? Tout mystère pourra-il être à jamais dissipé?

     

    Hervé Zwirn pense qu'il n'en n'est rien.La science, en même temps qu'elle progresse à pas de géant marque elle même ses limites. C'est ce que montre la découverte des propositions indécidables qui ont suivi le théorème de Gödel. Ou celle des propriétés surprenantes du chaos déterministe. Ou encore les paradoxes de la théorie quantique qui ont opposé Einstein et Bohr  en mettant en cause toute notre manière de penser.

    L'analyse de ces limites que la science découvre à sa propre connaissance conduit à poser une question plus profonde: qu'est ce que le réel?"

     

    Je voudrais ici faire partager ma lecture de Hervé Zwirn sur "les limites de la connaissance".

     

    Exergue:

     "En bref, je défendrai une conception dans laquelle l'esprit ne se contente pas de "copier" un monde qui ne peut être décrit que pas une Seule et Unique Théorie Vraie. Mais je ne prétend que l'esprit invente le monde [...]. L'esprit et le monde construisent conjointement l'esprit et le monde" Putnam (1981)

    "Le sens commun mène la physique. La physique montre la fausseté du sens commun. Donc si le sens commun est vrai, alors il est faux. Donc le sens commun est faux."    Bertrand Russel.

    1) préambule.

    science et vérité.  ubirdt saint-esprit

    Dans le message précédent qui présente les positions et attitudes philosophiques face aux résultats de la physique quantique, nous avons vu qu'aucune ne peut se prévaloir d'être l'unique conception mais chacune peut faire valoir des arguments convaincants en sa faveur. A ce stade, les attentes philosophiques, voire "psychologiques" de chacun diffèrent et ce qui peut sembles convaincant aux uns paraîtra inepte aux autres. Pour aller plus loin, il faut conserver la cohérence de l'argumentation et le consistance de l'analyse. Je partage ici l'avis de Hervé Zwirn dans le refus de deux positions opposées. J'expose la lecture que j'en fait aujourd'hui et qui n'engage que moi.

         a) Celle du réalisme scientifique (traditionnel).

    Il consiste à penser qu'il existe une réalité indépendante dans laquelle l'homme est immergé et qu'elle est correctement et littéralement décrite par la physique. Cette physique n'est pas celle d'aujourd'hui, mais celle d'une hypothétique théorie ultime vers laquelle la science tend asymptotiquement. Réalité indépendante: elle existerait de la même manière et sous forme identique même en l'absence de tout être humain. Exister: le verbe est à prendre ici dans son sens littéral le plus immédiat, identique à celui du langage courant (le papier sur lequel est imprimé ce livre existe). Mais la physique montre que le sens commun a tort de croire que ce papier existe,seules existent vraiment les entités utilisées dans la théorie, par exemple les champs. Donc entre le langage courant et le langage scientifique, le verbe "exister" ne change pas de sens, seules changent les entités qui peuvent prétendre à l'existence. L'homme est un élément de cette réalité dans laquelle il est immergé et qu'il ne perçoit pas directement dans sa globalité. Cette limitation ne concerne que cette perception et n'a aucune influence sur la réalité elle-même. La physique décrit la réalité telle qu'elle est vraiment et les affirmations des théories sont à prendre à la lettre comme le dit Van Fraassen:"...alors il y a réellement des électrons qui se comportent de telle et telle manière."

    Si la réalité ne nous apparaît pas directement en raison de la limitation de nos sens, la physique nous donne les moyens de comprendre l'apparence qu'elle revêt pour nous. Actuellement, cette réalité peut être décrite comme un espace-temps à 10 dimensions dans lequel interagissent des champs de cordes supersymétriques, espace et champ de cordes qui existent en tant que tels. Si nous ne percevons que 4 dimensions dans notre monde perceptible, cela provient de l'enroulement de 6 des 10 dimensions sur une distance de l'ordre de 10puiss-33 cm, "compacification" des dimensions qui rend impossible leur perception directe.

    En conclusion du réalisme scientifique: "même si le contenu des théories change, le principe sous-jacent restera du même type, des objets (abstraits, complexes et non représentables) sont les briques de base à partir desquelles tout ce qui constitue notre environnement habituel est construit. Le réalité est le niveau où vivent ces briques. L'homme est immergé au sein de cette réalité et sa réalité phénoménologique est une représentation, forcément partielle et limitée de cette réalité indépendante. La réalité phénoménale dépend des capacités perceptives humaines mais pas la réalité indépendante dans laquelle l'Homme est immergé et qu'il découvre conceptuellement. Cette réalité indépendante épuise tout."

         b) Celle de l'idéalisme radical.

    "Tout est création de l'homme et rien n'existe en-dehors des phénomènes perceptifs. La "réalité" (au sens du chapitre précédent) n'a aucune existence et n'est qu'une reconstruction pragmatique destinée à organiser nos perceptions." Le solipsisme, qui pose que seul un esprit (le mien) existe et que tout n'est que création de cet esprit, en est la version la plus extrême. 

         c) Objections à l'encontre du réalisme scientifique..

    En raison de la sous-détermination des théories par l'expérience, plusieurs théories ultimes mutuellement incompatibles mais adéquates peuvent être plausibles. Alors, comment soutenir l'existence d'une réalité unique? De plus, le concept de réalité indépendante est mis en difficulté par l'impossibilité de construire une théorie ontologiquement interprétable et il semble impossible de soutenir que les objets des théories sont les constituants d'une réalité ayant une existence autonome et indépendante, même si nous disposions d'une théorie ultime totalement adéquate avec les phénomènes. 

         d) Objections à l'encontre de l'idéalisme radical.

    Il ne se se heurte pas à des objections du même type, en en sens il est non réfutable. Le solipsisme pur et dur (seules mes propres perceptions existent, tout en étant que construction de mon esprit) est logiquement possible. Il n'est pas à rejeter seulement en raison d'objections du genre "si tout n'est qu'invention de mon esprit, pourquoi ne suis-je pas milliardaire?" car rien n'indique en effet que je devrais être capable de contrôler le processus de création, après tout, je ne contrôle pas mes rêves. De plus, si l'esprit est régi par des structures, des phénomènes de limitation analogues à ceux des systèmes formels peuvent survenir pour empêcher toute construction. 

    L'idéalisme non solipsiste se contente de refuser l'existence réalité dont les perceptions seraient l'image. L'intersubjectivité pourrait poser une difficulté à cette position, mais elle pourrait n'être qu'une illusion comme c'est le cas dans le solipsisme convivial. L'argument de la résistance du réel lui non plus n'est pas déterminant, car une construction, ici celle ne notre esprit, est toujours soumise à des contraintes si elle est est régie par des règles. Par contre, une vraie difficulté est de considérer la perception comme antérieure à l'existence. Comment accepter une perception sans existence d'un sujet percevant? Cela est sans doute possible si on admet la pensée comme unique existant, mais est-ce satisfaisant? De plus, on n'est pas plus avancé que dans le cas du solipsisme. 

         e) Position défendue par H. Zwirn, que je partage.

    L'homme  n'est pas créateur du monde, mais il n'est pas un observateur passif. Ains que le dit Putnam en exergue à ce chapitre, "L'esprit et le monde construisent conjointement l'esprit et le monde". C'est une manière de refuser le face de l'Homme et de l'Univers du réalisme traditionnel. 

     

    2)  Rejet des arguments en faveur du réalisme.

     

    Galilée 

         a) arguments en faveur du réalisme métaphysique.

    *L'argument que Hume a appelé "la relation cause-effet": si j'entends des voix dans la pièce voisine, j'en infère que qu'il y a des personnes qui y sont présentes; Si je vois une forme ressemblant à un plateau, j'en infère qu'il y a une table devant moi. On peut y distinguer deux éléments différents. Le premier consiste à inférer d'une perception une autre perception potentielle par un raisonnement contre-factuel: si j'allais dans la pièce voisine, je percevrais des personnes. Il ne concerne que la réalité empirique et relie les perceptions entre elles. La critique de Hume porte sur le fait que ce lien entre les perceptions (le premier élément), ne peut être établi sans postuler la validité du principe d'induction qui nous garantit que s'il s'est révélé exister dans le passé, il existera dans le futur. Or, il est impossible de justifier rationnellement le principe d'inductionLe deuxième consiste à inférer l'existence d'une entité réelle, une table, à partir de la perception qu'on en a. Il concerne la réalité en soi (hypostasier des entités en tant qu'explication des perceptions), et seul ce élément concerne le réalisme métaphysique alors que le premier est plutôt une condition nécessaire à la construction de tout discours empirique. 

    Hume a combattu l'idée qui consiste à considérer que lorsque nous avons la perception visuelle et tactile d'une forme de plateau avec 4 pieds, la meilleure explication possible est l'existence réelle d'une table qui en est la cause, en soulignant que nous n'avons accès qu'à nos perceptions et aucunement à la réalité en soi. L'hypothèse de l'existence réelle d'objets réels extérieurs ne s'impose donc nullement, ce n'est qu'un moyen pragmatique d'organiser nos perceptions. La critique de Hume est fondée et rien n'autorise de manière péremptoire à passer de l'existence de nos perceptions à à celle d'un monde extérieur (la physique quantique confirme ce genre d'objections). La relation cause-effet n'es donc pas un argument pertinent pour justifier la réalité en soi.

     

    *L'intersubjectivité.

    C'est un argument en faveur de l'existence d'objets extérieurs à nous-même, car si comme le suppose l'idéalisme, rien n'existe en dehors de nos esprits, ce dernier est bien en mal d'expliquer pourquoi nous tombons d'accord sur nos perceptions. Si Jean et Marie s'accordent à dire qu'il y a deux verres et une bouteille de vin sur la table, l'explication la plus simple est de considérer qu'il y a réellement deux verres et un bouteille. Cet argument prolonge celui du chapitre précédent et répond à une objection, car si j'ai la perception d'une table, cela ne veut pas dire forcément qu'il y a une table devant moi, je pourrais être victime d'une illusion, la table pourrait n'exister que pour moi. En revanche, si Jean et Marie sont d'accord, la table n'existe pas que pour un seul esprit. Ils pourraient être victimes de la même illusion, mais il serait difficile de soutenir que tous les cas de perceptions communes sont des illusions partagées. 

    L'intersubjectivité semble donc un argument plus solide celui de la relation cause-effet. la mécanique quantique va à l'encontre de cette conclusion. Ce n'est pas parce que Jean et Marie s'accordent sur le fait que le spin suivant une direction est +1/2, qu'il vaut +1/2 avant la mesure. L'explication intuitive que ce résultat préexistait à la perception n'est pas valide. De plus, la mécanique quantique fournit le mécanisme qui explique que tous deux tombent d'accord bien que le résultat ne préexiste pas à leur perception. L'intersubjectivité n'est donc pas un argument pour suffisant pour imposer une réalité externe comme cause des perceptions, elle dit au contraire que l'acte de percevoir cause, au moins en partie, la nature de la perception., ce qui apparaît clairement dans la théorie de la décohérence. En effet, celle-ci dit que le système perçu reste dans un état superposé et ce n'est que la perception que nous en avons qui paraît réduite. De plus, ceci admet que lorsque deux observateurs sont d'accord sur leurs perceptions, celles-ci sont effectivement identiques. Mais ce n'est pas obligatoire, car dans l'interprétation du solipsisme convivial, il est possible que l'intersubjectivité soit apparemment respectée sans que les perceptions des différents sujets soient les mêmes. Celle-ci ne peut donc pas être utilisée comme un argument en faveur de de l'existence d'une réalité externe cause des perceptions.  

     

    *La résistance au réel.

    Si le réel n'était que construction humaine, il n'y aurait aucune raison que les théories les mieux construites soient contredites par l'expérience. Or l'histoire des sciences montre nombre de "belle théories", fécondes et puissantes, ont été réfutées par "quelque chose qui dit non" (et qui ne peut pas être "nous") selon l'expression de Bernard d'Espagnat. Cet argument suppose implicitement qu'une construction humaine sera "sa propre mesure" et ne se heurtera à aucune contradiction. Dans cette approche, on suppose que tout est construction humaine, que nous inventons les règles. Les théories sont ce qu'on pourrait appeler des constructions explicites, conscientes et formelles destinées à rendre compte d'une "construction perceptuelle" inconsciente qui serait cette construction humaine: le réel. Alors, étant donné ce que nous avons vu sur la consistance des systèmes formels, il i'y a rien d'étonnant à ce que nous constations des désaccords et des contradictions entre les deux constructions, nos constructions théoriques et ce que nous appelons le réel. En fait, nous ne savons pas édifier de construction paradigmique consistante. Les contradictions seront éliminées par une modification dialectique des théories et de ce que nous appelons le réel (celui de la physique newtonnienne n'est pas celui de la physique quantique). La résistance du réel n'est donc pas un argument convaincant de postuler la résistance d'une réalité extérieure.

     

    *Préexistence de quelque chose qui connaît à la connaissance.

    Bernard d'Espagnat l'a présenté comme une nécessité logique: si on parle de connaissance; il faut bien que quelque chose connaisse. L'existence ne peut donc procéder de la connaissance. Bonsack, pourtant proche de certains points de vues de d'espagnat , adopte le point de vue opposé, la point de vue "épistémologique", par contraste avec ce point de vue "ontologique". Il consiste à rendre compte de la façon dont le sujet est amené à postuler l'existence à partir du flux perceptif. De plus, il n'est pas impossible que le seul existant soit le pensée. Cet argument, bien que de bon sens n'est donc pas définitivement probant.

     

         b) Arguments en faveur du réalisme épistémique.

    Ces arguments prennent place dans un cadre acceptant l'existence d'une réalité extérieure. 

     

    *L'argument du succès empirique est un point essentiel des défenseurs du réalisme épistémique: comment nos théories pourraient-elles être empiriquement adéquates si elles ne décrivaient pas, au moins partiellement des entités et des mécanismes réels? Il serait alors miraculeux qu'elles parviennent à décrire et prédire cette réalité empirique. Cet argument plaide aussi indirectement en faveur du réalisme métaphysique puisqu'il s'appuie nécessairement sur l'existence d'une réalité extérieure. Sa séduction exerce un force d'attraction dont il est difficile de s'affranchir, sans doute dû au fait que le mécanisme psychologique qui nous y fait adhérer joue un rôle important dans notre fonctionnement quotidien et qu'il s'est exercé dès l'enfance. Simplifié à l'extrême, cela revient à expliquer que nous voyons l'herbe verte parce qu'elle est réellement verte. Mais on a vu précédemment que c'est une fausse explication qui soulève plus de difficultés qu'elle n'en règle. Par ailleurs, on ne peut soutenir qu'une théorie empiriquement adéquate à un moment est vraie, l'histoire regorge de telles théories qui ont été ensuite réfutées et un raisonnement inductif pessimiste incite à penser que cela sera faux également pour les théories actuelles. On pourrait, à l'instar de Boyd adopter un concept de vérité approximative, mais ce concept est insatisfaisant et ne résout pas le problème.

    La situation imagée donnée par Hervé Zwirn est parlante. Imaginons que Monsieur R le réaliste) nous présente une théorie T empiriquement adéquate (au sens où toutes ses prédictions ont été réalisées, mais aussi où toutes ses prédictions futures le seront): c'est parce que T est vraie  (que tous les objets dont elle parle existent réellement et que les lois qu'elle utilise correspondent à des mécanismes ou à des contraintes qui reflètent le structure de la réalité telle qu'elle est vraiment). Cette histoire est supposée avoir lieu dans un monde futur où la science aura progressé à tel point que que cette théorie a pu être construite et vérifiée depuis des générations. Ce n'est pas le cas de la physique quantique, car même si elle a notre confiance, nous savons qu'elle doit être généralisée pour tenir compte à la fois de la relativité restreinte et de la relativité générale. Cela pourrait être le cas de la "théorie du tout"  que certains physiciens pensent être à notre portée prochainement grâce à aux théories des supercordes. Ainsi on pourrait échapper à l'objection concernant les théories empiriquement adéquates et réfutées ensuite? Si nous acceptons que T est empiriquement adéquate pour les observations passées, qu'est ce qui permet à Monsieur R de croire que que cette adéquation persistera dans l'avenir (nous avons vu toutes les objections au sujet de l'induction)? Sa réponse pourrait être: si l'adéquation passée de T ne peut s'expliquer autrement que par le fait que est vraie, (sinon ce serait un miracle ou une suite invraisemblable de coïncidences favorables); or, si T est vraie, son adéquation empirique dans le futur est certaine. En effet, si une observation a venir était en désaccord avec les prédictions de T, c'est que le phénomène réel sous-tendu par cette observation serait différent d'une façon ou d'une autre de ceux décrits par T et donc que T n'est plus vraie. Donc si T est vraie, dans ce sens, elle est vraie de toute éternité, presque par définition. On atténue ainsi le problème de l'induction, mais cela présuppose d'accepter la vérité de T.        

    Dans ce schéma, adéquation empirique et vérité deviennent équivalentes: 1) T a été empiriquement adéquate dans le passé. 2) La seule explication possible est que T est vraie. 3) T sera donc empiriquement adéquate dans le futur. Cependant le point 2) est réfuté en raison de la sous-détermination des théories car il est possible qu'il existe une ou plusieurs théories T' empiriquement équivalentes à T mais incompatibles avec elle. Il est impossible qu'elles soient simultanément vraies dans le sens adopté par Monsieur R dont la position n'est donc pas justifiée. Une autre critique est basée sur le fait que qu'étant donné un nombre limité d'observations, il existe un grand nombre, voire une infinité de théories capables de décrire correctement ce ensemble; il n'y a donc pas à s'étonner du fait que nous sommes capables de construire des théories adéquates à un instant. On pourrait dire que c'est non la description des données connues, mais la prédiction de faits nouveaux qui serait miraculeuse si rien dans la théorie ne correspondait à quelque chose de réel (l'exemple souvent cité est la découverte de Neptune). Mais il ne faut pas retenir que les succès et oublier les échecs. La découverte de Neptune est un succès considérable pour la mécanique newtonnienne, mais l'inexistence de Vulcain, censé expliquer  la précession du périphélie de mercure est un échec tout aussi considérable. C'est ainsi que celle ci est réfutée par l'invention de la relativité générale. 

    La science progresse, selon Popper par essais et erreurs, conjectures et réfutations. Dans le nombre de théories empiriques disponibles (fini) dans l'infinité de théories différentes, voire incommensurables ou contradictoires, il arrive qu'un certain nombre sont en compétition à une époque. Parmi celles-ci, des tests supplémentaires permettent parfois d'en dégager certaines qui font des prédictions incompatibles. C'est, dit Hervé Zwirn, le cas de la théorie de Brans et Dicke écartée récemment en tant que concurrente de la relativité générale. Dans le cas de la théorie newtonnienne, la prédiction vérifiée et la découverte de Neptune avaient été comptées comme un argument fort en sa faveur. Un autre exemple est celui du modèle de Weinberg-Salam unifiant les interactions faibles et électromagnétiques. Elles étaient en concurrence avec d'autres théories avant que les bosons intermédiaires soient découverts et permettent leur survivance. A postériori, il semble miraculeux que ces théories aient fait ces prédictions. Mais il n'est pas étonnant que l'une d'entre elle se révèle momentanément correcte. A d'autres moments, aucune des théories en présence ne réussit à prendre en compte les faits nouveaux observés et il faut construire une nouvelle théorie. C'est un changement de paradigme (voir la relativité générale et la physique quantique). Il n'y a pas à s'étonner du "miracle" de la prédiction de faits nouveaux, ce n'est qu'une surprise psychologique comparable à celle qu'on éprouve après avoir parcouru un long chemin dans un labyrinthe et avoir éliminé toutes les impasses.                

    L'argument de Monsieur R semble donc peu convaincant, rien ne semble justifier la nécessité d'une correspondance entre concepts théoriques et entités réelles pour rendre compte de l'adéquation empirique des théories. Mais le réalisme structurel défendu par Worral, dans le contexte où on admet une certaine réalité, peut être une tentative d'explication de la réussite des théories moins sensible aux objections.

     

    TOUTES LES CHOSES SONT RELIEES LES UNES

     AUX AUTRES PAR LA CAUSE ET L'EFFET.

    UN ACCIDENT N'EXISTE PAS.

    *La relation cause-effet.

    Nous venons de voir que la première forme de cet argument est liée au principe d'induction: de la régularité de certaines associations dans le passé, on infère qu'elles se reproduiront dans le futur. Ce raisonnement est à la base même de toute prédiction, scientifique ou pas. Le critique de Hume est rationnellement fondée et on ne peut justifier ce principe sans recourir à un autre principe similaire. Russel cite l'exemple du poulet qui associe la main du fermier avec la nourriture qu'il lui donne jusqu'au jour où cette main lui tord le cou. Mais si cependant l'induction ne fonctionnait pas un peu, le monde serait différent de ce qu'il est, aucune connaissance ne serait possible puisque rien ne se répéterait. Mais en voyant l'ensemble des observations qui ont été faites, l'induction a fonctionné suffisamment souvent pour que la probabilité qu'elle ne fonctionne pas dans le futur est faible. Cependant, un tel raisonnement, faisant appel lui aussi à un principe d'induction est vicié par nature. 

    Le scepticisme radical de Hume, pris au pied de la lettre, interdit toute confiance dans un discours prédictif et elle interdit de rendre compte de l'activité humaine autrement qu'en considérant qu'elle est irrationnelle. Pour éviter cette difficulté, Kant a postulé que l'induction est une catégorie à priori de l'entendement. En ne retenant pas le critique de Hume, il semble cependant qu'il faut éviter l'argument cause-effet pour justifier une quelconque correspondance réelle entre le "discours" et "le monde". L'induction vient de nous et ne nous donne aucune indication sur la nature de d'une éventuelle réalité. 

     

         c) Que reste-t-il alors pour défendre la réalité?

    Aucun des argument habituels en faveur de l'existence d'une réalité en soi, indépendante de toute connaissance ou de toute "interférence humaine" ne paraît véritablement contraignant et il ne semble nullement obligatoire que les entités théoriques et les mécanismes ou les lois du discours scientifique doivent nécessairement avoir un correspondant réel. On peut retenir néanmoins une version du réalisme structurel comme explication de la réussite partielle des théories jugées empiriquement adéquates à un instant. Si on rejette l'idéalisme radical, on peut alors adopter provisoirement une position proche de d'Espagnat, qui consiste à admettre l'existence de quelque chose qui procède en partie de l'esprit humain bien que n'en n'étant pas une pure émanation, qui cause la réalité empirique  et dont les structures se reflètent d'une certaine manière dans les théories scientifiques qui réussissent. 

     

    3) Esquisse d'un scepticisme épistémologique. position présentée par H. Zwirn, que je partage dans cette approche de réflexion).

     

         a) la cécité empirique: première approche.

    L'analyse de l'empirisme logique (voir cet article) a montré qu'il n'existe pas d'énoncé purement observationnel et derrière le mot empirisme se cache une imbrication de concepts théoriques et d'observations. Accepter de reconnaître qu'une théorie T a été jusque là empiriquement adéquate, c'est manifester déjà un certain engagement vis à vis de T et accepter le cadre conceptuel qu'elle définit pour interpréter les observations faites. c'est accepter que l'ensemble des observations faites, nécessairement guidées par le programme de recherches induit par T, constitue un ensemble significatif (au sens d'échantillon statistiquement significatif) par rapport à toutes les observations possibles et dont certaines départageraient T des théories concurrentes. C'est aussi considérer que T est empiriquement pertinente, c'est à dire qu'elle induit un cadre conceptuel qu'on juge adapté pour engendrer un programme de recherche qui guidera les expériences à faire pour la tester. C'est donc le premier pas pour entamer un programme qui conduira à sa confirmation ou à sa réfutation. Mais cet engagement ne peut être justifié que si la structure de T ne s'éloigne pas trop du paradigme dominant sur le type de bonnes théories et si T peut se prévaloir d'un certain nombre de succès à son actif (par un fait précédemment inexpliqué ou par la prévision réussie d'un fait nouveau). Il y a alors renforcement de notre confiance qui en retour nous conforte sur les bons indices de l'adéquation empirique de le théorie. C'est conforme au processus décrit par Boyd"il existe une relation dialectique entre la théorie courante et la méthode utilisée pour son amélioration."

    Boyd y voit une condition de possibilité d'un développement réaliste de la science c'est plutôt un argument qui montre que l'adéquation empirique n'est pas des plus solides. Ce processus réflexif, lorsqu'il est fructueux, peut converger vers l'acceptation conjointe de de la pertinence et de l'adéquation empirique. Cependant est-ce une garantie réelle? Un tel processus, enclenché dans une mauvaise direction, pourrait entretenir à tort son propre succès. 

    Une première manière consiste à fournir des précisions suffisamment vagues pour que, quelque soit le résultat de l'expérience, il soit jugé conforme aux prévisions ou à ne retenir que les résultats qui confirment les prévisions (l'astrologie telle qu'elle est pratiquée de nos jours, en est un exemple). Un deuxième manière consiste à recourir à des hypothèses ad hoc pour rendre compte d'échecs prédictifs. Popper les appelle des "stratégies auto-immunisatrices".  Cela pose le problème de savoir ce qu'est une bonne méthodologie scientifique. Il n'existe aujourd'hui aucun moyen rigoureux de définir ce qu'est une authentique théorie scientifique, mais malgré l'absence de critères explicites, les progrès méthodologiques nous permettent d'éliminer assez sûrement les théories manifestement déviantes qui utilisent les méthodes décrites précédemment. 

    Une troisième manière, plus subtile d'entretenir faussement un succès empirique consiste en ce que la théorie induise un cadre conceptuel tel qu'aucune expérience qui pourrait être de nature à le réfuter ne soit menée: c'est un premier aspect de "la cécité empirique". Un exemple caricatural est de s'imaginer une terre jumelle qui existe dans un univers newtonien. Sur cette terre 2, les lois de la nature sont décrites en gros par la physique newtonienne du temps de Laplace. Le programme de recherche est exclusivement centré sur le comportement des objets macroscopiques et reste aveugle aux autres phénomènes que nous connaissons. La théorie dominante est empiriquement adéquate puisqu'on se borne à l'utiliser dans son domaine de réussite et on ne considère comme scientifique que les expériences qui portent sur ce domaine et rien que sur ce domaine. Pour les physiciens réalistes de cette terre 2, la théorie newtonienne est don vraie. Dans cette situation, l'adéquation empirique induite par la théorie provient d'une mauvaise pertinence empirique de la théorie. Le programme induit par la théorie a conduit les physiciens à une cécité empirique les empêchant de faire les expériences nécessaires pour la réfuter, comme par exemple celles consistant à faire interférer deux rayons lumineux ou à étudier le spectre du corps noir. 

    Il est certes facile d'élever des objections contre cet exemple, mais elles ne sont pas probantes.  La première est que dans un monde où il n'y a pas de place pour le relativité restreinte, les lois de la nature seraient tellement différentes que des nôtres que le monde pourrait bien être comment le supposent les physiciens de la terre 2. A cette objection, on peut répondre qu'il qu'après tout, il est possible d'accepter un monde où tout est comme chez nous à l'exception des lois relativistes. La deuxième objection concerne le fait qu'on pourrait supposer que les physiciens de la terre 2 ne se posent aucun problème concernant la lumière et que l'électricité ou le magnétisme n'ont pas été découverts. Mais sur cette terre 2, l'électricité et le magnétisme existent et par conséquent, les physiciens devraient s'être rendu compte. Cette objection provient du fait qu'on pense généralement qu'il n'est pas possible de passer à côté de la lumière ou du magnétisme. Mais ce qui est mis en évidence ici, c'est le fait qu'un programme de recherche induit par une théorie dominante peut très bien conduire à oublier de remarquer certains phénomènes de nature non évidente. Les expériences mises en oeuvre pour vérifier les inégalités de Bell ne s'imposent pas spontanément à un expérimentateur, il faut un travail théorique préliminaire complexe. Il en est de même pour la non-séparabilité. Il a fallu le génie de Bell pour y parvenir alors que ni Einstein ni bohr, pourtant préoccupés par le sujet, n'ont été capables d'imaginer une expérience réelle susceptible de la mettre en évidence. 

    Il n'est donc pas absurde de penser que de tels phénomènes complexes qui pourraient, s'ils étaient testés, soient dissimulés à l'intérieur du cadre d'une théorie. Dans ce cas, la théorie ne rencontrera aucun démenti alors qu'elle sera empiriquement fausse. C'est bien ce qui s'est passé lorsque le programme de recherche de la physique a conduit à se concentrer sur les systèmes intégrables. Durant toute une période, elle a oublié d'expérimenter sur les systèmes chaotiques, laissant croire à des générations de physiciens que le monde était intégrable, alors qu'on sait maintenant que la majorité des systèmes dynamiques est chaotique.

    La cécité empirique, sous cet aspect, est le fait d'être aveuglé dans son champ de recherche par un programme issu d'une théorie dominante bornée (qui a des bornes), de telle sorte que certaines parties de la réalité empirique restent ignorées du discours théorique et des préoccupations scientifiques. Elle est donc liée à la non-pertinence d'une théorie et doit rendre prudent quant aux affirmations portant sur l'adéquation empirique et ne pas lui conférer un statut de certitude trop fort. Ainsi, à aucun moment nous ne disposerons d'une théorie adéquate décrivant la totalité de la réalité empirique car cette dernière débordera toujours de l'ensemble des concepts disponibles. C'est un "maladie" inévitable quelles que soient les avancées et les découvertes qui interviendront dans le futur.

     

         b) Le concept de vérité et la sous-détermination empirique des théories.

    Beaucoup de conceptions réalistes sont fondées sur le concept de vérité-correspondance: un énoncé est vrai en vertu du fait qu'il exprime un état de chose qui lui correspond. Dans l'approche réaliste traditionnelle, une théorie (empiriquement adéquate) est vraie si et seulement si ses énoncés correspondent à des états de fait de la réalité, de la même manière que le récit fidèle d'un film nous permet de savoir ce qui s'est réellement passé dans ce film. Mais contrairement à un film où on ne peut avoir deux récits fidèles et contradictoires, la sous-détermination des théories pose problème car il est possible que deux théories contradictoires soient adéquates. Prenons l'exemple de deux théories qui  postulent l'une des entités ponctuelles et l'autre  uniquement des entités arbitrairement petites mais jamais ponctuelles. Laquelle est alors vraie? y a-t-il ou non des entités réellement ponctuelles? 

    Pour un instrumentaliste, cette question n'a pas de sens: elles ne sont pas en contradiction sur ce qu'elles disent, puisqu'il est impossible de les distinguer empiriquement mais sur la manière dont elles le disent. Le concept d'une vérité, au sens habituel du terme, est donc remis en cause. Si on adopte le point de vue qu'une théorie se réduit à son adéquation empirique, alors on se trouve forcé d'admettre que pour qu'une question n'ait pas de sens, il suffit que deux théories adéquates équivalentes lui donnent une réponse différente. La question se trouve alors rejetée au métaniveau, elle ne porte plus sur le monde, mais sur notre manière d'en parler. Un électron suit-il une trajectoire définie? non en mécanique quantique, oui dans la théorie de Bohm.

    Les instrumentalistes sont prudents et ne vont pas jusque là, mais leur position concernant la vérité n'est sans doute pas justifiée. En fait, nos théories doivent être considérées seulement comme un moyen commode (des algorithmes) pour parler des phénomènes et les prédire. Des questions grammaticalement construites pour pour porter sur la réalité sont dépourvues de sens. Les concepts doivent considérés comme des outils internes à la description sans référent dans la réalité. Ils ne sont pas absolus puisque un autre langage peut ne pas les utiliser mais néanmoins arriver au même degré d'efficacité prédictive.Une analogie peut éclairer cette difficulté: Le Français et l'anglais sont équivalents pour parler des arbres; en français le mot arbre possède 5 lettres alors qu'il en possède 4 en anglais. La question "est-ce qu'un arbre possède 5 lettres?" est dépourvue de sens, le nombre de lettres n'est par une propriété des arbres. Une erreur de même nature (mais moins facilement détectable) est commise dans le cas de certaines questions portant sur des entités théoriques de la physique: par exemple, un électron suit-il ou non une trajectoire définie? On a vu que que le concept de trajectoire a un sens dans la théorie de Bohm, mais pas en mécanique quantique. Ce n'est donc pas une propriété des électrons mais seulement des outils formels qu'une théorie particulière utilise pour parler des électrons. 

    Ce constat peut-il se comprendre?  Le langage courant nous autorise à croire que la trajectoire appartient vraiment aux objets de la réalité. Le processus d'apprentissage que suit tout être humain à partir de la petite enfance évolue vers un stade préscientifique dans lequel se forgent les représentations mentales qui lui servent à ordonner ses perceptions. L'unique théorie à ce stade préscientifique et pré-épistémologique est le langage courant. L'image intuitive est le plus souvent construite dans un cadre réaliste naïf et les entités du langage sont considérées comme se référent à une réalité extérieure. Il en résulte une relation biunivoque entre la description du langage et les objets de la réalité ainsi construite. Les propriétés des objets leur sont attribuées en propre. Il est souvent impossible de faire, à ce stade, la différence entre propriété des objets et propriété des outils utilisés pour en parler (sauf quand c'est évident comme dans le cas des arbres ci-dessus). Ce n'est que lorsque le langage courant ne suffit plus pour décrire et prédire les phénomènes plus complexes que la différence peut apparaître (avec les théories scientifiques formalisées) et ce n'est pas facile tant est grande la tentation de projeter les propriétés des entités théoriques sur les référents postulés de ces entités. Alors, la majorité des chercheurs préfère se placer dans le cadre de la théorie dominante pour la perfectionner plutôt que de se lancer dans la recherche de formalismes différents produisant les mêmes prédictions. C'est ce que Kuhn appelle la phase de recherche "normale" qui ne prend fin qu'avec l'apparition de difficultés qui peuvent aboutir à un changement de paradigme. 

    Mais une recherche de théories empiriquement incompatibles pourrait peut-être permettre de déceler la non-pertinence de certaines questions sans réponse et de comprendre pourquoi certaines questions n'ont pas de sens (comme la simultanéité de deux évènements ou des questions traitées dans les théories modernes de cosmologie quantique). Mais il nous faut abandonner l'idée selon laquelle une théorie adéquate fournit une description littéralement vrai de la réalité et admettre que de nombreuses questions apparemment sensées portant sur la réalité ne sont que de fausses interrogations car elles portent en fait sur des aspects purement internes des théories utilisées pour la décrire.

         

         c) Les théories scientifiques comme algorithme de compression.

    La théorie algorithmique de l'information, inventée par KolmogorovSolomonov et Chaitin, permet de voir les théories scientifiques sous un angle qui éclaire ce qu'on vient d'examiner. La complexité algorithmique d'une chaîne de bits est donnée par la taille du plus petit programme autodélimité capable d'engendrer cette suite. par exemple, la complexité de la chaîne infinie d'une suite de 0 et de 1 est faible car elle peut être être engendrée par le programme: "faire suivre alternativement 0 et 1 à l'infini". Mais s'il est possible de trouver un programme d'engendrement de longueur plus courte que celle de la suite, celle-ci est "aléatoire", en fait, la suite n'est régie par aucun algorithme. Elle contient une beaucoup plus grande quantité d'information qu'une suite qui ne l'est pas. Une suite non aléatoire contient des redondances qui peuvent être compactées et c'est justement ce qui permet d'expliciter un algorithme qui l'engendre. 

    Le concept de complexité algorithmique peut être étendu aux systèmes formels. Un système formel ne peut démontrer aucun énoncé dont la complexité est supérieure à celle de son système d'axiomes (dans ce cas, l'énoncé sera indécidable). Les résultats expérimentaux d'une peuvent être considérés comme un ensemble d'énoncés appartenant au langage de la théorie puisque la théorie est destinée à les décrire et à les prédire. La théorie, s'il elle est adéquate, est un moyen d'engendrer l'ensemble de ces résultats. Sur un plan purement formel et si on ne considère que les résultats expérimentaux sous leur aspect dénoncés de ce langage, on peut considérer la théorie comme un algorithme permettant d'engendrer l'ensemble de ces énoncés. On peut dire que le domaine de la science est le domaine des phénomènes qui se laissent décrire par de tels algorithmes, ce qui n'est pas le cas de l'art par exemple.  Il est impossible de produire un algorithme engendrant des symphonies grandioses ou des tableaux. Ce n'est pas le cas de la psychologie, nous ne savons pas prédire les états affectifs des êtres humains. On est alors moins tenté d'être étonné que le monde de la physique soit compréhensible (comme l'a fait Einstein) ou trouver extraordinaire que les mathématiques sont soient si efficaces comme l'a fait Wigner. Nous ne savons appliquer la science qu'aux domaines où elle est applicable, celui des phénomènes mathématiquement compressibles qui se laissent engendrer par des algorithmes. Les seuls phénomènes que nous considérons comme scientifiques sont ceux-là (à l'exclusion de l'esthétique, de l'affectif...). Nous sommes comme l'ivrogne de l'histoire qui cherche ses clés sous la lampe, non parce que c'est là qu'il les a perdues mais parce que c'est le seul endroit où il y a de la lumière. Le seul étonnement qu'on devrait avoir, c'est de s'émerveiller qu'il reste de tels domaines. Tout dans le monde pourrait n'être que processus aléatoire non compressible, art, affectivité et dans ce cas la science n'existerait pas. 

    Si les théories sont considérées comme des algorithmes, il est compréhensible qu'il soit possible de trouver plusieurs théories empiriquement équivalentes. Un algorithme n'est jamais unique, d'où les recherches pour trouver les plus performants. Deux algorithmes en font pas appel aux mêmes intermédiaires de calcul. On se trouve donc face à une contradiction si on attribue à ces derniers un référent réel puis qu'on ne postulera pas l'existence de mêmes objets selon l'algorithme qu'on adopte. On peut objecter que si ces intermédiaires posent problème, les entités que que les deux algorithmes sont supposés engendrer doivent une existence réelle puisque les deux algorithmes les produisent. Les prédictions empiriques portent sur perceptions qu'on peut penser réelles, mais postuler l'existence d'objets réels cause de nos perceptions se heurte à aux objections à la deuxième forme de la relation cause-effet que nous avons signalées précédemment.  

    En conclusion, se représenter les théories physiques comme de simples algorithmes  permettant de prédire les résultats empiriques permet de mieux comprendre les réserves sur le réalisme métaphysique et le réalisme épistémique. Les limites de démontrabilité des systèmes mathématiques permettent d'envisager que la possibilité que certains énoncés soient hors de portée de toute prédiction d'une théorie physique. 

     

    le principe d'identité et d'indécidabilité !

         d) Une application empirique de l'indécidabilité.

    Un éventuelle "théorie du tout" permettra-t-elle , au moins en principe de tout prévoir? Ce n'est nullement le cas?  On a vu que le "problème de l'arrêt", qui consiste à prédire si un ordinateur auquel on fournit un programme donné s'arrêtera, est un problème indécidable. Donc, même si nous disposions d'une "théorie du tout", elle serait incapable en général de prédire le comportement à long terme du système physique constitué par un ordinateur en fonction du programme qu'il est en train d'effectuer. On peut penser qu'on peut trouver un algorithme particulier qui prédit l'arrêt on non d'un système. C'est faux. Le théorème de Gödel montre qu'il existe des programmes pour lesquels aucun algorithme ne peut prédire l'arrêt ou la continuation infinie. La totalité des mathématiques qu'utilise la physique est contenue dans ZF (axiomatique de Zermelo- Fraenkel). Appelons T la théorie obtenue en ajoutant à ZF la partie nécessaire pour obtenir une théorie physique (par exemple la théorie du tout). Elle est donc envisagée comme un système formel. T est-elle capable de prédire le comportement (l'arrêt ou non), d'une machine de Turing programmée pour vérifier pour chacun des entiers successifs, un énoncé ("V n P(n)") qui est indécidable au sens du théorème de Gödel? Si T est consistante, il n'est possible de prouver formellement dans T que ni est vrai (la machine calculera indéfiniment) ni que E est faux (elle s'arrêtera pour une valeur de n pour laquelle laquelle P est faux).  La réponse d'un mathématicien sera négative. En revanche, un raisonnement sémantique montrera que si T est consistante, la machine ne s'arrêtera pas, car cela signifie qu'on  a trouvé une valeur de n pour laquelle P est faux  et donc qu'on a prouvé la fausseté de contrairement à ce qui a été postulé. Ce raisonnement  n'est toutefois pas une preuve formelle, ce qui fait dire au mathématicien qu'il est impossible de démontrer dans T. Le physicien acceptera la preuve  car l'utilisation d'une théorie physique ne se limite pas à ses déductions purement formelles. Cela semble remettre en cause ce qui a été dit précédemment, que la théorie T, pour le physicien, est incapable de prédire le comportement de la machine de Turing considérée. 

    Mais, voici un exemple pour lequel l'impossibilité de prédiction concerne aussi bien le mathématicien que le physicien. L'adjonction à ZF de grands cardinaux peut rendre la théorie contradictoire (voir articles 3 "le programme de Hilbert et les indécidables). Le rajout de certains axiomes de grands cardinaux peut être telle que la théorie obtenue (ZFE) soit totalement inconnue au sens où non seulement elle n'est ni démontrable ni réfutable dans ZF, mais encore où on est dans l'incapacité d'avoir une opinion précise à son sujet. Soit une machine de Turing énumérant les théorèmes de ZFE, qui s'arrête lorsqu'elle a obtenu la démonstration de "1 = 2". Pour un physicien, la théorie T est-elle capable de prédire le comportement de cette machine? La réponse est cette fois négative, car cela consisterait à prédire la consistance de ZFE, ce qui n'est possible ni formellement dans le cadre de T. Nous retrouvons le résultat annoncé, qui n'est qu'une conséquence directe inévitable des limites des systèmes formels. Ce constat n'est nullement dû à une incertitude sur l'état initial, à une méconnaissance des lois qui régissent le fonctionnement de l'ordinateur ou à des effets quantiques et il existerait même dans un monde totalement classique. Il est impossible de construire une théorie qui prédise, en général, le comportement d'un ordinateur (ou d'une machine de Turing) en fonction d'un programme qu'on lui fait exécuter. C'est comme si on ne pouvait pas prévoir la vitesse d'arrivée au sol d'un caillou en fonction de la hauteur à laquelle il a été lâché. Ceci montre qu'il existe des objets simples et courants (les ordinateurs par exemple) dont les lois de fonctionnement sont connues et dont le comportement est cependant non prédictible. Ainsi, "même dans un univers simple, non quantique..., l'avenir continuerait de nous échapper" (Delahaye).

    Conclusion de ce chapitre: Il existera toujours des parties de la réalité empirique qui échappent à la prédiction et sur lesquels toute théorie restera aveugle. C'est un autre aspect de la cécité empirique.

                                          

         e) La cécité empirique: une maladie inévitable.

    Dans un premier aspect, la cécité empirique peut, en étant aveugle à certaines parties de la réalité empirique, induire un programme de recherche tel qu'aucune expérience risquant de la mettre en échec ne puisse être conduite. Elle sera corroborée et considérée comme adéquate.

    Le deuxième est lié au fait que toute théorie est dans l'incapacité de se prononcer quand des phénomènes sont exprimés par des énoncés indécidables dans le système formel qui la constitue. De plus, le programme de recherche induit par la théorie détermine les expériences faites en vue de tester ses prédictions. Ce programme ne pousse donc pas à expérimenter les domaines sur lesquels le théorie est muette, car cela n'aurait à priori pas d'incidence sur la théorie et il est possible que les concepts  nécessaires pour une telle expérimentation n'existent pas. A l'époque de Maxwell, des tests sur la non-séparabilité n'auraient sans doute pas abouti, car il fallait des concepts issus de la mécanique quantique pour se poser la question.

    Il résulte de ce qui précède que, quelle que soi la théorie considérée, il existera des phénomènes qu'elle ne pourra prédire (incomplétude prédictive) et en conséquence, certaines parties de la réalité empirique seront hors de son champ de pertinence. L'exemple de la machine de Turing peut sembler artificiel. Le théorème de Gödel a été le premier à être explicité pour montrer l'incomplétude de l'arithmétique avant de fournir plus tard des exemples d'indécidabilité plus naturel. Ainsi, trouver un énoncé empirique simple et naturel dont l'indécidabilité pourrait être établie dans "la théorie du tout" n'est pas actuellement une tâche à la portée des scientifiques. Mais cela ne remet pas en causes les conclusions de ce chapitre, la réalité empirique débordera toujours du champ de description théorique et nous ne disposeront jamais d'aucune théorie décrivant et prédisant la totalité de cette réalité.

     

    4) Une conception à trois niveaux.

    Nature possible de ce "quelque chose" dont on postule l'existence en refusant l'idéalisme radical.

     

         a) Le représentable et le conceptualisable.

    *Le représentable. C'est ce dont on peut avoir une image, claire et distincte. Les perceptions interprétées (ce qui est donné à la conscience, par opposition à ce qui est donné aux sens), sont représentables et représentées. On peut parler d'une partie de la réalité empirique, la "réalité phénoménale", qui est l'ensemble de nos perceptions interprétées. Tous les faits expérimentaux empiriques font partie de la réalité phénoménale, ils sont le constat de perceptions interprétées et sont représentables puisqu'ils se manifestent comme des images perceptives directes et conscientes.

    *Le conceptualisable est ce dont on peut parler en termes descriptifs, sous forme verbale ou mathématique. Certains concepts sont représentables (table, force, état en physique classique). D'autres ne le sont pas (état superposé, enchevêtré ou non-séparabilité en physique quantique). Pour ces derniers, il est impossible d'en avoir une image mentale claire, mais il est possible d'en donner une description mathématique, ce que fait la mécanique quantique qui conceptualise ces notions. 

     

         b) Le réalisme des phénomènes

    Beaucoup de conceptions, réalistes ou non, suggèrent la réalité empirique comme comme une scène sur laquelle se déroulent les phénomènes que nous n'avons qu'à observer. C'est le point de vue qui considère un "face à face de l'homme et du monde" qu'on peut appeler "le réalisme des phénomènes". C'est un équivalent du réalisme des objets qui consiste à croire que les objets physiques existent, sont là et que nous les observons parce qu'ils sont là. L'acceptation du réalisme métaphysique en est une conséquence. Cette conception est même présente dans beaucoup de celles qui rejettent le réalisme métaphysique et qui nient l'existe en soi des objets en affirmant que nous n'avons un accès direct qu'aux phénomènes en nous contentant de prendre conscience de la réalité empirique de manière passive. Ce n'est pas que nous ne faisons pas d'effort, mais cela ressemble plus à celui que nous faisons en nous baissant pour ramasser un caillou qu'à celui qui consiste à créer quelque chose qui n'existerait pas sinon. 

    Les perceptions interprétées doivent être les éléments sur lesquels nous devons nous appuyer sans être considérées seulement comme de simples prises de conscience de quelque chose de préexistant qui serait la réalité empirique comme celle de l'image  réaliste traditionnelle. En fait, aucun phénomène extérieur n'existe et nous sommes responsables de nos perceptions, d'une certaine manière nous créons la réalité phénoménale. Mais nous ne sommes pas libres de créer comme bon nous semble, certaines contraintes existent, la réalité empirique. Cette dernière est l'ensemble des conditions qui rendent possibles nos perceptions tout en les contraignant. Elle n'est pas donnée en tant que telle, mais c'est le cadre des actions, physiques ou psychiques que nous mettons en oeuvre dans le processus cognitif, ensemble des potentialités qui, lors de leur actualisation deviennent perceptibles et donnent naissance à nos perceptions. de façon imagée, la perception est à la potentialité ce que le résultat d'une mesure quantique est à la grandeur physique mesurée. Un phénomène n'est donc pas quelque chose que nous observons passivement, c'est une entité qui se manifeste lors d'une opération dans laquelle nous avons un rôle important à jouer.

    Nos perceptions sont en un sens imposées de l'extérieur (la réalité phénoménale est l'ensemble de nos perceptions), nous pouvons avoir l'idée d'une réalité phénoménale qui n'existe pas encore, mais qui vient à l'existence dans le cours de notre tâtonnement. Mais ce à quoi nos recherches donnent existence n'est pas notre oeuvre propre. Le point de vue du réalisme des phénomènes semble erroné. La réalité empirique ne peut être considérée comme l'ensemble des phénomènes, de même que le monde ne peut considéré comme l'ensemble des objets. D'une certaine manière, nous fabriquons le réalité phénoménale à partir de la réalité empirique. Il faut donc abandonner le fameux face-à-face entre le sujet et le monde. Le deuxième niveau est celui de la réalité empirique dont le nom est impropre. Car sa réalité n'est pas constituée d'objets, forces, champs ou de quoi que ce soit de représentable, mais de l'ensemble des potentialités actualisables selon certaines contraintes qui nous empêchent la fabriquer selon notre bon vouloir. On retrouve sous cette forme l'idée du réalisme structurel. L'adéquation empirique ("adéquation phénoménale") des théories contradictoires provient de leur respect de la structure de la réalité empirique, des contraintes (voir ci-dessus) qu'elle implique. Il n'y a plus de réalité à laquelle peuvent faire référence des entités théoriques (elle n'est pas constituée d'objets physiques ayant un référent ni d'entités physiques au sens habituel du terme, mais de perceptions actualisées).  De plus, si les théories physiques ne sont que des algorithmes, alors plusieurs théories peuvent rendre compte de la réalité phénoménale si ces algorithmes reflètent les contraintes structurelles imposées à la réalité empirique.

    La réalité phénoménale est conceptualisable et représentable par définition. En revanche, la réalité empirique est conceptualisable (nous sommes capables de fabriquer des théories qui rendent de sa structure), mais pas représentable (elle est potentialité alors qu'une représentation est par essence actualisée). De plus, en raison de la sous-détermination des théories, elle n'est conceptualisable que de manière partielle, et il est impossible de recoller les différentes manières (équivalentes) de la conceptualiser pour en obtenir une représentation globale. (L'épistémologie de Quine comporte une autre thèse essentielle, dite « de la sous-détermination des théories par l'expérience ». On peut la résumer ainsi : deux théories différentes peuvent être empiriquement équivalentes ; elles peuvent être vérifiées et falsifiées par le même budget d'observations possibles, et cela même si l'on poursuivait indéfiniment, « jusque dans l'éternité », les observations et vérifications. La conséquence extrême et paradoxale en est l'impossibilité de concevoir le progrès scientifique comme une approche de la vérité).

    On peut comparer cette situation à la complémentarité quantique (onde-particule) pour laquelle les deux descriptions sont complémentaires et incompatibles. On peut mesurer la position ou l'impulsion, mais les deux sont incompatibles. Mesurer l'une puis l'autre ne permet pas de connaître les deux à postériori. La réalité phénoménale est en quelque sorte une coupe actualisée donnant une représentation partielle de la réalité empirique. Chaque coupe est exclusive et ne permet pas de reconstituer une vue en perspective à travers l'image de plusieurs coupes différentes, comme en architecture.La non-représentabilité est due au fait qu'il n'est ni possible de connaître toutes les parties simultanément en totalité ni de reconstruire à postériori la globalité de la réalité empirique à partir des coupes partielles que sont les réalités phénoménales. 

    "La réalité empirique est la structure limite engendrée par l'ensemble des entités conceptuelles que nous utilisons pour être à même de décrire et de prédire les réalités phénoménales. Elle est donc liée directement aux capacités conceptuelles du cerveau humain même si elle reste hors de portée de d'une compréhension globale. C'est une limite à l'infini qui ne peut qu'être approchée par nos représentations finies tendant vers elle. 

    Cela peut rappeler le monde- Ω de Bonsack avec ici une infinité de chemins limites incompatibles. Pour le solipsisme convivial, la réalité phénoménale est le résultat de l'accrochage de chaque sujet à une branche particulière de la fonction d'onde de l'univers, actualisée éventuellement de manière différente, sans que cette différence puisse être perceptible. La fonction d'onde de l'univers est une des outils permettant de conceptualiser la réalité empirique, mais celle-ci ne doit pas lui être identifiée. Ce n'est qu'un des outils, issu d'une des théorie possibles pour modéliser la réalité phénoménale qui n'est pas conceptuellement épuisée par cette notion de fonction d'onde. La réalité empirique est en effet l'ensemble des conditions rendant possible l'émergence des réalités phénoménales, qui sont contraintes par la structure de l'esprit humain (dont l'induction au sens faible, le fait que certaines associations passées se reproduisent). 

     

         c) La nécessité d'un troisième niveau.

    On peut alors se demander si la réalité empirique et la réalité phénoménologique épuisent le monde. 

    La physique contemporaine a progressivement abandonné l'exigence de représentabilité des concepts car il est impossible de se forger une image de nombre d'entre eux (espace-temps courbe de la relativité générale, concept d'état superposé, enchevêtrement des états de deux systèmes ayant interagi, non-séparabilité, concepts purement mathématiques de la théorie des super cordes). La réalité empirique au sens envisagé ici n'est pas représentable dans sa globalité, mais elle reste conceptualisable, la preuve, nous sommes capables d'en parler et d'en décrire les effets. Dans la conception du solipsisme convivial, c'est le fait que la représentation peut revêtir des formes différentes selon les sujets qui crée la diversité des réalités phénoménales individuelles à partir d'une réalité empirique unique. Cette unicité provient de ce que la structure de notre cerveau, supposée identique pour tous les hommes, détermine ce qui est conceptualisable. Les réalités phénoménologiques sont multiples car il est nécessaire de faire un choix de point de vue pour se représenter la réalité empirique (pourquoi? cela reste hors du champ de notre compréhension. Est-ce dû à la structure de notre cerveau...?). Tous sont potentiellement autorisés et il n'y a aucune raison pour que ce choix soit identique pour tous les sujets. 

    La réalité empirique est donc l'ensemble des potentialités actualisables; elle est asymptotiquement descriptibles par les entités que nous utilisons pour décrire et prédire les réalités phénoménales. Directement liée aux capacités conceptuelles du cerveau humain, c'est une construction pragmatique indispensable. Mais si on essaye de la penser comme un tout, c'est un monde étrange, non représentable, aux propriétés contre-intuitives. 

    Cette réalité empirique est inaccessible aux capacités conceptuelles d'un animal dont la conceptualisation est vraisemblablement très différente de la nôtre. Si nous pensons que la nôtre est meilleure et plus complète, alors il est possible d'envisager une capacité de conceptualisation qui serait supérieure à la nôtre. Croire l'inverse serait retomber dans la naïveté de certains savants 19è siècle qui s'imaginaient avoir tout découvert ou postuler comme Church que le cerveau humain est arrivé à un stade d'évolution qui lui permet de conceptualiser tout ce qui est conceptualisable, comme les fonctions récursives partielles suffisent à représenter toutes les fonctions calculables. Il est difficile de donner un sens à la thèse selon laquelle notre conceptualisation est meilleure et plus complète que celle du singe par exemple. Elle suppose qu'on puisse définir la notion "d'entité conceptualisable" (dans l'absolu) sans référence à un type de cerveau particulier comme celui de l'homme ou du singe. S'affranchir des limites du cerveau humain pour définir une notion qui lui est aussi fortement attachée semble une entreprise vouée à l'échec. Si on admet cette possibilité à titre d'hypothèse, la conséquence est que quelles que soient les évolutions futures de l'homme, des machines ou d'éventuels extraterrestres, aucune capacité cognitive ne pourra construire de concepts inaccessibles au cerveau humain. Cela rappelle les croyances anthropomorphes successivement réfutées (position de la terre au centre de l'univers...) pour être plausible.

    On peut donc défendre l'idée selon laquelle il y a des choses non conceptualisables, pour nous ou pour tout système perceptif. Ce qui ne veut pas dire "qu'il existe des choses non conceptualisables" car cette manière d'en parler aurait une signification trop proche de nos concepts. On pourrait l'exprimer en disant que ce qui est conceptualisable n'épuise pas "tout", sans préciser ce qu'est ce "tout".

    Cela définit un troisième niveau indispensable, dont on ne peut pas parler, qui est en même temps inexprimable. On peut le formuler de manière négative: "nos concepts n'épuisent pas tout". On ainsi introduit trois niveaux: le représentable, le conceptualisable et le non conceptualisable.

     

       d) Les trois niveaux.

              1) Quelque chose, dont on ne peut pas parler, mais, s'il le faut, qu'on ne peut caractériser que négativement. Dire qu'il existe est impropre mais le mentionner est déjà une sorte d'existence. Et c'est là que s'arrête le langage. C'est l'inconnaissable, domaine non conceptualisable pour l'homme, comme le domaine d'opérateur quantique est non conceptualisable pour un singe. Sa nécessité provient du refus de considérer que le conceptualisable épuise tout. 

              2) La réalité empirique qui est l'ensemble des potentialités dont l'actualisation, soumise aux contraintes qui les caractérisent, engendre les perceptions. Celles-ci ne s'actualisent que par l'action de la conscience individuelle au sein de la réalité empirique unique et virtuelle. Inconnu connaissable, la réalité empirique matérialise d'une certaine manière les conditions a priori de nos perceptions. Elle n'existe pas indépendamment de l'homme et c'est bien l'homme qui la crée. Mais l'homme ne fait rien pour la créer. Elle n'est que le moule de ses perceptions au sein de l'inconnaissable (la réalité empirique d'un animal est très différente et elle n'existe pas pour l'homme).

              3) Les perceptions qui constituent la réalité phénoménale qui sont différentes chez chacun et sont l'apparence que prend la réalité empirique pour les individus. C'est le connu. Les perceptions ne sont pas neutres et objectives mais nous sont livrées à travers tous les filtres conceptuels du langage, de la culture, de l'éducation et les filtres physiques de nos sens.

    "Nous ne fabriquons pas la réalité phénoménale directement à partir de la réalité empirique mais par actualisation à travers le moule de la réalité empirique, d'une portion de l'inconnaissable".

     

    5) Conclusion.

    La réflexion sur les limites de la connaissance nous a éloigné de l'environnement rassurant des théories scientifiques pour s'approcher de la métaphysique et de positions hors de portée de toute justification empirique et de nature purement philosophique. Elles ne sont pas vaines et ont une valeur liée à la réflexion pure qui permet de se forger pour soi-même une conception du monde, même si elle est au-delà de toute validation. C'est un objectif intéressant si on s'astreint à respecter une rigueur de raisonnement et une cohérence logique. Il peut apporter une réponse possible à certaines des énigmes présentées au cours des articles de cette réflexion sur les limites de la connaissance. 

    La conception qui est exposée, complétée par le solipsisme convivial est "ma lecture " du livre de Hervé Zwirn, qui est conforme aux exigence de la physique quantique au sens large. Elle est directement inspirée par les solutions actuellement acceptées du problème de la mesure quantique. Elle échappe de ce fait aux objections soulevées par la physique moderne contre le réalisme traditionnel. Elle rejette à la fois le réalisme métaphysique et le réalisme épistémique mais ce n'est pas une conception idéaliste pure. Elle permet de comprendre pourquoi plusieurs théories apparemment contradictoires ou incommensurables peuvent néanmoins décrire correctement la réalité phénoménale en évitant la fausse question du référent réel des entités théoriques ou le concept illusoire de vérité approximative. 

    La sous-détermination des théories par l'expérience est une conséquence du fait que nos théories ne sont que des algorithmes utiles pour prédire la réalité phénoménale. En conséquence, l'argument no miracle (du succès empirique) s'évanouit  si on considère que les théories ne s'appliquent qu'à une partie de la réalité phénoménologique qui s'y prête et que de vastes portions leur échappent et leur échapperont toujours, et d'autre part, que leur réussite provient de de leur respect de la structure de la réalité empirique.

    L'intersubjectivité s'explique si on croît à l'unicité de la réalité phénoménale et que les perceptions de différents sujets sont identiques. Le formalisme quantique fournit une explication cohérente même en l'absence de réalité externe préexistante. Mais si on suppose que qu'il y a autant de réalités phénoménales que de sujets différents, le solipsisme convivial permet de comprendre pourquoi il est impossible d'en prendre conscience. L'intersubjectivité est alors une illusion que nous n'avons aucun moyen de dissiper. 

    La résistance du réel provient de l'incapacité de nos structures mentales à élaborer une construction théorique formelle et une construction perceptuelle qui soient conjointement consistantes. 

    Cette conception emprunte certains traits à des positions opposées. Partiellement réaliste (tout n'est pas création de nos esprits), elle n'admet pas l'existence d'une réalité indépendante de l'homme. Les réalités empiriques et phénoménales n'existent que relativement à nos capacités perceptives (donc leur existence est de nature différente de celle postulée par les conceptions réalistes traditionnelles). L'inconnaissable n'a aucun attribut et on ne peut pas dire qu'il existe indépendamment de l'homme, conception partiellement idéaliste en ce sens que l'esprit humain y joue un rôle essentiel bien qu'il n'en soit pas le seul ingrédient: "L'esprit et le monde construisent conjointement l'esprit et le monde" (Putnam, cité en exergue). Cette conception fait jouer aux théories le rôle d'algorithme (forme d'instrumentalisme), mais le dépasse en proposant une explication de la réussite prédictive des algorithmes à travers un réalisme structurel. Et enfin, elle s'inscrit dans une perspective néo-kantienne.

     

    Arrivé au terme de mes articles sur "les limites de la connaissance", je pense qu'une relecture depuis le début après un certain temps de réflexion permettra de nouveaux commentaires et de mûrir une propre conception qui ne sera sans doute jamais définitive.

     

     

     

     

     

     

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    Ma peinture huile: le village de mon enfance: 

     

     

    la dordogne

     

     

     

    châteaux - Jumilhac

     

              Je me suis bien remis d'un AVC il y a deux ans, en 2009, mais ma vie en a été complètement bouleversée. Les cardiologues pensent que mon cerveau s'est en partie reconstruit, car je n'ai que des séquelles apparemment mineures. Par contre, je me suis découvert un goût pour la peinture que je ne me connaissais pas. Je pense que c'est un "éveil" du cerveau droit, plus porté sur l'art. Auparavant, le cerveau gauche était sans doute dominant par la logique, le logos, le calcul et tout ce qui fait la science. Cette découverte de l'art me rassure, j'ai peut-être un meilleur équilibre entre l'intuition, la partie féminine de l'être et le raisonnement, le calcul, le formalisme de la raison logique.

    Le résultat, je le vois dans ces deux tableaux du village de mon enfance, Jumilhac le Grand en Périgord que je reproduis ici. Leur valeur artistique est certainement faible, mais pour moi, ils ont une valeur "spirituelle" et traduisent une manifestation de l'esprit" qui m'anime.  

     

               Quand j'y repense, je crois qu'à Jumilhac j'avais déjà ce goût dans mon enfance. J'avais reçu en cadeau d'anniversaire le livre "les merveilles de la nature", livre magnifique s'il en est. Je l'ai gardé toute ma vie. C'est là que j'ai eu une fascination pour ces merveilles qui constituent l'essence et le titre de mon blog. Je ne me lassais pas des images d'astronomie, comme celle d'une éclipse de soleil, de paléontologie avec les dinosaures,  des plantes, d'animaux...  

    J'y ai appris les notions  qui m'ont permis d'approcher la science. Mais je dessinais et coloriais ces images, je faisais des "cartes postales de paysages de neige... J'ai conservé le goût de la science, mais, avec l'âge, j'étais insatisfait par les dessins. Je croyais ne pas être "à la hauteur" et je m'en suis lassé, jusqu'à... mon AVC.

     


     

     

     

    Le château de Jumilhac

     

     

     

     Et là, dans ce petit village, je regardais les saisons, les nuages, l'Isle et ses rives, les oiseaux, en bref, la nature. Au printemps: les fleurs, en été: la moisson avec les premières batteuses des années 1950 et les orages, en automne: les tapis de feuilles mortes, en hiver: la neige et les dessins de cartes postales...

     

    Présentation de Jumilhac et d'abord le château.

     

    présentation du château: best-of-perigord.tm.fr/sites:

    Tout comme Saint-Yrieix à 12 kilomètres, le Château de Jumilhac formait, aux marches du Limousin et du Périgord, une ligne de défense lors des incursions sarrasines, wisigothesnormandes et anglaises (1190), sans oublier la Guerre de Cent Ans. Maintes fois reconstruit et agrandi, il fut remanié à la Renaissance et couvert (1600) de ces toitures qui font aujourd'hui sa réputation. Ces cônes, poivrières et pyramides, ornés de faîtières aux allégories seigneuriales et alchimiques, sont uniques en France et font de Jumilhac la "Perle Noire" du Haut Périgord.

    Au XVIIème, les murs d'enceinte, les tours carrées de défense avancée et les dépendances furent transformés avec faste en corps de logis et de réception, donnant à la demeure des Marquis de Jumilhac (1655), splendeur et magnificence. Grand salon lambrissé, parqueté à la Versailles et animé de scènes de chasse, escalier d'apparat Louis XIII, salle à manger aux rosaces en pisée, cuisine aux cuivres en batterie, jardins thématiques en terrasse, (or et alchimie)... contrastent avec l'atmosphère austère de la Chambre de la Fileuse, Louise de Hautefort, incarcérée pendant 30 ans dans le donjon féodal.

     

    Extrait de  titelive.centerblog.net

    "Le château (XIII-XVIIème siècle), classé monument historique, est l’âme du village car il fut protégé de la Révolution par les habitants du bourg. Uniques en France, ses toitures féeriques ornées de faîtières aux allégories seigneuriales et alchimiques inspirèrent le graveur Gustave Doré qui les qualifia comme étant   « les plus romantiques de France ».

     Dressé sur un éperon rocheux il domine la haute vallée de l’Isle. Nous vous invitons à venir découvrir ses salles aux boiseries et meubles d’époque, ses toiles peintes (scènes de chasse…), sa fameuse batterie de cuisine en cuivre, sa légende de « la fileuse » et à vous délasser en visitant ses jardins en terrasse rénovés sur des thèmes liés à l’histoire du château : l’Or et l’alchimie.
     C’est aussi un des lieux de tournage du film « Le Pacte des Loups » de Christophe GANS sorti en janvier 2001 qui retrace la légende de la bête du Gévaudan. "

     

    A propos de l'orpaillage

    L'Isle est un affluent aurifère réputé de la Dordogne. Cette rivière modeste draine le secteur minier de St Yriex la Perche en Limousin, parcourant les départements de la Haute Vienne et de la Dordogne près de riches aurières exploitées dès l'époque gauloise par des mineurs fort habiles, il y a 2500 ans. De nombreux cours d'eau du Limousin charrient eux aussi des paillettes d'or

    Dans le département de la Dordogne, entre Coulaures et le lieu-dit Vauriac, aux toponymes évocateurs, avant de confluer avec la Loue, elle même aurifère, l'Isle dépose des placers d'alluvions à l'intérieur des courbes de son cours. Il faut aussi évoquer le site du Bourneix, maintenant épuisé.

     

     

     

    Les gens racontaient dans mon enfance l'histoire de la princesse de Jumilhac que son seigneur avait enfermé, prisonnière dans un chambre du château durant pratiquement toute sa vie, par jalousie. On  dit qu'elle l'avait trompé! C'est l'histoire de "la fileuse" qui nous faisait peur.

     

    Et, en allant à l'école, je passais tous les jours devant la maison où Eugène le Roy.   était percepteur entre 1872 et 1873:

    Eugène Le Roy (périgourdin célèbre), est le fils d'un couple de domestiques du baron Ange Hyacinthe Maxence, baron de Damas, ancien ministre, propriétaire du château d'Hautefort. Leur emploi force ses parents à le placer en nourrice chez une paysanne des environs. Ses souvenirs d'enfance marqueront fortement son œuvre future, dans laquelle abondent les enfants abandonnés, comme dans beaucoup d'autres romans contemporains. 

    Le hasard des nominations dans l'administration des Contributions a amené Eugène Le Roy à Jumilhac-le-Grand, où il a séjourné et exercé ses fonctions entre 1872 et 1873. Il a habité une fort belle maison, au coin de la place du Château, maison qu'on peut toujours voir, et sur laquelle fut apposée une plaque commémorative lors de la Félibrée de 1933. C'est à Jumilhac que notre percepteur rencontra celle qui deviendra son épouse : la postière de la commune, descendante d'une vieille famille locale, les Peyronnet. Outre cet événement heureux, on peut penser, sans grande audace, que c'est aussi sur place qu'il trouva une partie de l'inspiration de son premier roman, Le Moulin du Frau 1.

     

     

    Mais on le connait plus pour son roman Jacqou le croquant dont a été tiré un film qui a eu beaucoup de succès succès. Mais j'ai été un peu déçu et je ne m'y suis pas retrouvé par rapport à mon ressenti depuis mon enfance.

     

    Le Roman : 

    « Jacquou le Croquant » raconte l'histoire d'un enfant imaginé par Eugène Le Roy et basée sur des faits et des lieux réels. Publié en 1899, l'action se passe en 1830 dans la forêt Barade et décrit la lutte d'un jeune paysan en révolte contre la misère due à l'oppression du seigneur de l'Herm : le comte de Nansac.
    Commencé en mars 1896, le roman est achevé en mai 1897et publié en 1899. C'est un récit sur la forêt Barade mais il évoluera peu à peu vers la révolte d'un petit paysan orphelin contre les nobles qui accaparent toutes les richesses.
     L' Histoire :
    L'histoire commence en 1815 (Napoléon 1er est alors exilé à Ste Hélène), à Combenègre, pauvre métairie dépendant des terres de l'Herm, où les Ferral sont métayers du comte de Nansac. Suite au meurtre de Laborie, régisseur du château, Martissou, son père, est condamné aux galères où il meurt peu après.
    Marie, obligée de quitter Combenègre se réfugie dans une masure à Bars, où minée par les trajets et le peu de travail trouvé, meurt à son tour.
    Jacquou est seul au monde, orphelin; il a 9 ans. Désormais seul au monde, il s'en va par les chemins glaner un peu de travail çà ou là ; affamé le plus souvent, dormant dans les fossés, il échoue à Fanlac et s'endort au pied du vieux puits sur la place, épuisé. [ Parcours de Jacquou ]
    Le curé du village, Bonal, le recueille et entreprend son éducation ; peu à peu Jacquou se remet mais il n'oubliera jamais l'injustice qui ont fait mourir ses parents. A la mort du bon curé Bonal, Jacquou qui fréquente Lina, prend le métier de charbonnier avec son ami Jean, il braconne aussi quelque fois dans les bois du comte. Un soir il se fait prendre par les gardes du comte qui l'enferment dans les oubliettes du château ; ne voyant plus son ami et le croyant mort, Lina se jette dans le Gour (gouffre prés de Thenon) ; pendant ce temps le chevalier de Galibert, ami de Bonal, délivre Jacquou en menaçant le comte de représailles avec la justice. Jacquou est libéré mais, en apprenant la mort de sa belle, il rassemble autour de lui tous ceux qui ont eu à se plaindre du comte, et Dieu sait s'ils sont nombreux ; un soir ils incendient le château : Nansac est ruiné, Jacquou jugé et libéré. Il revient à l'Herm où il se marie et reprend son métier tranquille de paysan.

     

     

     

    Jumilhac le bourg, vue sur la descente qui mène "aux Croix Bancaud", à la maison de mon enfance.

     

    La rue des Croix Bancaud, la maison de Louis et Marie, nos voisins, devenue chambre d'hôtes.

    le gite de "la Croix bancaud"

     

    Jumilhac le château illuminé.

     

     

     

    le château: salon

     

     

    Le château: la chambre de la fileuse

     

     

    Face au chateau en venant de la mairie

     

    Jumilhac les bords de l'Isle

    C'est la vue que j'avais à 100 mètres de chez moi. On racontait qu'à l'intérieur du château il y avait des oubliettes dans lesquelles les prisonniers  étaient jetés. Ils y passaient le restant de leur courte vie. Avec les copains, on en frémissait d'horreur.

     

     

     

    le château en 1900

     

    Jumilhac 1900:

     

     

    jumilhac 1900: la descente vers l'Ile (la rivière) et ma maison

    La descente n'a pratiquement pas changé. L'urbanisation n'y a pas eu de prise. Je retrouve une nature "sauvage", celle des "merveilles de la nature" . Tout en bas, se trouve l'Isle (l'Isle), qui a bercé mon enfance. C'est là que j'allais pêcher les gardèches et les goujons. Mon oncle ramenait même des écrevisses. Je devais rentrer pour manger au "coup de sifflet" de mon père. Que de souvenirs (je devrais les écrire?). Par contre, la rivière a depuis lors, été "empoisonné par la pollution. Il y a les mines d'or de Saint-Yrieix, où le mercure a été utilisé, d'après ce que j'ai su depuis. j'ai aussi découvert depuis les mines d'or du limousin  Maintenant, l'Isle est quasiment une rivière morte.  

     

     

     

    Jumilhac les bords de l'Isle près de chez moi (mon lieu de pêche)

    Je regarde avec nostalgie merveilleuses photos de l'Isle qui me rappellent mes 10 ans .

     

     

    L'Isle en amont de Jumilhac

     

     

    jumilhac 1900: l'avenue du château

     

     

     

    Jumilhac 1900, la place  (elle était vivante, avec les paysans, sans touristes, comme dans mon enfance.

     

     

     

    Jumilhac, le château en 1900.

    Comparez la vue actuelle et ma peinture avec cette photo!

     

     

     

     

     

     

     

    jumilhac 1900: la mairie n'existait pas encore.

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    Au commencement du temps 

    3-1) Le film de l'Univers vu à l'envers première étape

     

     

    Mes articles dèjà parus dans cette rubrique: introduction. Le visage de Dieu. 

    Aucommencement du temps 1) introduction au commencement du temps     

    Au commencement du temps 2) En voiture vers l'origine (le graal de la physique)

    Voir aussi à la fin de cet article les blogs trouvés en faisant des recherches sur internet ainsi que le texte de Xavier Sallantin sur la singularité finale.

     

     

     

    Le film de l'Univers remonté à l'envers vu par les frères Bogdanov.

    Départ: Un rocher sur la ligne d'Univers (2009 - 1979).

     

     

    1) Remonter le temps? 

    Remonter le temps? On le fait souvent en se remémorant une date, un évènement ou en expliquant ce qui s'est passé à un moment déterminé de notre vie, à un moment de l'Histoire...Mais imaginer comment je pourrais voir le monde en revenant en arrière progressivement depuis 2009 est inhabituel et semble assez difficile à réaliser, même dans l'imaginaire. Mais je trouve cette idée fascinante. Alors, avec les frères Bogdanov, imaginons que nous sommes à Paris, quelque part au pied de le tour Eiffel...

    C'est là que va commencer le voyage fantastique. L'Univers existe depuis 137 millions de siècles (100 millions de milliards de secondes, ce qui semble peu face aux 3 milliards de secondes de durée moyenne d'une vie humaine). En fait, tous les éléments de l'Univers, jusqu'au moindre détail est inscrit dans le passé, le long de ce que les physiciens appellent une "ligne d'Univers" . la ligne d'univers, cette belle expression introduite par Einstein, désigne la trajectoire d'un objet lorsqu'il voyage à travers l'espace-temps en 4 dimensionsOn peut aussi parler du  cône d'UniversLa topologie du cône de lumière trouve son origine dans les relations d'antériorité et postériorité des évènements relativistes, ce qui permet de faire la distinction entre un évènement dans le passé d'un autre ou dans le futur de celui-ci. De ce point de vue, une voiture, par exemple, possède sa ligne d'Univers, bien à elle, et totalement unique: à chaque instant, elle s'est trouvée "quelque part", dans l'espace et dans le temps, et, en un certain sens, cela reste vrai à l'échelle de l'Univers entier. Pour remonter dans le passé, nous allons rebrousser chemin le long de notre ligne d'Univers, un peu comme si nous revenions en arrière sur une route. 

    Avec les années, la science et la technique se retireront lentement du monde, comme une mer qui s'éloigne d'une plage à marée basse. Les objets engendrés par le progrès deviendront de plus en plus simples et finiront par disparaître les uns après les autres chaque fois que nous irons un peu plus loin dans le passé. Le monde verra son niveau total d'information diminuer: son "infosphère" deviendra de plus en plus petite. L'"infosphère"  contient deux types d'informations: celle issue de la nature et de son évolution et celle qui résulte des activités humaines. La première correspond à l'information "naturelle", qui "code" les lois (physiques, biologiques, génétiques). La seconde est directement liée à l'action de l'homme sur son environnement. Elle correspond à l'information "artificielle" engendrée, entre autre, par la technologie. Alors que l'accroissement de l'information naturelle s'étend tout au long de l'histoire de l'Univers sur des milliards d'années, celui de l'information artificielle va en s'accélérant. 

    En remontant vers la passé, le temps jouera une étrange partition à l'envers; il perdra chaque année un peu plus d'intelligence. Le nombre d'équipements 'technologiques" et leur capacité diminuent et l'information globale du monde se réduit, et ce parce que "l'infosphère" devient de plus en plus petite. Par exemple, au XVIIIème siècle, "l'homme moyen" (avec les précautions à prendre sur le sens de ce mot) manipulait tout au long de sa vie la même quantité de bits d'information qu'un citoyen de 2009 en une seule journée, jusqu'à ce que l'Univers se disloque en particules de plus en plus élémentaires.

     

    2) Pour commencer le voyage.

    Pour commencer le voyage, avec les frères bogdanov, prenons comme repère cet énorme rocher qui affleure entre les herbes du jardin de Chaillot, tout comme les blocs mythiques de Fontainebleau; sur la guérite d'entrée, la peinture est un peu défraîchie et près de là, une marchande de journaux se tient dans son kiosque. Premier bond en arrière: un journée dans le passé. Test de mon téléphone: il fonctionne parfaitement. La dizaine de mails que je viens de recevoir (véridique) s'ajoute aux 200 milliards de mails et de spams échangés en un jour dans le monde en 2009. Depuis le départ, rien n'a encore changé si ce n'est que des détails, à peine visibles. En particulier l'information ne varie pas dans ce laps de temps de la journée. 

    Mon ordinateur portable, doté d'un disque dur de 300 gigabytes, que j'interroge maintenant, me renvoie des images de la tour Eiffel. En unités informatiques, le "byte" représente 8 bits, c'est à dire 1 octet ou encore un caractère (lettre a par exemple). Un mot ordinaire représente une dizaine de bytes, un page imprimée autour de 2000 bytes. Le mégabyte représente 1 million de caractères (un livre de 500 pages en moyenne  et le gigabyte 1000 fois plus, soit 1 milliard de caractères (1000 livres de 500 pages environ). Si un portable affiche 32 gigabytes, cela signifie qu'on a dans notre poche l'effarante quantité de 32 000 livres. Au-delà, on trouve le térabyte (1000 gigabytes) ou encore une bibliothèque de plus de 1 million d'ouvrages correspondant à une forêt de plus de 100 000 arbres. Puis, toujours plus haut le petabyte soit 1 milliard de livres, à peu près tous les livres de toutes les bibliothèques et librairies de France) et l'exabyte, 1000 petabytes, soit 1000 milliard de livres. Le stockage de de la totalité des informations existant en 2009 sur terre et sous tous les supports (disques durs, livres...) représenterait environ 500 exabytes. C'est à la création de cette quantité d'information phénoménale que la civilisation humaine a abouti, et elle ne cesse d'augmenter exponentiellement. 

     

    3) Deuxième bond en arrière.

    RoadRunner

    Abandonnons ces questions vertigineuses pour effectuer un deuxième bond en arrière de un an. Là encore, le décor n'a guère évolué le détails ne sont plus les mêmes, la peinture dans le square du Trocadéro est un peu plus fraîche, mais la marchande de journaux est toujours là. En dehors de quelques détails, il serait impossible de dire que nous avons plongé de un dans le passé. Portant le flux d'informations numériques qui parcourt notre monde a déjà diminué: près d'une centaine d'exabits en moins, soit environ 100 000 milliards de livres de 500 pages chacun! C'est époustouflant et vertigineux! Il faut ici rappeler que selon les chercheurs de l'Université de Berkeley, le volume d'informations stockées depuis des milliers d'années (sous forme écrite ou numérique) par l'humanité entière, s'élève en 2002 à 5 exabytes (en majorité ces informations sont conservées sur support papier, sur CD et sur DVD). En 2008, il représente environ 246 exabytes et il est estimé à 600 exabytes (?) en 2010. A ces chiffres il faut ajouter les flux audio et vidéo qui ne sont pas stockés de manière permanante et sont estimés à environ 300 exabytes en 2008. Et il est prévu que cet écart s'accroisse de 20% par an. Pour donner un sens à ces chiffres, on peut prendre l'exemple de RoadRunner, le supercalculateur le plus puissant du monde en 2008. Il est doté d'une capacité de calcul qui dépasse la pétaflop (roadrunner vu par aietech.com/leblog. ou par le blog de Sylvain Renard). Qu'est-ce à dire? Simplement que pour égaler une seule journée de calcul  de RoadRunner, il faudrait demander aux 6 milliards d'être humains de calculer jour et nuit sans interruption, pendant 46 ans. 

    C'est étourdissant! En prenant alors le portable, on peut constater que la communication est claire. Pourtant, quelques services ne fonctionnent plus: la TV n'est plus accessible en 2008 et le système de géolocalisation ne fournit aucune donnée valable. Et la même chose vaut pour la WIFi de la Tour Eiffel: elle n'a pas encore été mise en service.

     

    4) Un nouveau saut, dix ans en arrière, en 1999.

     

     

     

     

     

     

     

    écran plasma

    1999, souvenirs d'un tempête dévastatrice, année de soutenance des thèses pour les frères Bogdanov, Jacque Chirac en est à le quatrième année de son premier septennat. Supposions que nous émergions le 11 août au matin. Et là, première découverte: "il est plus de 11 heures, mais il fait presque noir. La Tour Eiffel disparaît, engloutie par les ombres en plein jour". C'est en effet la dernière éclipse totale de soleil du millénaire (voir aussi éclipse de soleil 11 août 1999 ou 11 août 1999

    Le gardien du square est déjà dans sa guérite, mais il est beaucoup jeune. La vielle marchande de journaux est assise, elle aussi, à la même place. Elle se ressemble déjà. Dans la guérite, un détail est frappant: à la place de l'écran plasma, près de la fenêtre, un gros poste de télévision donne les images d'un match de boxe dont les couleurs sont un peu artificielles et beaucoup moins nettes. Combien d'informations a-t-il perdues par rapport à l'écran plasma de 2009?

    Ce n'est pas seulement la télévision du gardien qui a perdu de l'information, c'est le monde tout entier: l'infosphère a perdu plus de 300 exabytes en 10 ans. Pour s'en rendre compte, il suffit tout d'abord d'afficher notre téléphone.Les réseaux 3G et Edge ne s'affichent plus à l'écran. A la place nous voyons seulement pointer deux barres qui indiquent que nous captons Itineris, le seul réseau disponible à cette époque. Si alors nous pressons sur la touche de l'icône de Safari, nous pouvons constater qu'Internet ou internet (sur wikipedia), ne fonctionne plus (seule la page d'accueil, stockée en mémoire, s'affiche à l'écran). Mais aucune autre ne vient prendre le relais. La messagerie visuelle, la TV, le GPS, le service Météo, YouTube, l'Apple store, l'IpodSpot'Finder, etc., ne fonctionnent pas non plus, bien sûr. Cela traduit une nouvelle baisse de la jauge d'information. Alors qu'en 2009, l'humanité aura généré une centaine exabytes d'information nouvelles, bien plus que des 10 000 années qui précèdent (et qui s'ajouteront aux 246 exbytes d'informations déjà stockées), en 1999, elle aura seulement généré 1,5 exabyte, soit 250 mégaoctets de nouvelles données de toutes sortes par habitant. 

    Un autre indicateur est le nombre de visiteurs à la tour Eiffel: 5 millions de personnes l'ont visitée en 1999, bien moins que le 8 millions escomptés en 2008. par ailleurs, certaines transformations commencent à se faire sentir. Les voitures sont légèrement différentes et les véhicules auxquels nous sommes habitués aujourd'hui ne sont pas encore nés, bien que de nombreux modèles connus en 2009 circulent déjà dans les rues.Les téléphones portables existent déjà, mais ils sont lourds, très encombrants et leurs écrans paraissent ridiculement petits. Les baladeurs numériques (Ipods et autres minuscules MP3) avec leurs écrans plats et leur mémoire vertigineuse n'existent pas encore (peut-être en rêve?). Pour le moment on doit se contenter de ces gros boîtiers en métal qu'on appelle les "walkman", un mot aujourd'hui disparu dans lequel on glisse les disques. Il y a pire, ce sont les lecteur de minicassette: finis les milliers de morceaux stockés sur un timbre poste, on a accès à une vingtaine de chansons au plus, et il faut faire défiler la bande magnétique durant de longues minutes. 

     

    5) Mais remontons 20 ans plus tôt, en 1979  pour voir vraiment des transformations du paysage. 

     

    Arrêtons nous en 1982. La gardien du jardin est un jeune homme. La guérite vient d'être repeinte et à l'intérieur, le poste de télévision est tellement gros qu'il est placé sur un support spécial et il délivre une image floue aux couleurs factices. On est bien loin de performances obtenues 10 ans plus tard. Quant à la marchande de journaux elle est beaucoup plus jeune et marche à présent sans canne. Sur l'esplanade du Trocadéro, le panorama est toujours le même, l'Ecole militaire, la Tour Eiffel, le Champ-de Mars, à ceci près que "la dame de fer" n'a pas encore été repeinte. 

    Mais les vrais changements sont ailleurs. Les voitures sont maintenant méconnaissables si on excepte quelques modèles qui ont traversé le temps, comme la légendaire "Coccinelle". Pour le vêtements, les hommes portaient à l'époque de larges cravates multicolores et les femmes déambulaient en vestes épaulées et en jupes droites , légèrement au dessus du genou. En 1979, une des différences qui sautent aux yeux est l'absence de téléphone, plus un seul mobile dans les mains ou à l'oreille des passants. "L'ordinateur portable n'est encore qu'un souvenir enfoui dans l'avenir". La puissance des machines qui existent à cette époque a été divisée par un million. Il n'y a ni baladeurs numériques, ni consoles de jeux, ni GPS... Si nous déverrouillons notre iPhone, rien ne marche. L'écran d'accueil est bien allumé, avec toutes ses icônes, mais aucune fonction de communication n'est accessible, il n'y a plus de réseau. Le monde à cette époque est  profondément différent. La science n'est pas diffusée comme en 2009, avec les possibilités dues à internet. Dans le kiosque de la marchande de journaux, le magazine Science et Vie n'a consacré qu'un entrefilet à l'expérience du physicien Alain Aspect de l'Institut d'optique d'OrsayL'expérience d'Aspect est, historiquement, la première expérience qui a réfuté de manière satisfaisante les inégalités de Bell dans le cadre de la physique quantique, validant ainsi le phénomène d'intrication quantique, et apportant une réponse expérimentale au paradoxe EPR, proposé une cinquantaine d'années plus tôt par Albert Einstein, Boris Podolsky et Nathan RosenCette expérience a été réalisée par le physicien français Alain Aspect à l'Institut d'optique à Orsay entre 1980 et 1982. Cette validation de la non-séparabilité quantiquec'est à dire le fait que deux objets quantiques qui ont interagi dans le passé, comme deux particules, ne peuvent être représentées indépendamment l'une de l'autre: même séparés dans l'espace, ils doivent être représentés globalement, comme s'il ne s'agissait que d'un seul et même objet. Le marchande de journaux peut-elle considérer cette inséparabilité autrement que bavardage? Le Figaro et France-Soir sont deux journaux différents et pourra-t-elle jamais les considérer comme un seul et même objet.  C'est sans doute ce qui m'a amené à écrire mon blog pour mes poser des questions sur les limites de le connaissance et sur le monde quantique.

    La jauge de notre "retour dans le passé" indique que l'infosphère est alors, en 1979, environ 500 fois plus petite que celle de l'année 2009 et le nombre de visiteurs de la Tour Eiffel est tombé de 8 millions à 3 429 517 personnes. Dans le chapitre suivant, nous continuerons notre voyage de 1979 à 1830...

     

     

     

     

     

     

    Compléments à cet article: a) sites trouvés en faisant des recherches sur internet pour ces articles, b) texte de Xavier Sallantin sur la singularité finale, c) mon article: Les limites de la connaissance 6-2) Réalisme et monde quantique: éléments de physique quantique  .

     

     

     

    deviant art: the fractal universe http://fav.me/d45vtee

     

     

    a) sites évoques dans ce article: 

     

    Théorie:

    *Thèse de frères Bogdanov: les fluctuations quantiques de la métrique du vide.

     

     

     *blogs sur le big bang:

     

     

    *blogs  Groupes quantiques.

    introduction aux groupes quantiques.

    INTRODUCTION AUX GROUPES QUANTIQUES par Julien Bichon

    groupe quantique localement compact type III

    groupes quantiques techniques galoisiennes et d'intégration

    le groupe quantique compact libre 1

    groupes quantiques séminaire bourbaki

    Alain connes: une autre vision de l'espace

    groupes quantiques forum mathématiques.net

    groiupes quantiques localement compacts exemples et coactions.

    Théorie_quantique_des_champs

    interactions fondamentales et théorie quantique des champs

     

    *blogs sur le principe holographique

    wikipedia Principe_holographique     forums.futura-sciences -principe-holographique.html

    jean zin -la-theorie-holographique-de-la-gravitation

    jean zin écologie politique, ère de l'information et développement humain.

     

    *blogs sur l'entropie

    sciences.univ-nantes.Le second principe de la Thermodynamique. Entropie

    wikipedia. Deuxime_principe_de_la_thermodynamique

    cpge.eu: documents/coursPCSI/thermo-chap4

    thermodynamique.com Second principe de la thermodynamique

    ipst.u-strasbg.fr cours/thermodynamique/principe2  webphysique.fr/Second-principe-de-la-thermodynamique

    encyclopédie de l'agora: l'Entropie     jean zin. l'entropie, l'énergie et l'informationentropie

     

    *Blogs sur la complexité.

    serge car paradigme de la complexité        texte de edgar morin: complexité:vers-un-nouveau-paradigme

    science.gouv.fr/ qu-est-ce-que-la-complexite

     

     

    *Autres blogs.

    Gravitation_quantique    le mystère des trous noirs      l'espace-temps autour d'un trou noir

    Edgard Gunzig: créer l'Univers à partir de rien      Edgard Gunzig: L'Univers sinon rien

    Créer l'Univers à partir de rien Edgard Gunzig dans "la recherche"

    les fluctuations du vide en physique quantique             fluctuations quantiques et signature de la métrique

    cosmologie quantique- les fluctuations du vide 2

    astrofiles.net/astronomie-le-mystere-des-trous-noirs-partie-1

    télécharger mathematica             wolframalpha.com/                      blog.wolframalpha.com/

    Intelligence_artificielle

    Introduction aux automates cellulaires        futura-sciences/les-automates-cellulaires

    Des automates binaires cellulaires monodimensionnels aux automates cellulaires "quasi-continus".

    A propos de feynann: Diagramme_de_Feynman

    ordinateurs: Architecture_de_von_Neumann

    le satellite planck: un regard vers l'origine de l'Univers

    Le graal de la physique? Pourquoi les physiciens traquent tant le boson de Higgs ?

    alchimie quantique

    .Groupebena fondé par Xavier Sallantin (livre: le monde n'est pas malade il enfante)

     

     

     

    b) texte de Xavier sallantin.

     

    La singularité finale

    par Xavier SALLANTIN  lundi 6 septembre 2010  Répondre à cet article

    Comme devoir de rentrée, j’invite les membres du groupe Béna à ne pas manquer l’article d’Yves Eudes dans Le Monde du 5/6 Septembre.

    Il parle des travaux du Singularity Institute dans la Silicon Valley sur la singularité finale. Elle est envisagée comme prochaine au vu de la montée exponentielle des performances des ordinateurs en matière d’intelligence artificielle.

    Je pense que j’ai quelque avance sur eux car depuis 40 ans j’ai inscrit la problématique Béna dans une symétrie et une interaction entre la singularité initiale et la singularité finale. Je n’ai pas cessé d’instruire cette problématique. Elle me semble découler du principe fondamental de symétrie qui fonde les indéterminations quantiques.

    Dans une communication lors d’un colloque à Genève en 1992 j’ai proposé d’appeler Mur de Boltzmann le mur qui cache une implosion finale d’information, comme le mur de Planck cache une explosion initiale d’énergie. La constante de Boltzmann est en effet le tiers terme d’accord qui fonde l’équivalence démontrée par Brillouin entre la quantité d’information et la quantité de néguentropie.

    C’est la logique trialectique qui est l’outil conceptuel nécessaire pour éclairer cette équivalence et ce bouclage interactif de l’histoire de l’Univers. Les brillants "singularitariens" de Californie ne semblent pas avoir compris que leur vision d’un Oméga exige l’élucidation de la logique d’un processus d’informatisation amorcé en Alpha dès le Big Bang. Il reste que leur audace téléonomique rejoint la mienne et que je me sens moins seul.

    Remarqué aussi dans le même numéro du Monde le "manifeste" de Salim Abdelmadjid . Deux signes d’un réveil. Il est grand temps. Amitiés à tous.

     

     

     

    Ma réponse à cet article de Xavier Sallantin: J'ai trouvé cet article très intéressant. Il m'a aidé à rédiger un article pour mon blog sur le livre des frères Bogdanov "au commencement du temps".

    J'avais lu le livre de Xavier Sallatin "Le monde n'est pas malade, il enfante" dans les années 1990. Il avait fortement influencé mes réflexions.

     

    c) Mon article|Les limites de la connaissance 6-2) Réalisme et monde quantique 

     Eléments de physique quantique

     

     

    Dans cet article, ont été présentées les premières notions pour essayer d'appréhender le monde quantique. Dans le prochain article, nous verrons une ébauche d'analyse des implications ontologiques. Seront évoquées les théories à variables cachées et la non-séparabilité ainsi que le problème de la mesure.

     

     

     

    Préambule

    La science nous permettra-t-elle un jour de tout savoir? Ne rêve-t-elle pas d'une formule qui explique tout? N'y aurait-il rien qui entrave sa marche triomphale? Le monde deviendra-t-il transparent à l'intelligence humaine? Tout mystère pourra-il être à jamais dissipé?

     

    Hervé Zwirn pense qu'il n'en n'est rien.La science, en même temps qu'elle progresse à pas de géant marque elle même ses limites. C'est ce que montre la découverte des propositions indécidables qui ont suivi le théorème de Gôdel. Ou celle des propriétés surprenantes du chaos déterministe. Ou encore les paradoxes de la théorie quantique qui ont opposé Einstein et Bohr  en mettant en cause toute notre manière de penser.

    L'analyse de ces limites que la science découvre à sa propre connaissance conduit à poser une question plus profonde: qu'est ce que le réel?

    (Je voudrais ici faire partager ma lecture de Hervé Zwirn).

     

    Les limites de la connaissance 6) Réalisme et monde quantique 

     6-2: éléments de physique quantique

     

    1) Les systèmes et les états. L'état d'un système.

     

    a) l'état en physique classique.

    - Un système est un morceau de réalité, selon l'expression de David Ruelle, qu'on isole par la pensée. La description physique doit préciser les entités corps matériels, champs, etc...) et ses propriétés physiques qu'il faudra décrire et prédire, avec différents niveaux de précision (par exemple une boule en métal aimantée se déplaçant sur un billard, en considérant que la boule est assez petite pour être un point matériel et le champ magnétique trop faible pour influencer le mouvement). La représentation adoptée sera celle d'un point matériel M de masse m glissant sur une surface plane dont les seules propriétés considérées sont la position ou la vitesse à chaque instant. Ce qu'on cherche à décrire, c'est l'évolution des propriété physiques retenues comme faisant partie du système (la position et la vitesse de la boule...). La donnée des valeurs de chacune des grandeurs physiques appartenant à un système constitue "l'état " du système à cet instant. Cette notion d'état est fondamentale. En physique classique, il semble aller de soi qu'à tout instant un système est dans un état bien défini, les grandeurs physiques qui lui sont attachées possèdent des valeurs déterminées précisément. Un boule possède une position et une vitesse parfaitement définies, même si nous ne les connaissons pas. Il y  a une correspondance parfaite entre la boule réelle et sa description par la donnée de son état. On peut ainsi associer à la boule une trajectoire qui est l'ensemble de ses positions successives au cours du temps. Toute liste de valeurs ne représente pas forcément un état réel, deux nombres décrivant une position située en dehors du billard ne correspondent pas à un état possible (c'est un état descriptible en termes linguistiques) . Le modèle doit spécifier quelles contraintes pèsent sur sur ces valeurs et préciser comment elles varient. 

    Certains formalismes sont tels qu'en faisant la somme (éventuellement pondérée, on l'appelle alors une "combinaison linéaire") de deux états possibles, on obtient un nouvel état possible du système. Si E et E' sont deux états représentés respectivement par des listes de valeurs (x,y,....t) et (x',y',....t'), L'état E = E' est représenté par (x+x', y+y',...t+t'). Une combinaison linéaire est un somme pondérée de type aE + bE'. Elle correspond à la liste de valeurs (ax + bx', ay +by',...at +bt')Si on assimile l'état du système, en tant que liste de nombre, à un vecteur, les états forment un espace vectoriel dit "espace des états".  Un exemple en électrostatique est l'état d'un ensemble de corps conducteurs à l'équilibre. 

    - En physique classique, on constate "un engagement ontologique" fort quant aux propriétés des systèmes physiques et aux états correspondants: à tout système peuvent être attachées des propriétés qui lui appartiennent en propre et qui prennent à tout moment des valeurs bien définies (vitesse, position, moment cinétique, température...).  De plus, elles sont simultanément définies et mesurables. Le fait de mesurer la valeur d'une de ces propriétés ne modifie en rien la valeur possédée par les autres propriétés et ne change pas l'état du système mesuré (Si on mesure la valeur d'une propriété qui stipule que la valeur de cette propriété est α, on est assuré de trouver α et réciproquement, si on a mesuré la valeur α pour une propriété, on est sûr que le système est dans un état qui correspond à cette valeur pour la propriété en question. A tout système correspond un état bien défini et réciproquement il est possible d'interpréter la liste des nombres entrant dans la description d'un état comme celles de l'état d'un système dont les propriétés à cet instant  ont les valeurs correspondantes. Ces valeurs peuvent ne pas être possibles pour le système, mais elles sont interprétables en termes de sens. Un état où la boule de billard est à l'extérieur du billard n'est pas possible, à cause des contraintes où elle est emprisonnée sur la table, mais un tel état est descriptible en termes linguistiques )

     

    Appareil de stern et gerlach

    -En mécanique quantique, la situation est différente. Non seulement il existe des systèmes qui ne sont dans aucun état défini mais, de plus, certains états précis ne sont pas interprétables en termes linguistiques classiques.  Il n'est plus possible de considérer que les propriétés d'un système possèdent toutes simultanément des valeurs définies. Mesurer une propriété peut avoir comme conséquence de changer une autre propriété. Cela pose donc le problème de la signification qu'il faut accorder au concept d'état quantique et à celui de propriété possédée par un système. 

    L'état d'un système est quelquefois appelé sa fonction d'onde (cette dénomination provient de la mécanique ondulatoire de Schrödinger) \left| \Psi (t)\right\rangle. Un des principes de la mécanique quantique qu'on appelle "le principe de superposition", stipule que toute combinaison linéaire d'états quantiques possibles du système est un état quantique possible du système. Il en résulte que les états quantiques forment un espace vectoriel qu'on appelle "espace de hilbert des états". Ce principe n'est pas accessoire mais il constitue un des fondements de la mécanique quantique. Certains états (on les appelle "états superposés") obtenus par combinaisons linéaires d'états donnés, bien que possibles selon la théorie ne sont pas interprétables en termes classiques (cela signifie qu'ils ne correspondent pas à des valeurs définies des grandeurs physiques concernées). 

     

    Vu son importance, ce principe est détaillé ci-dessous, il sera par la suite largement commenté. 

    En mécanique quantique, le principe de superposition stipule qu'un même état quantique peut possèder plusieurs valeurs pour une certaine quantitéobservable (spin, position, quantité de mouvement etc.)

    Ce principe résulte du fait que l'état - quel qu'il soit - d'un système quantique (une particule, une paire de particules, un atome etc..) est représenté par un vecteur dans un espace vectoriel nommé espace de Hilbert (premier postulat de la mécanique quantique).

    Comme tout vecteur de tout espace vectoriel, ce vecteur admet une décomposition en une combinaison linéaire de vecteurs selon une base donnée. Or, il se trouve qu'en mécanique quantique, une observable donnée (comme la position, la quantité de mouvement, le spin etc..) correspond à une base donnée de l'espace de Hilbert.

    Par conséquent, si l'on s'intéresse à la position (par exemple) d'une particule, l'état de position doit être représenté comme une somme d'un nombre infini de vecteurs, chaque vecteur représentant une position précise dans l'espace. Le carré de la norme de chacun de ces vecteurs représente la probabilité de présence de la particule à une position donnée.

    En notation bra-ket la superposition d'un état quantique |\psi\rangle se note :

    |\psi\rangle = c_1 |\alpha_1\rangle + c_2 |\alpha_2\rangle + .. + c_n |\alpha_n\rangle + ..

    ci étant le coefficient complexe de la combinaison linéaire, et |\alpha_i\rangle les vecteurs de la base choisie (qui dépend de l'observable).

    Cette combinaison linéaire est nommée état de superposition, car la particule peut être vue comme étant simultanément, avec des probabilités diverses, en plusieurs endroits. L'état de superposition s'applique de la même façon à toutes les autres observables imaginables : vitesse, spin, ... et même mort/vivant dans le cas du célèbre Chat de Schrödinger.

     

    2) Le spin et les états superposés.

    De façon générale, un objetpossède un spin s\, s'il est invariant sous une rotation d'angle \frac{2\pi}{s}\,Une étoile à cinq branches possède un spin 5 car il est suffisant de lui faire faire une rotation de \frac{2\pi}{5}\,

    Le spin est une propriété des particules qui ne peut être décrite qu'en physique quantique.Intuitivement, on peut se représenter une particule comme une boule tournant sur elle-même. Le spin serait alors l'équivalent de son moment cinétique de rotation propre. 

    spin de l'électron

    Cette notion a été historiquement proposée pour les électrons par Uhlenbeck et Goudsmit en 1925 pour rendre compte des spectres atomiques, notamment le dédoublement des raies spectrales du sodium. Elle s'est appliquée ensuite à toute particule quantique (proton, neutron, noyau, photon, ...). Très vite après son introduction, Pauli développa l'idée de spin en lui donnant une formulation algébrique. Il essaya surtout de se dégager de la représentation initiale qui en était faite, et qui perdure encore quand il s'agit de l'expliquer "qualitativement". En effet le spin est couramment présenté comme le moment cinétique propre d'un objet tournant sur lui-même comme les planètes ou les balles de tennis. Cette interprétation est très insuffisante pour expliquer nombre de phénomènes. Le spin est en fait une grandeur dont le sens n'apparaît clairement et naturellement que lorsqu'on se place dans le cadre de la mécanique quantique relativiste (Dirac en 1928, Wigner en 1939). Ceci implique que le spin est un "objet" purement quantique dont la compréhension physique reste, encore à l'heure actuelle, à compléter. Malgré cela, la réalité du spin est prouvée et il est surprenant que les règles le concernant soient relativement simples. En particulier, le spin est quantifié, c'est à dire, puisque c'est un vecteur, que ses projections sur un axe ne peuvent prendre que des valeurs particulières, entières ou demi-entières. Une particule de spin demi-entier est un fermion, une particule de spin entier est un boson

    C'est un peu comme une boule qui ne pourrait tourner sur elle-même qu'à des vitesses multiples de de 1 tour par seconde (1/2 tour/s pour les fermions). Elle pourrait ainsi tourner à 0,1,2 ou 10 tours/s mais pas à 2,3 tours/s. La projection sur un axe du spin d'un boson de spin entier ne peut prendre que les valeurs n,n-1,...0,-1,-2...-n et (n/2 pour des fermions). Il s'exprime en unités n = h/2π, h étant la constante de Planck

     

    La mesure de la projection sur un axe du spin d'un électron se fait au moyen d'un appareil de Stern et Gerlach (voir image en illustration du chapitre 1).

     On fait passer l'électron dans un champ magnétique orienté selon l'axe voulu. Celui-ci est dévié vers le haut ou vers le bas selon que son spin est +1/2 ou -1/2. On observe son impact sur l'écran pour connaître la valeur de son spin selon l'axe considéré. Notons |+>z et |->z les états où la projection du spin suivant Oz est égal à +1/2 et -1/2. L'état de combinaison linéaire 1/2 [+>z + |->z ] est un état possible (combinaison linéaire). Cependant, il ne correspond à aucune valeur définie de la projection su spin suivant Oz. La théorie prédit que le résultat sera tantôt 1/2, tantôt -1/2, avec une répartition égale entre les deux valeurs. Plus généralement, une mesure du spin suivant Oz d'un électron dans l'état [Cosα |+>z + Sinα |->z  ] donnera +1/2 avec une probabilité Cos²α et -1/2 avec la probabilité  Sin²α.  Cela signifie que si on considère un ensemble de N électrons, dans l'état en question et qu'on effectue une mesure de spin suivant Oz, on obtiendra en moyenne, NCos²α électrons dont le spin suivant Oz est 1/2 et NSin²αdont le spin suivant Oz est -1/2. 

     

    La conclusion est que dans un tel état superposé, la projection du spin suivant Oz ne possède aucune valeur définie. On peut être tenté de de dire que la superposition ne serait que l'expression formelle du mélange de plusieurs états différents, mais dont chacun correspondrait à une valeur bien définie du spin. C'est inexact.

     Considérons, d'un côté, un ensemble E de N électrons dans un état superposé, et de l'autre, un ensemble E' de N électrons dont un proportion Cos²α est dans l'état |+>z et une proportion Sin²α est dans l'état |->z. Si la superposition n'est qu'une manière formelle d'exprimer un mélange, les deux ensembles doivent être identiques et toutes les prédictions qu'on peut faire sur les deux ensembles doit coïncider. C'est bien le cas sur les mesures qui donnent 1/2 avec une proportion Cos²α et 1/2 avec une proportion  Sin²α   pour les 2 ensembles. En revanche, les prédictions concernant un autre axe, par exemple Ox, seront différentes. Une mesure suivant Ox sur l'ensemble E donnera comme résultat 1/2(Cosα Sinα)² et -1/2(Cosα - Sinα)². Alors que la même mesure sur l'ensemble E' donnera 1/2 et -1/2 à égalité. 

    On peut montrer, de manière générale, qu'il est impossible de construire un mélange statistique d'électrons dont chacun est dans un état de spin défini suivant Oz et tel que les prédictions soient identiques pour ce mélange statistique et pour l'ensemble d'électrons dans l'état superposé correspondant. Il est donc impossible d'interpréter un ensemble de N électrons dans l'état superposé  [Cosα |+>z + Sinα |->z  ] comme un mélange d'électrons  dont une partie serait dans l'état |+>z (et aurait un spin +1/2), et une partie dans l'état |->z (spin -1/2). Il en résulte que le spin suivant Oz d'un électron dans l'état superposé  [Cosα |+>z + Sinα |->z  ] ne peut être considéré comme possédant une valeur définie. 

     

    L'étrangeté de ce constat augmente encore si on raisonne sur la position de l'électron. Si |x> l'état d'un électron occupant la position x et |x'> celui d'un électron dans la position x', |x> +|x'> est aussi un état possible (principe de superposition).  Quelle position occupe un électron dans un tel état? La mécanique quantique répond: une fois sur 2 en x et une fois sur deux en x'. L'électron dans cet état n'occupe aucune position définie dans l'espace. Considérer qu'il est à la fois dans les 2 endroits ou qu'il est un peu dans chaque position n'a pas grand sens. On préfère considérer qu'un tel état quantique ne s'interprète pas en termes macroscopiques habituels. Les objets auxquels nous sommes habitués ne se trouvent jamais dans un état comparable. Réinterprétation de l'expérience des trous d'Young. On a vu que quand on éclaire les trous, on peut voir par lequel passent les électrons. Notons |1> l'état de l'électron qui correspond au passage de l'électron par le premier trou et |2> celui qui correspond au passage par le deuxième trou. |1> + |2> est un état possible de l'électron. Par quel trou est passé l'électron qui est dans ce état? Il est impossible d'interpréter l'état superposé comme correspondant à un électron qui est passé par un des trous. Cette indétermination est valable pour toutes les propriétés physiques du système. 

     

    3) Le principe de réduction du paquet d'ondes. La mesure quantique.

    En mécanique classique, on suppose qu'il est toujours possible de mesurer la valeur d'une propriété sans perturber le système. Un mesure ne fait que constater la valeur et n'a aucune influence sur l'état du système. En mécanique quantique, il en va différemment. 

    Le processus de mesure est régi par le principe de réduction du paquet d'ondes (ainsi appelé en référence à la fonction d'onde du système). Il énonce quelles sont les valeurs qu'il est possible de trouver quand on mesure une propriété sur un système dans un état donné et quel sera l'état du système après la mesure, en fonction du résultat trouvé. De plus, en mécanique classique, les grandeurs observables sont des nombres ou des vecteurs (listes de nombres). Le formalisme quantique associe à chaque grandeur physique observable d'un système (position, impulsion, spin, énergie...) un opérateur appelé justement "une observable". Un opérateur est une fonction de l'espace des états dans lui-même qui fait correspondre à chaque vecteur d'état un autre vecteur d'état  |\psi \rangleOn appelle vecteur propre d'un opérateur un vecteur tel que l'action de l'opérateur a pour effet de la multiplier par une constante. Si P est un opérateur et |\psi \rangle un vecteur d'état, |\psi \rangle sera un vecteur propre (ou "état propre"), Si |\psi \rangle = λ |\psi \rangle. La constante λ est appelée "valeur propre" associée au vecteur propre |\psi \rangle. Un opérateur a en général plusieurs valeurs propres. 

    Le principe de réduction du paquet d'ondes stipule que:

    a) Mesure d'une observable A: les seuls résultats qu'on peut trouver sont les valeurs propres de A.

    b) Si on trouve la valeur propre a comme résultat de la mesure, le système se trouvera après le mesure dans l'état propre de A correspondant à la valeur propre a. 

    c) La probabilité de trouver la valeur propre a comme résultat de la mesure = (carré d'un nombre qui s'obtient à partir de l'état initial et des états propres de l'observable A).

    Commentaires:

    a) Pour le spin, seules les valeurs +1/2 et -1/2 (valeurs propres de l'observable associée au spin de l'électron suivant une axe) sont possibles; Dans le cas où on mesure l'énergie d'un système et où l'observable associée le "hamiltonien",  a des valeurs propres discrètes, le système ne pourra posséder que certaines énergies bien définies, c'est l'origine de la quantification de l'énergie. 

    c) Dans le cas le plus général où l'observable possède plusieurs valeurs propres distinctes, il n'est pas possible de prévoir avec certitude le résultat de la mesure. La mécanique quantique ne fournit que la probabilité de tel ou tel résultat, la prédiction non déterministe, de nature probabiliste.

     

    4) Les observables incompatibles.

     

    En général, appliquer à un vecteur d'état l'opérateur A, suivi de l'opérateur B n'est pas équivalent à lui appliquer d'abord B, puis A. cela signifie que qu'en général AB n'est pas égal à BA (AB  BA). Lorsque AB = BA, on dit que les opérateurs commutent. Or, le formalisme quantique implique qu'il n'est pas possible de connaître simultanément la valeur de deux grandeurs physiques d'un système lorsque les observables associées ne commutent pas. En effet, il n'est possible de connaître la valeur d'une grandeur physique qu'en la mesurant. Consédérons alors le système dans un état  |\psi\rangleOn peut commencer par mesurer A. Le principe de réduction dit que le résultat peut être une des valeurs propres associées à A. Mais li on a obtenu a comme résultat, l'état du système ne sera plus  |\psi\rangle mais deviendra l'état propre associé à a. Si on mesure maintenant B, on peut obtenir comme résultat l'une quelconque des valeurs propres associées de B. Supposons que nous ayons obtenu b. Le système se retrouve alors, après les deux mesures faites dans cet ordre, dans l'état propre associé à b.

     

     On pourrait penser qu'on connaît  simultanément la valeur de A et celle de B: a et b. Pour s'en assurer, il devrait suffire de refaire une mesure de A. On remarque d'abord que le résultat de la mesure ne peut donner que l'uns des valeurs propres de l'observable mesurée et que la probabilité d'obtenir une valeur propre dépend de l'état initial et des états propres de l'observable. On n'est donc assuré d'obtenir comme résultat un valeur propre donnée que si l'état initial dans lequel se trouve le système est l'état propre correspondant à cette valeur. Si on effectue 2 fois de suite une mesure de l'observable A, on obtiendra bien deux fois la même valeur puisque le système sera projeté dans l'état propre correspondant et cette deuxième mesure ne pourra que donner le même résultat, ce qui permet d'ailleurs de donner un sens au fait qu'on a mesuré A. Dans le cas où on a fait la mesure de B en second, une nouvelle mesure de B donnera bien le résultat b. Mais si dans ce cas on fait une nouvelle mesure de A, (et si les observables ne commutent pas), l'état propre de B associé à la valeur b dans lequel se trouve le système après la mesure ayant donné cette valeur b est tel que la probabilité d'obtenir une valeur de A différente de a n'est pas nulle (car cet état propre de B n'est pas un état propre de A). Il n'est donc pas légitime d'affirmer que A possède la valeur A, la mesure de B ayant perturbé le système. Il est impossible d'affirmer que A possède une valeur définie. 

     

     

    Résultats: Etat propre avant  la mesure   Mesure     Résultat    Etat propre après la mesure

                       

    1                |ψ >                                A              a                vaut a] |a>[A

    2          |a>  [A vaut a]                 A              a           |a>    [A vaut toujours a]

    3          |a>  [A vaut a]                 B              b                 |b>    [B vaut b]

    4          |b>[B vaut b, A ne vaut plus a]  A             a'a              |a'>   [A vaut a']

    On a un résultat similaire au spin. Dans le cas du spin, le fait que la valeur du spin suivant Oz n'est pas définie quand l'électron est dans l'état superposé n'est que la manifestation du fait que dans cet état, l'électron a un spin bien défini suivant l'axe Oi et qu'il est impossible qu'il ait 

    simultanément une valeur définie suivant Oz puisque les observables associées au spin suivant Oz et suivant Oi ne commutent pas. Il en est de même pour les observables position et vitesse d'une particule. 

     

     

    Le principe de réduction du paquet d'ondes dit comment évolue évolue l'état d'un système lorsqu'on effectue une mesure sur ce système. Mais l'état d'un système évolue en fonction du temps, même lorsqu'aucune mesure n'est effectuée sur lui. Cette loi d'évolution est une équation différentielle, "l'équation de Schrödinger" qui s'écrit en notation moderne (définition wikipedia)

    L'état à l'instant t d'un système est décrit par un élément \left| \Psi (t)\right\rangle de l'espace complexe de Hilbert (avec la notation bra-ket de Paul Dirac\left| \Psi (t)\right\rangle représente les densités probabilités de résultats de toutes les mesures possibles d'un système.

    L'évolution temporelle de \left| \Psi (t)\right\rangle est décrite par l'équation de Schrödinger :

    \frac{\hat{\vec{\mathbf{p}}}^2}{2m}\left| \Psi (t)\right\rangle + V(\hat{\vec{\mathbf{r}}},t)\left| \Psi (t) \right\rangle=i \hbar {d\over dt} \left| \Psi (t) \right\rangle

     

     

    Contrairement aux équations de Maxwell gérant l'évolution des ondes électromagnétiques, l'équation de Schrödinger est non relativiste. Cette équation est un postulat. Elle a été supposée correcte après que Davisson et Germer eurent confirmé expérimentalement l'hypothèse de Louis de Broglie.

     

    Sa résolution permet en principe de calculer l'état du système au temps t lorsque l'état initial est |Ψ>. Comme on l'a vu dans l'article sur le chaos déterministe,  l'évolution régie par une équation différentielle implique que celle-ci soit déterministe: si on connaît l'état initial, on peut prédire avec certitude l'état à un instant ultérieur.

     

    Dans cet article, ont été présentées les premières notions pour essayer d'appréhender le monde quantique. Dans le prochain article, nous verrons une ébauche d'analyse des implications ontologiques. Seront évoquées les théories à variables cachées et la non-séparabilité ainsi que le problème de la mesure.

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  • Au commencement du temps 1) Introduction.

     

     

     

     

    www.terre.tv/fr/3110_le-visage-de-dieu

    fr.wikipedia.org/wiki/George_Fitzgerald_Smoot

    mon blog lesmerveillesdelaconnaissance.over-blog.com/album-1780122.htm

    mon blog monblogdereflexions.blogspot.com/p/le-visage-de-dieu.html

     

    1) Avant-propos.

    Dans ces articles, je voudrais approfondir ma réflexion sur "le visage de Dieu" écrit par les frère Bogdanov et celle de mon article dans monblogdereflexions.blogspot.com/p/le-visage-de-dieu.html à travers le livre de Igor et Grichka Bogdanov: "Au commencement du temps".

     

     

    Le visage de Dieu: le titre de ce livre est tiré d'une expression prononcée par l'astrophysicien américain George Fitzgerald Smoot en 1992 lors de l'annonce des résultats de l'instrument DMR du satellite COBE. Cet instrument avait pour objectif de déceler les infimes variations de température du fond diffus cosmologique. Le fond diffus cosmologique peut être vu comme l'écho lumineux du Big Bang, qui a depuis était dilué et refroidi par l'expansion de l'univers. C'est ainsi un rayonnement très froid qui témoigne aujourd'hui de l'époque incroyablement dense et chaude  qu'a connue l'Univers par le passé.

     

    Ce fond diffus est le rayonnement le plus lointain nous parvenant aujourd'hui, et il est aussi l'image la plus ancienne de l'univers. La carte dressée par l'instrument DMR nous offre ainsi une photo d'un « bébé univers », tel qu'il était 380 000 ans après le Big Bang. En supposant que le Big Bang représente, sinon la création, au moins l'époque d'où est issu l'Univers tel que nous le connaissons, si l'on rapporte par une simple règle de trois cette époque comparée à l'âge actuel de l'Univers, environ 13,7 milliards d'années, c'est un peu comme si l'on comparait la photo d'un embryon d'un jour à celle d'un vieillard de 100 ans : c'est effectivement la genèse de notre Univers que l'on voit par l'intermédiaire du fond diffus cosmologique. Voir aussi http://monblogdereflexions.blogspot.com/2010/11/ma-reflexion-du-moment-17112010.html,  http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5001786180055931959&postID=4957558054150748507 et http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5001786180055931959&postID=6184617969723082474 à propos de l'affaire Bogdanov.

     

     

     

     

    diégo vélasquez

     

     

    2) Un entretien avec Dali.

     

    Cet entretien (20 novembre 1976), semble surréaliste, comme Dali lui-même sans doute. Cela se passait dans le grand hall de l'hôtel Meurice. Le récit pittoresque des frères Bogdanov, cadre bien avec ce qu'on peut trouver à propos de l'hôtel:

     

         Au début des années 1950, les familles royales ont peu à peu cédé la place aux discrets patrons de       multinationales, aux vedettes de l'écran et aux artistes, souvent plus excentriques.

     

         Au nombre de ces derniers, Salvador Dalí, le génie « transcendantal » de l'auto-publicité — qu'un de   ses anciens compagnons surréalistes avait surnommé « Avida dollars » — fut l’un des hôtes les plus insolites de l'hôtel. Durant plus de trente années, il occupa un mois par an l'ancienne suite royale d'Alphonse XIII dont il constellait les murs de taches de peinture, tandis que ses ocelotsapprivoisés se faisaient les griffes sur la moquette. Avec lui, le personnel — qui lui était très attaché et qu'il honorait d'étrennes sous forme de lithographies signées de sa « divine main » — ne manquait pas de distractions. Soit qu'il leur demandât de capturer des mouches dans les bosquets des Tuileries ou de lui amener un troupeau de chèvres sur lequel il tirait des balles à blanc ; soit qu'il les priât de jeter sous les roues de sa voiture, à chacun de ses départs, des pièces de vingt centimes, afin qu'il puisse se flatter de « rouler sur l'or » !

     

         Pour un hôtel comme Le Meurice, les désirs des clients — si étranges soient-ils — ne sont-ils pas des ordres ? Avec Dalì, un autre client hors du commun fut la milliardaire et mécène franco-américaine Florence Gould, dont les déjeuners littéraires réunissaient des personnalités aussi contrastées qu'Arletty et François MauriacLéautaud et Paul Morand, les Jouhandeau et Roger Peyrefitte. Grâce à elle, Le Meurice abrita l'un des derniers salons littéraires de Paris.

     

    Dali: la persistance de la mémoire.

    La Question des frères Bogdanov était liée au questionnement concernant le commencement du temps. Comment se représentait-il les relations entre la science et l'imaginaire? Avec la théâtralité qui le caractérisait Dali déroula des phrases sonores, "fortement accentuées": "Bit! bit! bit! d'informations! J'ai toujours eu envie de broyer un hologramme dans un moulin à café et d'en avaler la poudre afin que dans mon corps le plus profond chacune des cellules qui le composent soit imprégnée de l'information. Dans l'échange le plus insignifiant d'ADN, il y a plus d'information que dans tout l'imaginaire."   

    Dali venait de dire qu'il était un peintre scientifique. Sa toile intitulée persistance de la mémoire résume peut-être sa pensée. Ce tableau, peint en 1931, représente des montres "molles" en train de fondre, très étrangement, sous soleil.

    Il continua: "Dans Persistance de la mémoire, je ne me suis pas contenté de peindre bêtement, comme un singe fou et sans talent qui se prendrait pour un Vélasquez, la dilatation ou la contraction du temps relatif. J'ai laissé tout ça à Einstein. Regardez bien ces montres aux heures ramollies comme du beurre sur table au mois d'août. Le temps y fond à vue d'oeil et il continuera de fondre jusqu'à ce qu'il ait totalement disparu, sans laisser de trace. Dans ce vide débarrassé de lui-même, se trouve le secret du monde". Les Bogdanov ont vu là ce qui les conduirait à chercher, avant le Big Bang, l'infini dans le zéro. Le secret du monde est il dans le vide? 

     

     

     

     

    3) Chez Jean Guitton.

     

     

     

     

    Jean Guitton (Saint-ÉtienneLoire18 août 1901 – Paris21 mars 1999) était un philosophe et écrivain français, membre de l'Académie française.

    Il naît dans une famille catholique de la bourgeoisie stéphanoise : catholique traditionnel du côté paternel, et catholique humaniste du côté maternel, son grand-père maternel faisant preuve d'agnosticisme. Cette diversité dans les expressions de la foi marque l'originalité de sa pensée. Son frère, Henri Guitton, devint un économiste très réputé.

     L'astrophysicien Trinh Xuân Thuân accuse les frères Bogdanoff d'avoir plagié son livre La Mélodie secrète(1988) pour leur livre d'entretien avec Guitton intitulé Dieu et la science. Le procès qui s'ensuit les lave largement de ces accusations9.

    Entré à l'Ecole Normale Supérieure en 1920, agrégé de philosophie trois ans plus tard - il est un disciple de Bergson - Jean Guitton débute dans les Lettres en 1933 avec une thèse sur 'Le temps et l'éternité chez Plotin et Saint-Augustin'. Professeur aux lycées de Troyes, deMoulins, de Lyon puis à la faculté de Montpellier avant la guerre, il est fait prisonnier de juin 1940 à juin 1945. Professeur au lycée d'Avignon puis à la faculté de Dijon et enfin à laSorbonne, il obtient le Grand Prix de littérature de l'Académie française en 1954. Son oeuvre, abondante, compte surtout des études et des essais philosophiques qui l'imposent comme l'un des plus grands penseurs catholiques de la fin du XXème siècle. Elu à l'Académie françaiseen 1961, puis à l'Académie des sciences morales et politiques en 1987, commandeur de laLégion d'honneur, il meurt presque centenaire en 1999.

     

    Pratiquant la peinture depuis son enfance, il y est fortement conduit et encouragé par Édith Desternes, peintre aux résidences parisienne et charitaine, comme lui aux racines bourbonnaises très fortes (à Moulins et au Veurdre), et qui l'invite à exposer régulièrement ses œuvres à la Galerie Katia Granoff de Paris. Guitton a notamment peint un Chemin de croix pour l'église Saint-Louis-des-Invalides : pour chaque station, pour chaque arrêt en ce chemin, il a réalisé une « toile » – une icône – sur laquelle il a écrit une courte phrase que la peinture éclaire et qui révèle ce qu’il a peint. Jean Cocteau l'a aussi incité à décorer la chapelle des Prémontés à Rome, puisque saint Gilbert, patron du Bourbonnais, avait fondé un monastère relevant de l'ordre des Prémontrés près de Saint-Pourçain sur Sioule10.Jean Guitton est mort en 1999, à 97 ans. Marié sur le tard à Marie-Louise Bonnet (1901-1974), il n'avait pas d'enfants.

    la Creuse en ballon

    La rencontre a eu lieu dans la "chaumière" de Jean Guitton, dans la Creuse, et, au milieu des collines, la campagne était partout. Il les accueille à la descente de leur hélicoptère par: "Combien de temps vous a-t-il fallu pour arriver jusqu'ici?". Puis sans attendre la réponse: "vous savez, c'est le temps qui compte le plus. Avoir du temps est bien plus précieux qu'avoir de l'espace."  Puis les frères Bogdanov lui ont fait prendre place à bord de leur Bell 2006 et ile survolèrent les champs de verdure.

    Au retour, jean Guitton a simplement avec un sourire un peu nostalgique: "C'est déjà fini...! Vous savez, je n'aime pas les choses qui se terminent. Je n'aime que les commencements." puis il ajouta d'un air songeur: "Je vis dans le temps qui commence. Car il contient la promesse de tout ce qui va suivre.

    -----§§§-----

     

    Au printemps 1989, Guitton  donnait une conférence pour ses confrères à l'Académie française sur le thème de sa thèse de doctorat le temps et l'éternité.

     

     

    Il soutint sa thèse en 1933 (au moment où Dali peignait son fameux tableau), sous le titre Le Temps et l'Eternité chez Plotin et Saint Augustin. Quelle en était l'idée directrice? Y avait-il un point commun entre cette thèse soutenue un demi siècle avant la rencontre de Guitton avec les Bogdanov les montre fondues de Dali et le livre "au commencement du temps"? 

     

    Ce jour là, guitton, encore occupé à chercher l'éternité dans l'instant, remontant dans la nuit du Moyen-Âge parlait de Guillaume d'Auvergne, puissant seigneur de l'Eglise, conseiller du roi saint Louis et évêque de Paris. Le prélat s'était demandé: "dans le temps qui a précédé le commencement du temps, quelque chose a-t-il existé?." Cette question tracassait et inquiétait Guitton: "Eh bien, à mon tour! Est-ce qu'il a existé un temps avant le temps? Un premier temps qui aurait précédé celui dans lequel nous vivons?" Mais, pensaient les Bogdanov en l'accompagnant dans sa rêverie, où chercher une réponse? Auprès de ses Maîtres en philosophie? Interrogé dès 1930, Bergson n'avait rien répondu. Guitton s'était ensuite tourné vers les scientifiques qu'il connaissait, en particulier Einstein louis de Broglie, et enfin l'abbé Lemaître (l'un des quatre fondateurs avec la russe Alexander Friedmann), du modèle standard du Big Bang. Mais là encore, aucune réponse vraiment utilisable pour un philosophe.

    temps imaginaire (hawking-Hartle)

    Ce n'est qu'au début des années 1990, en réfléchissant à leurs futurs travaux de thèse, qu'est venue à l'idée aux Bogdanov autour de laquelle ils ont bâti leur modèle: le temps réel a peut-être commencé par du temps imaginaire. Ce terme au sens mystérieux s'applique à un temps qui n'est ni "fantasmatique" ni un effet de l'imagination. C'est un concept scientifique qui date de la fin du 19èmè siècle, sur la base des travaux de Henri Poincaré qui fera l'objet du chapitre suivant.

    LE BIG BANG

    http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/astronomie-1/d/rayonnement-fossile_1085/c3/221/p1/#xtor=EPR-17-[QUOTIDIENNE]-20111108-[DOSS-le_rayonnement_fossile_:_cle_pour_la_cosmologie]

     

     

     

     

    l'espace-temps

    le rayonnement fossile primordial.

     

     

    Un petit passage par Saint Augustin (et le temps)

    Augustin reste connu comme auteur de la fameuse boutade « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais; mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus » (Confessions). Également célèbre pour la citation suivante : “Ce qui autorise à penser que le temps est, c’est qu’il tend à n’être plus.”

    Mais il cherche tout de même à défricher ce mystère. Il admet avec les philosophes que pour l’homme « Il y a trois temps, le présent du passé, le présent du futur et le présent du présent », mais se refuse à considérer que Dieu puisse être, comme l’homme, « prisonnier du temps », et en particulier impuissant à connaître l’avenir. Il estime que l’ensemble des instants de l’univers doit être, pour ce dernier, « omnia simul » : tout est présent à la fois, simultané, sans succession, éternel.

    Le chapitre 11 des Confessions indique clairement que pour Augustin Dieu a tiré du néant de concert la matière comme le temps : comment en effet définir quoi que ce soit qui ressemble au temps en l'absence de matière ?

    Il exprime la même idée dans De civita Dei, 11,6 : "Sans aucun doute possible, le monde a été fait avec le temps, non dans le temps".

     

    4) Henri Poincaré et le temps imaginaire.

    En partant de wikipédia:

    Henri Poincaré était un mathématicienphysicien et philosophe français né le 29 avril 1854 à Nancy et mort le 17 juillet 1912 à Paris. Il a réalisé des travaux d'importance majeure en optique et en calcul infinitésimal. Ses avancées sur le problème des trois corps en font un fondateur de l'étude qualitative1 des systèmes d'équations différentielles et de la théorie du chaos ; il est aussi un précurseur majeur de la théorie de la relativité restreinte. On le considère comme un des derniers grands savants universels, maîtrisant en particulier l'ensemble des branches des mathématiques de son époque2.

    En 1902, Poincaré publie La Science et l'Hypothèse. Même si ce livre est plus un ouvrage d'épistémologie que de physique, il appelle à ne pas considérer comme trop réels de nombreux artéfacts de la physique de son époque : le temps absolu, l'espace absolu, l'importance de l'éther. Einstein s'était particulièrement penché sur ce livre3, et les idées contenues font du livre un précurseur de la relativité restreinte.

    On y trouve en particulier ce passage :

    « Ainsi l'espace absolu, le temps absolu, la géométrie même ne sont pas des conditions qui s'imposent à la mécanique ; toutes ces choses ne préexistent pas plus à la mécanique que la langue française ne préexiste logiquement aux vérités que l'on exprime en français ».

     

    En 1905, Poincaré pose les équations des transformations de Lorentz, et les présente à l'Académie des sciences de Paris le 5 juin 1905. Ces transformations vérifient l'invariance de Lorentz, achevant le travail d'Hendrik Antoon Lorentz lui-même (Lorentz était un correspondant de Poincaré). Ces transformations sont celles qui s'appliquent en relativité restreinte, et on emploie encore aujourd'hui les équations telles que les a écrites Poincaré. Mais pour expliquer l'origine physique de ces transformations, Poincaré a recours a des contractions physiques de l'espace et du temps, conservant en références un éther et un temps absolu. C'est Einstein qui s'emploie à montrer qu'on retrouve les mêmes transformations en partant simplement du principe de relativité, éliminant les notions de référentiels ou horloge absolu, et faisant des différences de longueur des effets de la perspective dans un espace-temps en quatre dimensions, et non des contractions réelles4.

    Dans  La Science et l'Hypothèse, Poincaré avait osé écrire (alors que Guitton avait alors tout juste un an): "quelqu'un qui y consacrerait son existence pourrait peut-être arriver à se représenter la quatrième dimension." C'était aussi le problème d'Einstein: visualiser de manière simple, géométriquement la quatrième dimension. Poincaré a été le premier à se poser la bonne question, apparemment banale, mais profonde: comment distinguer le temps de l'espace? Et il a été le premier à fournir la réponse: en représentant le temps comme une quatrième cordonnée d'espace imaginaire! Ce ne fut pas Einstein mais son professeur de mathématique Hermann Minkowski qui qui allait reprendre l'idée et franchir en 1908 l'étape décisive, représenter l'Univers comme une continuum à quatre dimensions liées entre elles par la constante de structure de l'espace-temps qu'est la vitesse de la lumière. La notion de temps d'imaginaire, proprement scientifique est apparue en physique vers la fin des années 50. Il s'agit d'une deuxième forme de temps, différente du temps réel dans lequel nous vivons. La différence, c'est qu'on ne la mesure pas avec des nombres réels, mais avec des nombres imaginaires, nombres étranges ainsi  baptisés au VIIè siècle par Descartes et dont le carré est toujours négatif.

     

    Les frères Bogdanov l'on rencontré un après-midi du printemps 2006, à l'occasion de l'inauguration du laboratoire AstroParticule et Cosmologie de l'université Paris VII. Il venait présenter à la Bibliothèque Nationale de France une sélection de grands textes mathématiques commentés par lul: Et Dieu créa les nombres

    Hawking incarne le temps imaginaire. Peut-être le temps dans lequel il vit n'est plus tout à fait le même que le nôtre (il vit muet et paralysé de la tête aux pieds depuis des dizaines d'années). L'auditorium était comble, Gabriele Véneziano se tenait sur l'estrade, à sa droite. Gabriele Veneziano, né à Florence le 7 septembre 1942, est un physicien italien, considéré comme étant le « père » de la théorie des cordesUn silence presque parfait, inspiré par la voix artificielle régnait dans la pièce. 

    Au moment des questions, les frères lui demandèrent  si le temps imaginaire pouvait être considéré comme une forme fondamentale du temps. La réponse ne fut pas immédiate et la voix électronique qui permettait au savant de communiquer crépita dans la salle: "Oui c'est cela.

     

    6) Epilogue de l'article.

     

    effet tunnel multicolore

    "Le temps imaginaire pourrait être comparé à un temps sans durée, un temps "gelé", où tous les instants seraient en quelque sorte superposés, "enroulés" les uns sur les autres." 

     La bobine d'un film donne une idée de ce que représente le temps imaginaire: la pellicule enroulée sur elle-même contient toutes les images du film, toute son "histoire." Or, l'histoire est bien située "dans l'espace", celui de la pellicule enroulée. Tant que la pellicule est dans sa boîte, le film n'est pas dans le temps réel. Son "scénario" est bien là, mais il ne s'inscrit pas dans la durée: il est dans le temps imaginaire. En revanche, dès lors que la pellicule est placée dans la lumière d'un projecteur, image après image, le film entre dans le temps réel pour s'y dérouler. Son "histoire" est projetée dans la durée, créant à la fois le souvenir du passé et l'attente de l'avenir.

    La physique fait souvent appel au "temps imaginaire" pour expliquer certains phénomènes mystérieux, comme l'effet tunnel (ou  www.conspirovniscience.com/quantique/effetTUNNEL.php au cours desquels des particules semblent "sauter" instantanément d'un point à un autre, sans que ce bond s'inscrive dans le temps réel. Il n'est pas étonnant que ce temps apparaisse plus qu'un artifice de calcul. Le théoricien Anthony Zee, élève du physicien mathématicien Edward Witten (médaille Fields) a confié dans son dernier ouvrage: "Certains physiciens, moi y compris, sentons qu'il pourrait y avoir là quelque chose de profond, quelque chose que nous n'avons pas vraiment compris."

     

    l'instant zéro.

    Pour les frère Bogdanov, le temps imaginaire renferme une sorte de secret, quelque chose de mystérieux qui pourrait donner une idée même lointaine de ce qui se tient à l'origine de l'univers. Le théoricien Luboš_Motl a soutenu un point de vue similaire dans son dernier ouvrage: "le temps imaginaire cache certains des secrets les plus précieux concernant la naissance de l'Univers." Et ce plus précieux touche-t-il à l'existence de l'instant initial, l'instant zéro? S'agit-t-il d'un "instant imaginaire" que Saint augustin aurait pu décrire, à sa façon, comme une éternité réelle? 

    "Parler du commencement du temps, c'est aussi se demander si l'univers a un sens, c'est, de la matière à l'esprit, mettre en scène finalement Dieu ou le néant." C'est peut-être la raison pour laquelle cette pensée de Stephen Hawking a eu un si profond retentissement: "Si nous découvrons une théorie complète, elle devrait un jour être compréhensible dans ses grandes lignes par tout le monde et non par une poignée de scientifiques. Alors nous tous, philosophes, scientifiques et même gens de la rue, serons capable de prendre part à la discussion sur la question de savoir pourquoi l'Univers et nous existons. Si nous trouvons la réponse à cette question, ce sera le triomphe ultime de la raison humaine - à ce moment, nous connaîtrons la pensée de Dieu." (S. Hawking Une brève histoire du temps).

     

    S. Hawking.

     

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    Au commencement du temps 

    2) En voiture vers l'origine (le graal de la physique)

     

    Le bord de notre espace-temps pourrait recueillir des informations dont la source serait située à l"origine.

     

        

    photo: jean zin.-la-theorie-holographique-de-la-gravitation 

     

     
     

     

     

    Cet article, assez technique, me permet de consulter rapidement  internet sur le sujet big bang et le commencement du temps, de retrouver les scientifiques et philosophes concernés. Il est une base de réflexion pour les commentaires, les analyses, et peut être considéré comme un embryon de forum. C'est "ma lecture" du livre des frères Bogdanov. 

     

     

    Mes articles dèjà parus dans cette rubrique: Au commencement du temps 1) introduction. Le visage de Dieu.

    Voir aussi à la fin de cet article les blogs trouvés en faisant des recherches sur internet ainsi que le texte de Xavier Sallantin sur la singularité finale.

     

     

     

     

     

     

    Pourquoi ces articles "au commencement du temps.

    Dans ces articles, je voudrais approfondir ma réflexion sur "le visage de Dieu" écrit par les frère Bogdanov et celle de mon article  Le visage de Dieu on ma vision de la cosmologie. à travers le livre de Igor et Grichka Bogdanov: "Au commencement du temps".

     

     

    Le visage de Dieu: le titre de ce livre est tiré d'une expression prononcée par l'astrophysicien américain George Fitzgerald Smoot en 1992 lors de l'annonce des résultats de l'instrument DMR du satellite COBE. Cet instrument avait pour objectif de déceler les infimes variations de température du fond diffus cosmologique. Le fond diffus cosmologique peut être vu comme l'écho lumineux du Big Bang, qui a depuis était dilué et refroidi par l'expansion de l'univers. C'est ainsi un rayonnement très froid qui témoigne aujourd'hui de l'époque incroyablement dense et chaude  qu'a connue l'Univers par le passé.

     

    Ce fond diffus est le rayonnement le plus lointain nous parvenant aujourd'hui, et il est aussi l'image la plus ancienne de l'univers. La carte dressée par l'instrument DMR nous offre ainsi une photo d'un « bébé univers », tel qu'il était 380 000 ans après le Big Bang. En supposant que le Big Bang représente, sinon la création, au moins l'époque d'où est issu l'Univers tel que nous le connaissons, si l'on rapporte par une simple règle de trois cette époque comparée à l'âge actuel de l'Univers, environ 13,7 milliards d'années, c'est un peu comme si l'on comparait la photo d'un embryon d'un jour à celle d'un vieillard de 100 ans : c'est effectivement la genèse de notre Univers que l'on voit par l'intermédiaire du fond diffus 

     

    II Article en lui-même: Au commencement du temps 2) En voiture vers l'origine (le graal de la physique)

     

    Le Pari de Stephen Hawking

     

    "Le célèbre physicien britannique Stephen Hawking est prêt à relever le défi.
    Il parie 100 dollars que le tout dernier accélérateur de particules, appelé aussi "Grand collisionneur de Hadrons" (LHC) ne trouvera pas ce qui est pour les scientifiques le Graal de la physique quantique : le boson de Higgs.

     

     

    1) Le Graal de la physique - décollage vers l'Origine.

     

    Quelle est cette histoire du commencement des choses, du commencement du temps, le premier instant de l'univers? Cette quête s'inscrit dans l'interrogation philosophique qui a animé l'homme depuis (depuis toujours?) et qui a abouti à la philosophie, puis à la science. Sans doute revenons nous au poins de départ pour peut-être aboutir à une révélation? 

     

    Réponse de Kant: Dans sa Logique, Kant circonscrit le domaine de la philosophie à partir de quatre questions. 1- Que puis-je savoir? 2- Que dois-je faire? 3- Que m’est-il permis d’espérer? 4- Qu’est-ce que l’homme? A la première, poursuit Kant, répond la métaphysique, à la seconde la morale, à la troisième la religion, à la quatrième l’anthropologie. Mais, au fond, on pourrait tout ramener

    à l’anthropologie, puisque les trois premières questions se rapportent à la dernière.”

     

    Avis des frères Bogdanov:

     "l'application de nouveaux instruments mathématiques à l'univers avant le big bang a débouché sur une nouvelle façon de faire face à la question de l'origine: avant l'apparition du temps et de l'espace tels que nous les connaissons, sans doute y avait-il quelque chose plutôt que rien (référence à Leibniz). Une information de nature mathématique qui "oriente" peut-être l'évolution de l'univers...te nous permettre de mieux comprendre pourquoi nous sommes "ici", dans un univers si grand -en apparence trop grand pour nous', et ce que nous avons à y faire". Dans notre vie quotidienne, nous passons en fait bien peu de temps à nous interroger et nous émerveiller sur le mystère des choses. Au bout du labyrinthe des questionnements, pour la première fois peut-être, des réponses commencent à émerger et certaines expériences scientifiques ont pour but d'éclairer l'inconnu, de préciser les intuitions, de confirmer les théories (par exemple le LHC au CERN, le satellite Planck dont le l'objectif est de nous donner une meilleure représentation de l'univers une fraction de seconde après le big bang).  En effet, la première question qui se pose concerne sans doute le temps: existe-t-il depuis toujours et à jamais? Peut-on concevoir l'existence d'un instant zéro? D'un commencement? Une première partie de la réponse nous a été fournie à travers la théorie du big bang. Ce mot a été prononcé pour la première fois le 28 mars 1949 par Sir Fred Hoyle, astronome à l'université de Cambridge. Adversaire obstiné du big-bang, il était confronté à Georges Gamow, élève de Alexander Friedmann, le fondateur aujourd'hui mythique du big bang. Hoyle le terme big bang dans le seul but de ridiculiser la théorie "folle". 

     

     

     

    le LHC à Genève.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    2) Et voilà Einstein et Cie!

    L'idée du big bang ne s'est pas imposée facilement, elle impliquait que le temps avait commencé d'un seul coup, brutalement. Il faut remonter à Einstein et à la fin des années 1910 pour comprendre la résistance à cette idée. Une anecdote concernant la vie d'Einstein, évoquée par les frère Bogdanov dans leur livre est révélatrice de son esprit d'invention. "En  Bavière, Hermann, le père du jeune Albert, électricien autodidacte, a fondé en 1880 avec son frère (oncle Jakob, que le petit Albert aimait beaucoup), la société commerciale Einstein et Cie. Les Bavarois ont-ils des problèmes avec leurs postes de radio? des ennuis avec leurs circuits électriques? Pas d'affolement: Einstein et Cie s'occupe de tout! Sans doute cet environnement peu commun, bourré de bobinages et d'appareils électriques en tout genre, constitue-t-il l'une des sources de l'engagement d'Einstein sur les voies de la physique? Un jour, alors qu'il avait tout juste quatre ans, il découvrit grâce à son père une boussole magnétique. Il resta des heures devant l'objet, littéralement fasciné, comme en préparation lointaine de ses fameux articles de 1905 sur l'électromagnétisme...C'est probablement aussi sans doute de cet antécédent familial qu'Einstein a tiré son penchant pour des activités d'inventeur quasi-clandestines: il a déposé de nombreux brevets et, entre autres choses plus ou moins insolites, a mis au point plusieurs types de réfrigérateurs, notamment le fameux "réfrigérateur Einstein", en 1926."  (on peut encore l'écouter expliquant lui-même les fondements de la relativité  sur un des rares enregistrements encore disponibles datant de 1948. http://www.aip.org/history/einstein.).

     

    En 1921, Einstein obtenait le prix Nobel (non pour la relativité, mais pour l'explication de l'effet photoélectrique). La science est dorénavant dominée par la toute-puissante "théorie de la relativité." Comme beaucoup, il est hostile à cette idée saugrenue d'un "commencement de l'univers" parce qu'alors, inéluctablement, le cosmos doit avoir une fin. Cette perspective lui faisait littéralement horreur. Les galaxies pouvaient être en mouvement; l'Univers dans son ensemble était immobile, immuable, il n'avait ni commencement ni fin. 

    Pourtant, en 1922, Alexander Friedmann,  jeune mathématicien et météorologue russe alors totalement inconnu, va bouleverser dette vision. Il a passé plusieurs années de guerre comme ingénieur en balistique et aurait (a-t-on raconté), survolé en 1916 les tranchées où se terrait un artilleur allemand, qui allait mourir quelques semaines plus tard sur le front russe, Karl Schwarzschild, dont les travaux pionniers sur les trous noirs allaient susciter l'admiration d'Einstein et aussi celle de Friedmann. Un beau jour, presque par hasard, Friedmann tombe sur un article qui va faire basculer sa vie: les équations du champ de la relativité. Il est ébloui par la beauté des équations et presque incrédule face à l'immense portée de ce qu'il vient de découvrir. Mais très vite, il s'aperçoit que quelque chose ne va pas, comme si ces équations étaient "forcées", comme si Einstein  avait voulu leur faire dire ce qu'elles ne pouvaient pas prédire. Après s'être plongé jour et nuit pendant des mois dans les calculs, il finit par extraire une nouvelle solution des équations d'Einstein qui plongea ses collègues dans l'embarras: Elle dit le contraire de ce qu'énonce Einstein. Sans se décourager, en juin 1922, Friedmann envoie un article à la revue allemande Zeitschrift für Physik et en 1923, il publie un livre L'Univers comme espace et temps dans Essais de Cosmologie (livre de Friedmann et Lemaître). Et c'est le choc pour les rares lecteurs. On y lisait que: "en des temps reculés, des milliards d'années dans le passé, l'Univers avait probablement connu un début, une époque où il était contracté "en un point" (de volume nul), puis à partir de ce point il avait augmenté de rayon." Très irrité par l'article de 1922, Einstein le jettera au panier sans répondre au courrier que lui avait envoyé Friedmann. Ce n'est qu'au mois de mai 1923 que sur l'insistance de ses collègues, pour lesquels l'issue ne faisait aucun doute, qu'Einstein finira par adresser une lettre à Zeitschrift für Physik"j'ai fait une erreurde calcul dans mes critiques. Je considère à présent que les résultats de Friedmann sont corrects et apportent un nouvel éclairage". 

     

    3) Vers l'atome primitif.

     

    métaphore du big bang

    Mais la plupart des savants demeurent persuadés dans ces années 1920 que l'Univers est fixe. Dans ce climat de scepticisme général, l'épisode suivant se déroule avec un jeune chanoine, ignorant les travaux de Friedmann et qui propose à son tour une nouvelle solution des équations d'Einstein. En 1927, Georges Henri Lemaître publie dans un journal belge une conclusion sans appel: "l'Univers n'a aucune autre possibilité que de grandir à chaque instant, c'est à dire d'être en expansion. Einstein, "plutôt affable et tolérant", le rabroue pourtant: "Vos calculs sot corrects mais votre physique est abominable." Cela ne décourage pas Lemaître qui publie en 1931 ses idées dans la revue nature, déjà très réputée à l'époque: "nous pouvons concevoir que l'espace a commencé avec l'atome primitif et que le commencement de l'espace a marqué le commencement du temps".  Le commencement du temps? C'est encore plus difficile à admettre que l'idée d'expansion. Comment un chanoine ne pouvait pas être influencé par le dogme de la création? En effet, Lemaître écrit: "l'évolution du monde peut être comparée à un feu d'artifice qui vient de se terminer. Quelques mèches rouges, cendres et fumées. Debout sur une escarbille mieux refroidie, nous voyons s'éteindre doucement les soleils et cherchons à reconstituer l'éclat disparu de la formation des mondes."La théorie du big bang était née. Le pape Pie XII lance en 1951 son célèbre fiat lux: "Il semble en vérité que la science d'aujourd'hui, remontant d'un trait des millions de siècles, ait réussi à se faire témoin de ce fiat lux initial, de cet instant où surgit du néant avec la matière un océan de lumière et de radiations, tandis que les particules des éléments chimiques se séparaient et s'assemblaient en millions de galaxies." 

    Que sait-on aujourd'hui de cet atome primitif? On peut dire peu de choses pour ne pas dire presque rien sur le pourquoi de ce feu primitif né il y a plus de 13 milliards d'années dans une "explosion" d'une énergie colossale déferlant à la vitesse de la lumière dans le néant, en une infime fraction de seconde. L'Univers observable, qui pèse alors 20 microgrammes est tellement comprimé que son volume est des milliards de milliards de fois plus petit qu'une particule élémentaire. De quoi est-il fait? Nul ne le sait vraiment. Dans la théorie des cordes (ou théorie des cordes), on parle de cordes vibrant dans un espace à 11 dimensions, d'autres de membranes ou de branes (ou brane, ou brane) et d'autres de phénomènes dont l'étrangeté dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. La seule chose, incompréhensible qu'on puisse dire, c'est que ce mystérieux objet primordial "semblait déjà contenir", sous une forme indéchiffrable, les propriété qui lui permettraient d'engendrer, dans un avenir insondable, nous-mêmes, nos parents, notre environnement avec la terre, les étoiles et les galaxies par centaines de milliards. 

    Ce que nous en savons se traduit dans les théories du "pré-Bing Bang", comme celle des frères Bogdanov, par l'espace, la matière et le temps qui ont émergé à l'instant même du Big Bang, au temps de Planck (10-43 secondes). C'est à cet instant que commence le temps réel, celui de nos montres et nos horloges. Mais avant? Y avait-il quelque chose, un temps "différent" et qui aurait, en certain sens peut-être "codé" l'évolution de l'Univers?  Une façon différente de voir le pré-big bang émane de Xavier Sallantin dans son livre "le monde n'est pas malade, il enfante" et son blog où il évoque le génome de l'univers.

    Pour les frères Bogdanov, l'espoir, c'est qu'en appliquant les nouveaux instruments algébriques que sont les groupes quantiques, on puisse mieux comprendre l'Univers à cet instant là. Pourtant, l'un des meilleurs spécialistes de expert des groupes quantiques, Sahn Majid ("quantum spacetime and physical reality") se montre pessimiste: "Lorsque l'Univers ne mesure que 10-33 cm, notre capacité théorique de compréhension s'effondre et par conséquent la physique théorique est incapable de répondre à la question de la création".

     

    4) La singularité initiale.

    futura -sciences et la singularité initiale.

    Après Einstein, en passant par Friedmann, nous faisons un arrêt à Motl, jeune physicien de Harvard qui, en 2008, a consacré un ouvrage à l'origine de l'Univers où il évoque diverses hypothèses concernant l'Univers avant le big bang, dont celle des frères Bogdanov. Il écrit: "La singularité initiale renvoie à un "point" mystérieux et unique, issu d'un lieu totalement inconnu où toutes les lois de la physique s'effondrent et " Une anecdote à propos de livre des Bogdanov: il écrit "en substance" connectez vous à internet, cherchez l'expression "initial singularity". On constate que le nombre indexées dépasse le deux millions. Et, chose étonnante, la première renvoie à un article des frères Bogdanov.Il a été publié en 2001, dans les pages d'un journal scientifique, plutôt prestigieux, sous le titre "Typological Field Theory of the Initial Singularity of Spacetime".De manière assez surprenante, cet article est depuis des années, le champion sur Google de tous les articles qui contiennent l'expression "singularité initiale." 

    Pour la majorité des physiciens, l'approche de la singularité initiale est ce lieu unique de l'Univers où tous les "marqueurs" de notre réalité (température, force de gravitation, densité...) deviennent infinis. Ce n'est pas l'avis des frères Bogdanov, essentiellement parce que les infinis ne peuvent pas faire partie d'une théorie physique (je me pose la question: est-ce décidable?). Pour eux, la  singularité initiale n'est pas un phénomène physique qui existerait dans le temps réel, mais une sorte d'être mathématique. Dans ce cas, elle n'est pas dotée d'énergie, énergie qui serait infinie, mais de tout autre chose. Et c'est dans cet "autre chose" que se situe le secret du commencement du temps....?

     

    5) Vers l'information

    Ordinateur quantique: le microprocesseur.

     

         a) Depuis 1999, des scientifiques d'un nouveau genre sont apparus, révolutionnaires dans leurs méthodes et dans leurs buts: Seth Lloy, l'un des pères des ordinateurs quantiquesDavid Deutsch, l'inventeur du courant "it from qubit", Sephen Wolfram, le concepteur de Mathematica et promoteur du "programme Univers"...

     

    *Seth Lloyd, professeur de génie mécanique au Massachusetts Institute of Technology et spécialiste de mécanique quantique, est connu pour avoir établi la limite de Lloyd, qui majore le nombre debits d'information traités par l'univers depuis le Big Bang. Cette limite est estimée par ses calculs à 10120 bits.

    *Un calculateur quantique ou ordinateur1 quantique, repose sur des propriétés quantiques de la matière : superposition et intrication d'états quantiques

    *David Deutsch souscrit à l'interprétation des multivers en matière de mécanique quantique à la suite du physicien Hugh Everett. Selon lui ces multivers seraient l'une des 4 composantes de l'étoffe de la réalité. Il est l'auteur du livre L'étoffe de la réalité (The fabric of reality), caractérisé par un certain sens de la formule.

    Outre la théorie quantique, les trois autres fils ou brins qui tissent la réalité sont, selon David Deutsch : l'épistémologie (ou théorie de la connaissance, selon Karl Popper), la théorie du calcul (ou version forte de la théorie de Turing), et la théorie de l'évolution (Charles DarwinRichard Dawkins).*Stephen Wolfram (né en 1959 à Londres) est un scientifique britannique principalement connu pour son logiciel de calcul formel Mathematica, mais qui a également travaillé en physique des particules et sur les automates cellulaires.

    *programme UniversCan we simplify the universe into a single computer program? That is the question physicist, programmer, businessman, and all-around Renaissance man Stephen Wolfram has dedicated his career tosolving. "We look at the universe. We look at physics. We look at nature. The question is, is there ultimately some simple rule that determines everything that happens in our universe? Is there some ultimate theory of physics that will allow to sort of hold in our hand some specification of everything about our universe and everything about the history of our universe?"

     

         b) Si cette nouvelle science paraît chimérique, ses fondations sont très solides, autant que ses promoteurs. Sa source profonde remonte au au 19ème siècle avec  l'Êcossais James Clerk Maxwell; du King's CollegeLudwig Boltzmann, de l'université de VienneJosiah Wilbard Gibbs, de l'université Yale (le découvreur de l'état Gibbs).  Ils ont découvert la "mécanique statistique' ou (physique statistique). Celle-ci n'est utilisable et compréhensible qu'en temps imaginaire, (le-temps-une-4eme-dimension-imaginaire?) . Entre 1960 et 1900, ils ont été les premiers  à montrer que le concept d'information pourrait bien constituer le "fonds ultime de l'Univers en opérant entre un rapprochement entre le concept plutôt vague d'information, et celui, rigoureux, d'entropie En thermodynamique, l'entropie est une fonction d'état introduite en 18651 par Rudolf Clausius dans le cadre du deuxième principe de la thermodynamique, d'après les travaux de Sadi Carnot2. Clausius a montré que le rapport Q / T (où Q est la quantité de chaleur échangée par un système à la température T) correspond, en thermodynamique classique, à la variation d'une fonction d’état qu'il a appelée entropie, S et dont l'unité est le joule par kelvin (J/K). La thermodynamique statistique a ensuite fourni un nouvel éclairage à cette grandeur physique abstraite : elle peut être interprétée comme la mesure du degré de désordre d'un système au niveau microscopique. Plus l'entropie du système est élevée, moins ses éléments sont ordonnés, liés entre eux, capables de produire des effets mécaniques, et plus grande est la part de l'énergieinutilisable pour l'obtention d'un travail ; c'est-à-dire libérée de façon incohérente. Ludwig Boltzmann a exprimé l'entropie statistique en fonction du nombre Ω d’états microscopiques, ou nombre de configurations (ou nombre de complexions), définissant l’état d'équilibre d'un système donné au niveau macroscopique : c'est la formule de Boltzmann { S=k_B\cdot\ln(\Omega)}

     

    On sait aujourd'hui que l'entropie d'un système correspond au nombre de bits d'information encodés dans les composants élémentaires, les particules de ce système. Mais qu'est ce qu'un "bit d'information"? Pour un ordinateur, quand on cherche un modèle performant, on s'interroge sur sur la capacité de sa mémoire, c'est à dire combien de bits elle peut stocker. On peut dire qu'un système comporte un bit d'information s'il possède deux états possibles, 0 et 1 Chaque molécule d'air comporte ainsi environ 40 bits d'information.

     

         c) Alors, qu'est que le "It from bit"? (ce qui découle de l'information)

     

    Un siècle plus tard, après ces pionniers du 19ème siècle, un des premiers qui ira plus loin dans ce domaine inconnu est Jonh Wheeler  On lui doit de nombreux travaux en physique théorique, notamment en fission nucléaire, dont il fut le premier à mettre au point le modèle, en collaboration avec Niels Bohr en 1939, qui leur valurent la Médaille Franklin en 1969.

    Faisant partie des derniers collaborateurs d'Einstein, Wheeler essaya de terminer le projet de théorie unifiée de ce dernier. La géométrodynamique fut fondée dans ce but, explorant la piste selon laquelle tous les phénomènes physiques, telle la gravitation ou l'électromagnétisme, pourraient se réduire aux propriétés géométriques d'espaces-temps courbés. Sa théorie ne parvenant pas, entre autres, à expliquer l'existence des fermions ou des singularités de la gravitation, Wheeler l'abandonna dans les années 1970.On lui doit de nombreux travaux en physique théorique, notamment en fission nucléaire, dont il fut le premier à mettre au point le modèle, en collaboration avec Niels Bohr en 1939, qui leur valurent la Médaille Franklin en 1969.

     

    Avec le physicien allemand Carl Friedrich Won Weizsäcker, puis Rolf Landauer, théoricien d'IBM, Jonh Wheeler annoncé la naissance d'une nouvelle discipline la "physique numérique" dont le contenu est résumé par sa célèbre formule: "it from bit". "It from bit "symbolise l'idée que chaque élément du monde physique, au niveau le plus profond, a une source et une explication immatérielle"..."Chaque chose existante - chaque particule, chaque champ de force, jusqu'au continuum d'espace-temps lui-même - tire entièrement sa fonction, sa signification, son existence même de choix binaires, de bits. Ce que nous appelons le réalité provient, en dernière analyse , du fait de poser des questions de type oui/non". 

     

    Aujourd'hui, de grands noms de la physique, comme le prix Nobel Gérard't Hooft, un de ceux qui ont compté pour la préparation de la thèse des Bogdanov, développent des idées nouvelles autour de ce thème de "physique numérique". Gérard't Hooft est co-lauréat avec Martinus Veltman du prix Nobel de physique de 1999 « pour l'élucidation de la structure quantique des interactions électrofaibles en physique1 ». Il a notamment développé un modèle mathématique qui a permis aux scientifiques de prédire les propriétés des particules subatomiques qui constituent l'univers et des forces fondamentales à travers lesquelles elles interagissent. Il a introduit la notion d'instanton dans les années 1970.

    Dans le même esprit, le mathématicien Sir Roger Penrose, de l'université d'Oxford, compagnon de pensée de Stephen Hawking, poursuit l'idée qu'une "information platonicienne" existe quelque part, enfouie dans les profondeurs de l'espace-temps, à l'échelle de Planck.

     

    Même si toutes hypothèses semblent inspirées par l'imagination sans limite de quelque auteur de science-fiction, elles ont le mérite de susciter des questions fondamentales qui renouvellent de fond en comble notre manière de penser les phénomènes, le temps et son commencement, et plus globalement le destin de l'Univers tout entier. 

     

    6) Le calcul de l'Univers?

    Trente ans plus tard, ce qui n'était qu'une idée vague est devenue réalité avec la mise au point des ordinateurs quantiques. Pour Seth Loyd, qui se veut optimiste, ("les ordinateurs quantiques que nous avons construit, mes collègues et moi-même atteignent déjà ce stade: chaque atome enregistre un bit d'information").  Mais, pour lui, c'est l'Univers entier qui doit être vu comme un gigantesque ordinateur. Il semble "calculer" à chaque instant la réalité dans laquelle nous vivons: La chaise sur laquelle je suis assis serait calculée - et recalculée - d'une seconde à l'autre. "Et heureusement!" ajoute-t-il, car si ce calcul  perpétuel s'interrompait, ne serait-ce qu'un instant, la chaise s'éparpillerait en une poussière d'atomes ("Computational Capacity of the Universe").

     

    7) Lloyd et le théorème du singe.

    En 1860, juste après la parution de l'ouvrage de Darwin, De L'origine des espèces,une violente querelle a opposé le biologiste et philosophe Thomas Huxley à l'évêque et mathématicien Samuel Wilberforce. Ce dernier avait apostrophé publiquement Huxley en lui demandant s'il descendait du singe par son père ou par sa mère! Furieux, Huxley lui avait répondu: "Je préfère être le descendant d'un misérable singe que celui d'un grand homme qui met ses dons intellectuels considérables au service du mensonge". Thomas Huxley était un ami proche de Darwin et il défendait l'idée (reprise plus tard vers1907) par le mathématicien français Emile Borel selon laquelle l'évolution de la vie et, plus généralement celle de l'univers, était entièrement gouvernée par le hasard. Expert en calcul des probabilités, il avait proposé, afin d'illustrer le rôle plein du hasard, l'amusant paradoxe des singes savants: Un groupe de singes,  en tapant au hasard sur une machine à écrire, finirait par écrire tous les livres de la Bibliothèque Nationale de France (pourvu qu'ils aient assez de temps devant eux).

    Dans techno-sciences.net, on trouve: Le paradoxe du singe savant est un théorème qui affirme qu’un singe qui tape au hasard sur le clavier d’une machine à écrire pourra presque sûrement écrire tous les livres de la Bibliothèque nationale de France. Dans l’adaptation du théorème en langue anglaise, le singe pourra presque sûrement dactylographier tous les travaux réunis de William Shakespeare.

    Le résultat fut présenté par Émile Borel en 1909 dans son livre de probabilités. Ces " singes " ne sont pas des singes réels, et ne se comportent pas comme de vrais singes ; ils sont plutôt une métaphore vivante pour une machine abstraite à produire des lettres dans un ordre aléatoire, par exemple un ordinateur et/ou un générateur aléatoire connecté(s) à une imprimante.

     

    Il a été démontré depuis, que cette proposition était fausse. A moins de disposer d'un temps infini, les singes ne produisent que des suites de lettres sans signification. Mais, la situation se présente différemment si les singes, au lieu de taper sur une simple machine à écrire, utilisent un ordinateur: Dans ce cas, comme l'énonce Seth Lloyd,"des singes tapant au hasard sur un ordinateur, ont une probabilité raisonnable de produire n'importe quelle forme calculable d'ordre qui puisse exister". Il est alors possible d'appliquer cette explication à l'origine de la complexité dans l'Univers. Il suffit pour cela de considérer que l'ordinateur n'est autre que l'Univers lui-même! Quand aux singes, remplaçons les par les lois de la mécanique quantique. Et Lloyd conclut: "Chaque particule élémentaire, chaque photon, chaque électron enregistre un certain nombre de bits d'information. Et à chaque fois que deux particules élémentaires entrent en collision, elle échangent des bits. L'Univers calcule." Ainsi, selon Lloyd, bien avant d'être enrichi par l'information crée par l'homme, l'Univers était déjà, (dès l'origine) un fantastique système d'informations entrelacées tressées les unes aux autres au sein de notre réalité". 

     

    8) L'Univers binaire.

    Dans cette perspective "numérique" de la réalité, tous les objets qui nous entourent, notre chien, notre voiture, tous nos amis, leur culture, la vie qu'ils mènent... se réduisent en fin de compte à des "bits" d'information, des suites plus ou moins longues de 0 et de 1. Stephen Wolfran, théoricien surdoué, va plus loin avec son fameux programme de calcul algébrique Mathématica (Il obtint sa thèse de doctorat en physique des particules à l'âge de 20 ans). Il a lancé "Wolfran Alpha", un moteur de recherche révolutionnaire fondé sur le langage naturel et doté d'une véritable intelligence artificielle, innovation qui pourrait devenir aussi importante que Google. Selon Wolfan, l'Univers est par essence numérique et se réduit à ensemble de lois fondamentales. Ces lois reposent sur ce qu'il appelle une "science d'un nouveau type": elles pourraient être entièrement décrites par des programmes simples apparentés aux "automates cellulaires" (sur lesquels il a travaillé avec Richard Feymann). Cette idée avait déjà été abordée dans le passé par Jonh Von Neumann, mais Wolfran va beaucoup plus loin en affirmant que de tels systèmes représentent un exemple de ce qui se passe au fondement même de la réalité.

     

    9) Une information au fond des trous noirs.

     

     

    (vidéo vu chez le Dr Goulu)

     

     

     

    Une étape, plus importante encore, vient renforcer cette convergence entre physique et théorie de l'information. Depuis quelques années est apparue en physique une idée troublante (si forte qu'elle a provoqué un revirement de Sephen Hawking) entre les trous noirs et la notion d'information. Jusqu'à une date très récente, on pensait qu'un objet tombe dans un trou noir il serait englouti, entièrement détruit jusqu'à la dernière particule et... tout bonnement effacé de l'Univers. On pense maintenant que "quelque chose " survit à l'engloutissement. Ce "quelque chose serait l'information caractérisant l'objet disparu (sa forme; sa couleur, ses composantes innombrables...), qui survit à la catastrophe. Selon les physiciens, elle pourrait même être entièrement restituée par le trou noir après son évaporation. En 2004, Hawking a publié un article dans Physical Rewiew dans lequel il reconnaît avoir perdu son pari engagé des dizaines d'années auparavant  (jusqu'en 2004, il avait défendu l'idée selon laquelle l'information d'un objet était irrémédiablement perdue dans le trou noir).

    Dès lors, si nous acceptons l'idée que l'Univers a commencé sous la forme d'un point, une singularité initiale dont l'échelle  était nulle, n'est-il pas tentant d'établir une relation entre la singularité initiale de l'Univers et la singularité finale (big crunchdes trous noirs? ne peut-on pas comparer ces deux phénomènes dont les propriétés semblent identiques? Si on admet avec Hawking que la singularité du trou noir conserve une information n'est-il pas plausible de considérer l'existence d'une information primordiale, une information conservée au voisinage de la singularité initiale de l'univers (C'est le questionnement des frères Bogdanov. Sans être expert il me semble que ce questionnement ne doit pas être rejeté à priori comme illégitime ou absurde. J'aimerais s'il est contredit, en voir l'argumentation).

     

    10) Le principe holographique.

    jean zin.-la-theorie-holographique-de-la-gravitation 

    Continuons donc cette approche avec les deux frères. En 1991, étudiants à l'université de Bordeaux, ils ont publié les fondements de leur modèle: d'une part, l'émergence dune cinquième dimension de temps imaginaire à l'échelle de Planck, d'autre part, l'existence d'une sphère à 3 dimensions comme bord de notre espace-temps. Cette sphère, également bord de l'espace dit "euclidien", dont la quatrième dimension est imaginaire, concentre toutes les données, c'est à dire les informations, caractérisant les deux espaces (en premier lieu l'espace-temps, dont elle est le bord). Cette proposition était alors très spéculative.

    Mais en 1998, sous l'impulsion du futur Prix Nobel Gérard's Hooft, une nouvelle théorie intéressa de plus en plus de chercheurs: "le principe holographique" (ou voir forums.futura-science (principe-holographique)  ou jean zin.-la-theorie-holographique-de-la-gravitation . Cette approche permet d'envisager l'idée apparemment inaccessible à la physique d'un "code à l'origine" et l'existence possible d'une cinquième dimension. Ce nouveau principe énonce que Toutes les informations de l'espace-temps, toutes, pourraient être lisible sur le bord à trois dimensions de notre univers. C'est en effet fascinant d'imaginer que l'information initiale pourrait être recueillie à chaque instant au bord de notre espace-temps, dans l'espace à trois dimensions dans lequel nous vivons. On peut en avoir une idée à travers un exemple simple: de même que l'image visible à la surface d'un écran de télévision n'est que la projection d'une réalité dont la source est ailleurs, le bord de notre espace-temps pourrait recueillir des informations dont la source serait située à l'origine

    Le principe holographique en physique est une conjecture spéculative dans le cadre de la théorie de la gravité quantique, proposée par Gerard 't Hooft puis améliorée et promue par Leonard SusskindCette conjecture propose que toute l'information contenue dans un volume d'espace peut être décrite par une théorie qui se situe sur les bords de cette région. Par exemple, une pièce donnée d'une maison et tous les événements qu'elle contient pourraient être modélisés complètement par une théorie qui prendrait en compte uniquement ce qui se passe au niveau des murs de cette maison. Le principe holographique dit aussi qu'il y a au plus un degré de liberté (ou une constante de Boltzmann k, unité d'entropie maximale) pour chaque ensemble de quatre aires de Planck, ce qui peut être écrit comme une limite de Bekenstein : , où S est l'entropie et A l'aire considérée.

     

     jean zin (qui est Jean Zin?: (wikipedia) dans son article la théorie holographique de la gravitation en donne une explication très intéressante. "L'hypothèse d'un monde quantique réduit à 2 dimensions spatiales (comme la surface d'une feuille) n'est pas vraiment nouvelle, proposée par le prix Nobel Gerard 't Hooft depuis 1974 sous le nom de "principe holographique" :

    "De même qu'un hologramme peut reproduire une image tridimensionnelle à partir d'un film bidimensionnel spécial, tous les événements physiques que nous rencontrons pourraient n'être correctement encodés que par des équations définies dans un monde de plus basse dimension" (L'univers élégant, Brian Greene, Laffont, 2000, p446). "Le principe holographique ne signifie pas que chaque partie contient le tout comme dans un véritable hologramme, et comme d'autres spéculations théoriques peu rigoureuses le prétendent, mais qu'il y a une dimension en moins". 

    Mais un paradoxe se dessine: Si le second principe de la thermodynamique s'applique à l'Univers entier, cela veut dire que l'entropie (le désordre), augmente à mesure que le temps passe. Et puisque l'information est l'inverse de l'entropie,la flèche du temps implique que l'information globale de l'univers diminue avec le temps. Mais alors, comment lier cette "diminution de l'information" avec l'augmentation locale de l'ordre (la formation des planètes, l'apparition et l'évolution de la vie...). Comment résoudre ce paradoxe gênant? 

    En introduisant une distinction entre les deux types d'information situés..."aux deux bouts de l'Univers": l'une est à l'origine, l'autre, à la fin. Virtuellement infinie à l'instant zéro, cette information initiale "vit" dans le temps imaginaire. C'est elle qui dans le modèle de type pré-Big Bang des Bogdanov, "code" l'Univers avant le Big bang. On peut prendre l'image l'information génétique qui "code" un organisme vivant avant sa naissance. Or, à "l'autre bout" de cette information initiale plongée dans le temps imaginaire, il y a une deuxième forme d'information qui, au contraire "vit" dans le temps réel. Elle correspond à l'information finale, à ce qu'on appelle habituellement "la complexité". Cette dernière est naturellement faible au moment du Big Bang(un bit seulement selon Seth Lloyd), et ne cesse d'augmenter pour atteindre aujourd'hui (selon seth Lloyd et d'autres), 10120 bits environ. On peut donc dès lors comprendre toute l'histoire de l'Univers comme une transformation de l'information initiale en information finale. On peut reprendre l'exemple d'un DVD dans lequel est inscrite "toute l'histoire" du film. Il suffit de mettre le disque en lecture pour que l'information qu'il contient soit progressivement délivrée dans le temps réel. A la fin du film, le spectateur "connaît" le scénario. Il aura acquis l'information initiale (devenue pour lui information finale).  Ainsi, tout se passe un peu comme si l'Univers était en train d'acquérir, au fil des milliards d'années, de plus en plus d'information. Le cosmos semble donc contraint à recomposer, au cours d'une histoire immensément longue, l'information initiale d'avant le Big Bang. 

    Le temps imaginaire dont il est question n'est ni une convention abstraite, ni une commodité de langage, il s'agit d'une réalité sur la quelle repose des phénomènes physiques déconcertants.

     

    11) Les moteurs mathématiques.
    Ces questions apparaissent à l'horizon de certaines théories physiques et dans la pensée contemporaine. le chercheur autrichien, Herwin Schrödinger,  Prix Nobel de physique, père de la célèbre "équation de 
    Schrödinger" en mécanique quantique, était déjà conscient de cet horizon dès les années 1940. Dans son ouvrage prophétique, Qu'est-ce que la vie? publié bien avant la découverte de l'ADN, il est le premier à parler de ce qu'il appelle le "code de l'hérédité".  Il suggère que les lois de la mécanique quantique pourraient déterminer jusqu'à la stabilité de l'information génétique. Selon ses hypothèses, les mutations génétiques pourraient être causées par les fluctuations quantiques. Et il "sous-titre": "de la physique à la biologie" ce qui établit en fait la toute première fondation de de cette science nouvelle qu'on appelle maintenant la "biophysique". Une autre chose étonnante concerne le russe Georges Gamow. Ses travaux ont été fortement influencés par son premier Maître, Alexander Friedmann. Cet héritage a fait de Gamow l'un de ceux qui ont le plus contribué à la théorie du Big Bang: dès les années quarante, il a prédit l'existence du rayonnement fossile, véritable "relique cosmologique" dont les satellites Cobe et WMAP  nous ont transmis des images inoubliables, le rayonnement fossile qui nous vient d'un univers qui n'était âgé de 380 000  ans.  Ce que l'on sait moins, c'est que Gamow a apporté à la biologie l'une des clés qui ont permis de déchiffrer le code génétique. Il a été le premier à proposer que les quatre bases de l'ADN soient regroupées 3 par 3 pour former les 20 acides aminés intervenant dans la synthèse de toutes les protéines d'un organisme. Pourquoi cette suggestion de triplet? Pour des raisons purement mathématiques: parce que 3 est le plus petit nombre entier n tel que 43 soit supérieur à 20, le nombre des acides aminés.

    Au sujet de "moteur mathématique" sous-jacent à l'évolution, Fred Hoyle, en lutte avec Gamow quant à l'existence du Big Bang, était d'accord avec lui sur un point essentiel: la vie n'avait pas surgi par hasard de l'océan primitif. Il répétait ce chiffre à qui voulait l'entendre: la possibilité que l'ADN se soit assemblée par hasard est de un sur 10 40 000 (1 suivi de 40 000 zéros), chiffre fantastiquement plus grand que le nombre de particules élémentaires de l'Univers (10 80).

     

    12) Conclusion (?)

    Ce qui est frappant dans ce qui précède, c'est la découverte d'un "moteur mathématique", un ordre à l'oeuvre dans les processus que l'on croit habituellement dominés par le hasard (rappel: le mot "cosmos" veut dire ordre". Avec les frères Bogdanov, est-il absurde de chercher une équivalence nouvelle, prolongeant celle qu'Einstein a mis en évidence entre la matière et l'énergie dans son illustre formule E=mc2 . il existe peut-être une autre équivalence fondamentale. S'il est possible d'échanger de la matière contre de l'énergie, ne peut-on pas envisager qu'on puisse échanger de l'énergie contre de l'information?

    Dans les articles suivants, je poursuivrai cette lecture du livre des Bogdanov, afin de "mieux comprendre cet ordre sous-jacent à partir duquel se déploie la réalité. Jusqu'à entrevoir, peut-être, cet "esprit" qui se manifeste dans les lois de l'Univers, comme l'a écrit Einstein à un enfant le 24 janvier 1936". La trace de cet ordre fondamental se trouve sans doute au voisinage de la singularité initiale de l'espace-temps. En fait, personne ne sait comment l'Univers a commencé. Aucune théorie n'est plus exacte qu'une autre. La raison en est que le "commencement du monde" est un phénomène extrêmement difficile à comprendre et à décrire (s'il ne fait pas partie des mystères qui sont au-delà notre compréhension?).  Isabelle Stenger, philosophe des sciences et professeur à l'université libre de Bruxelles, observe qu'il s'agit peut-être là du "Graal de la physique". Au bout de la recherche, avant que le premier atome de réalité n'émerge du néant(?), cette trace fulgurante, énigmatique, d'une harmonie à l'instant zéro portait peut-être en elle l'image d'un ordre profond, d'un degré infiniment élevé qui allait orienter le cosmos, le réaliser, et finalement lui donner un sens, comme le pensent les frères Bogdanov.

    @@@ fin de l'article @@@

     

    Compléments à cet article: blogs trouvés en faisant des recherches sur internet pour ce article ainsi que le texte de Xavier Sallantin sur la singularité finale.

     

     

     

    deviant art: the fractal universe http://fav.me/d45vtee

     

     

    Théorie:

    *Thèse de frères Bogdanov: les fluctuations quantiques de la métrique du vide.

     

     

     *blogs sur le big bang:

     

     

    *blogs  Groupes quantiques.

    introduction aux groupes quantiques.

    INTRODUCTION AUX GROUPES QUANTIQUES par Julien Bichon

    groupe quantique localement compact type III

    groupes quantiques techniques galoisiennes et d'intégration

    le groupe quantique compact libre 1

    groupes quantiques séminaire bourbaki

    Alain connes: une autre vision de l'espace

    groupes quantiques forum mathématiques.net

    groiupes quantiques localement compacts exemples et coactions.

    Théorie_quantique_des_champs

    interactions fondamentales et théorie quantique des champs

     

    *blogs sur le principe holographique

    wikipedia Principe_holographique     forums.futura-sciences -principe-holographique.html

    jean zin -la-theorie-holographique-de-la-gravitation

    jean zin écologie politique, ère de l'information et développement humain.

     

    *blogs sur l'entropie

    sciences.univ-nantes.Le second principe de la Thermodynamique. Entropie

    wikipedia. Deuxime_principe_de_la_thermodynamique

    cpge.eu: documents/coursPCSI/thermo-chap4

    thermodynamique.com Second principe de la thermodynamique

    ipst.u-strasbg.fr cours/thermodynamique/principe2  webphysique.fr/Second-principe-de-la-thermodynamique

    encyclopédie de l'agora: l'Entropie     jean zin. l'entropie, l'énergie et l'informationentropie

     

    *Blogs sur la complexité.

    serge car paradigme de la complexité        texte de edgar morin: complexité:vers-un-nouveau-paradigme

    science.gouv.fr/ qu-est-ce-que-la-complexite

     

     

    *Autres blogs.

    Gravitation_quantique    le mystère des trous noirs      l'espace-temps autour d'un trou noir

    Edgard Gunzig: créer l'Univers à partir de rien      Edgard Gunzig: L'Univers sinon rien

    Créer l'Univers à partir de rien Edgard Gunzig dans "la recherche"

    les fluctuations du vide en physique quantique             fluctuations quantiques et signature de la métrique

    cosmologie quantique- les fluctuations du vide 2

    astrofiles.net/astronomie-le-mystere-des-trous-noirs-partie-1

    télécharger mathematica             wolframalpha.com/                      blog.wolframalpha.com/

    Intelligence_artificielle

    Introduction aux automates cellulaires        futura-sciences/les-automates-cellulaires

    Des automates binaires cellulaires monodimensionnels aux automates cellulaires "quasi-continus".

    A propos de feynann: Diagramme_de_Feynman

    ordinateurs: Architecture_de_von_Neumann

    le satellite planck: un regard vers l'origine de l'Univers

    Le graal de la physique? Pourquoi les physiciens traquent tant le boson de Higgs ?

    alchimie quantique

    .Groupebena fondé par Xavier Sallantin (livre: le monde n'est pas malade il enfante)

     

     

     

     

    La singularité finale

    par Xavier SALLANTIN  lundi 6 septembre 2010  Répondre à cet article

    Comme devoir de rentrée, j’invite les membres du groupe Béna à ne pas manquer l’article d’Yves Eudes dans Le Monde du 5/6 Septembre.

    Il parle des travaux du Singularity Institute dans la Silicon Valley sur la singularité finale. Elle est envisagée comme prochaine au vu de la montée exponentielle des performances des ordinateurs en matière d’intelligence artificielle.

    Je pense que j’ai quelque avance sur eux car depuis 40 ans j’ai inscrit la problématique Béna dans une symétrie et une interaction entre la singularité initiale et la singularité finale. Je n’ai pas cessé d’instruire cette problématique. Elle me semble découler du principe fondamental de symétrie qui fonde les indéterminations quantiques.

    Dans une communication lors d’un colloque à Genève en 1992 j’ai proposé d’appeler Mur de Boltzmann le mur qui cache une implosion finale d’information, comme le mur de Planck cache une explosion initiale d’énergie. La constante de Boltzmann est en effet le tiers terme d’accord qui fonde l’équivalence démontrée par Brillouin entre la quantité d’information et la quantité de néguentropie.

    C’est la logique trialectique qui est l’outil conceptuel nécessaire pour éclairer cette équivalence et ce bouclage interactif de l’histoire de l’Univers. Les brillants "singularitariens" de Californie ne semblent pas avoir compris que leur vision d’un Oméga exige l’élucidation de la logique d’un processus d’informatisation amorcé en Alpha dès le Big Bang. Il reste que leur audace téléonomique rejoint la mienne et que je me sens moins seul.

    Remarqué aussi dans le même numéro du Monde le "manifeste" de Salim Abdelmadjid . Deux signes d’un réveil. Il est grand temps. Amitiés à tous.

    http://groupebena.org/spip.php?article212

     

     

    Ma réponse à cet article de Xavier Sallantin: J'ai trouvé cet article très intéressant. Il m'a aidé à rédiger un article pour mon blog sur le livre des frères Bogdanov "au commencement du temps".

    J'avais lu le livre de Xavier Sallatin "Le monde n'est pas malade, il enfante" dans les années 1990. Il avait fortement influencé mes réflexions.

     

     
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    www.terre.tv/fr/3110_le-visage-de-dieu

    fr.wikipedia.org/wiki/George_Fitzgerald_Smoot

    mon blog lesmerveillesdelaconnaissance.over-blog.com/album-1780122.htm

    mon blog monblogdereflexions.blogspot.com/p/le-visage-de-dieu.html

     

    1) Avant-propos.

    Dans ces articles, je voudrais approfondir ma réflexion sur "le visage de Dieu" écrit par les frère Bogdanov et celle de mon article dans monblogdereflexions.blogspot.com/p/le-visage-de-dieu.html à travers le livre de Igor et Grichka Bogdanov: "Au commencement du temps".

     

     

    Le visage de Dieu: le titre de ce livre est tiré d'une expression prononcée par l'astrophysicien américain George Fitzgerald Smoot en 1992 lors de l'annonce des résultats de l'instrument DMR du satellite COBE. Cet instrument avait pour objectif de déceler les infimes variations de température du fond diffus cosmologique. Le fond diffus cosmologique peut être vu comme l'écho lumineux du Big Bang, qui a depuis était dilué et refroidi par l'expansion de l'univers. C'est ainsi un rayonnement très froid qui témoigne aujourd'hui de l'époque incroyablement dense et chaude  qu'a connue l'Univers par le passé.

     

    Ce fond diffus est le rayonnement le plus lointain nous parvenant aujourd'hui, et il est aussi l'image la plus ancienne de l'univers. La carte dressée par l'instrument DMR nous offre ainsi une photo d'un « bébé univers », tel qu'il était 380 000 ans après le Big Bang. En supposant que le Big Bang représente, sinon la création, au moins l'époque d'où est issu l'Univers tel que nous le connaissons, si l'on rapporte par une simple règle de trois cette époque comparée à l'âge actuel de l'Univers, environ 13,7 milliards d'années, c'est un peu comme si l'on comparait la photo d'un embryon d'un jour à celle d'un vieillard de 100 ans : c'est effectivement la genèse de notre Univers que l'on voit par l'intermédiaire du fond diffus cosmologique. Voir aussi http://monblogdereflexions.blogspot.com/2010/11/ma-reflexion-du-moment-17112010.html,  http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5001786180055931959&postID=4957558054150748507 et http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5001786180055931959&postID=6184617969723082474 à propos de l'affaire Bogdanov.

     

    2) Un entretien avec Dali.

     

    Cet entretien (20 novembre 1976), semble surréaliste, comme Dali lui-même sans doute. Cela se passait dans le grand hall de l'hôtel Meurice. Le récit pittoresque des frères Bogdanov, cadre bien avec ce qu'on peut trouver à propos de l'hôtel:

     

         Au début des années 1950, les familles royales ont peu à peu cédé la place aux discrets patrons de       multinationales, aux vedettes de l'écran et aux artistes, souvent plus excentriques.

     

         Au nombre de ces derniers, Salvador Dalí, le génie « transcendantal » de l'auto-publicité — qu'un de   ses anciens compagnons surréalistes avait surnommé « Avida dollars » — fut l’un des hôtes les plus insolites de l'hôtel. Durant plus de trente années, il occupa un mois par an l'ancienne suite royale d'Alphonse XIII dont il constellait les murs de taches de peinture, tandis que ses ocelotsapprivoisés se faisaient les griffes sur la moquette. Avec lui, le personnel — qui lui était très attaché et qu'il honorait d'étrennes sous forme de lithographies signées de sa « divine main » — ne manquait pas de distractions. Soit qu'il leur demandât de capturer des mouches dans les bosquets des Tuileries ou de lui amener un troupeau de chèvres sur lequel il tirait des balles à blanc ; soit qu'il les priât de jeter sous les roues de sa voiture, à chacun de ses départs, des pièces de vingt centimes, afin qu'il puisse se flatter de « rouler sur l'or » !

     

         Pour un hôtel comme Le Meurice, les désirs des clients — si étranges soient-ils — ne sont-ils pas des ordres ? Avec Dalì, un autre client hors du commun fut la milliardaire et mécène franco-américaine Florence Gould, dont les déjeuners littéraires réunissaient des personnalités aussi contrastées qu'Arletty et François MauriacLéautaud et Paul Morand, les Jouhandeau et Roger Peyrefitte. Grâce à elle, Le Meurice abrita l'un des derniers salons littéraires de Paris.

     

    Dali: la persistance de la mémoire.

    La Question des frères Bogdanov était liée au questionnement concernant le commencement du temps. Comment se représentait-il les relations entre la science et l'imaginaire? Avec la théâtralité qui le caractérisait Dali déroula des phrases sonores, "fortement accentuées": "Bit! bit! bit! d'informations! J'ai toujours eu envie de broyer un hologramme dans un moulin à café et d'en avaler la poudre afin que dans mon corps le plus profond chacune des cellules qui le composent soit imprégnée de l'information. Dans l'échange le plus insignifiant d'ADN, il y a plus d'information que dans tout l'imaginaire."   

    Dali venait de dire qu'il était un peintre scientifique. Sa toile intitulée persistance de la mémoire résume peut-être sa pensée. Ce tableau, peint en 1931, représente des montres "molles" en train de fondre, très étrangement, sous soleil.

    Il continua: "Dans Persistance de la mémoire, je ne me suis pas contenté de peindre bêtement, comme un singe fou et sans talent qui se prendrait pour un Vélasquez, la dilatation ou la contraction du temps relatif. J'ai laissé tout ça à Einstein. Regardez bien ces montres aux heures ramollies comme du beurre sur table au mois d'août. Le temps y fond à vue d'oeil et il continuera de fondre jusqu'à ce qu'il ait totalement disparu, sans laisser de trace. Dans ce vide débarrassé de lui-même, se trouve le secret du monde". Les Bogdanov ont vu là ce qui les conduirait à chercher, avant le Big Bang, l'infini dans le zéro. Le secret du monde est il dans le vide? 

     

     

     

     

    diégo vélasquez

     

     

    2) Chez Jean Guitton.

     

     

     

     

    Jean Guitton (Saint-ÉtienneLoire18 août 1901 – Paris21 mars 1999) était un philosophe et écrivain français, membre de l'Académie française.

    Il naît dans une famille catholique de la bourgeoisie stéphanoise : catholique traditionnel du côté paternel, et catholique humaniste du côté maternel, son grand-père maternel faisant preuve d'agnosticisme. Cette diversité dans les expressions de la foi marque l'originalité de sa pensée. Son frère, Henri Guitton, devint un économiste très réputé.

     L'astrophysicien Trinh Xuân Thuân accuse les frères Bogdanoff d'avoir plagié son livre La Mélodie secrète(1988) pour leur livre d'entretien avec Guitton intitulé Dieu et la science. Le procès qui s'ensuit les lave largement de ces accusations9.

    Entré à l'Ecole Normale Supérieure en 1920, agrégé de philosophie trois ans plus tard - il est un disciple de Bergson - Jean Guitton débute dans les Lettres en 1933 avec une thèse sur 'Le temps et l'éternité chez Plotin et Saint-Augustin'. Professeur aux lycées de Troyes, deMoulins, de Lyon puis à la faculté de Montpellier avant la guerre, il est fait prisonnier de juin 1940 à juin 1945. Professeur au lycée d'Avignon puis à la faculté de Dijon et enfin à laSorbonne, il obtient le Grand Prix de littérature de l'Académie française en 1954. Son oeuvre, abondante, compte surtout des études et des essais philosophiques qui l'imposent comme l'un des plus grands penseurs catholiques de la fin du XXème siècle. Elu à l'Académie françaiseen 1961, puis à l'Académie des sciences morales et politiques en 1987, commandeur de laLégion d'honneur, il meurt presque centenaire en 1999.

     

    Pratiquant la peinture depuis son enfance, il y est fortement conduit et encouragé par Édith Desternes, peintre aux résidences parisienne et charitaine, comme lui aux racines bourbonnaises très fortes (à Moulins et au Veurdre), et qui l'invite à exposer régulièrement ses œuvres à la Galerie Katia Granoff de Paris. Guitton a notamment peint un Chemin de croix pour l'église Saint-Louis-des-Invalides : pour chaque station, pour chaque arrêt en ce chemin, il a réalisé une « toile » – une icône – sur laquelle il a écrit une courte phrase que la peinture éclaire et qui révèle ce qu’il a peint. Jean Cocteau l'a aussi incité à décorer la chapelle des Prémontés à Rome, puisque saint Gilbert, patron du Bourbonnais, avait fondé un monastère relevant de l'ordre des Prémontrés près de Saint-Pourçain sur Sioule10.Jean Guitton est mort en 1999, à 97 ans. Marié sur le tard à Marie-Louise Bonnet (1901-1974), il n'avait pas d'enfants.

    la Creuse en ballon

    La rencontre a eu lieu dans la "chaumière" de Jean Guitton, dans la Creuse, et, au milieu des collines, la campagne était partout. Il les accueille à la descente de leur hélicoptère par: "Combien de temps vous a-t-il fallu pour arriver jusqu'ici?". Puis sans attendre la réponse: "vous savez, c'est le temps qui compte le plus. Avoir du temps est bien plus précieux qu'avoir de l'espace."  Puis les frères Bogdanov lui ont fait prendre place à bord de leur Bell 2006 et ile survolèrent les champs de verdure.

    Au retour, jean Guitton a simplement avec un sourire un peu nostalgique: "C'est déjà fini...! Vous savez, je n'aime pas les choses qui se terminent. Je n'aime que les commencements." puis il ajouta d'un air songeur: "Je vis dans le temps qui commence. Car il contient la promesse de tout ce qui va suivre.

    -----§§§-----

     

    Au printemps 1989, Guitton  donnait une conférence pour ses confrères à l'Académie française sur le thème de sa thèse de doctorat le temps et l'éternité.

     

     

    Il soutint sa thèse en 1933 (au moment où Dali peignait son fameux tableau), sous le titre Le Temps et l'Eternité chez Plotin et Saint Augustin. Quelle en était l'idée directrice? Y avait-il un point commun entre cette thèse soutenue un demi siècle avant la rencontre de Guitton avec les Bogdanov les montre fondues de Dali et le livre "au commencement du temps"? 

     

    Ce jour là, guitton, encore occupé à chercher l'éternité dans l'instant, remontant dans la nuit du Moyen-Âge parlait de Guillaume d'Auvergne, puissant seigneur de l'Eglise, conseiller du roi saint Louis et évêque de Paris. Le prélat s'était demandé: "dans le temps qui a précédé le commencement du temps, quelque chose a-t-il existé?." Cette question tracassait et inquiétait Guitton: "Eh bien, à mon tour! Est-ce qu'il a existé un temps avant le temps? Un premier temps qui aurait précédé celui dans lequel nous vivons?" Mais, pensaient les Bogdanov en l'accompagnant dans sa rêverie, où chercher une réponse? Auprès de ses Maîtres en philosophie? Interrogé dès 1930, Bergson n'avait rien répondu. Guitton s'était ensuite tourné vers les scientifiques qu'il connaissait, en particulier Einstein louis de Broglie, et enfin l'abbé Lemaître (l'un des quatre fondateurs avec la russe Alexander Friedmann), du modèle standard du Big Bang. Mais là encore, aucune réponse vraiment utilisable pour un philosophe.

    temps imaginaire (hawking-Hartle)

    Ce n'est qu'au début des années 1990, en réfléchissant à leurs futurs travaux de thèse, qu'est venue à l'idée aux Bogdanov autour de laquelle ils ont bâti leur modèle: le temps réel a peut-être commencé par du temps imaginaire. Ce terme au sens mystérieux s'applique à un temps qui n'est ni "fantasmatique" ni un effet de l'imagination. C'est un concept scientifique qui date de la fin du 19èmè siècle, sur la base des travaux de Henri Poincaré qui fera l'objet du chapitre suivant.

    LE BIG BANG

    http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/astronomie-1/d/rayonnement-fossile_1085/c3/221/p1/#xtor=EPR-17-[QUOTIDIENNE]-20111108-[DOSS-le_rayonnement_fossile_:_cle_pour_la_cosmologie]

     

     

     

     

    l'espace-temps

    le rayonnement fossile primordial.

     

     

    Un petit passage par Saint Augustin (et le temps)

    Augustin reste connu comme auteur de la fameuse boutade « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais; mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus » (Confessions). Également célèbre pour la citation suivante : “Ce qui autorise à penser que le temps est, c’est qu’il tend à n’être plus.”

    Mais il cherche tout de même à défricher ce mystère. Il admet avec les philosophes que pour l’homme « Il y a trois temps, le présent du passé, le présent du futur et le présent du présent », mais se refuse à considérer que Dieu puisse être, comme l’homme, « prisonnier du temps », et en particulier impuissant à connaître l’avenir. Il estime que l’ensemble des instants de l’univers doit être, pour ce dernier, « omnia simul » : tout est présent à la fois, simultané, sans succession, éternel.

    Le chapitre 11 des Confessions indique clairement que pour Augustin Dieu a tiré du néant de concert la matière comme le temps : comment en effet définir quoi que ce soit qui ressemble au temps en l'absence de matière ?

    Il exprime la même idée dans De civita Dei, 11,6 : "Sans aucun doute possible, le monde a été fait avec le temps, non dans le temps".

     

    3) Henri Poincaré et le temps imaginaire.

    En partant de wikipédia:

    Henri Poincaré était un mathématicienphysicien et philosophe français né le 29 avril 1854 à Nancy et mort le 17 juillet 1912 à Paris. Il a réalisé des travaux d'importance majeure en optique et en calcul infinitésimal. Ses avancées sur le problème des trois corps en font un fondateur de l'étude qualitative1 des systèmes d'équations différentielles et de la théorie du chaos ; il est aussi un précurseur majeur de la théorie de la relativité restreinte. On le considère comme un des derniers grands savants universels, maîtrisant en particulier l'ensemble des branches des mathématiques de son époque2.

    En 1902, Poincaré publie La Science et l'Hypothèse. Même si ce livre est plus un ouvrage d'épistémologie que de physique, il appelle à ne pas considérer comme trop réels de nombreux artéfacts de la physique de son époque : le temps absolu, l'espace absolu, l'importance de l'éther. Einstein s'était particulièrement penché sur ce livre3, et les idées contenues font du livre un précurseur de la relativité restreinte.

    On y trouve en particulier ce passage :

    « Ainsi l'espace absolu, le temps absolu, la géométrie même ne sont pas des conditions qui s'imposent à la mécanique ; toutes ces choses ne préexistent pas plus à la mécanique que la langue française ne préexiste logiquement aux vérités que l'on exprime en français ».

     

    En 1905, Poincaré pose les équations des transformations de Lorentz, et les présente à l'Académie des sciences de Paris le 5 juin 1905. Ces transformations vérifient l'invariance de Lorentz, achevant le travail d'Hendrik Antoon Lorentz lui-même (Lorentz était un correspondant de Poincaré). Ces transformations sont celles qui s'appliquent en relativité restreinte, et on emploie encore aujourd'hui les équations telles que les a écrites Poincaré. Mais pour expliquer l'origine physique de ces transformations, Poincaré a recours a des contractions physiques de l'espace et du temps, conservant en références un éther et un temps absolu. C'est Einstein qui s'emploie à montrer qu'on retrouve les mêmes transformations en partant simplement du principe de relativité, éliminant les notions de référentiels ou horloge absolu, et faisant des différences de longueur des effets de la perspective dans un espace-temps en quatre dimensions, et non des contractions réelles4.

    Dans  La Science et l'Hypothèse, Poincaré avait osé écrire (alors que Guitton avait alors tout juste un an): "quelqu'un qui y consacrerait son existence pourrait peut-être arriver à se représenter la quatrième dimension." C'était aussi le problème d'Einstein: visualiser de manière simple, géométriquement la quatrième dimension. Poincaré a été le premier à se poser la bonne question, apparemment banale, mais profonde: comment distinguer le temps de l'espace? Et il a été le premier à fournir la réponse: en représentant le temps comme une quatrième cordonnée d'espace imaginaire! Ce ne fut pas Einstein mais son professeur de mathématique Hermann Minkowski qui qui allait reprendre l'idée et franchir en 1908 l'étape décisive, représenter l'Univers comme une continuum à quatre dimensions liées entre elles par la constante de structure de l'espace-temps qu'est la vitesse de la lumière. La notion de temps d'imaginaire, proprement scientifique est apparue en physique vers la fin des années 50. Il s'agit d'une deuxième forme de temps, différente du temps réel dans lequel nous vivons. La différence, c'est qu'on ne la mesure pas avec des nombres réels, mais avec des nombres imaginaires, nombres étranges ainsi  baptisés au VIIè siècle par Descartes et dont le carré est toujours négatif.

     

    Les frères Bogdanov l'on rencontré un après-midi du printemps 2006, à l'occasion de l'inauguration du laboratoire AstroParticule et Cosmologie de l'université Paris VII. Il venait présenter à la Bibliothèque Nationale de France une sélection de grands textes mathématiques commentés par lul: Et Dieu créa les nombres

    Hawking incarne le temps imaginaire. Peut-être le temps dans lequel il vit n'est plus tout à fait le même que le nôtre (il vit muet et paralysé de la tête aux pieds depuis des dizaines d'années). L'auditorium était comble, Gabriele Véneziano se tenait sur l'estrade, à sa droite. Gabriele Veneziano, né à Florence le 7 septembre 1942, est un physicien italien, considéré comme étant le « père » de la théorie des cordesUn silence presque parfait, inspiré par la voix artificielle régnait dans la pièce. 

    Au moment des questions, les frères lui demandèrent  si le temps imaginaire pouvait être considéré comme une forme fondamentale du temps. La réponse ne fut pas immédiate et la voix électronique qui permettait au savant de communiquer crépita dans la salle: "Oui c'est cela.

     

    5) Epilogue de l'article.

     

    effet tunnel multicolore

    "Le temps imaginaire pourrait être comparé à un temps sans durée, un temps "gelé", où tous les instants seraient en quelque sorte superposés, "enroulés" les uns sur les autres." 

     La bobine d'un film donne une idée de ce que représente le temps imaginaire: la pellicule enroulée sur elle-même contient toutes les images du film, toute son "histoire." Or, l'histoire est bien située "dans l'espace", celui de la pellicule enroulée. Tant que la pellicule est dans sa boîte, le film n'est pas dans le temps réel. Son "scénario" est bien là, mais il ne s'inscrit pas dans la durée: il est dans le temps imaginaire. En revanche, dès lors que la pellicule est placée dans la lumière d'un projecteur, image après image, le film entre dans le temps réel pour s'y dérouler. Son "histoire" est projetée dans la durée, créant à la fois le souvenir du passé et l'attente de l'avenir.

    La physique fait souvent appel au "temps imaginaire" pour expliquer certains phénomènes mystérieux, comme l'effet tunnel (ou  www.conspirovniscience.com/quantique/effetTUNNEL.php au cours desquels des particules semblent "sauter" instantanément d'un point à un autre, sans que ce bond s'inscrive dans le temps réel. Il n'est pas étonnant que ce temps apparaisse plus qu'un artifice de calcul. Le théoricien Anthony Zee, élève du physicien mathématicien Edward Witten (médaille Fields) a confié dans son dernier ouvrage: "Certains physiciens, moi y compris, sentons qu'il pourrait y avoir là quelque chose de profond, quelque chose que nous n'avons pas vraiment compris."

     

    l'instant zéro.

    Pour les frère Bogdanov, le temps imaginaire renferme une sorte de secret, quelque chose de mystérieux qui pourrait donner une idée même lointaine de ce qui se tient à l'origine de l'univers. Le théoricien Luboš_Motl a soutenu un point de vue similaire dans son dernier ouvrage: "le temps imaginaire cache certains des secrets les plus précieux concernant la naissance de l'Univers." Et ce plus précieux touche-t-il à l'existence de l'instant initial, l'instant zéro? S'agit-t-il d'un "instant imaginaire" que Saint augustin aurait pu décrire, à sa façon, comme une éternité réelle? 

    "Parler du commencement du temps, c'est aussi se demander si l'univers a un sens, c'est, de la matière à l'esprit, mettre en scène finalement Dieu ou le néant." C'est peut-être la raison pour laquelle cette pensée de Stephen Hawking a eu un si profond retentissement: "Si nous découvrons une théorie complète, elle devrait un jour être compréhensible dans ses grandes lignes par tout le monde et non par une poignée de scientifiques. Alors nous tous, philosophes, scientifiques et même gens de la rue, serons capable de prendre part à la discussion sur la question de savoir pourquoi l'Univers et nous existons. Si nous trouvons la réponse à cette question, ce sera le triomphe ultime de la raison humaine - à ce moment, nous connaîtrons la pensée de Dieu." (S. Hawking Une brève histoire du temps).

     

    S. Hawking.

     

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    Au commencement du temps 

    2) En voiture vers l'origine (le graal de la physique)

     

    Le bord de notre espace-temps pourrait recueillir des informations dont la source serait située à l"origine.

     

        

    photo: jean zin.-la-theorie-holographique-de-la-gravitation 

     

     
     

     

     

    Cet article, assez technique, me permet de consulter rapidement  internet sur le sujet big bang et le commencement du temps, de retrouver les scientifiques et philosophes concernés. Il est une base de réflexion pour les commentaires, les analyses, et peut être considéré comme un embryon de forum. C'est "ma lecture" du livre des frères Bogdanov. 

     

     

    Mes articles dèjà parus dans cette rubrique: Au commencement du temps 1) introduction. Le visage de Dieu.

    Voir aussi à la fin de cet article les blogs trouvés en faisant des recherches sur internet ainsi que le texte de Xavier Sallantin sur la singularité finale.

     

     

     

     

     

     

    Pourquoi ces articles "au commencement du temps.

    Dans ces articles, je voudrais approfondir ma réflexion sur "le visage de Dieu" écrit par les frère Bogdanov et celle de mon article  Le visage de Dieu on ma vision de la cosmologie. à travers le livre de Igor et Grichka Bogdanov: "Au commencement du temps".

     

     

    Le visage de Dieu: le titre de ce livre est tiré d'une expression prononcée par l'astrophysicien américain George Fitzgerald Smoot en 1992 lors de l'annonce des résultats de l'instrument DMR du satellite COBE. Cet instrument avait pour objectif de déceler les infimes variations de température du fond diffus cosmologique. Le fond diffus cosmologique peut être vu comme l'écho lumineux du Big Bang, qui a depuis était dilué et refroidi par l'expansion de l'univers. C'est ainsi un rayonnement très froid qui témoigne aujourd'hui de l'époque incroyablement dense et chaude  qu'a connue l'Univers par le passé.

     

    Ce fond diffus est le rayonnement le plus lointain nous parvenant aujourd'hui, et il est aussi l'image la plus ancienne de l'univers. La carte dressée par l'instrument DMR nous offre ainsi une photo d'un « bébé univers », tel qu'il était 380 000 ans après le Big Bang. En supposant que le Big Bang représente, sinon la création, au moins l'époque d'où est issu l'Univers tel que nous le connaissons, si l'on rapporte par une simple règle de trois cette époque comparée à l'âge actuel de l'Univers, environ 13,7 milliards d'années, c'est un peu comme si l'on comparait la photo d'un embryon d'un jour à celle d'un vieillard de 100 ans : c'est effectivement la genèse de notre Univers que l'on voit par l'intermédiaire du fond diffus 

     

    II Article en lui-même: Au commencement du temps 2) En voiture vers l'origine (le graal de la physique)

     

    Le Pari de Stephen Hawking

     

    "Le célèbre physicien britannique Stephen Hawking est prêt à relever le défi.
    Il parie 100 dollars que le tout dernier accélérateur de particules, appelé aussi "Grand collisionneur de Hadrons" (LHC) ne trouvera pas ce qui est pour les scientifiques le Graal de la physique quantique : le boson de Higgs.

     

     

    1) Le Graal de la physique - décollage vers l'Origine.

     

    Quelle est cette histoire du commencement des choses, du commencement du temps, le premier instant de l'univers? Cette quête s'inscrit dans l'interrogation philosophique qui a animé l'homme depuis (depuis toujours?) et qui a abouti à la philosophie, puis à la science. Sans doute revenons nous au poins de départ pour peut-être aboutir à une révélation? 

     

    Réponse de Kant: Dans sa Logique, Kant circonscrit le domaine de la philosophie à partir de quatre questions. 1- Que puis-je savoir? 2- Que dois-je faire? 3- Que m’est-il permis d’espérer? 4- Qu’est-ce que l’homme? A la première, poursuit Kant, répond la métaphysique, à la seconde la morale, à la troisième la religion, à la quatrième l’anthropologie. Mais, au fond, on pourrait tout ramener

    à l’anthropologie, puisque les trois premières questions se rapportent à la dernière.”

     

    Avis des frères Bogdanov:

     "l'application de nouveaux instruments mathématiques à l'univers avant le big bang a débouché sur une nouvelle façon de faire face à la question de l'origine: avant l'apparition du temps et de l'espace tels que nous les connaissons, sans doute y avait-il quelque chose plutôt que rien (référence à Leibniz). Une information de nature mathématique qui "oriente" peut-être l'évolution de l'univers...te nous permettre de mieux comprendre pourquoi nous sommes "ici", dans un univers si grand -en apparence trop grand pour nous', et ce que nous avons à y faire". Dans notre vie quotidienne, nous passons en fait bien peu de temps à nous interroger et nous émerveiller sur le mystère des choses. Au bout du labyrinthe des questionnements, pour la première fois peut-être, des réponses commencent à émerger et certaines expériences scientifiques ont pour but d'éclairer l'inconnu, de préciser les intuitions, de confirmer les théories (par exemple le LHC au CERN, le satellite Planck dont le l'objectif est de nous donner une meilleure représentation de l'univers une fraction de seconde après le big bang).  En effet, la première question qui se pose concerne sans doute le temps: existe-t-il depuis toujours et à jamais? Peut-on concevoir l'existence d'un instant zéro? D'un commencement? Une première partie de la réponse nous a été fournie à travers la théorie du big bang. Ce mot a été prononcé pour la première fois le 28 mars 1949 par Sir Fred Hoyle, astronome à l'université de Cambridge. Adversaire obstiné du big-bang, il était confronté à Georges Gamow, élève de Alexander Friedmann, le fondateur aujourd'hui mythique du big bang. Hoyle le terme big bang dans le seul but de ridiculiser la théorie "folle". 

     

     

     

    le LHC à Genève.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    2) Et voilà Einstein et Cie!

    L'idée du big bang ne s'est pas imposée facilement, elle impliquait que le temps avait commencé d'un seul coup, brutalement. Il faut remonter à Einstein et à la fin des années 1910 pour comprendre la résistance à cette idée. Une anecdote concernant la vie d'Einstein, évoquée par les frère Bogdanov dans leur livre est révélatrice de son esprit d'invention. "En  Bavière, Hermann, le père du jeune Albert, électricien autodidacte, a fondé en 1880 avec son frère (oncle Jakob, que le petit Albert aimait beaucoup), la société commerciale Einstein et Cie. Les Bavarois ont-ils des problèmes avec leurs postes de radio? des ennuis avec leurs circuits électriques? Pas d'affolement: Einstein et Cie s'occupe de tout! Sans doute cet environnement peu commun, bourré de bobinages et d'appareils électriques en tout genre, constitue-t-il l'une des sources de l'engagement d'Einstein sur les voies de la physique? Un jour, alors qu'il avait tout juste quatre ans, il découvrit grâce à son père une boussole magnétique. Il resta des heures devant l'objet, littéralement fasciné, comme en préparation lointaine de ses fameux articles de 1905 sur l'électromagnétisme...C'est probablement aussi sans doute de cet antécédent familial qu'Einstein a tiré son penchant pour des activités d'inventeur quasi-clandestines: il a déposé de nombreux brevets et, entre autres choses plus ou moins insolites, a mis au point plusieurs types de réfrigérateurs, notamment le fameux "réfrigérateur Einstein", en 1926."  (on peut encore l'écouter expliquant lui-même les fondements de la relativité  sur un des rares enregistrements encore disponibles datant de 1948. http://www.aip.org/history/einstein.).

     

    En 1921, Einstein obtenait le prix Nobel (non pour la relativité, mais pour l'explication de l'effet photoélectrique). La science est dorénavant dominée par la toute-puissante "théorie de la relativité." Comme beaucoup, il est hostile à cette idée saugrenue d'un "commencement de l'univers" parce qu'alors, inéluctablement, le cosmos doit avoir une fin. Cette perspective lui faisait littéralement horreur. Les galaxies pouvaient être en mouvement; l'Univers dans son ensemble était immobile, immuable, il n'avait ni commencement ni fin. 

    Pourtant, en 1922, Alexander Friedmann,  jeune mathématicien et météorologue russe alors totalement inconnu, va bouleverser dette vision. Il a passé plusieurs années de guerre comme ingénieur en balistique et aurait (a-t-on raconté), survolé en 1916 les tranchées où se terrait un artilleur allemand, qui allait mourir quelques semaines plus tard sur le front russe, Karl Schwarzschild, dont les travaux pionniers sur les trous noirs allaient susciter l'admiration d'Einstein et aussi celle de Friedmann. Un beau jour, presque par hasard, Friedmann tombe sur un article qui va faire basculer sa vie: les équations du champ de la relativité. Il est ébloui par la beauté des équations et presque incrédule face à l'immense portée de ce qu'il vient de découvrir. Mais très vite, il s'aperçoit que quelque chose ne va pas, comme si ces équations étaient "forcées", comme si Einstein  avait voulu leur faire dire ce qu'elles ne pouvaient pas prédire. Après s'être plongé jour et nuit pendant des mois dans les calculs, il finit par extraire une nouvelle solution des équations d'Einstein qui plongea ses collègues dans l'embarras: Elle dit le contraire de ce qu'énonce Einstein. Sans se décourager, en juin 1922, Friedmann envoie un article à la revue allemande Zeitschrift für Physik et en 1923, il publie un livre L'Univers comme espace et temps dans Essais de Cosmologie (livre de Friedmann et Lemaître). Et c'est le choc pour les rares lecteurs. On y lisait que: "en des temps reculés, des milliards d'années dans le passé, l'Univers avait probablement connu un début, une époque où il était contracté "en un point" (de volume nul), puis à partir de ce point il avait augmenté de rayon." Très irrité par l'article de 1922, Einstein le jettera au panier sans répondre au courrier que lui avait envoyé Friedmann. Ce n'est qu'au mois de mai 1923 que sur l'insistance de ses collègues, pour lesquels l'issue ne faisait aucun doute, qu'Einstein finira par adresser une lettre à Zeitschrift für Physik"j'ai fait une erreurde calcul dans mes critiques. Je considère à présent que les résultats de Friedmann sont corrects et apportent un nouvel éclairage". 

     

    3) Vers l'atome primitif.

     

    métaphore du big bang

    Mais la plupart des savants demeurent persuadés dans ces années 1920 que l'Univers est fixe. Dans ce climat de scepticisme général, l'épisode suivant se déroule avec un jeune chanoine, ignorant les travaux de Friedmann et qui propose à son tour une nouvelle solution des équations d'Einstein. En 1927, Georges Henri Lemaître publie dans un journal belge une conclusion sans appel: "l'Univers n'a aucune autre possibilité que de grandir à chaque instant, c'est à dire d'être en expansion. Einstein, "plutôt affable et tolérant", le rabroue pourtant: "Vos calculs sot corrects mais votre physique est abominable." Cela ne décourage pas Lemaître qui publie en 1931 ses idées dans la revue nature, déjà très réputée à l'époque: "nous pouvons concevoir que l'espace a commencé avec l'atome primitif et que le commencement de l'espace a marqué le commencement du temps".  Le commencement du temps? C'est encore plus difficile à admettre que l'idée d'expansion. Comment un chanoine ne pouvait pas être influencé par le dogme de la création? En effet, Lemaître écrit: "l'évolution du monde peut être comparée à un feu d'artifice qui vient de se terminer. Quelques mèches rouges, cendres et fumées. Debout sur une escarbille mieux refroidie, nous voyons s'éteindre doucement les soleils et cherchons à reconstituer l'éclat disparu de la formation des mondes."La théorie du big bang était née. Le pape Pie XII lance en 1951 son célèbre fiat lux: "Il semble en vérité que la science d'aujourd'hui, remontant d'un trait des millions de siècles, ait réussi à se faire témoin de ce fiat lux initial, de cet instant où surgit du néant avec la matière un océan de lumière et de radiations, tandis que les particules des éléments chimiques se séparaient et s'assemblaient en millions de galaxies." 

    Que sait-on aujourd'hui de cet atome primitif? On peut dire peu de choses pour ne pas dire presque rien sur le pourquoi de ce feu primitif né il y a plus de 13 milliards d'années dans une "explosion" d'une énergie colossale déferlant à la vitesse de la lumière dans le néant, en une infime fraction de seconde. L'Univers observable, qui pèse alors 20 microgrammes est tellement comprimé que son volume est des milliards de milliards de fois plus petit qu'une particule élémentaire. De quoi est-il fait? Nul ne le sait vraiment. Dans la théorie des cordes (ou théorie des cordes), on parle de cordes vibrant dans un espace à 11 dimensions, d'autres de membranes ou de branes (ou brane, ou brane) et d'autres de phénomènes dont l'étrangeté dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. La seule chose, incompréhensible qu'on puisse dire, c'est que ce mystérieux objet primordial "semblait déjà contenir", sous une forme indéchiffrable, les propriété qui lui permettraient d'engendrer, dans un avenir insondable, nous-mêmes, nos parents, notre environnement avec la terre, les étoiles et les galaxies par centaines de milliards. 

    Ce que nous en savons se traduit dans les théories du "pré-Bing Bang", comme celle des frères Bogdanov, par l'espace, la matière et le temps qui ont émergé à l'instant même du Big Bang, au temps de Planck (10-43 secondes). C'est à cet instant que commence le temps réel, celui de nos montres et nos horloges. Mais avant? Y avait-il quelque chose, un temps "différent" et qui aurait, en certain sens peut-être "codé" l'évolution de l'Univers?  Une façon différente de voir le pré-big bang émane de Xavier Sallantin dans son livre "le monde n'est pas malade, il enfante" et son blog où il évoque le génome de l'univers.

    Pour les frères Bogdanov, l'espoir, c'est qu'en appliquant les nouveaux instruments algébriques que sont les groupes quantiques, on puisse mieux comprendre l'Univers à cet instant là. Pourtant, l'un des meilleurs spécialistes de expert des groupes quantiques, Sahn Majid ("quantum spacetime and physical reality") se montre pessimiste: "Lorsque l'Univers ne mesure que 10-33 cm, notre capacité théorique de compréhension s'effondre et par conséquent la physique théorique est incapable de répondre à la question de la création".

     

    4) La singularité initiale.

    futura -sciences et la singularité initiale.

    Après Einstein, en passant par Friedmann, nous faisons un arrêt à Motl, jeune physicien de Harvard qui, en 2008, a consacré un ouvrage à l'origine de l'Univers où il évoque diverses hypothèses concernant l'Univers avant le big bang, dont celle des frères Bogdanov. Il écrit: "La singularité initiale renvoie à un "point" mystérieux et unique, issu d'un lieu totalement inconnu où toutes les lois de la physique s'effondrent et " Une anecdote à propos de livre des Bogdanov: il écrit "en substance" connectez vous à internet, cherchez l'expression "initial singularity". On constate que le nombre indexées dépasse le deux millions. Et, chose étonnante, la première renvoie à un article des frères Bogdanov.Il a été publié en 2001, dans les pages d'un journal scientifique, plutôt prestigieux, sous le titre "Typological Field Theory of the Initial Singularity of Spacetime".De manière assez surprenante, cet article est depuis des années, le champion sur Google de tous les articles qui contiennent l'expression "singularité initiale." 

    Pour la majorité des physiciens, l'approche de la singularité initiale est ce lieu unique de l'Univers où tous les "marqueurs" de notre réalité (température, force de gravitation, densité...) deviennent infinis. Ce n'est pas l'avis des frères Bogdanov, essentiellement parce que les infinis ne peuvent pas faire partie d'une théorie physique (je me pose la question: est-ce décidable?). Pour eux, la  singularité initiale n'est pas un phénomène physique qui existerait dans le temps réel, mais une sorte d'être mathématique. Dans ce cas, elle n'est pas dotée d'énergie, énergie qui serait infinie, mais de tout autre chose. Et c'est dans cet "autre chose" que se situe le secret du commencement du temps....?

     

    5) Vers l'information

    Ordinateur quantique: le microprocesseur.

     

         a) Depuis 1999, des scientifiques d'un nouveau genre sont apparus, révolutionnaires dans leurs méthodes et dans leurs buts: Seth Lloy, l'un des pères des ordinateurs quantiquesDavid Deutsch, l'inventeur du courant "it from qubit", Sephen Wolfram, le concepteur de Mathematica et promoteur du "programme Univers"...

     

    *Seth Lloyd, professeur de génie mécanique au Massachusetts Institute of Technology et spécialiste de mécanique quantique, est connu pour avoir établi la limite de Lloyd, qui majore le nombre debits d'information traités par l'univers depuis le Big Bang. Cette limite est estimée par ses calculs à 10120 bits.

    *Un calculateur quantique ou ordinateur1 quantique, repose sur des propriétés quantiques de la matière : superposition et intrication d'états quantiques

    *David Deutsch souscrit à l'interprétation des multivers en matière de mécanique quantique à la suite du physicien Hugh Everett. Selon lui ces multivers seraient l'une des 4 composantes de l'étoffe de la réalité. Il est l'auteur du livre L'étoffe de la réalité (The fabric of reality), caractérisé par un certain sens de la formule.

    Outre la théorie quantique, les trois autres fils ou brins qui tissent la réalité sont, selon David Deutsch : l'épistémologie (ou théorie de la connaissance, selon Karl Popper), la théorie du calcul (ou version forte de la théorie de Turing), et la théorie de l'évolution (Charles DarwinRichard Dawkins).*Stephen Wolfram (né en 1959 à Londres) est un scientifique britannique principalement connu pour son logiciel de calcul formel Mathematica, mais qui a également travaillé en physique des particules et sur les automates cellulaires.

    *programme UniversCan we simplify the universe into a single computer program? That is the question physicist, programmer, businessman, and all-around Renaissance man Stephen Wolfram has dedicated his career tosolving. "We look at the universe. We look at physics. We look at nature. The question is, is there ultimately some simple rule that determines everything that happens in our universe? Is there some ultimate theory of physics that will allow to sort of hold in our hand some specification of everything about our universe and everything about the history of our universe?"

     

         b) Si cette nouvelle science paraît chimérique, ses fondations sont très solides, autant que ses promoteurs. Sa source profonde remonte au au 19ème siècle avec  l'Êcossais James Clerk Maxwell; du King's CollegeLudwig Boltzmann, de l'université de VienneJosiah Wilbard Gibbs, de l'université Yale (le découvreur de l'état Gibbs).  Ils ont découvert la "mécanique statistique' ou (physique statistique). Celle-ci n'est utilisable et compréhensible qu'en temps imaginaire, (le-temps-une-4eme-dimension-imaginaire?) . Entre 1960 et 1900, ils ont été les premiers  à montrer que le concept d'information pourrait bien constituer le "fonds ultime de l'Univers en opérant entre un rapprochement entre le concept plutôt vague d'information, et celui, rigoureux, d'entropie En thermodynamique, l'entropie est une fonction d'état introduite en 18651 par Rudolf Clausius dans le cadre du deuxième principe de la thermodynamique, d'après les travaux de Sadi Carnot2. Clausius a montré que le rapport Q / T (où Q est la quantité de chaleur échangée par un système à la température T) correspond, en thermodynamique classique, à la variation d'une fonction d’état qu'il a appelée entropie, S et dont l'unité est le joule par kelvin (J/K). La thermodynamique statistique a ensuite fourni un nouvel éclairage à cette grandeur physique abstraite : elle peut être interprétée comme la mesure du degré de désordre d'un système au niveau microscopique. Plus l'entropie du système est élevée, moins ses éléments sont ordonnés, liés entre eux, capables de produire des effets mécaniques, et plus grande est la part de l'énergieinutilisable pour l'obtention d'un travail ; c'est-à-dire libérée de façon incohérente. Ludwig Boltzmann a exprimé l'entropie statistique en fonction du nombre Ω d’états microscopiques, ou nombre de configurations (ou nombre de complexions), définissant l’état d'équilibre d'un système donné au niveau macroscopique : c'est la formule de Boltzmann { S=k_B\cdot\ln(\Omega)}

     

    On sait aujourd'hui que l'entropie d'un système correspond au nombre de bits d'information encodés dans les composants élémentaires, les particules de ce système. Mais qu'est ce qu'un "bit d'information"? Pour un ordinateur, quand on cherche un modèle performant, on s'interroge sur sur la capacité de sa mémoire, c'est à dire combien de bits elle peut stocker. On peut dire qu'un système comporte un bit d'information s'il possède deux états possibles, 0 et 1 Chaque molécule d'air comporte ainsi environ 40 bits d'information.

     

         c) Alors, qu'est que le "It from bit"? (ce qui découle de l'information)

     

    Un siècle plus tard, après ces pionniers du 19ème siècle, un des premiers qui ira plus loin dans ce domaine inconnu est Jonh Wheeler  On lui doit de nombreux travaux en physique théorique, notamment en fission nucléaire, dont il fut le premier à mettre au point le modèle, en collaboration avec Niels Bohr en 1939, qui leur valurent la Médaille Franklin en 1969.

    Faisant partie des derniers collaborateurs d'Einstein, Wheeler essaya de terminer le projet de théorie unifiée de ce dernier. La géométrodynamique fut fondée dans ce but, explorant la piste selon laquelle tous les phénomènes physiques, telle la gravitation ou l'électromagnétisme, pourraient se réduire aux propriétés géométriques d'espaces-temps courbés. Sa théorie ne parvenant pas, entre autres, à expliquer l'existence des fermions ou des singularités de la gravitation, Wheeler l'abandonna dans les années 1970.On lui doit de nombreux travaux en physique théorique, notamment en fission nucléaire, dont il fut le premier à mettre au point le modèle, en collaboration avec Niels Bohr en 1939, qui leur valurent la Médaille Franklin en 1969.

     

    Avec le physicien allemand Carl Friedrich Won Weizsäcker, puis Rolf Landauer, théoricien d'IBM, Jonh Wheeler annoncé la naissance d'une nouvelle discipline la "physique numérique" dont le contenu est résumé par sa célèbre formule: "it from bit". "It from bit "symbolise l'idée que chaque élément du monde physique, au niveau le plus profond, a une source et une explication immatérielle"..."Chaque chose existante - chaque particule, chaque champ de force, jusqu'au continuum d'espace-temps lui-même - tire entièrement sa fonction, sa signification, son existence même de choix binaires, de bits. Ce que nous appelons le réalité provient, en dernière analyse , du fait de poser des questions de type oui/non". 

     

    Aujourd'hui, de grands noms de la physique, comme le prix Nobel Gérard't Hooft, un de ceux qui ont compté pour la préparation de la thèse des Bogdanov, développent des idées nouvelles autour de ce thème de "physique numérique". Gérard't Hooft est co-lauréat avec Martinus Veltman du prix Nobel de physique de 1999 « pour l'élucidation de la structure quantique des interactions électrofaibles en physique1 ». Il a notamment développé un modèle mathématique qui a permis aux scientifiques de prédire les propriétés des particules subatomiques qui constituent l'univers et des forces fondamentales à travers lesquelles elles interagissent. Il a introduit la notion d'instanton dans les années 1970.

    Dans le même esprit, le mathématicien Sir Roger Penrose, de l'université d'Oxford, compagnon de pensée de Stephen Hawking, poursuit l'idée qu'une "information platonicienne" existe quelque part, enfouie dans les profondeurs de l'espace-temps, à l'échelle de Planck.

     

    Même si toutes hypothèses semblent inspirées par l'imagination sans limite de quelque auteur de science-fiction, elles ont le mérite de susciter des questions fondamentales qui renouvellent de fond en comble notre manière de penser les phénomènes, le temps et son commencement, et plus globalement le destin de l'Univers tout entier. 

     

    6) Le calcul de l'Univers?

    Trente ans plus tard, ce qui n'était qu'une idée vague est devenue réalité avec la mise au point des ordinateurs quantiques. Pour Seth Loyd, qui se veut optimiste, ("les ordinateurs quantiques que nous avons construit, mes collègues et moi-même atteignent déjà ce stade: chaque atome enregistre un bit d'information").  Mais, pour lui, c'est l'Univers entier qui doit être vu comme un gigantesque ordinateur. Il semble "calculer" à chaque instant la réalité dans laquelle nous vivons: La chaise sur laquelle je suis assis serait calculée - et recalculée - d'une seconde à l'autre. "Et heureusement!" ajoute-t-il, car si ce calcul  perpétuel s'interrompait, ne serait-ce qu'un instant, la chaise s'éparpillerait en une poussière d'atomes ("Computational Capacity of the Universe").

     

    7) Lloyd et le théorème du singe.

    En 1860, juste après la parution de l'ouvrage de Darwin, De L'origine des espèces,une violente querelle a opposé le biologiste et philosophe Thomas Huxley à l'évêque et mathématicien Samuel Wilberforce. Ce dernier avait apostrophé publiquement Huxley en lui demandant s'il descendait du singe par son père ou par sa mère! Furieux, Huxley lui avait répondu: "Je préfère être le descendant d'un misérable singe que celui d'un grand homme qui met ses dons intellectuels considérables au service du mensonge". Thomas Huxley était un ami proche de Darwin et il défendait l'idée (reprise plus tard vers1907) par le mathématicien français Emile Borel selon laquelle l'évolution de la vie et, plus généralement celle de l'univers, était entièrement gouvernée par le hasard. Expert en calcul des probabilités, il avait proposé, afin d'illustrer le rôle plein du hasard, l'amusant paradoxe des singes savants: Un groupe de singes,  en tapant au hasard sur une machine à écrire, finirait par écrire tous les livres de la Bibliothèque Nationale de France (pourvu qu'ils aient assez de temps devant eux).

    Dans techno-sciences.net, on trouve: Le paradoxe du singe savant est un théorème qui affirme qu’un singe qui tape au hasard sur le clavier d’une machine à écrire pourra presque sûrement écrire tous les livres de la Bibliothèque nationale de France. Dans l’adaptation du théorème en langue anglaise, le singe pourra presque sûrement dactylographier tous les travaux réunis de William Shakespeare.

    Le résultat fut présenté par Émile Borel en 1909 dans son livre de probabilités. Ces " singes " ne sont pas des singes réels, et ne se comportent pas comme de vrais singes ; ils sont plutôt une métaphore vivante pour une machine abstraite à produire des lettres dans un ordre aléatoire, par exemple un ordinateur et/ou un générateur aléatoire connecté(s) à une imprimante.

     

    Il a été démontré depuis, que cette proposition était fausse. A moins de disposer d'un temps infini, les singes ne produisent que des suites de lettres sans signification. Mais, la situation se présente différemment si les singes, au lieu de taper sur une simple machine à écrire, utilisent un ordinateur: Dans ce cas, comme l'énonce Seth Lloyd,"des singes tapant au hasard sur un ordinateur, ont une probabilité raisonnable de produire n'importe quelle forme calculable d'ordre qui puisse exister". Il est alors possible d'appliquer cette explication à l'origine de la complexité dans l'Univers. Il suffit pour cela de considérer que l'ordinateur n'est autre que l'Univers lui-même! Quand aux singes, remplaçons les par les lois de la mécanique quantique. Et Lloyd conclut: "Chaque particule élémentaire, chaque photon, chaque électron enregistre un certain nombre de bits d'information. Et à chaque fois que deux particules élémentaires entrent en collision, elle échangent des bits. L'Univers calcule." Ainsi, selon Lloyd, bien avant d'être enrichi par l'information crée par l'homme, l'Univers était déjà, (dès l'origine) un fantastique système d'informations entrelacées tressées les unes aux autres au sein de notre réalité". 

     

    8) L'Univers binaire.

    Dans cette perspective "numérique" de la réalité, tous les objets qui nous entourent, notre chien, notre voiture, tous nos amis, leur culture, la vie qu'ils mènent... se réduisent en fin de compte à des "bits" d'information, des suites plus ou moins longues de 0 et de 1. Stephen Wolfran, théoricien surdoué, va plus loin avec son fameux programme de calcul algébrique Mathématica (Il obtint sa thèse de doctorat en physique des particules à l'âge de 20 ans). Il a lancé "Wolfran Alpha", un moteur de recherche révolutionnaire fondé sur le langage naturel et doté d'une véritable intelligence artificielle, innovation qui pourrait devenir aussi importante que Google. Selon Wolfan, l'Univers est par essence numérique et se réduit à ensemble de lois fondamentales. Ces lois reposent sur ce qu'il appelle une "science d'un nouveau type": elles pourraient être entièrement décrites par des programmes simples apparentés aux "automates cellulaires" (sur lesquels il a travaillé avec Richard Feymann). Cette idée avait déjà été abordée dans le passé par Jonh Von Neumann, mais Wolfran va beaucoup plus loin en affirmant que de tels systèmes représentent un exemple de ce qui se passe au fondement même de la réalité.

     

    9) Une information au fond des trous noirs.

     

     

    (vidéo vu chez le Dr Goulu)

     

     

     

    Une étape, plus importante encore, vient renforcer cette convergence entre physique et théorie de l'information. Depuis quelques années est apparue en physique une idée troublante (si forte qu'elle a provoqué un revirement de Sephen Hawking) entre les trous noirs et la notion d'information. Jusqu'à une date très récente, on pensait qu'un objet tombe dans un trou noir il serait englouti, entièrement détruit jusqu'à la dernière particule et... tout bonnement effacé de l'Univers. On pense maintenant que "quelque chose " survit à l'engloutissement. Ce "quelque chose serait l'information caractérisant l'objet disparu (sa forme; sa couleur, ses composantes innombrables...), qui survit à la catastrophe. Selon les physiciens, elle pourrait même être entièrement restituée par le trou noir après son évaporation. En 2004, Hawking a publié un article dans Physical Rewiew dans lequel il reconnaît avoir perdu son pari engagé des dizaines d'années auparavant  (jusqu'en 2004, il avait défendu l'idée selon laquelle l'information d'un objet était irrémédiablement perdue dans le trou noir).

    Dès lors, si nous acceptons l'idée que l'Univers a commencé sous la forme d'un point, une singularité initiale dont l'échelle  était nulle, n'est-il pas tentant d'établir une relation entre la singularité initiale de l'Univers et la singularité finale (big crunchdes trous noirs? ne peut-on pas comparer ces deux phénomènes dont les propriétés semblent identiques? Si on admet avec Hawking que la singularité du trou noir conserve une information n'est-il pas plausible de considérer l'existence d'une information primordiale, une information conservée au voisinage de la singularité initiale de l'univers (C'est le questionnement des frères Bogdanov. Sans être expert il me semble que ce questionnement ne doit pas être rejeté à priori comme illégitime ou absurde. J'aimerais s'il est contredit, en voir l'argumentation).

     

    10) Le principe holographique.

    jean zin.-la-theorie-holographique-de-la-gravitation 

    Continuons donc cette approche avec les deux frères. En 1991, étudiants à l'université de Bordeaux, ils ont publié les fondements de leur modèle: d'une part, l'émergence dune cinquième dimension de temps imaginaire à l'échelle de Planck, d'autre part, l'existence d'une sphère à 3 dimensions comme bord de notre espace-temps. Cette sphère, également bord de l'espace dit "euclidien", dont la quatrième dimension est imaginaire, concentre toutes les données, c'est à dire les informations, caractérisant les deux espaces (en premier lieu l'espace-temps, dont elle est le bord). Cette proposition était alors très spéculative.

    Mais en 1998, sous l'impulsion du futur Prix Nobel Gérard's Hooft, une nouvelle théorie intéressa de plus en plus de chercheurs: "le principe holographique" (ou voir forums.futura-science (principe-holographique)  ou jean zin.-la-theorie-holographique-de-la-gravitation . Cette approche permet d'envisager l'idée apparemment inaccessible à la physique d'un "code à l'origine" et l'existence possible d'une cinquième dimension. Ce nouveau principe énonce que Toutes les informations de l'espace-temps, toutes, pourraient être lisible sur le bord à trois dimensions de notre univers. C'est en effet fascinant d'imaginer que l'information initiale pourrait être recueillie à chaque instant au bord de notre espace-temps, dans l'espace à trois dimensions dans lequel nous vivons. On peut en avoir une idée à travers un exemple simple: de même que l'image visible à la surface d'un écran de télévision n'est que la projection d'une réalité dont la source est ailleurs, le bord de notre espace-temps pourrait recueillir des informations dont la source serait située à l'origine

    Le principe holographique en physique est une conjecture spéculative dans le cadre de la théorie de la gravité quantique, proposée par Gerard 't Hooft puis améliorée et promue par Leonard SusskindCette conjecture propose que toute l'information contenue dans un volume d'espace peut être décrite par une théorie qui se situe sur les bords de cette région. Par exemple, une pièce donnée d'une maison et tous les événements qu'elle contient pourraient être modélisés complètement par une théorie qui prendrait en compte uniquement ce qui se passe au niveau des murs de cette maison. Le principe holographique dit aussi qu'il y a au plus un degré de liberté (ou une constante de Boltzmann k, unité d'entropie maximale) pour chaque ensemble de quatre aires de Planck, ce qui peut être écrit comme une limite de Bekenstein : , où S est l'entropie et A l'aire considérée.

     

     jean zin (qui est Jean Zin?: (wikipedia) dans son article la théorie holographique de la gravitation en donne une explication très intéressante. "L'hypothèse d'un monde quantique réduit à 2 dimensions spatiales (comme la surface d'une feuille) n'est pas vraiment nouvelle, proposée par le prix Nobel Gerard 't Hooft depuis 1974 sous le nom de "principe holographique" :

    "De même qu'un hologramme peut reproduire une image tridimensionnelle à partir d'un film bidimensionnel spécial, tous les événements physiques que nous rencontrons pourraient n'être correctement encodés que par des équations définies dans un monde de plus basse dimension" (L'univers élégant, Brian Greene, Laffont, 2000, p446). "Le principe holographique ne signifie pas que chaque partie contient le tout comme dans un véritable hologramme, et comme d'autres spéculations théoriques peu rigoureuses le prétendent, mais qu'il y a une dimension en moins". 

    Mais un paradoxe se dessine: Si le second principe de la thermodynamique s'applique à l'Univers entier, cela veut dire que l'entropie (le désordre), augmente à mesure que le temps passe. Et puisque l'information est l'inverse de l'entropie,la flèche du temps implique que l'information globale de l'univers diminue avec le temps. Mais alors, comment lier cette "diminution de l'information" avec l'augmentation locale de l'ordre (la formation des planètes, l'apparition et l'évolution de la vie...). Comment résoudre ce paradoxe gênant? 

    En introduisant une distinction entre les deux types d'information situés..."aux deux bouts de l'Univers": l'une est à l'origine, l'autre, à la fin. Virtuellement infinie à l'instant zéro, cette information initiale "vit" dans le temps imaginaire. C'est elle qui dans le modèle de type pré-Big Bang des Bogdanov, "code" l'Univers avant le Big bang. On peut prendre l'image l'information génétique qui "code" un organisme vivant avant sa naissance. Or, à "l'autre bout" de cette information initiale plongée dans le temps imaginaire, il y a une deuxième forme d'information qui, au contraire "vit" dans le temps réel. Elle correspond à l'information finale, à ce qu'on appelle habituellement "la complexité". Cette dernière est naturellement faible au moment du Big Bang(un bit seulement selon Seth Lloyd), et ne cesse d'augmenter pour atteindre aujourd'hui (selon seth Lloyd et d'autres), 10120 bits environ. On peut donc dès lors comprendre toute l'histoire de l'Univers comme une transformation de l'information initiale en information finale. On peut reprendre l'exemple d'un DVD dans lequel est inscrite "toute l'histoire" du film. Il suffit de mettre le disque en lecture pour que l'information qu'il contient soit progressivement délivrée dans le temps réel. A la fin du film, le spectateur "connaît" le scénario. Il aura acquis l'information initiale (devenue pour lui information finale).  Ainsi, tout se passe un peu comme si l'Univers était en train d'acquérir, au fil des milliards d'années, de plus en plus d'information. Le cosmos semble donc contraint à recomposer, au cours d'une histoire immensément longue, l'information initiale d'avant le Big Bang. 

    Le temps imaginaire dont il est question n'est ni une convention abstraite, ni une commodité de langage, il s'agit d'une réalité sur la quelle repose des phénomènes physiques déconcertants.

     

    11) Les moteurs mathématiques.
    Ces questions apparaissent à l'horizon de certaines théories physiques et dans la pensée contemporaine. le chercheur autrichien, Herwin Schrödinger,  Prix Nobel de physique, père de la célèbre "équation de 
    Schrödinger" en mécanique quantique, était déjà conscient de cet horizon dès les années 1940. Dans son ouvrage prophétique, Qu'est-ce que la vie? publié bien avant la découverte de l'ADN, il est le premier à parler de ce qu'il appelle le "code de l'hérédité".  Il suggère que les lois de la mécanique quantique pourraient déterminer jusqu'à la stabilité de l'information génétique. Selon ses hypothèses, les mutations génétiques pourraient être causées par les fluctuations quantiques. Et il "sous-titre": "de la physique à la biologie" ce qui établit en fait la toute première fondation de de cette science nouvelle qu'on appelle maintenant la "biophysique". Une autre chose étonnante concerne le russe Georges Gamow. Ses travaux ont été fortement influencés par son premier Maître, Alexander Friedmann. Cet héritage a fait de Gamow l'un de ceux qui ont le plus contribué à la théorie du Big Bang: dès les années quarante, il a prédit l'existence du rayonnement fossile, véritable "relique cosmologique" dont les satellites Cobe et WMAP  nous ont transmis des images inoubliables, le rayonnement fossile qui nous vient d'un univers qui n'était âgé de 380 000  ans.  Ce que l'on sait moins, c'est que Gamow a apporté à la biologie l'une des clés qui ont permis de déchiffrer le code génétique. Il a été le premier à proposer que les quatre bases de l'ADN soient regroupées 3 par 3 pour former les 20 acides aminés intervenant dans la synthèse de toutes les protéines d'un organisme. Pourquoi cette suggestion de triplet? Pour des raisons purement mathématiques: parce que 3 est le plus petit nombre entier n tel que 43 soit supérieur à 20, le nombre des acides aminés.

    Au sujet de "moteur mathématique" sous-jacent à l'évolution, Fred Hoyle, en lutte avec Gamow quant à l'existence du Big Bang, était d'accord avec lui sur un point essentiel: la vie n'avait pas surgi par hasard de l'océan primitif. Il répétait ce chiffre à qui voulait l'entendre: la possibilité que l'ADN se soit assemblée par hasard est de un sur 10 40 000 (1 suivi de 40 000 zéros), chiffre fantastiquement plus grand que le nombre de particules élémentaires de l'Univers (10 80).

     

    12) Conclusion (?)

    Ce qui est frappant dans ce qui précède, c'est la découverte d'un "moteur mathématique", un ordre à l'oeuvre dans les processus que l'on croit habituellement dominés par le hasard (rappel: le mot "cosmos" veut dire ordre". Avec les frères Bogdanov, est-il absurde de chercher une équivalence nouvelle, prolongeant celle qu'Einstein a mis en évidence entre la matière et l'énergie dans son illustre formule E=mc2 . il existe peut-être une autre équivalence fondamentale. S'il est possible d'échanger de la matière contre de l'énergie, ne peut-on pas envisager qu'on puisse échanger de l'énergie contre de l'information?

    Dans les articles suivants, je poursuivrai cette lecture du livre des Bogdanov, afin de "mieux comprendre cet ordre sous-jacent à partir duquel se déploie la réalité. Jusqu'à entrevoir, peut-être, cet "esprit" qui se manifeste dans les lois de l'Univers, comme l'a écrit Einstein à un enfant le 24 janvier 1936". La trace de cet ordre fondamental se trouve sans doute au voisinage de la singularité initiale de l'espace-temps. En fait, personne ne sait comment l'Univers a commencé. Aucune théorie n'est plus exacte qu'une autre. La raison en est que le "commencement du monde" est un phénomène extrêmement difficile à comprendre et à décrire (s'il ne fait pas partie des mystères qui sont au-delà notre compréhension?).  Isabelle Stenger, philosophe des sciences et professeur à l'université libre de Bruxelles, observe qu'il s'agit peut-être là du "Graal de la physique". Au bout de la recherche, avant que le premier atome de réalité n'émerge du néant(?), cette trace fulgurante, énigmatique, d'une harmonie à l'instant zéro portait peut-être en elle l'image d'un ordre profond, d'un degré infiniment élevé qui allait orienter le cosmos, le réaliser, et finalement lui donner un sens, comme le pensent les frères Bogdanov.

    @@@ fin de l'article @@@

     

    Compléments à cet article: blogs trouvés en faisant des recherches sur internet pour ce article ainsi que le texte de Xavier Sallantin sur la singularité finale.

     

     

     

    deviant art: the fractal universe http://fav.me/d45vtee

     

     

    Théorie:

    *Thèse de frères Bogdanov: les fluctuations quantiques de la métrique du vide.

     

     

     *blogs sur le big bang:

     

     

    *blogs  Groupes quantiques.

    introduction aux groupes quantiques.

    INTRODUCTION AUX GROUPES QUANTIQUES par Julien Bichon

    groupe quantique localement compact type III

    groupes quantiques techniques galoisiennes et d'intégration

    le groupe quantique compact libre 1

    groupes quantiques séminaire bourbaki

    Alain connes: une autre vision de l'espace

    groupes quantiques forum mathématiques.net

    groiupes quantiques localement compacts exemples et coactions.

    Théorie_quantique_des_champs

    interactions fondamentales et théorie quantique des champs

     

    *blogs sur le principe holographique

    wikipedia Principe_holographique     forums.futura-sciences -principe-holographique.html

    jean zin -la-theorie-holographique-de-la-gravitation

    jean zin écologie politique, ère de l'information et développement humain.

     

    *blogs sur l'entropie

    sciences.univ-nantes.Le second principe de la Thermodynamique. Entropie

    wikipedia. Deuxime_principe_de_la_thermodynamique

    cpge.eu: documents/coursPCSI/thermo-chap4

    thermodynamique.com Second principe de la thermodynamique

    ipst.u-strasbg.fr cours/thermodynamique/principe2  webphysique.fr/Second-principe-de-la-thermodynamique

    encyclopédie de l'agora: l'Entropie     jean zin. l'entropie, l'énergie et l'informationentropie

     

    *Blogs sur la complexité.

    serge car paradigme de la complexité        texte de edgar morin: complexité:vers-un-nouveau-paradigme

    science.gouv.fr/ qu-est-ce-que-la-complexite

     

     

    *Autres blogs.

    Gravitation_quantique    le mystère des trous noirs      l'espace-temps autour d'un trou noir

    Edgard Gunzig: créer l'Univers à partir de rien      Edgard Gunzig: L'Univers sinon rien

    Créer l'Univers à partir de rien Edgard Gunzig dans "la recherche"

    les fluctuations du vide en physique quantique             fluctuations quantiques et signature de la métrique

    cosmologie quantique- les fluctuations du vide 2

    astrofiles.net/astronomie-le-mystere-des-trous-noirs-partie-1

    télécharger mathematica             wolframalpha.com/                      blog.wolframalpha.com/

    Intelligence_artificielle

    Introduction aux automates cellulaires        futura-sciences/les-automates-cellulaires

    Des automates binaires cellulaires monodimensionnels aux automates cellulaires "quasi-continus".

    A propos de feynann: Diagramme_de_Feynman

    ordinateurs: Architecture_de_von_Neumann

    le satellite planck: un regard vers l'origine de l'Univers

    Le graal de la physique? Pourquoi les physiciens traquent tant le boson de Higgs ?

    alchimie quantique

    .Groupebena fondé par Xavier Sallantin (livre: le monde n'est pas malade il enfante)

     

     

     

     

    La singularité finale

    par Xavier SALLANTIN  lundi 6 septembre 2010  Répondre à cet article

    Comme devoir de rentrée, j’invite les membres du groupe Béna à ne pas manquer l’article d’Yves Eudes dans Le Monde du 5/6 Septembre.

    Il parle des travaux du Singularity Institute dans la Silicon Valley sur la singularité finale. Elle est envisagée comme prochaine au vu de la montée exponentielle des performances des ordinateurs en matière d’intelligence artificielle.

    Je pense que j’ai quelque avance sur eux car depuis 40 ans j’ai inscrit la problématique Béna dans une symétrie et une interaction entre la singularité initiale et la singularité finale. Je n’ai pas cessé d’instruire cette problématique. Elle me semble découler du principe fondamental de symétrie qui fonde les indéterminations quantiques.

    Dans une communication lors d’un colloque à Genève en 1992 j’ai proposé d’appeler Mur de Boltzmann le mur qui cache une implosion finale d’information, comme le mur de Planck cache une explosion initiale d’énergie. La constante de Boltzmann est en effet le tiers terme d’accord qui fonde l’équivalence démontrée par Brillouin entre la quantité d’information et la quantité de néguentropie.

    C’est la logique trialectique qui est l’outil conceptuel nécessaire pour éclairer cette équivalence et ce bouclage interactif de l’histoire de l’Univers. Les brillants "singularitariens" de Californie ne semblent pas avoir compris que leur vision d’un Oméga exige l’élucidation de la logique d’un processus d’informatisation amorcé en Alpha dès le Big Bang. Il reste que leur audace téléonomique rejoint la mienne et que je me sens moins seul.

    Remarqué aussi dans le même numéro du Monde le "manifeste" de Salim Abdelmadjid . Deux signes d’un réveil. Il est grand temps. Amitiés à tous.

    http://groupebena.org/spip.php?article212

     

     

    Ma réponse à cet article de Xavier Sallantin: J'ai trouvé cet article très intéressant. Il m'a aidé à rédiger un article pour mon blog sur le livre des frères Bogdanov "au commencement du temps".

    J'avais lu le livre de Xavier Sallatin "Le monde n'est pas malade, il enfante" dans les années 1990. Il avait fortement influencé mes réflexions.

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    Au commencement du temps 

    2) En voiture vers l'origine (le graal de la physique)

     

    Le bord de notre espace-temps pourrait recueillir des informations dont la source serait située à l"origine.

     

        

    photo: jean zin.-la-theorie-holographique-de-la-gravitation 

     

     
     

     

     

    Cet article, assez technique, me permet de consulter rapidement  internet sur le sujet big bang et le commencement du temps, de retrouver les scientifiques et philosophes concernés. Il est une base de réflexion pour les commentaires, les analyses, et peut être considéré comme un embryon de forum. C'est "ma lecture" du livre des frères Bogdanov. 

     

     

    Mes articles dèjà parus dans cette rubrique: Au commencement du temps 1) introduction. Le visage de Dieu.

    Voir aussi à la fin de cet article les blogs trouvés en faisant des recherches sur internet ainsi que le texte de Xavier Sallantin sur la singularité finale.

     

     

     

     

     

     

    Pourquoi ces articles "au commencement du temps.

    Dans ces articles, je voudrais approfondir ma réflexion sur "le visage de Dieu" écrit par les frère Bogdanov et celle de mon article  Le visage de Dieu on ma vision de la cosmologie. à travers le livre de Igor et Grichka Bogdanov: "Au commencement du temps".

     

     

    Le visage de Dieu: le titre de ce livre est tiré d'une expression prononcée par l'astrophysicien américain George Fitzgerald Smoot en 1992 lors de l'annonce des résultats de l'instrument DMR du satellite COBE. Cet instrument avait pour objectif de déceler les infimes variations de température du fond diffus cosmologique. Le fond diffus cosmologique peut être vu comme l'écho lumineux du Big Bang, qui a depuis était dilué et refroidi par l'expansion de l'univers. C'est ainsi un rayonnement très froid qui témoigne aujourd'hui de l'époque incroyablement dense et chaude  qu'a connue l'Univers par le passé.

     

    Ce fond diffus est le rayonnement le plus lointain nous parvenant aujourd'hui, et il est aussi l'image la plus ancienne de l'univers. La carte dressée par l'instrument DMR nous offre ainsi une photo d'un « bébé univers », tel qu'il était 380 000 ans après le Big Bang. En supposant que le Big Bang représente, sinon la création, au moins l'époque d'où est issu l'Univers tel que nous le connaissons, si l'on rapporte par une simple règle de trois cette époque comparée à l'âge actuel de l'Univers, environ 13,7 milliards d'années, c'est un peu comme si l'on comparait la photo d'un embryon d'un jour à celle d'un vieillard de 100 ans : c'est effectivement la genèse de notre Univers que l'on voit par l'intermédiaire du fond diffus 

     

    II Article en lui-même: Au commencement du temps 2) En voiture vers l'origine (le graal de la physique)

     

    Le Pari de Stephen Hawking

     

    "Le célèbre physicien britannique Stephen Hawking est prêt à relever le défi.
    Il parie 100 dollars que le tout dernier accélérateur de particules, appelé aussi "Grand collisionneur de Hadrons" (LHC) ne trouvera pas ce qui est pour les scientifiques le Graal de la physique quantique : le boson de Higgs.

     

     

    1) Le Graal de la physique - décollage vers l'Origine.

     

    Quelle est cette histoire du commencement des choses, du commencement du temps, le premier instant de l'univers? Cette quête s'inscrit dans l'interrogation philosophique qui a animé l'homme depuis (depuis toujours?) et qui a abouti à la philosophie, puis à la science. Sans doute revenons nous au poins de départ pour peut-être aboutir à une révélation? 

     

    Réponse de Kant: Dans sa Logique, Kant circonscrit le domaine de la philosophie à partir de quatre questions. 1- Que puis-je savoir? 2- Que dois-je faire? 3- Que m’est-il permis d’espérer? 4- Qu’est-ce que l’homme? A la première, poursuit Kant, répond la métaphysique, à la seconde la morale, à la troisième la religion, à la quatrième l’anthropologie. Mais, au fond, on pourrait tout ramener

    à l’anthropologie, puisque les trois premières questions se rapportent à la dernière.”

     

    Avis des frères Bogdanov:

     "l'application de nouveaux instruments mathématiques à l'univers avant le big bang a débouché sur une nouvelle façon de faire face à la question de l'origine: avant l'apparition du temps et de l'espace tels que nous les connaissons, sans doute y avait-il quelque chose plutôt que rien (référence à Leibniz). Une information de nature mathématique qui "oriente" peut-être l'évolution de l'univers...te nous permettre de mieux comprendre pourquoi nous sommes "ici", dans un univers si grand -en apparence trop grand pour nous', et ce que nous avons à y faire". Dans notre vie quotidienne, nous passons en fait bien peu de temps à nous interroger et nous émerveiller sur le mystère des choses. Au bout du labyrinthe des questionnements, pour la première fois peut-être, des réponses commencent à émerger et certaines expériences scientifiques ont pour but d'éclairer l'inconnu, de préciser les intuitions, de confirmer les théories (par exemple le LHC au CERN, le satellite Planck dont le l'objectif est de nous donner une meilleure représentation de l'univers une fraction de seconde après le big bang).  En effet, la première question qui se pose concerne sans doute le temps: existe-t-il depuis toujours et à jamais? Peut-on concevoir l'existence d'un instant zéro? D'un commencement? Une première partie de la réponse nous a été fournie à travers la théorie du big bang. Ce mot a été prononcé pour la première fois le 28 mars 1949 par Sir Fred Hoyle, astronome à l'université de Cambridge. Adversaire obstiné du big-bang, il était confronté à Georges Gamow, élève de Alexander Friedmann, le fondateur aujourd'hui mythique du big bang. Hoyle le terme big bang dans le seul but de ridiculiser la théorie "folle". 

     

     

     

    le LHC à Genève.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    2) Et voilà Einstein et Cie!

    L'idée du big bang ne s'est pas imposée facilement, elle impliquait que le temps avait commencé d'un seul coup, brutalement. Il faut remonter à Einstein et à la fin des années 1910 pour comprendre la résistance à cette idée. Une anecdote concernant la vie d'Einstein, évoquée par les frère Bogdanov dans leur livre est révélatrice de son esprit d'invention. "En  Bavière, Hermann, le père du jeune Albert, électricien autodidacte, a fondé en 1880 avec son frère (oncle Jakob, que le petit Albert aimait beaucoup), la société commerciale Einstein et Cie. Les Bavarois ont-ils des problèmes avec leurs postes de radio? des ennuis avec leurs circuits électriques? Pas d'affolement: Einstein et Cie s'occupe de tout! Sans doute cet environnement peu commun, bourré de bobinages et d'appareils électriques en tout genre, constitue-t-il l'une des sources de l'engagement d'Einstein sur les voies de la physique? Un jour, alors qu'il avait tout juste quatre ans, il découvrit grâce à son père une boussole magnétique. Il resta des heures devant l'objet, littéralement fasciné, comme en préparation lointaine de ses fameux articles de 1905 sur l'électromagnétisme...C'est probablement aussi sans doute de cet antécédent familial qu'Einstein a tiré son penchant pour des activités d'inventeur quasi-clandestines: il a déposé de nombreux brevets et, entre autres choses plus ou moins insolites, a mis au point plusieurs types de réfrigérateurs, notamment le fameux "réfrigérateur Einstein", en 1926."  (on peut encore l'écouter expliquant lui-même les fondements de la relativité  sur un des rares enregistrements encore disponibles datant de 1948. http://www.aip.org/history/einstein.).

     

    En 1921, Einstein obtenait le prix Nobel (non pour la relativité, mais pour l'explication de l'effet photoélectrique). La science est dorénavant dominée par la toute-puissante "théorie de la relativité." Comme beaucoup, il est hostile à cette idée saugrenue d'un "commencement de l'univers" parce qu'alors, inéluctablement, le cosmos doit avoir une fin. Cette perspective lui faisait littéralement horreur. Les galaxies pouvaient être en mouvement; l'Univers dans son ensemble était immobile, immuable, il n'avait ni commencement ni fin. 

    Pourtant, en 1922, Alexander Friedmann,  jeune mathématicien et météorologue russe alors totalement inconnu, va bouleverser dette vision. Il a passé plusieurs années de guerre comme ingénieur en balistique et aurait (a-t-on raconté), survolé en 1916 les tranchées où se terrait un artilleur allemand, qui allait mourir quelques semaines plus tard sur le front russe, Karl Schwarzschild, dont les travaux pionniers sur les trous noirs allaient susciter l'admiration d'Einstein et aussi celle de Friedmann. Un beau jour, presque par hasard, Friedmann tombe sur un article qui va faire basculer sa vie: les équations du champ de la relativité. Il est ébloui par la beauté des équations et presque incrédule face à l'immense portée de ce qu'il vient de découvrir. Mais très vite, il s'aperçoit que quelque chose ne va pas, comme si ces équations étaient "forcées", comme si Einstein  avait voulu leur faire dire ce qu'elles ne pouvaient pas prédire. Après s'être plongé jour et nuit pendant des mois dans les calculs, il finit par extraire une nouvelle solution des équations d'Einstein qui plongea ses collègues dans l'embarras: Elle dit le contraire de ce qu'énonce Einstein. Sans se décourager, en juin 1922, Friedmann envoie un article à la revue allemande Zeitschrift für Physik et en 1923, il publie un livre L'Univers comme espace et temps dans Essais de Cosmologie (livre de Friedmann et Lemaître). Et c'est le choc pour les rares lecteurs. On y lisait que: "en des temps reculés, des milliards d'années dans le passé, l'Univers avait probablement connu un début, une époque où il était contracté "en un point" (de volume nul), puis à partir de ce point il avait augmenté de rayon." Très irrité par l'article de 1922, Einstein le jettera au panier sans répondre au courrier que lui avait envoyé Friedmann. Ce n'est qu'au mois de mai 1923 que sur l'insistance de ses collègues, pour lesquels l'issue ne faisait aucun doute, qu'Einstein finira par adresser une lettre à Zeitschrift für Physik"j'ai fait une erreurde calcul dans mes critiques. Je considère à présent que les résultats de Friedmann sont corrects et apportent un nouvel éclairage". 

     

    3) Vers l'atome primitif.

     

    métaphore du big bang

    Mais la plupart des savants demeurent persuadés dans ces années 1920 que l'Univers est fixe. Dans ce climat de scepticisme général, l'épisode suivant se déroule avec un jeune chanoine, ignorant les travaux de Friedmann et qui propose à son tour une nouvelle solution des équations d'Einstein. En 1927, Georges Henri Lemaître publie dans un journal belge une conclusion sans appel: "l'Univers n'a aucune autre possibilité que de grandir à chaque instant, c'est à dire d'être en expansion. Einstein, "plutôt affable et tolérant", le rabroue pourtant: "Vos calculs sot corrects mais votre physique est abominable." Cela ne décourage pas Lemaître qui publie en 1931 ses idées dans la revue nature, déjà très réputée à l'époque: "nous pouvons concevoir que l'espace a commencé avec l'atome primitif et que le commencement de l'espace a marqué le commencement du temps".  Le commencement du temps? C'est encore plus difficile à admettre que l'idée d'expansion. Comment un chanoine ne pouvait pas être influencé par le dogme de la création? En effet, Lemaître écrit: "l'évolution du monde peut être comparée à un feu d'artifice qui vient de se terminer. Quelques mèches rouges, cendres et fumées. Debout sur une escarbille mieux refroidie, nous voyons s'éteindre doucement les soleils et cherchons à reconstituer l'éclat disparu de la formation des mondes."La théorie du big bang était née. Le pape Pie XII lance en 1951 son célèbre fiat lux: "Il semble en vérité que la science d'aujourd'hui, remontant d'un trait des millions de siècles, ait réussi à se faire témoin de ce fiat lux initial, de cet instant où surgit du néant avec la matière un océan de lumière et de radiations, tandis que les particules des éléments chimiques se séparaient et s'assemblaient en millions de galaxies." 

    Que sait-on aujourd'hui de cet atome primitif? On peut dire peu de choses pour ne pas dire presque rien sur le pourquoi de ce feu primitif né il y a plus de 13 milliards d'années dans une "explosion" d'une énergie colossale déferlant à la vitesse de la lumière dans le néant, en une infime fraction de seconde. L'Univers observable, qui pèse alors 20 microgrammes est tellement comprimé que son volume est des milliards de milliards de fois plus petit qu'une particule élémentaire. De quoi est-il fait? Nul ne le sait vraiment. Dans la théorie des cordes (ou théorie des cordes), on parle de cordes vibrant dans un espace à 11 dimensions, d'autres de membranes ou de branes (ou brane, ou brane) et d'autres de phénomènes dont l'étrangeté dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. La seule chose, incompréhensible qu'on puisse dire, c'est que ce mystérieux objet primordial "semblait déjà contenir", sous une forme indéchiffrable, les propriété qui lui permettraient d'engendrer, dans un avenir insondable, nous-mêmes, nos parents, notre environnement avec la terre, les étoiles et les galaxies par centaines de milliards. 

    Ce que nous en savons se traduit dans les théories du "pré-Bing Bang", comme celle des frères Bogdanov, par l'espace, la matière et le temps qui ont émergé à l'instant même du Big Bang, au temps de Planck (10-43 secondes). C'est à cet instant que commence le temps réel, celui de nos montres et nos horloges. Mais avant? Y avait-il quelque chose, un temps "différent" et qui aurait, en certain sens peut-être "codé" l'évolution de l'Univers?  Une façon différente de voir le pré-big bang émane de Xavier Sallantin dans son livre "le monde n'est pas malade, il enfante" et son blog où il évoque le génome de l'univers.

    Pour les frères Bogdanov, l'espoir, c'est qu'en appliquant les nouveaux instruments algébriques que sont les groupes quantiques, on puisse mieux comprendre l'Univers à cet instant là. Pourtant, l'un des meilleurs spécialistes de expert des groupes quantiques, Sahn Majid ("quantum spacetime and physical reality") se montre pessimiste: "Lorsque l'Univers ne mesure que 10-33 cm, notre capacité théorique de compréhension s'effondre et par conséquent la physique théorique est incapable de répondre à la question de la création".

     

    4) La singularité initiale.

    futura -sciences et la singularité initiale.

    Après Einstein, en passant par Friedmann, nous faisons un arrêt à Motl, jeune physicien de Harvard qui, en 2008, a consacré un ouvrage à l'origine de l'Univers où il évoque diverses hypothèses concernant l'Univers avant le big bang, dont celle des frères Bogdanov. Il écrit: "La singularité initiale renvoie à un "point" mystérieux et unique, issu d'un lieu totalement inconnu où toutes les lois de la physique s'effondrent et " Une anecdote à propos de livre des Bogdanov: il écrit "en substance" connectez vous à internet, cherchez l'expression "initial singularity". On constate que le nombre indexées dépasse le deux millions. Et, chose étonnante, la première renvoie à un article des frères Bogdanov.Il a été publié en 2001, dans les pages d'un journal scientifique, plutôt prestigieux, sous le titre "Typological Field Theory of the Initial Singularity of Spacetime".De manière assez surprenante, cet article est depuis des années, le champion sur Google de tous les articles qui contiennent l'expression "singularité initiale." 

    Pour la majorité des physiciens, l'approche de la singularité initiale est ce lieu unique de l'Univers où tous les "marqueurs" de notre réalité (température, force de gravitation, densité...) deviennent infinis. Ce n'est pas l'avis des frères Bogdanov, essentiellement parce que les infinis ne peuvent pas faire partie d'une théorie physique (je me pose la question: est-ce décidable?). Pour eux, la  singularité initiale n'est pas un phénomène physique qui existerait dans le temps réel, mais une sorte d'être mathématique. Dans ce cas, elle n'est pas dotée d'énergie, énergie qui serait infinie, mais de tout autre chose. Et c'est dans cet "autre chose" que se situe le secret du commencement du temps....?

     

    5) Vers l'information

    Ordinateur quantique: le microprocesseur.

     

         a) Depuis 1999, des scientifiques d'un nouveau genre sont apparus, révolutionnaires dans leurs méthodes et dans leurs buts: Seth Lloy, l'un des pères des ordinateurs quantiquesDavid Deutsch, l'inventeur du courant "it from qubit", Sephen Wolfram, le concepteur de Mathematica et promoteur du "programme Univers"...

     

    *Seth Lloyd, professeur de génie mécanique au Massachusetts Institute of Technology et spécialiste de mécanique quantique, est connu pour avoir établi la limite de Lloyd, qui majore le nombre debits d'information traités par l'univers depuis le Big Bang. Cette limite est estimée par ses calculs à 10120 bits.

    *Un calculateur quantique ou ordinateur1 quantique, repose sur des propriétés quantiques de la matière : superposition et intrication d'états quantiques

    *David Deutsch souscrit à l'interprétation des multivers en matière de mécanique quantique à la suite du physicien Hugh Everett. Selon lui ces multivers seraient l'une des 4 composantes de l'étoffe de la réalité. Il est l'auteur du livre L'étoffe de la réalité (The fabric of reality), caractérisé par un certain sens de la formule.

    Outre la théorie quantique, les trois autres fils ou brins qui tissent la réalité sont, selon David Deutsch : l'épistémologie (ou théorie de la connaissance, selon Karl Popper), la théorie du calcul (ou version forte de la théorie de Turing), et la théorie de l'évolution (Charles DarwinRichard Dawkins).*Stephen Wolfram (né en 1959 à Londres) est un scientifique britannique principalement connu pour son logiciel de calcul formel Mathematica, mais qui a également travaillé en physique des particules et sur les automates cellulaires.

    *programme UniversCan we simplify the universe into a single computer program? That is the question physicist, programmer, businessman, and all-around Renaissance man Stephen Wolfram has dedicated his career tosolving. "We look at the universe. We look at physics. We look at nature. The question is, is there ultimately some simple rule that determines everything that happens in our universe? Is there some ultimate theory of physics that will allow to sort of hold in our hand some specification of everything about our universe and everything about the history of our universe?"

     

         b) Si cette nouvelle science paraît chimérique, ses fondations sont très solides, autant que ses promoteurs. Sa source profonde remonte au au 19ème siècle avec  l'Êcossais James Clerk Maxwell; du King's CollegeLudwig Boltzmann, de l'université de VienneJosiah Wilbard Gibbs, de l'université Yale (le découvreur de l'état Gibbs).  Ils ont découvert la "mécanique statistique' ou (physique statistique). Celle-ci n'est utilisable et compréhensible qu'en temps imaginaire, (le-temps-une-4eme-dimension-imaginaire?) . Entre 1960 et 1900, ils ont été les premiers  à montrer que le concept d'information pourrait bien constituer le "fonds ultime de l'Univers en opérant entre un rapprochement entre le concept plutôt vague d'information, et celui, rigoureux, d'entropie En thermodynamique, l'entropie est une fonction d'état introduite en 18651 par Rudolf Clausius dans le cadre du deuxième principe de la thermodynamique, d'après les travaux de Sadi Carnot2. Clausius a montré que le rapport Q / T (où Q est la quantité de chaleur échangée par un système à la température T) correspond, en thermodynamique classique, à la variation d'une fonction d’état qu'il a appelée entropie, S et dont l'unité est le joule par kelvin (J/K). La thermodynamique statistique a ensuite fourni un nouvel éclairage à cette grandeur physique abstraite : elle peut être interprétée comme la mesure du degré de désordre d'un système au niveau microscopique. Plus l'entropie du système est élevée, moins ses éléments sont ordonnés, liés entre eux, capables de produire des effets mécaniques, et plus grande est la part de l'énergieinutilisable pour l'obtention d'un travail ; c'est-à-dire libérée de façon incohérente. Ludwig Boltzmann a exprimé l'entropie statistique en fonction du nombre Ω d’états microscopiques, ou nombre de configurations (ou nombre de complexions), définissant l’état d'équilibre d'un système donné au niveau macroscopique : c'est la formule de Boltzmann { S=k_B\cdot\ln(\Omega)}

     

    On sait aujourd'hui que l'entropie d'un système correspond au nombre de bits d'information encodés dans les composants élémentaires, les particules de ce système. Mais qu'est ce qu'un "bit d'information"? Pour un ordinateur, quand on cherche un modèle performant, on s'interroge sur sur la capacité de sa mémoire, c'est à dire combien de bits elle peut stocker. On peut dire qu'un système comporte un bit d'information s'il possède deux états possibles, 0 et 1 Chaque molécule d'air comporte ainsi environ 40 bits d'information.

     

         c) Alors, qu'est que le "It from bit"? (ce qui découle de l'information)

     

    Un siècle plus tard, après ces pionniers du 19ème siècle, un des premiers qui ira plus loin dans ce domaine inconnu est Jonh Wheeler  On lui doit de nombreux travaux en physique théorique, notamment en fission nucléaire, dont il fut le premier à mettre au point le modèle, en collaboration avec Niels Bohr en 1939, qui leur valurent la Médaille Franklin en 1969.

    Faisant partie des derniers collaborateurs d'Einstein, Wheeler essaya de terminer le projet de théorie unifiée de ce dernier. La géométrodynamique fut fondée dans ce but, explorant la piste selon laquelle tous les phénomènes physiques, telle la gravitation ou l'électromagnétisme, pourraient se réduire aux propriétés géométriques d'espaces-temps courbés. Sa théorie ne parvenant pas, entre autres, à expliquer l'existence des fermions ou des singularités de la gravitation, Wheeler l'abandonna dans les années 1970.On lui doit de nombreux travaux en physique théorique, notamment en fission nucléaire, dont il fut le premier à mettre au point le modèle, en collaboration avec Niels Bohr en 1939, qui leur valurent la Médaille Franklin en 1969.

     

    Avec le physicien allemand Carl Friedrich Won Weizsäcker, puis Rolf Landauer, théoricien d'IBM, Jonh Wheeler annoncé la naissance d'une nouvelle discipline la "physique numérique" dont le contenu est résumé par sa célèbre formule: "it from bit". "It from bit "symbolise l'idée que chaque élément du monde physique, au niveau le plus profond, a une source et une explication immatérielle"..."Chaque chose existante - chaque particule, chaque champ de force, jusqu'au continuum d'espace-temps lui-même - tire entièrement sa fonction, sa signification, son existence même de choix binaires, de bits. Ce que nous appelons le réalité provient, en dernière analyse , du fait de poser des questions de type oui/non". 

     

    Aujourd'hui, de grands noms de la physique, comme le prix Nobel Gérard't Hooft, un de ceux qui ont compté pour la préparation de la thèse des Bogdanov, développent des idées nouvelles autour de ce thème de "physique numérique". Gérard't Hooft est co-lauréat avec Martinus Veltman du prix Nobel de physique de 1999 « pour l'élucidation de la structure quantique des interactions électrofaibles en physique1 ». Il a notamment développé un modèle mathématique qui a permis aux scientifiques de prédire les propriétés des particules subatomiques qui constituent l'univers et des forces fondamentales à travers lesquelles elles interagissent. Il a introduit la notion d'instanton dans les années 1970.

    Dans le même esprit, le mathématicien Sir Roger Penrose, de l'université d'Oxford, compagnon de pensée de Stephen Hawking, poursuit l'idée qu'une "information platonicienne" existe quelque part, enfouie dans les profondeurs de l'espace-temps, à l'échelle de Planck.

     

    Même si toutes hypothèses semblent inspirées par l'imagination sans limite de quelque auteur de science-fiction, elles ont le mérite de susciter des questions fondamentales qui renouvellent de fond en comble notre manière de penser les phénomènes, le temps et son commencement, et plus globalement le destin de l'Univers tout entier. 

     

    6) Le calcul de l'Univers?

    Trente ans plus tard, ce qui n'était qu'une idée vague est devenue réalité avec la mise au point des ordinateurs quantiques. Pour Seth Loyd, qui se veut optimiste, ("les ordinateurs quantiques que nous avons construit, mes collègues et moi-même atteignent déjà ce stade: chaque atome enregistre un bit d'information").  Mais, pour lui, c'est l'Univers entier qui doit être vu comme un gigantesque ordinateur. Il semble "calculer" à chaque instant la réalité dans laquelle nous vivons: La chaise sur laquelle je suis assis serait calculée - et recalculée - d'une seconde à l'autre. "Et heureusement!" ajoute-t-il, car si ce calcul  perpétuel s'interrompait, ne serait-ce qu'un instant, la chaise s'éparpillerait en une poussière d'atomes ("Computational Capacity of the Universe").

     

    7) Lloyd et le théorème du singe.

    En 1860, juste après la parution de l'ouvrage de Darwin, De L'origine des espèces,une violente querelle a opposé le biologiste et philosophe Thomas Huxley à l'évêque et mathématicien Samuel Wilberforce. Ce dernier avait apostrophé publiquement Huxley en lui demandant s'il descendait du singe par son père ou par sa mère! Furieux, Huxley lui avait répondu: "Je préfère être le descendant d'un misérable singe que celui d'un grand homme qui met ses dons intellectuels considérables au service du mensonge". Thomas Huxley était un ami proche de Darwin et il défendait l'idée (reprise plus tard vers1907) par le mathématicien français Emile Borel selon laquelle l'évolution de la vie et, plus généralement celle de l'univers, était entièrement gouvernée par le hasard. Expert en calcul des probabilités, il avait proposé, afin d'illustrer le rôle plein du hasard, l'amusant paradoxe des singes savants: Un groupe de singes,  en tapant au hasard sur une machine à écrire, finirait par écrire tous les livres de la Bibliothèque Nationale de France (pourvu qu'ils aient assez de temps devant eux).

    Dans techno-sciences.net, on trouve: Le paradoxe du singe savant est un théorème qui affirme qu’un singe qui tape au hasard sur le clavier d’une machine à écrire pourra presque sûrement écrire tous les livres de la Bibliothèque nationale de France. Dans l’adaptation du théorème en langue anglaise, le singe pourra presque sûrement dactylographier tous les travaux réunis de William Shakespeare.

    Le résultat fut présenté par Émile Borel en 1909 dans son livre de probabilités. Ces " singes " ne sont pas des singes réels, et ne se comportent pas comme de vrais singes ; ils sont plutôt une métaphore vivante pour une machine abstraite à produire des lettres dans un ordre aléatoire, par exemple un ordinateur et/ou un générateur aléatoire connecté(s) à une imprimante.

     

    Il a été démontré depuis, que cette proposition était fausse. A moins de disposer d'un temps infini, les singes ne produisent que des suites de lettres sans signification. Mais, la situation se présente différemment si les singes, au lieu de taper sur une simple machine à écrire, utilisent un ordinateur: Dans ce cas, comme l'énonce Seth Lloyd,"des singes tapant au hasard sur un ordinateur, ont une probabilité raisonnable de produire n'importe quelle forme calculable d'ordre qui puisse exister". Il est alors possible d'appliquer cette explication à l'origine de la complexité dans l'Univers. Il suffit pour cela de considérer que l'ordinateur n'est autre que l'Univers lui-même! Quand aux singes, remplaçons les par les lois de la mécanique quantique. Et Lloyd conclut: "Chaque particule élémentaire, chaque photon, chaque électron enregistre un certain nombre de bits d'information. Et à chaque fois que deux particules élémentaires entrent en collision, elle échangent des bits. L'Univers calcule." Ainsi, selon Lloyd, bien avant d'être enrichi par l'information crée par l'homme, l'Univers était déjà, (dès l'origine) un fantastique système d'informations entrelacées tressées les unes aux autres au sein de notre réalité". 

     

    8) L'Univers binaire.

    Dans cette perspective "numérique" de la réalité, tous les objets qui nous entourent, notre chien, notre voiture, tous nos amis, leur culture, la vie qu'ils mènent... se réduisent en fin de compte à des "bits" d'information, des suites plus ou moins longues de 0 et de 1. Stephen Wolfran, théoricien surdoué, va plus loin avec son fameux programme de calcul algébrique Mathématica (Il obtint sa thèse de doctorat en physique des particules à l'âge de 20 ans). Il a lancé "Wolfran Alpha", un moteur de recherche révolutionnaire fondé sur le langage naturel et doté d'une véritable intelligence artificielle, innovation qui pourrait devenir aussi importante que Google. Selon Wolfan, l'Univers est par essence numérique et se réduit à ensemble de lois fondamentales. Ces lois reposent sur ce qu'il appelle une "science d'un nouveau type": elles pourraient être entièrement décrites par des programmes simples apparentés aux "automates cellulaires" (sur lesquels il a travaillé avec Richard Feymann). Cette idée avait déjà été abordée dans le passé par Jonh Von Neumann, mais Wolfran va beaucoup plus loin en affirmant que de tels systèmes représentent un exemple de ce qui se passe au fondement même de la réalité.

     

    9) Une information au fond des trous noirs.

     

     

    (vidéo vu chez le Dr Goulu)

     

     

     

    Une étape, plus importante encore, vient renforcer cette convergence entre physique et théorie de l'information. Depuis quelques années est apparue en physique une idée troublante (si forte qu'elle a provoqué un revirement de Sephen Hawking) entre les trous noirs et la notion d'information. Jusqu'à une date très récente, on pensait qu'un objet tombe dans un trou noir il serait englouti, entièrement détruit jusqu'à la dernière particule et... tout bonnement effacé de l'Univers. On pense maintenant que "quelque chose " survit à l'engloutissement. Ce "quelque chose serait l'information caractérisant l'objet disparu (sa forme; sa couleur, ses composantes innombrables...), qui survit à la catastrophe. Selon les physiciens, elle pourrait même être entièrement restituée par le trou noir après son évaporation. En 2004, Hawking a publié un article dans Physical Rewiew dans lequel il reconnaît avoir perdu son pari engagé des dizaines d'années auparavant  (jusqu'en 2004, il avait défendu l'idée selon laquelle l'information d'un objet était irrémédiablement perdue dans le trou noir).

    Dès lors, si nous acceptons l'idée que l'Univers a commencé sous la forme d'un point, une singularité initiale dont l'échelle  était nulle, n'est-il pas tentant d'établir une relation entre la singularité initiale de l'Univers et la singularité finale (big crunchdes trous noirs? ne peut-on pas comparer ces deux phénomènes dont les propriétés semblent identiques? Si on admet avec Hawking que la singularité du trou noir conserve une information n'est-il pas plausible de considérer l'existence d'une information primordiale, une information conservée au voisinage de la singularité initiale de l'univers (C'est le questionnement des frères Bogdanov. Sans être expert il me semble que ce questionnement ne doit pas être rejeté à priori comme illégitime ou absurde. J'aimerais s'il est contredit, en voir l'argumentation).

     

    10) Le principe holographique.

    jean zin.-la-theorie-holographique-de-la-gravitation 

    Continuons donc cette approche avec les deux frères. En 1991, étudiants à l'université de Bordeaux, ils ont publié les fondements de leur modèle: d'une part, l'émergence dune cinquième dimension de temps imaginaire à l'échelle de Planck, d'autre part, l'existence d'une sphère à 3 dimensions comme bord de notre espace-temps. Cette sphère, également bord de l'espace dit "euclidien", dont la quatrième dimension est imaginaire, concentre toutes les données, c'est à dire les informations, caractérisant les deux espaces (en premier lieu l'espace-temps, dont elle est le bord). Cette proposition était alors très spéculative.

    Mais en 1998, sous l'impulsion du futur Prix Nobel Gérard's Hooft, une nouvelle théorie intéressa de plus en plus de chercheurs: "le principe holographique" (ou voir forums.futura-science (principe-holographique)  ou jean zin.-la-theorie-holographique-de-la-gravitation . Cette approche permet d'envisager l'idée apparemment inaccessible à la physique d'un "code à l'origine" et l'existence possible d'une cinquième dimension. Ce nouveau principe énonce que Toutes les informations de l'espace-temps, toutes, pourraient être lisible sur le bord à trois dimensions de notre univers. C'est en effet fascinant d'imaginer que l'information initiale pourrait être recueillie à chaque instant au bord de notre espace-temps, dans l'espace à trois dimensions dans lequel nous vivons. On peut en avoir une idée à travers un exemple simple: de même que l'image visible à la surface d'un écran de télévision n'est que la projection d'une réalité dont la source est ailleurs, le bord de notre espace-temps pourrait recueillir des informations dont la source serait située à l'origine

    Le principe holographique en physique est une conjecture spéculative dans le cadre de la théorie de la gravité quantique, proposée par Gerard 't Hooft puis améliorée et promue par Leonard SusskindCette conjecture propose que toute l'information contenue dans un volume d'espace peut être décrite par une théorie qui se situe sur les bords de cette région. Par exemple, une pièce donnée d'une maison et tous les événements qu'elle contient pourraient être modélisés complètement par une théorie qui prendrait en compte uniquement ce qui se passe au niveau des murs de cette maison. Le principe holographique dit aussi qu'il y a au plus un degré de liberté (ou une constante de Boltzmann k, unité d'entropie maximale) pour chaque ensemble de quatre aires de Planck, ce qui peut être écrit comme une limite de Bekenstein : , où S est l'entropie et A l'aire considérée.

     

     jean zin (qui est Jean Zin?: (wikipedia) dans son article la théorie holographique de la gravitation en donne une explication très intéressante. "L'hypothèse d'un monde quantique réduit à 2 dimensions spatiales (comme la surface d'une feuille) n'est pas vraiment nouvelle, proposée par le prix Nobel Gerard 't Hooft depuis 1974 sous le nom de "principe holographique" :

    "De même qu'un hologramme peut reproduire une image tridimensionnelle à partir d'un film bidimensionnel spécial, tous les événements physiques que nous rencontrons pourraient n'être correctement encodés que par des équations définies dans un monde de plus basse dimension" (L'univers élégant, Brian Greene, Laffont, 2000, p446). "Le principe holographique ne signifie pas que chaque partie contient le tout comme dans un véritable hologramme, et comme d'autres spéculations théoriques peu rigoureuses le prétendent, mais qu'il y a une dimension en moins". 

    Mais un paradoxe se dessine: Si le second principe de la thermodynamique s'applique à l'Univers entier, cela veut dire que l'entropie (le désordre), augmente à mesure que le temps passe. Et puisque l'information est l'inverse de l'entropie,la flèche du temps implique que l'information globale de l'univers diminue avec le temps. Mais alors, comment lier cette "diminution de l'information" avec l'augmentation locale de l'ordre (la formation des planètes, l'apparition et l'évolution de la vie...). Comment résoudre ce paradoxe gênant? 

    En introduisant une distinction entre les deux types d'information situés..."aux deux bouts de l'Univers": l'une est à l'origine, l'autre, à la fin. Virtuellement infinie à l'instant zéro, cette information initiale "vit" dans le temps imaginaire. C'est elle qui dans le modèle de type pré-Big Bang des Bogdanov, "code" l'Univers avant le Big bang. On peut prendre l'image l'information génétique qui "code" un organisme vivant avant sa naissance. Or, à "l'autre bout" de cette information initiale plongée dans le temps imaginaire, il y a une deuxième forme d'information qui, au contraire "vit" dans le temps réel. Elle correspond à l'information finale, à ce qu'on appelle habituellement "la complexité". Cette dernière est naturellement faible au moment du Big Bang(un bit seulement selon Seth Lloyd), et ne cesse d'augmenter pour atteindre aujourd'hui (selon seth Lloyd et d'autres), 10120 bits environ. On peut donc dès lors comprendre toute l'histoire de l'Univers comme une transformation de l'information initiale en information finale. On peut reprendre l'exemple d'un DVD dans lequel est inscrite "toute l'histoire" du film. Il suffit de mettre le disque en lecture pour que l'information qu'il contient soit progressivement délivrée dans le temps réel. A la fin du film, le spectateur "connaît" le scénario. Il aura acquis l'information initiale (devenue pour lui information finale).  Ainsi, tout se passe un peu comme si l'Univers était en train d'acquérir, au fil des milliards d'années, de plus en plus d'information. Le cosmos semble donc contraint à recomposer, au cours d'une histoire immensément longue, l'information initiale d'avant le Big Bang. 

    Le temps imaginaire dont il est question n'est ni une convention abstraite, ni une commodité de langage, il s'agit d'une réalité sur la quelle repose des phénomènes physiques déconcertants.

     

    11) Les moteurs mathématiques.
    Ces questions apparaissent à l'horizon de certaines théories physiques et dans la pensée contemporaine. le chercheur autrichien, Herwin Schrödinger,  Prix Nobel de physique, père de la célèbre "équation de 
    Schrödinger" en mécanique quantique, était déjà conscient de cet horizon dès les années 1940. Dans son ouvrage prophétique, Qu'est-ce que la vie? publié bien avant la découverte de l'ADN, il est le premier à parler de ce qu'il appelle le "code de l'hérédité".  Il suggère que les lois de la mécanique quantique pourraient déterminer jusqu'à la stabilité de l'information génétique. Selon ses hypothèses, les mutations génétiques pourraient être causées par les fluctuations quantiques. Et il "sous-titre": "de la physique à la biologie" ce qui établit en fait la toute première fondation de de cette science nouvelle qu'on appelle maintenant la "biophysique". Une autre chose étonnante concerne le russe Georges Gamow. Ses travaux ont été fortement influencés par son premier Maître, Alexander Friedmann. Cet héritage a fait de Gamow l'un de ceux qui ont le plus contribué à la théorie du Big Bang: dès les années quarante, il a prédit l'existence du rayonnement fossile, véritable "relique cosmologique" dont les satellites Cobe et WMAP  nous ont transmis des images inoubliables, le rayonnement fossile qui nous vient d'un univers qui n'était âgé de 380 000  ans.  Ce que l'on sait moins, c'est que Gamow a apporté à la biologie l'une des clés qui ont permis de déchiffrer le code génétique. Il a été le premier à proposer que les quatre bases de l'ADN soient regroupées 3 par 3 pour former les 20 acides aminés intervenant dans la synthèse de toutes les protéines d'un organisme. Pourquoi cette suggestion de triplet? Pour des raisons purement mathématiques: parce que 3 est le plus petit nombre entier n tel que 43 soit supérieur à 20, le nombre des acides aminés.

    Au sujet de "moteur mathématique" sous-jacent à l'évolution, Fred Hoyle, en lutte avec Gamow quant à l'existence du Big Bang, était d'accord avec lui sur un point essentiel: la vie n'avait pas surgi par hasard de l'océan primitif. Il répétait ce chiffre à qui voulait l'entendre: la possibilité que l'ADN se soit assemblée par hasard est de un sur 10 40 000 (1 suivi de 40 000 zéros), chiffre fantastiquement plus grand que le nombre de particules élémentaires de l'Univers (10 80).

     

    12) Conclusion (?)

    Ce qui est frappant dans ce qui précède, c'est la découverte d'un "moteur mathématique", un ordre à l'oeuvre dans les processus que l'on croit habituellement dominés par le hasard (rappel: le mot "cosmos" veut dire ordre". Avec les frères Bogdanov, est-il absurde de chercher une équivalence nouvelle, prolongeant celle qu'Einstein a mis en évidence entre la matière et l'énergie dans son illustre formule E=mc2 . il existe peut-être une autre équivalence fondamentale. S'il est possible d'échanger de la matière contre de l'énergie, ne peut-on pas envisager qu'on puisse échanger de l'énergie contre de l'information?

    Dans les articles suivants, je poursuivrai cette lecture du livre des Bogdanov, afin de "mieux comprendre cet ordre sous-jacent à partir duquel se déploie la réalité. Jusqu'à entrevoir, peut-être, cet "esprit" qui se manifeste dans les lois de l'Univers, comme l'a écrit Einstein à un enfant le 24 janvier 1936". La trace de cet ordre fondamental se trouve sans doute au voisinage de la singularité initiale de l'espace-temps. En fait, personne ne sait comment l'Univers a commencé. Aucune théorie n'est plus exacte qu'une autre. La raison en est que le "commencement du monde" est un phénomène extrêmement difficile à comprendre et à décrire (s'il ne fait pas partie des mystères qui sont au-delà notre compréhension?).  Isabelle Stenger, philosophe des sciences et professeur à l'université libre de Bruxelles, observe qu'il s'agit peut-être là du "Graal de la physique". Au bout de la recherche, avant que le premier atome de réalité n'émerge du néant(?), cette trace fulgurante, énigmatique, d'une harmonie à l'instant zéro portait peut-être en elle l'image d'un ordre profond, d'un degré infiniment élevé qui allait orienter le cosmos, le réaliser, et finalement lui donner un sens, comme le pensent les frères Bogdanov.

    @@@ fin de l'article @@@

     

    Compléments à cet article: blogs trouvés en faisant des recherches sur internet pour ce article ainsi que le texte de Xavier Sallantin sur la singularité finale.

     

     

     

    deviant art: the fractal universe http://fav.me/d45vtee

     

     

    Théorie:

    *Thèse de frères Bogdanov: les fluctuations quantiques de la métrique du vide.

     

     

     *blogs sur le big bang:

     

     

    *blogs  Groupes quantiques.

    introduction aux groupes quantiques.

    INTRODUCTION AUX GROUPES QUANTIQUES par Julien Bichon

    groupe quantique localement compact type III

    groupes quantiques techniques galoisiennes et d'intégration

    le groupe quantique compact libre 1

    groupes quantiques séminaire bourbaki

    Alain connes: une autre vision de l'espace

    groupes quantiques forum mathématiques.net

    groiupes quantiques localement compacts exemples et coactions.

    Théorie_quantique_des_champs

    interactions fondamentales et théorie quantique des champs

     

    *blogs sur le principe holographique

    wikipedia Principe_holographique     forums.futura-sciences -principe-holographique.html

    jean zin -la-theorie-holographique-de-la-gravitation

    jean zin écologie politique, ère de l'information et développement humain.

     

    *blogs sur l'entropie

    sciences.univ-nantes.Le second principe de la Thermodynamique. Entropie

    wikipedia. Deuxime_principe_de_la_thermodynamique

    cpge.eu: documents/coursPCSI/thermo-chap4

    thermodynamique.com Second principe de la thermodynamique

    ipst.u-strasbg.fr cours/thermodynamique/principe2  webphysique.fr/Second-principe-de-la-thermodynamique

    encyclopédie de l'agora: l'Entropie     jean zin. l'entropie, l'énergie et l'informationentropie

     

    *Blogs sur la complexité.

    serge car paradigme de la complexité        texte de edgar morin: complexité:vers-un-nouveau-paradigme

    science.gouv.fr/ qu-est-ce-que-la-complexite

     

     

    *Autres blogs.

    Gravitation_quantique    le mystère des trous noirs      l'espace-temps autour d'un trou noir

    Edgard Gunzig: créer l'Univers à partir de rien      Edgard Gunzig: L'Univers sinon rien

    Créer l'Univers à partir de rien Edgard Gunzig dans "la recherche"

    les fluctuations du vide en physique quantique             fluctuations quantiques et signature de la métrique

    cosmologie quantique- les fluctuations du vide 2

    astrofiles.net/astronomie-le-mystere-des-trous-noirs-partie-1

    télécharger mathematica             wolframalpha.com/                      blog.wolframalpha.com/

    Intelligence_artificielle

    Introduction aux automates cellulaires        futura-sciences/les-automates-cellulaires

    Des automates binaires cellulaires monodimensionnels aux automates cellulaires "quasi-continus".

    A propos de feynann: Diagramme_de_Feynman

    ordinateurs: Architecture_de_von_Neumann

    le satellite planck: un regard vers l'origine de l'Univers

    Le graal de la physique? Pourquoi les physiciens traquent tant le boson de Higgs ?

    alchimie quantique

    .Groupebena fondé par Xavier Sallantin (livre: le monde n'est pas malade il enfante)

     

     

     

     

    La singularité finale

    par Xavier SALLANTIN  lundi 6 septembre 2010  Répondre à cet article

    Comme devoir de rentrée, j’invite les membres du groupe Béna à ne pas manquer l’article d’Yves Eudes dans Le Monde du 5/6 Septembre.

    Il parle des travaux du Singularity Institute dans la Silicon Valley sur la singularité finale. Elle est envisagée comme prochaine au vu de la montée exponentielle des performances des ordinateurs en matière d’intelligence artificielle.

    Je pense que j’ai quelque avance sur eux car depuis 40 ans j’ai inscrit la problématique Béna dans une symétrie et une interaction entre la singularité initiale et la singularité finale. Je n’ai pas cessé d’instruire cette problématique. Elle me semble découler du principe fondamental de symétrie qui fonde les indéterminations quantiques.

    Dans une communication lors d’un colloque à Genève en 1992 j’ai proposé d’appeler Mur de Boltzmann le mur qui cache une implosion finale d’information, comme le mur de Planck cache une explosion initiale d’énergie. La constante de Boltzmann est en effet le tiers terme d’accord qui fonde l’équivalence démontrée par Brillouin entre la quantité d’information et la quantité de néguentropie.

    C’est la logique trialectique qui est l’outil conceptuel nécessaire pour éclairer cette équivalence et ce bouclage interactif de l’histoire de l’Univers. Les brillants "singularitariens" de Californie ne semblent pas avoir compris que leur vision d’un Oméga exige l’élucidation de la logique d’un processus d’informatisation amorcé en Alpha dès le Big Bang. Il reste que leur audace téléonomique rejoint la mienne et que je me sens moins seul.

    Remarqué aussi dans le même numéro du Monde le "manifeste" de Salim Abdelmadjid . Deux signes d’un réveil. Il est grand temps. Amitiés à tous.

    http://groupebena.org/spip.php?article212

     

     

    Ma réponse à cet article de Xavier Sallantin: J'ai trouvé cet article très intéressant. Il m'a aidé à rédiger un article pour mon blog sur le livre des frères Bogdanov "au commencement du temps".

    J'avais lu le livre de Xavier Sallatin "Le monde n'est pas malade, il enfante" dans les années 1990. Il avait fortement influencé mes réflexions.

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    I) Introduction - trouvé dans yahoo.com : 

    Questions résolues: Qu'est-ce que le subprime?Meilleure réponse - Choisie par les votants


    Finalement les subprimes c’est l’histoire de vilains banquiers ….
    Ben oui tu prêtes cher (et a taux variable) à une personne « limite » en te disant que de toutes façon s’il ne paie pas, tu fais une super affaire
    Par « limite » je veux dire sans apports, et avec des mensualités au maximums par rapport a son revenu
    Explication
    Marcel achète une maison 100
    Il rembourse 20
    Reste 80 que Marcel ne sait plus payer 
    Et là le vilain banquier dit : « chic, chic, chic « 
    J’ai une maison qui me coute 80
    Sauf que l’immobilier augmentant je vais la revendre 150 = « bingo »
    Sauf que le vilain banquier a cru malin de prévoir une hausse des taux d’intérêts 
    Et que les taux ont augmenté un peu trop vite 
    Et que ce n’est pas 1 mais des milliers de Marcel qui ne peuvent plus payer …
    Et le vilain banquier se retrouve avec beaucoup de maisons pas chères sur les bras 
    alors, il sature le marché 
    Brade ces maisons a 90 (de toutes façon il les a eut pour 80, même si la même maison vaut 150 : il gagne même a 90) tant pis pour les autres 
    Et comme il n’est pas seul, il arrive un moment ou il brade ces maisons à 70
    Parce que le consommateur ce dit « j’attends encore un peu, cela va baisser encore lus »
    Oui mais le banquier qui viens de faire une moins value sur sa maison revendu 70 avait lui aussi emprunté de l’argent qu’il ne sait plus rembourser ……
    Du coup tout s’écroule

    Et nous on ramasse la merde

     

    II) Qu'est-ce qu'une Subprime ou crédit Subprime ?

                 Une subprime (subprime loan ou subprime mortgage) est un crédit à risque (prets immobiliers) offert à un emprunteur au revenu modeste avec un taux d'intéret élevé. Ce ou ces crédits fait peser un risque de solvabilité sur ces ménages. En 2006, les crédits "subprime" ont représenté 24% des nouveaux crédits immobiliers octroyés aux Etats-Unis.
    Ces prêts à des personnes à la cote de crédit insuffisante ont participé à la création d'unebulle immobilière qui elle-même nourrissait la bulle de crédits : tant que l'immobilier augmente, la maison acquise et mise en hypothèque assure que l'opération ne peut que bien se terminer, puisqu'en cas de défaillance, on pourra rembourser le crédit en vendant la maison.
    Malheureusement pour les établissements de créances, le prix de l'immobilier à plongé aux Etats-Unis. Puis, les taux d'intérets très bas en 2001 (1%) ont augmenté jusqu'à 5%, ce qui a provoqué l'insolvabilité des clients, l'impossiblité de rembourser leurs prêts. Le salaire de ces personnes ne suffisait plus à rembourser leurs dettes.

     

     

    III) Surprime/subprime : comprendre la crise

    Publié le 03 octobre 2008 par Kak94 (dans OBSERVATOIRE CITOYEN EST AUSSI VOTRE BLOG)
    Partie du secteur du crédit immobilier américain, la crise du "subprime" a d'abord eu des conséquences sur la sphère financière locale. Mais elle a pris de l'ampleur, diffusant aux autres grandes places financières, ainsi qu'à des sociétés non financières américaines comme non américaines. 

    Dossier réalisé par Marianne Bliman, avec Julie Carceller 
    1. Qu'est-ce que le "subprime" ?
    Les crédits "subprime" sont des prêts immobiliers accordés à des ménages américains aux revenus modestes. Si les mensualités de remboursement sont abaissées les premières années, ces prêts sont consentis à des taux d'intérêt variables et de niveau élevé. Ces conditions d'octroi font peser un risque de solvabilité sur ces ménages. En raison de la fragilité de leur situation financière, ceux-ci peuvent en effet se retrouver en situation de ne plus pouvoir faire face aux échéances de remboursement de leur crédit immobilier. Le Center for Responsible Lending chiffre à quelque 20% la proportion, aux Etats-Unis, d'emprunteurs "subprime" qui pourraient perdre leur logement.
    En 2006, les crédits "subprime" ont représenté 24% des nouveaux crédits immobiliers octroyés aux Etats-Unis. En fin d'année, leur encours atteignait près de 13% du total des crédits hypothécaires aux Etats-Unis (10.200 milliards de dollars), contre 8,5% en 2001.

    2. Les mécanismes de la crise

    La hausse des taux d'intérêt directeurs de la Réserve fédérale (Fed) a entraîné celle des taux des crédits immobiliers outre-Atlantique. En effet, confrontées à un coût de l'argent plus élevé pour financer leurs besoins, les banques ont répercuté ces conditions plus sévères sur leur clientèle.
    Parallèlement, l'assèchement de la demande de biens immobiliers a tiré les prix de ces derniers vers le bas, entraînant du même coup une diminution de "l'effet richesse" des ménages - la valeur de leurs appartements et maisons ayant baissé, leur richesse potentielle s'est en effet amoindrie. La conjonction de ces deux évolutions défavorables a conduit à une hausse des défauts de paiement voire, dans certains cas, des situations d'insolvabilité de foyers. L'impossibilité de rembourser leurs prêts dans laquelle se trouvent ces ménages pèse sur des établissements de crédit spécialisés comme New Century, numéro deux du "subprime" américain confronté à de graves difficultés financières.

    3. L'ensemble de la sphère financière gagnée par la défiance

    AFP
    Ces défaillances ont entraîné des réactions en chaîne sur les marchés. La courroie de transmission : les véhicules de titrisation. Technique financière sophistiquée, la titrisation consiste à transférer des actifs ou les risques de crédit y afférents sous une forme structurée à des investisseurs tiers. Elle donne lieu à une émission de titres sur les marchés de capitaux, adossés aux actifs sous-jacents (crédits hypothécaires, par exemple) et regroupés par "tranches". Certaines de ces tranches incluaient des crédits touchés par des défaillances ou défauts de paiement de ménages. Les investisseurs se sont alors retirés de ces produits qu'ils considéraient comme trop risqués. Conséquence : certains fonds n'ont plus pu être cotés - parmi lesquels trois gérés par BNP Paribas. L'absence de demande pour certains titres contenus dans ces fonds a en effet empêché de calculer la valeur liquidative de ceux-ci - la valeur liquidative résultant de la confrontation de l'offre et de la demande.
    BNP Paribas IP gèle trois fonds [ 10/08/2007 ] Les opérateurs ont des comportements souvent suivistes et l'information circule très vite sur les marchés. La défiance vis-à-vis des produits de titrisation s'est propagée à d'autres segments de marché, notamment celui des "commercial paper" - titres de créances négociables émis par les entreprises sur le marché monétaire donc de court terme -, qui représentent d'énormes montants. Les investisseurs n'ayant plus confiance dans ces actifs, ils s'en sont retirés - pour se reporter sur des instruments qu'ils jugeaient plus sûrs. Conséquence : cette chute de la demande a entraîné un assèchement de la liquidité sur les marchés.

    4. Les banques centrales à la rescousse

    Devant ce déficit de liquidités, les banques centrales ont décidé d'intervenir pour casser une spirale baissière des marchés et fournir aux établissements bancaires et financiers les fonds dont ils avaient besoin pour leur activité. Concrètement, elles ont injecté massivement des liquidités dans le circuit monétaire. Au cours de la seule première semaine d'août, par exemple, les instituts d'émission américain, européen et asiatiques ont ainsi mené des actions concertées au cours desquelles elles ont fourni plus de 330 milliards de dollars aux marchés.
    L'analyse de Christian de Boissieu, professeur des Universités et président du Conseil d'analyse économique :
    « La Fed n'hésitera pas à baisser ses taux si nécessaire » [ 13/08/2007 ] L'analyse de Patrick Artus, directeur de la recherche et des études de Natixis :
    « Les banques risquent un mauvais troisième trimestre » [ 13/08/2007 ] Outre ces injections de liquidités, les banques centrales ont agi via leurs taux d'intérêt directeurs. Le 18 septembre 2007, la Fed a donné un signal fort en réduisant d'un demi point le niveau du taux d'objectif des "Fed funds", son principal taux d'intérêt directeur. Ce taux - que les banques américaines appliquent lors de leurs échanges entre elles pour emprunter des "Fed funds" - a été fixé à 4,75%. Son homologue européenne a également fait preuve de pragmatisme en la matière. Alors que se profilait un resserrement de la politique monétaire dans la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a, devant les turbulences des marchés, opté pour le statu quo en septembre.

    5. L'économie réelle frappée à son tour

    L'impact négatif de la crise du "subprime" sur les banques ne fait pas de doute, ni aux Etats-Unis, ni, dans de moindres proportions, dans les autres pays développés.
    Les banques vont subir une baisse d'activité dans la titrisation et les financements LBO [ 13/08/2007 ] Les banques universelles américaines ressortent affaiblies de la tourmente estivale [ 19/10/2007 ] La crise financière fait plonger Calyon dans le rouge en 2007 [ 21/12/2007 ] Mais le secteur financier n'est pas le seul, qui pâtit des secousses financières. L'économie réelle est à son tour touchée.
    Croissance : le FMI n'exclut pas une nouvelle révision à la baisse [ 18/10/2007 ]« Subprime » : l'addition pourrait approcher 400 milliards de dollars [ 13/11/2007 ] L'analyse de Daniel Bouton, président de la Fédération des banques françaises :
    « Pour l'instant, le risque de contagion de la crise du "subprime" au reste de l'économie est limité » [ 19/12/2007 ] 

    source : http://www.lesechos.fr

     
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  • Au commencement du temps 1) Introduction.

     

     


     

    www.terre.tv/fr/3110_le-visage-de-dieu

    fr.wikipedia.org/wiki/George_Fitzgerald_Smoot

    mon blog lesmerveillesdelaconnaissance.over-blog.com/album-1780122.htm

    mon blog monblogdereflexions.blogspot.com/p/le-visage-de-dieu.html

     

    1) Avant-propos.

    Dans ces articles, je voudrais approfondir ma réflexion sur "le visage de Dieu" écrit par les frère Bogdanov et celle de mon article dans monblogdereflexions.blogspot.com/p/le-visage-de-dieu.html à travers le livre de Igor et Grichka Bogdanov: "Au commencement du temps".

     

     

    Le visage de Dieu: le titre de ce livre est tiré d'une expression prononcée par l'astrophysicien américain George Fitzgerald Smoot en 1992 lors de l'annonce des résultats de l'instrument DMR du satellite COBE. Cet instrument avait pour objectif de déceler les infimes variations de température du fond diffus cosmologique. Le fond diffus cosmologique peut être vu comme l'écho lumineux du Big Bang, qui a depuis était dilué et refroidi par l'expansion de l'univers. C'est ainsi un rayonnement très froid qui témoigne aujourd'hui de l'époque incroyablement dense et chaude  qu'a connue l'Univers par le passé.

     

    Ce fond diffus est le rayonnement le plus lointain nous parvenant aujourd'hui, et il est aussi l'image la plus ancienne de l'univers. La carte dressée par l'instrument DMR nous offre ainsi une photo d'un « bébé univers », tel qu'il était 380 000 ans après le Big Bang. En supposant que le Big Bang représente, sinon la création, au moins l'époque d'où est issu l'Univers tel que nous le connaissons, si l'on rapporte par une simple règle de trois cette époque comparée à l'âge actuel de l'Univers, environ 13,7 milliards d'années, c'est un peu comme si l'on comparait la photo d'un embryon d'un jour à celle d'un vieillard de 100 ans : c'est effectivement la genèse de notre Univers que l'on voit par l'intermédiaire du fond diffus cosmologique. Voir aussi http://monblogdereflexions.blogspot.com/2010/11/ma-reflexion-du-moment-17112010.html,  http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5001786180055931959&postID=4957558054150748507 et http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=5001786180055931959&postID=6184617969723082474 à propos de l'affaire Bogdanov.

     

    2) Un entretien avec Dali.

     

    Cet entretien (20 novembre 1976), semble surréaliste, comme Dali lui-même sans doute. Cela se passait dans le grand hall de l'hôtel Meurice. Le récit pittoresque des frères Bogdanov, cadre bien avec ce qu'on peut trouver à propos de l'hôtel:

     

         Au début des années 1950, les familles royales ont peu à peu cédé la place aux discrets patrons de       multinationales, aux vedettes de l'écran et aux artistes, souvent plus excentriques.

     

         Au nombre de ces derniers, Salvador Dalí, le génie « transcendantal » de l'auto-publicité — qu'un de   ses anciens compagnons surréalistes avait surnommé « Avida dollars » — fut l’un des hôtes les plus insolites de l'hôtel. Durant plus de trente années, il occupa un mois par an l'ancienne suite royale d'Alphonse XIII dont il constellait les murs de taches de peinture, tandis que ses ocelotsapprivoisés se faisaient les griffes sur la moquette. Avec lui, le personnel — qui lui était très attaché et qu'il honorait d'étrennes sous forme de lithographies signées de sa « divine main » — ne manquait pas de distractions. Soit qu'il leur demandât de capturer des mouches dans les bosquets des Tuileries ou de lui amener un troupeau de chèvres sur lequel il tirait des balles à blanc ; soit qu'il les priât de jeter sous les roues de sa voiture, à chacun de ses départs, des pièces de vingt centimes, afin qu'il puisse se flatter de « rouler sur l'or » !

     

         Pour un hôtel comme Le Meurice, les désirs des clients — si étranges soient-ils — ne sont-ils pas des ordres ? Avec Dalì, un autre client hors du commun fut la milliardaire et mécène franco-américaine Florence Gould, dont les déjeuners littéraires réunissaient des personnalités aussi contrastées qu'Arletty et François MauriacLéautaud et Paul Morand, les Jouhandeau et Roger Peyrefitte. Grâce à elle, Le Meurice abrita l'un des derniers salons littéraires de Paris.

     

    Dali: la persistance de la mémoire.

    La Question des frères Bogdanov était liée au questionnement concernant le commencement du temps. Comment se représentait-il les relations entre la science et l'imaginaire? Avec la théâtralité qui le caractérisait Dali déroula des phrases sonores, "fortement accentuées": "Bit! bit! bit! d'informations! J'ai toujours eu envie de broyer un hologramme dans un moulin à café et d'en avaler la poudre afin que dans mon corps le plus profond chacune des cellules qui le composent soit imprégnée de l'information. Dans l'échange le plus insignifiant d'ADN, il y a plus d'information que dans tout l'imaginaire."   

    Dali venait de dire qu'il était un peintre scientifique. Sa toile intitulée persistance de la mémoire résume peut-être sa pensée. Ce tableau, peint en 1931, représente des montres "molles" en train de fondre, très étrangement, sous soleil.

    Il continua: "Dans Persistance de la mémoire, je ne me suis pas contenté de peindre bêtement, comme un singe fou et sans talent qui se prendrait pour un Vélasquez, la dilatation ou la contraction du temps relatif. J'ai laissé tout ça à Einstein. Regardez bien ces montres aux heures ramollies comme du beurre sur table au mois d'août. Le temps y fond à vue d'oeil et il continuera de fondre jusqu'à ce qu'il ait totalement disparu, sans laisser de trace. Dans ce vide débarrassé de lui-même, se trouve le secret du monde". Les Bogdanov ont vu là ce qui les conduirait à chercher, avant le Big Bang, l'infini dans le zéro. Le secret du monde est il dans le vide? 

     

     

     

     

    diégo vélasquez

     

     

    2) Chez Jean Guitton.

     

     

     

     

    Jean Guitton (Saint-ÉtienneLoire18 août 1901 – Paris21 mars 1999) était un philosophe et écrivain français, membre de l'Académie française.

    Il naît dans une famille catholique de la bourgeoisie stéphanoise : catholique traditionnel du côté paternel, et catholique humaniste du côté maternel, son grand-père maternel faisant preuve d'agnosticisme. Cette diversité dans les expressions de la foi marque l'originalité de sa pensée. Son frère, Henri Guitton, devint un économiste très réputé.

     L'astrophysicien Trinh Xuân Thuân accuse les frères Bogdanoff d'avoir plagié son livre La Mélodie secrète(1988) pour leur livre d'entretien avec Guitton intitulé Dieu et la science. Le procès qui s'ensuit les lave largement de ces accusations9.

    Entré à l'Ecole Normale Supérieure en 1920, agrégé de philosophie trois ans plus tard - il est un disciple de Bergson - Jean Guitton débute dans les Lettres en 1933 avec une thèse sur 'Le temps et l'éternité chez Plotin et Saint-Augustin'. Professeur aux lycées de Troyes, deMoulins, de Lyon puis à la faculté de Montpellier avant la guerre, il est fait prisonnier de juin 1940 à juin 1945. Professeur au lycée d'Avignon puis à la faculté de Dijon et enfin à laSorbonne, il obtient le Grand Prix de littérature de l'Académie française en 1954. Son oeuvre, abondante, compte surtout des études et des essais philosophiques qui l'imposent comme l'un des plus grands penseurs catholiques de la fin du XXème siècle. Elu à l'Académie françaiseen 1961, puis à l'Académie des sciences morales et politiques en 1987, commandeur de laLégion d'honneur, il meurt presque centenaire en 1999.

     

    Pratiquant la peinture depuis son enfance, il y est fortement conduit et encouragé par Édith Desternes, peintre aux résidences parisienne et charitaine, comme lui aux racines bourbonnaises très fortes (à Moulins et au Veurdre), et qui l'invite à exposer régulièrement ses œuvres à la Galerie Katia Granoff de Paris. Guitton a notamment peint un Chemin de croix pour l'église Saint-Louis-des-Invalides : pour chaque station, pour chaque arrêt en ce chemin, il a réalisé une « toile » – une icône – sur laquelle il a écrit une courte phrase que la peinture éclaire et qui révèle ce qu’il a peint. Jean Cocteau l'a aussi incité à décorer la chapelle des Prémontés à Rome, puisque saint Gilbert, patron du Bourbonnais, avait fondé un monastère relevant de l'ordre des Prémontrés près de Saint-Pourçain sur Sioule10.Jean Guitton est mort en 1999, à 97 ans. Marié sur le tard à Marie-Louise Bonnet (1901-1974), il n'avait pas d'enfants.

    la Creuse en ballon

    La rencontre a eu lieu dans la "chaumière" de Jean Guitton, dans la Creuse, et, au milieu des collines, la campagne était partout. Il les accueille à la descente de leur hélicoptère par: "Combien de temps vous a-t-il fallu pour arriver jusqu'ici?". Puis sans attendre la réponse: "vous savez, c'est le temps qui compte le plus. Avoir du temps est bien plus précieux qu'avoir de l'espace."  Puis les frères Bogdanov lui ont fait prendre place à bord de leur Bell 2006 et ile survolèrent les champs de verdure.

    Au retour, jean Guitton a simplement avec un sourire un peu nostalgique: "C'est déjà fini...! Vous savez, je n'aime pas les choses qui se terminent. Je n'aime que les commencements." puis il ajouta d'un air songeur: "Je vis dans le temps qui commence. Car il contient la promesse de tout ce qui va suivre.

    -----§§§-----

     

    Au printemps 1989, Guitton  donnait une conférence pour ses confrères à l'Académie française sur le thème de sa thèse de doctorat le temps et l'éternité.

     

     

    Il soutint sa thèse en 1933 (au moment où Dali peignait son fameux tableau), sous le titre Le Temps et l'Eternité chez Plotin et Saint Augustin. Quelle en était l'idée directrice? Y avait-il un point commun entre cette thèse soutenue un demi siècle avant la rencontre de Guitton avec les Bogdanov les montre fondues de Dali et le livre "au commencement du temps"? 

     

    Ce jour là, guitton, encore occupé à chercher l'éternité dans l'instant, remontant dans la nuit du Moyen-Âge parlait de Guillaume d'Auvergne, puissant seigneur de l'Eglise, conseiller du roi saint Louis et évêque de Paris. Le prélat s'était demandé: "dans le temps qui a précédé le commencement du temps, quelque chose a-t-il existé?." Cette question tracassait et inquiétait Guitton: "Eh bien, à mon tour! Est-ce qu'il a existé un temps avant le temps? Un premier temps qui aurait précédé celui dans lequel nous vivons?" Mais, pensaient les Bogdanov en l'accompagnant dans sa rêverie, où chercher une réponse? Auprès de ses Maîtres en philosophie? Interrogé dès 1930, Bergson n'avait rien répondu. Guitton s'était ensuite tourné vers les scientifiques qu'il connaissait, en particulier Einstein louis de Broglie, et enfin l'abbé Lemaître (l'un des quatre fondateurs avec la russe Alexander Friedmann), du modèle standard du Big Bang. Mais là encore, aucune réponse vraiment utilisable pour un philosophe.

    temps imaginaire (hawking-Hartle)

    Ce n'est qu'au début des années 1990, en réfléchissant à leurs futurs travaux de thèse, qu'est venue à l'idée aux Bogdanov autour de laquelle ils ont bâti leur modèle: le temps réel a peut-être commencé par du temps imaginaire. Ce terme au sens mystérieux s'applique à un temps qui n'est ni "fantasmatique" ni un effet de l'imagination. C'est un concept scientifique qui date de la fin du 19èmè siècle, sur la base des travaux de Henri Poincaré qui fera l'objet du chapitre suivant.

    LE BIG BANG

    http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/astronomie-1/d/rayonnement-fossile_1085/c3/221/p1/#xtor=EPR-17-[QUOTIDIENNE]-20111108-[DOSS-le_rayonnement_fossile_:_cle_pour_la_cosmologie]

     

     

     

     

    l'espace-temps

    le rayonnement fossile primordial.

     

     

    Un petit passage par Saint Augustin (et le temps)

    Augustin reste connu comme auteur de la fameuse boutade « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais; mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus » (Confessions). Également célèbre pour la citation suivante : “Ce qui autorise à penser que le temps est, c’est qu’il tend à n’être plus.”

    Mais il cherche tout de même à défricher ce mystère. Il admet avec les philosophes que pour l’homme « Il y a trois temps, le présent du passé, le présent du futur et le présent du présent », mais se refuse à considérer que Dieu puisse être, comme l’homme, « prisonnier du temps », et en particulier impuissant à connaître l’avenir. Il estime que l’ensemble des instants de l’univers doit être, pour ce dernier, « omnia simul » : tout est présent à la fois, simultané, sans succession, éternel.

    Le chapitre 11 des Confessions indique clairement que pour Augustin Dieu a tiré du néant de concert la matière comme le temps : comment en effet définir quoi que ce soit qui ressemble au temps en l'absence de matière ?

    Il exprime la même idée dans De civita Dei, 11,6 : "Sans aucun doute possible, le monde a été fait avec le temps, non dans le temps".

     

    3) Henri Poincaré et le temps imaginaire.

    En partant de wikipédia:

    Henri Poincaré était un mathématicienphysicien et philosophe français né le 29 avril 1854 à Nancy et mort le 17 juillet 1912 à Paris. Il a réalisé des travaux d'importance majeure en optique et en calcul infinitésimal. Ses avancées sur le problème des trois corps en font un fondateur de l'étude qualitative1 des systèmes d'équations différentielles et de la théorie du chaos ; il est aussi un précurseur majeur de la théorie de la relativité restreinte. On le considère comme un des derniers grands savants universels, maîtrisant en particulier l'ensemble des branches des mathématiques de son époque2.

    En 1902, Poincaré publie La Science et l'Hypothèse. Même si ce livre est plus un ouvrage d'épistémologie que de physique, il appelle à ne pas considérer comme trop réels de nombreux artéfacts de la physique de son époque : le temps absolu, l'espace absolu, l'importance de l'éther. Einstein s'était particulièrement penché sur ce livre3, et les idées contenues font du livre un précurseur de la relativité restreinte.

    On y trouve en particulier ce passage :

    « Ainsi l'espace absolu, le temps absolu, la géométrie même ne sont pas des conditions qui s'imposent à la mécanique ; toutes ces choses ne préexistent pas plus à la mécanique que la langue française ne préexiste logiquement aux vérités que l'on exprime en français ».

     

    En 1905, Poincaré pose les équations des transformations de Lorentz, et les présente à l'Académie des sciences de Paris le 5 juin 1905. Ces transformations vérifient l'invariance de Lorentz, achevant le travail d'Hendrik Antoon Lorentz lui-même (Lorentz était un correspondant de Poincaré). Ces transformations sont celles qui s'appliquent en relativité restreinte, et on emploie encore aujourd'hui les équations telles que les a écrites Poincaré. Mais pour expliquer l'origine physique de ces transformations, Poincaré a recours a des contractions physiques de l'espace et du temps, conservant en références un éther et un temps absolu. C'est Einstein qui s'emploie à montrer qu'on retrouve les mêmes transformations en partant simplement du principe de relativité, éliminant les notions de référentiels ou horloge absolu, et faisant des différences de longueur des effets de la perspective dans un espace-temps en quatre dimensions, et non des contractions réelles4.

    Dans  La Science et l'Hypothèse, Poincaré avait osé écrire (alors que Guitton avait alors tout juste un an): "quelqu'un qui y consacrerait son existence pourrait peut-être arriver à se représenter la quatrième dimension." C'était aussi le problème d'Einstein: visualiser de manière simple, géométriquement la quatrième dimension. Poincaré a été le premier à se poser la bonne question, apparemment banale, mais profonde: comment distinguer le temps de l'espace? Et il a été le premier à fournir la réponse: en représentant le temps comme une quatrième cordonnée d'espace imaginaire! Ce ne fut pas Einstein mais son professeur de mathématique Hermann Minkowski qui qui allait reprendre l'idée et franchir en 1908 l'étape décisive, représenter l'Univers comme une continuum à quatre dimensions liées entre elles par la constante de structure de l'espace-temps qu'est la vitesse de la lumière. La notion de temps d'imaginaire, proprement scientifique est apparue en physique vers la fin des années 50. Il s'agit d'une deuxième forme de temps, différente du temps réel dans lequel nous vivons. La différence, c'est qu'on ne la mesure pas avec des nombres réels, mais avec des nombres imaginaires, nombres étranges ainsi  baptisés au VIIè siècle par Descartes et dont le carré est toujours négatif.

     

    Les frères Bogdanov l'on rencontré un après-midi du printemps 2006, à l'occasion de l'inauguration du laboratoire AstroParticule et Cosmologie de l'université Paris VII. Il venait présenter à la Bibliothèque Nationale de France une sélection de grands textes mathématiques commentés par lul: Et Dieu créa les nombres

    Hawking incarne le temps imaginaire. Peut-être le temps dans lequel il vit n'est plus tout à fait le même que le nôtre (il vit muet et paralysé de la tête aux pieds depuis des dizaines d'années). L'auditorium était comble, Gabriele Véneziano se tenait sur l'estrade, à sa droite. Gabriele Veneziano, né à Florence le 7 septembre 1942, est un physicien italien, considéré comme étant le « père » de la théorie des cordesUn silence presque parfait, inspiré par la voix artificielle régnait dans la pièce. 

    Au moment des questions, les frères lui demandèrent  si le temps imaginaire pouvait être considéré comme une forme fondamentale du temps. La réponse ne fut pas immédiate et la voix électronique qui permettait au savant de communiquer crépita dans la salle: "Oui c'est cela.

     

    5) Epilogue de l'article.

     

    effet tunnel multicolore

    "Le temps imaginaire pourrait être comparé à un temps sans durée, un temps "gelé", où tous les instants seraient en quelque sorte superposés, "enroulés" les uns sur les autres." 

     La bobine d'un film donne une idée de ce que représente le temps imaginaire: la pellicule enroulée sur elle-même contient toutes les images du film, toute son "histoire." Or, l'histoire est bien située "dans l'espace", celui de la pellicule enroulée. Tant que la pellicule est dans sa boîte, le film n'est pas dans le temps réel. Son "scénario" est bien là, mais il ne s'inscrit pas dans la durée: il est dans le temps imaginaire. En revanche, dès lors que la pellicule est placée dans la lumière d'un projecteur, image après image, le film entre dans le temps réel pour s'y dérouler. Son "histoire" est projetée dans la durée, créant à la fois le souvenir du passé et l'attente de l'avenir.

    La physique fait souvent appel au "temps imaginaire" pour expliquer certains phénomènes mystérieux, comme l'effet tunnel (ou  www.conspirovniscience.com/quantique/effetTUNNEL.php au cours desquels des particules semblent "sauter" instantanément d'un point à un autre, sans que ce bond s'inscrive dans le temps réel. Il n'est pas étonnant que ce temps apparaisse plus qu'un artifice de calcul. Le théoricien Anthony Zee, élève du physicien mathématicien Edward Witten (médaille Fields) a confié dans son dernier ouvrage: "Certains physiciens, moi y compris, sentons qu'il pourrait y avoir là quelque chose de profond, quelque chose que nous n'avons pas vraiment compris."

     

    l'instant zéro.

    Pour les frère Bogdanov, le temps imaginaire renferme une sorte de secret, quelque chose de mystérieux qui pourrait donner une idée même lointaine de ce qui se tient à l'origine de l'univers. Le théoricien Luboš_Motl a soutenu un point de vue similaire dans son dernier ouvrage: "le temps imaginaire cache certains des secrets les plus précieux concernant la naissance de l'Univers." Et ce plus précieux touche-t-il à l'existence de l'instant initial, l'instant zéro? S'agit-t-il d'un "instant imaginaire" que Saint augustin aurait pu décrire, à sa façon, comme une éternité réelle? 

    "Parler du commencement du temps, c'est aussi se demander si l'univers a un sens, c'est, de la matière à l'esprit, mettre en scène finalement Dieu ou le néant." C'est peut-être la raison pour laquelle cette pensée de Stephen Hawking a eu un si profond retentissement: "Si nous découvrons une théorie complète, elle devrait un jour être compréhensible dans ses grandes lignes par tout le monde et non par une poignée de scientifiques. Alors nous tous, philosophes, scientifiques et même gens de la rue, serons capable de prendre part à la discussion sur la question de savoir pourquoi l'Univers et nous existons. Si nous trouvons la réponse à cette question, ce sera le triomphe ultime de la raison humaine - à ce moment, nous connaîtrons la pensée de Dieu." (S. Hawking Une brève histoire du temps).

     

    S. Hawking.

     

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    Une symphonie exquise de couleurs et de formes, le tout en musique... Laissons la magie de l’accélération du temps magnifier les Divines Créations Végétales et notre propre pouvoir créatif d'y ajouter les parfums ... Du Grand Art !

    "Si chaque homme chaque jour jetait une fleur sur le chemin de son prochain, 
    les routes de la terre seraient tellement plus agréables !"


    (Proverbe chinois)

     
     
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